La
toile de fond. La politique, au moins en France, comme
(selon ce que j’entends)
l’Eglise, assène des réponses selon elles, mais n’écoutent
pas les questions,
n’imaginent pas le vécu des gens, surtout quand ils sont de
bonne volonté, ont
conscience du civisme, du spirituel. Je crois cet autisme
des
institutions (et l’Eglise en est, aussi, une même si elle
est surnaturelle
par tant de ses aspects disant sa fondation divine)
caractéristique de notre
époque. Avant-hier, l’hommage aux victimes des terroristes,
les candidats de
la droite tous
présents, la complicité
nécessaire et visible de AJ et de FILLON, le visage non
préparé pour la TV de
NS de profil, gris brun, des tics. Hier, aux Nations Unies,
l’homme de l’année,
grâce aux terroristes, prix remis par KISSINGER qui se porte
encore assez
bien : HOLLANDE. Pas compris, s’il s’agit d’une officialité
internationale
ou du Congrès mondial juif. Mais l’angle d’attaque de sa
candidature par FH,
après avoir l’inversion des courbes du chômage (longue
séquence), puis la
défense de la démocratie (quelques mois) est maintenant le
terrorisme (pour
combien de temps, mais la « recharge » est permanente
puisqu’il y a
maintenant les fantaisistes et les fausses alertes. Les
réponses à côté des
nécessités et des questions, les élections par défaut. La
caricature française
en est une version, les Etats-Unis nous en offrent une
autre : terrible
car le monde actuel ne tourne pas autour de la France, même
si l’absence
mentale de notre pays en Europe et donc dans le monde a des
conséquences :
l’atonie de l’entreprise européenne, atonie et agonie,
tandis que l’Amérique
reste le pivot, qu’on le veuille ou pas, que ce soit
souhaitable ou pas.
Les
rencontres, la journée francilienne, le train, le métro.
Quatre rencontres,
reprendre la chronique sur mes blogs : vies d’autres.
Passionnantes,
valant le voyage. Nos soucis : le collège de notre fille, la
qualité qui
ne semble plus celle de l’an dernier pour ce qui est des
enseignants et les
nouveaux programmes qui ne divisent plus en étapes annuelles
les savoirs et
exercices, mais les proposent en une période de trois ans.
De moins en moins de
repères pour les enfants, des répétitions et des révisions à
n’en plus finir,
le sens d’une course, de ses prises et d’haleines, des
étapes, correspondant
aussi à la physiologie de l’enfant et aux saisons de
l’année, disparaissent. Et
puis ma chère femme et moi : à temps plein, Edith en
enseignement de lycée
et en soutiens scolaires par correspondance, clarté de ses
exposés et exercices
en économie et gestion. J’admire… Quant à moi, c’est le
rythme quotidien du
réveil en désespoir, puis de ce moment-ci de bilan et de
prière me remettant
d’aplomb, et ensuite jour par jour la marche entravée, les
retards, et
pourtant… la nécessité d’aboutir, en tout cas je travaille
et espère en ce
sens.
Prier…
les saints du jour, un géant moins typé que d’autres,
apparemment, Matthieu, le
receveur des finances, et ces évêques des premiers temps
choisis d’acclamations
par la chrétienté locale. Qu’on en est loin aujourd’hui,
mais comment faire
puisqu’il n’y a plus de chrétienté et que les paroisses se
recroquevillent. De
même que les « grands groupes » en économie préfèrent
l’absorption-fusion
des concurrents, plutôt que l’invention de nouveaux produits
ou de nouvelles
manières de produire et plutôt surtout qu’une prospection
ardente, intense,
continue des marchés, de même les chrétiens en France, quand
ils s’appréhendent
non en initiatives caritatives ou en communautés
spirituelles laïques, mais
seulement en territoire et en habitat, sont peu contagieux
et communicatifs.
Alors que l’avenir en tout domaine est bien la mise en
commun de nos
imaginations, de nos rencontres, de nos souhaits, mise en
commun à l’échelle de
l’humanité et sans clivage de races, de religions, etc…
c’est assez ce que j’ai
vécu hier.
Jésus
n’est pas à la recherche d’apôtres ni même d’âmes à sauver
ou convertir. Il
passe, il accueille, il voit, il regarde. Il vit en passant, un homme, du nom de Matthieu, assis à
son bureau de
collecteur d’impôts. Il lui dit : « Suis-moi ». L‘homme se
leva
et le suivit. C’est la
vocation au sens
le plus propre et précis. Pas les interrogations de mon
adolescence, pas non
plus au sens physique immédiat, la file indienne derrière
Jésus, puisque c’est
aussitôt chez Matthieu, le banquet d’action de grâce, c’est
bien le spirituel, c’est
bien une vie qui change de sens, de façon inouïe. L’homme
devait être à son
aise dans son métier, gagner convenablement sa vie, il a de
quoi faire festoyer
du monde. Il rend grâce. La sobriété de Matthieu est si
parlante, pas de
portrait psychologique, pas de description des
circonstances, Le Christ maître
de tout mouvement, maître de nos vies [1] :
je vous
exhorte à vous conduire d’une manière digne de votre
vocation : ayez
beaucoup d’humilité, de douceur et de patience… Paul à ses ouailles d’Ephèse. Comme votre
vocation vous a tous
appelés à une seule espérance, de même il y a un seul Corps et
un seul Esprit. La grâce
la plus immédiate et universelle
de notre foi au Christ, selon la rencontre qu’Il fait de
nous et suscite de
nous vers Lui, est bien cette communauté intense de destin
en tous domaines de
l’ensemble des vivants (et des morts, qui ne sont qu’en
transition entre la vie
terrestre et la vie éternelle), communauté qui est
d’espérance. Nous n’avons
pas réponse à tout, mais nous avons espérance pour tout. Et
en nous, notre foi fonde
l’espérance et donne raison à celle-ci. Et s’il nous en
manque : allez
apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le
sacrifice. Pas la
rivalité ou l’inanité des rites,
mais la vérité féconde, luxuriante de l’empathie. Ce que
j’ai vécu hier, tout
particulièrement. Deo gratias.
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