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Joseph Cafasso
C'est un saint catholique fêté le 23 juin. SommaireVie et œuvreGiuseppe Cafasso nait en 1811 à Castelnuovo d'Asti, qui maintenant s'appelle Castelnuovo Don Bosco, dans la province d'Asti, au Piémont, alors annexé à la France. Il est le troisième des quatre enfants de Jean (Giovanni) Cafasso et d'Orsola Beltramo. Sa plus jeune sœur est Marianna, future mère de Joseph Allamano1.Souffrant d'une malformation de la colonne vertébrale, il est de petite taille, et reste estropié toute sa vie. Ressentant de très bonne heure l'appel à la vie sacerdotale, il est ordonné prêtre en 1833. Parallèlement, il exerce les fonctions de professeur de théologie morale à Turin dès 1836. Il a comme élève le jeune Don Bosco2 qu'il a connu alors que ce dernier n'avait que 12 ans. Nommé curé de la paroisse de Saint-François en 1848, Joseph Cafasso devient un confesseur renommé, très attaché à la vénération du Saint Sacrement. Disciple de Saint François de Sales, il encourage vivement ses ouailles, et aide aussi les prêtres dans leur ministère. Le Pape Pie XII dit lors de sa canonisation que la mission dont l'avait chargé la Providence, fut d'instruire le clergé, de le confirmer dans l'intégrité de la doctrine évangélique, et de l'inciter à la perfection propre à son état. Il exerce aussi de nombreux ministères, particulièrement auprès des prisonniers qu'il visite et des condamnés qu'il assiste jusqu'à leur dernière heure. Il est surnommé l'aumônier des gibets et est actuellement le saint protecteur des aumôniers de prison. Il donne l'absolution aux condamnés à mort, et comme ceux-ci sont exécutés tout de suite après, Joseph parle d'eux comme des saints pendus. Il travaille toute sa vie à l'amélioration de la condition pénitentiaire. Le 23 juin 1860, Joseph Cafasso meurt d'une pneumonie à Turin. C'est Don Bosco qui prononça l'homélie pour la messe de funérailles. Béatifié en 1925 par Pie XI qui le défini comme la perle du clergé italien, il est canonisé le 22 juin 1947 par Pie XII. Pie XII le présenta comme un modèle de vie sacerdotale, père des pauvres, consolateur des malades, soutien des prisonniers, salut des condamnés à mort, et le proposera dans son encyclique Menti Nostrae comme modèle aux prêtres. En 1968, l'église San Giuseppe Cafasso dans le quartier de Tuscolano de Rome lui est dédiée. Citation
Sources bibliographiques
Notes et références
Liens externes
BENOÎT
XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Place
Saint-Pierre
Mercredi 30 juin 2010 Saint Giuseppe Cafasso Chers frères et sœurs,
Nous avons depuis peu conclu
l’Année
sacerdotale: un temps de grâce, qui a apporté et qui portera des fruits
précieux à l’Eglise; une opportunité pour rappeler dans la prière tous ceux
qui ont répondu à cette vocation particulière. Le saint curé d’Ars, ainsi que
d’autres figures de saints prêtres, véritables lumières dans l’histoire de l’Eglise,
nous ont accompagnés sur ce chemin, comme modèles et intercesseurs.
Aujourd’hui, comme je l’ai annoncé mercredi
dernier, je voudrais en rappeler une autre, qui se distingue du groupe
des «saints sociaux» dans la ville de Turin du XIXe siècle: il
s’agit de saint Giuseppe Cafasso.
Il me semble approprié de
rappeler son souvenir, car il y a précisément une semaine était célébré le
150e anniversaire de sa mort, survenue dans le chef-lieu
piémontais le 23 juin 1860, à l’âge de 49 ans. En outre, il me plaît de
rappeler que le Pape Pie
XI, le 1er novembre 1924, approuvant les miracles pour la
canonisation de saint Jean Marie Vianney, et publiant le décret
d’autorisation pour la béatification de Giuseppe Cafasso, rapprocha ces deux
figures de prêtres à travers les paroles suivantes: «C’est avec une
disposition particulière et bénéfique de la Bonté Divine que nous avons
assisté à cette apparition, sur l’horizon de l’Eglise catholique, de nouveaux
astres, le curé d’Ars, et le vénérable serviteur de Dieu, Giuseppe Cafasso.
Ce sont précisément ces deux figures belles, chères et providentiellement
opportunes, qui devaient se présenter à nous aujourd’hui; la figure du curé
d’Ars, petite et humble, pauvre et simple, mais non moins glorieuse, et
l’autre, belle, grande, complexe et riche figure de prêtre, maître et
formateur de prêtres, le vénérable Giuseppe Cafasso». Il s’agit de
circonstances qui nous offrent une occasion de connaître le message, vivant
et actuel, qui ressort de la vie de ce saint. Il ne fut pas curé comme le
curé d’Ars, mais il fut surtout formateur de curés et de prêtres diocésains,
et même de prêtres saints, parmi lesquels saint Jean Bosco. Il ne fonda pas,
comme les autres saints prêtres du XIXe siècle piémontais, des
instituts religieux, car sa «fondation» fut l’«école de vie et de sainteté
sacerdotale» qu’il réalisa, à travers l’exemple et l’enseignement, dans
l’«internat ecclésiastique de saint François d’Assise» à Turin.
Giuseppe Cafasso naît à
Castelnuovo d’Asti, le même village que saint Jean Bosco, le 15 janvier 1811.
C’est le troisième de quatre enfants. La dernière, sa sœur Marianne, sera la
mère du bienheureux Giuseppe Allamano, fondateur des branches masculines et
féminines des missionnaires de la Consolata. Il naît dans le Piémont du XIXe
siècle, caractérisé par de graves problèmes sociaux, mais également par de
nombreux saints qui s’engageaient à y porter remède. Ils étaient liés entre
eux par un amour total pour le Christ et par une profonde charité envers les
plus pauvres: la grâce du Seigneur sait diffuser et multiplier les semences
de sainteté! Giuseppe Cafasso accomplit ses études secondaires et deux ans de
philosophie au Collège de Chieri, et, en 1830, il passa au séminaire de
théologie où, en 1833, il fut ordonné prêtre. Quatre mois plus tard, il fit
son entrée dans le lieu qui restera pour lui l’«étape» unique et fondamentale
de sa vie sacerdotale: l’«internat ecclésiastique Saint François d’Assise» à
Turin. Entré pour se perfectionner dans le domaine de la pastorale, il y mit
à profit ses dons de directeur spirituel et son grand esprit de charité.
L’internat, en effet, n’était pas seulement une école de théologie morale, où
les jeunes prêtres, provenant surtout de la campagne, apprenaient à confesser
et à prêcher, mais il s’agissait également d’une véritable école de vie
sacerdotale, où les prêtres se formaient à la spiritualité de saint Ignace de
Loyola et à la théologie morale et pastorale du grand évêque saint Alphonse
Marie de’ Liguori. Le type de prêtres que Giuseppe Cafasso rencontra à
l’internat et que lui-même contribua à renforcer — surtout comme recteur —
était celui du véritable pasteur avec une riche vie intérieure et un profond
zèle dans le soin pastoral: fidèle à la prière, engagé dans la prédication,
dans la catéchèse, dévoué à la célébration de l’Eucharistie et au ministère
de la Confession, selon le modèle incarné par saint Charles Borromée, par
saint François de Sales et promu par le Concile de Trente. Une heureuse
expression de saint Jean Bosco résume le sens du travail éducatif dans cette
communauté: «A l’internat, on apprenait à être prêtres».
Saint Giuseppe Cafasso tenta
de réaliser ce modèle dans la formation des jeunes prêtres, afin que, à leur
tour, ils deviennent des formateurs d'autres prêtres, religieux et laïcs,
selon une chaîne spéciale et efficace. De sa chaire de théologie morale, il
éduquait à être de bons confesseurs et directeurs spirituels, préoccupés par
le vrai bien spirituel de la personne, animés par un grand équilibre pour
faire sentir la miséricorde de Dieu et, dans le même temps, un sens aigu et
vif du péché. Les vertus principales de Giuseppe Cafasso comme professeur
étaient au nombre de trois, comme le rappelle saint Jean Bosco: le calme, la
sagesse et la prudence. Selon lui la vérification de l'enseignement transmis
se faisait par le ministère de la confession, à laquelle il consacrait
lui-même de nombreuses heures pas jour; accouraient à lui des évêques, des
prêtres, des religieux, des laïcs éminents et des gens simples: il savait
offrir à tous le temps nécessaire. Il fut, par la suite, le sage conseiller
spirituel d'un grand nombre d'entre eux, qui devinrent des saints et
fondateurs d'instituts religieux. Son enseignement n’était jamais abstrait,
uniquement basé sur les livres que l’on utilisait à cette époque, mais il
naissait de l’expérience vivante de la miséricorde de Dieu et de la profonde
connaissance de l’âme humaine acquise au cours des longues heures passées au
confessionnal et consacrées à la direction spirituelle: il proposait en effet
une véritable école de vie sacerdotale.
Son secret était simple:
être un homme de Dieu; faire, dans les petites actions quotidiennes, «ce qui
peut conduire à la plus grande gloire de Dieu et au bénéfice des âmes». Il
aimait de manière totale le Seigneur, il était animé par une foi bien
enracinée, soutenu par une prière profonde et prolongée, il vivait une
sincère charité à l'égard de tous. Il connaissait la théologie morale, mais
il connaissait tout autant les situations et le cœur des gens, dont il
prenait en charge le bien, comme le bon pasteur. Ceux qui avaient la grâce
d'être proches de lui en étaient transformés en autant de bons pasteurs et en
confesseurs de grande valeur. Il indiquait avec clarté à tous les prêtres la
sainteté à atteindre précisément dans le ministère pastoral. Le bienheureux
père Clemente Marchisio, fondateur des Filles de Saint-Joseph, affirmait:
«J'entrai à l’internat en étant un grand gamin et une tête en l'air, sans
savoir ce que voulait dire être prêtre, et j'en ressortit tout à fait
différent, pleinement conscient de la dignité du prêtre». Combien de prêtres
forma-t-il au Pensionnat et suivit-il ensuite spirituellement! Parmi ces
derniers — comme je l'ai déjà dit — ressort saint Jean Bosco, dont il fut le
directeur spirituel pendant 25 ans, de 1835 à 1860: d'abord comme enfant de
chœur, puis comme prêtre et enfin comme fondateur. Tous les choix
fondamentaux de la vie de saint Jean Bosco eurent comme conseiller et guide
saint Giuseppe Cafasso, mais de manière bien précise: Giuseppe Cafasso ne
tenta jamais de former en don Bosco un disciple «à son image et ressemblance»
et don Bosco ne copia pas Giuseppe Cafasso: il l'imita assurément dans les
vertus humaines et sacerdotales — le définissant un «modèle de vie
sacerdotale» —, mais en suivant ses propres inclinations personnelles et sa
vocation particulière; un signe de la sagesse du maître spirituel et de
l'intelligence du disciple: le premier ne s'imposa pas au second, mais le
respecta dans sa personnalité et il l'aida à lire quelle était la volonté de
Dieu pour lui. Chers amis, c'est là un enseignement précieux pour tous ceux
qui sont engagés dans la formation et l'éducation des jeunes générations et
c'est aussi un fort rappel de l'importance d'avoir un guide spirituel dans sa
propre vie, qui aide à comprendre ce que Dieu attend de nous. Avec simplicité
et profondeur, notre saint affirmait: «Toute la sainteté, la perfection et le
profit d'une personne consiste à faire parfaitement la volonté de Dieu (…).
Nous serions heureux si nous parvenions à verser ainsi notre cœur dans celui
de Dieu, unir à ce point nos désirs, notre volonté à la sienne au point de
former un seul cœur et une seule volonté: vouloir ce que Dieu veut, le
vouloir de la manière, dans les délais, dans les circonstances qu'Il veut et
vouloir tout cela pour aucune autre raison que parce que Dieu le veut».
Mais un autre élément
caractérise le ministère de notre saint: l’attention pour les derniers, en
particulier les détenus, qui à Turin au XIXe siècle vivaient dans
des lieux inhumains et déshumanisants. Même dans ce service délicat, exercé
pendant plus de vingt ans, il fut toujours un bon pasteur, compréhensif et
plein de compassion: des qualités perçues par les détenus, qui finissaient
par être conquis par cet amour sincère, dont l’origine était Dieu lui-même.
La simple présence de Giuseppe Cafasso faisait du bien: il rassérénait, il
touchait les cœurs endurcis par les événements de la vie et surtout il
illuminait et ébranlait les consciences indifférentes. Pendant les premiers
temps de son ministère parmi les détenus, il avait souvent recours aux grandes
prédications qui arrivaient à toucher presque toute la population des
prisons. Au fil du temps, il privilégia la catéchèse individuelle, faite
pendant les entretiens et lors des rencontres personnelles: respectueux de la
situation de chacun, il affrontait les grands thèmes de la vie chrétienne, en
parlant de la confiance en Dieu, de l’adhésion à sa volonté, de l’utilité de
la prière et des sacrements, dont le point d’arrivée est la confession, la
rencontre avec Dieu qui s’est fait pour nous miséricorde infinie. Les
condamnés à mort furent l’objet de soins humains et spirituels très
particuliers. Il accompagna au supplice, après les avoir confessés et leur
avoir administré l’Eucharistie, 57 condamnés à mort. Il les accompagnait avec
un profond amour jusqu’au dernier souffle de leur existence terrestre.
Il mourut le 23 juin 1860,
après une vie entièrement offerte au Seigneur et consumée pour son prochain.
Mon prédécesseur, le vénérable serviteur de Dieu le Pape Pie XII, le proclama
patron des prisons italiennes le 9 avril 1948 et, avec l’exhortation
apostolique Menti nostrae du 23 septembre 1950, il le proposa comme
modèle aux prêtres engagés dans la confession et dans la direction
spirituelle.
Chers frères et sœurs, que
saint Giuseppe Cafasso soit un rappel pour tous à intensifier le chemin vers
la perfection de la vie chrétienne, la sainteté; il doit, en particulier,
rappeler aux prêtres l’importance de consacrer du temps au sacrement de la réconciliation
et à la direction spirituelle, et rappeler à tous l’attention que nous devons
avoir envers ceux qui en ont le plus besoin. Que nous aide l’intercession de
la Bienheureuse Vierge Marie, dont saint Giuseppe Cafasso était un grand
dévot et qu’il appelait «notre chère Mère, notre réconfort, notre espérance».
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