Germaine Cousin naît à Pibrac, non loin de Toulouse. Sa courte
vie de vingt-deux ans est une merveille de la grâce. Fille d'un pauvre
laboureur, percluse de la main droite, scrofuleuse, elle fut, pour comble
de malheur, privée de sa mère, à peine sortie du berceau. La petite
orpheline devint l'objet de la haine et du mépris d'une belle-mère
acariâtre et sans cœur ; la douleur, née avec elle, devait être sa compagne
jusqu'à la mort. Cette pauvre ignorante fut instruite par Dieu même dans la
science de la prière.
Bergère des
troupeaux de la famille, elle passait son temps en conversations avec le
Ciel ; le chapelet était son seul livre ; la Sainte Vierge était sa mère,
les anges ses amis, l'Eucharistie sa vie. Souvent on la vit agenouillée
dans la neige, traversant à pied sec le ruisseau voisin sans se mouiller,
pour se rendre à l'église, où elle assistait chaque jour au Saint Sacrifice
et communiait souvent, pendant que ses brebis paissaient tranquilles autour
de sa quenouille plantée en terre. Charitable pour les pauvres, elle leur
donnait son pauvre pain noir, ne vivant guère que de l'amour de Dieu ; et,
un jour, le Ciel renouvela pour elle le miracle des roses devant les yeux
de son impitoyable marâtre.
À sa mort, les
anges et les vierges célestes chantèrent au-dessus de sa maison. Quarante
ans plus tard, on trouva, comme par hasard, mais providentiellement, son
corps intact avec un bouquet de fleurs fraîches, sous les dalles de
l'église de sa paroisse. Elle est devenue un des grands thaumaturges et une
des saintes les plus populaires de la France.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame,
1950.
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