M aria Theresia, dans le siècle Anna Maria Katharina, Scherer, naît le 31 octobre 1825 dans une
famille de paysans aisés, à Meggen dans le canton de Lucerne (Suisse).
Elle passa son enfance à Meggen, sur le lac des Quatre-Cantons.
Toute jeune, elle eut la douleur de perdre brutalement son père, fauché par
une pneumonie foudroyante. A la suite de ce décès tragique, la famille fut
disloquée. La fillette grandit chez des personnes de sa parenté, de bons
chrétiens et elle devint une jeune fille très croyante.
En 1845 elle entre chez les Sœurs enseignantes de la Sainte Croix
de Menzigen et reçoit le nom de Marie-Thérèse. Cette Congrégation a été fondée
l'année précédente par le Père Théodose Florentini o.f.m.. Ce capucin au
grand cœur s'émeut de l'état lamentable des hôpitaux où sont soignés les
pauvres. C'est ainsi qu'en 1855, il crée à Ingenbohl, une branche soignante
de son Institut, les Sœurs de la charité, dont la supérieure est
Marie-Thérèse.
Sa vie durant, mère Marie-Thérèse conserva les dernières lignes
écrites par le Père, comme un précieux testament: « Dans les choses
nécessaires : l'unité ; dans le doute : la liberté ; en
toutes choses : l'amour. » C'est dans cette optique
que la jeune supérieure et ses sœurs reconnurent et endossèrent l'énorme
dette laissée par le fondateur. L'attitude de la jeune religieuse les
brancha et leur communiqua le sens des valeurs. Elle tendit la main à
celles qui étaient tentées de rebrousser chemin et, sans se lasser, leur
montra le but à atteindre.
Sa présence mettait la joie dans les communautés, elle les désirait
fraternelles et amicales. Auprès d'elle, on se sentait à l'aise et libre.
Elle savait découvrir le côté positif des sœurs, elle respectait leurs
originalités et tâchait de les diriger judicieusement. Elle manifestait sa
confiance envers chacune et attendait beaucoup de leur part.
Elle s'efforçait d'être, avant tout, une compagne pour chacune. Toute son
attitude rayonnait de dévouement et de sérénité. Elle ne voulait pas
« présider »
en première ligne, par contre, elle considérait sa charge comme
prophétique.
Dans sa vie, il y eut des temps de crises, d'incertitudes, de
tâtonnements. Dieu lui demandait beaucoup! Mère Marie-Thérèse s'accrocha à
Lui et Il la soutenait. Sans cette confiance en Dieu, elle n'aurait
certainement pas tenu le coup. Ses propres paroles en témoignent. Elle
encourageait sans cesse les sœurs à s'abandonner à la providence divine et à
faire totalement confiance à Dieu. A Lui, le Dieu crucifié et ressuscité à
qui elle s'était vouée corps et âme au jour de sa profession, elle vouait
maintenant une confiance sans bornes
Imprégnée de la parole de Dieu, elle fut toute sa vie à l'écoute
des autres. La foi et l'espérance soutenaient sa tâche exigeante. Ainsi,
l'amour grandit en elle et dans la communauté.
Toute sa vie, Mère Marie-Thérèse a dû supporter des ennuis de
santé: rhumatisme aigu, varices, maladie de foie... Dans
le courant de 1887, un médecin constate une tumeur cancéreuse à l'estomac.
Le 1er mai 1888, elle reçoit les derniers sacrements. Ses derniers jours
sont particulièrement douloureux. Le 16 juin au soir, à Ingenbohl, elle entre en
agonie puis exhale paisiblement le dernier soupir après avoir murmuré: « Ciel... Ciel! »
La Congrégation des « Sœurs de Charité de la
Sainte-Croix » comptait à la mort de sa cofondatrice 1658
religieuses travaillant dans plusieurs pays et réparties dans 434
établissements: écoles, orphelinats, crèches, garderies d'enfants,
instituts pour sourds-muets, pour aveugles, pensions pour apprentis et
étudiants pauvres, maisons d'accueil pour jeunes filles, hôpitaux,
infirmières à domicile, maisons d'aliénés, asiles pour personnes âgées...
Maria Theresia
a été beatifiée le 29 octobre 1995 par saint Jean-Paul II (Karol Józef
Wojtyła, 1978-2005).
Source principale : fr.kloster-ingenbohl.ch/ (« Rév. x gpm »).
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