Hier,
journée sans écrire, et rentré ici directement avec notre trésor, je me suis
mis au lit., puis éveillé pour un muesli aux fruits et voulant attendre Marguerite pour
la prière ensemble, j’ai commencé de lire : Exercices spirituels de Jorge Mario BERGOGLIO [1], le titre m’avait
accroché à la Procure. Mon parcours depuis Juin 1963 et surtout,
avec JL, depuis l’été de 1986. Moment rencontrant à merveille ce que je vis depuis
quelques semaines : la mort de Denis le 27 Avril, le veiller, ses
obsèques, puis la préparation à la profession de foi, ces 18 et 21 Mai, de plus
en plus de dialogues avec notre fille… une décantation intense, apaisante comme
je n’en avais jamais eu l’expérience auparavant dans ma vie. J’ai exorcisé mes
obsessions d’YNOV et, avec des tâtons d’abord, puis assurance mardi, j’ai
entrepris ce livre qui m’est nécessaire. Il se trouve que cette rédaction, la
sorte de totalisation du plus certain de ma vie, est « validée » [2] par ce que je lis de
notre Jésuite, s’adressant à ses compagnons en Argentine, en 1982 et un peu
avant. J’y trouve des adresses directes à ce que je tente maintenant d’écrire
(notre pays et sa consistance [3], les générations en
responsabilité [4])
ce qui me structure, une prise de conscience comme jamais aussi nettement
auparavant de ma formation ou de mon imprégnation par la Compagnie de Jésus,
bien plus grandes peut-être que je ne le crus en sortant de leur collège, ou le
croyais à longueur de vie… et je vois aussi ce qui va s’épanouir dès les
premiers mois du pontificat de François, notamment cette relation si forte,
naturelle, ingénieuse mais jamais explicitée ces deux derniers siècles :
l’expression et la transcription de la foi dans notre Eglise, le concept et
l’expression de « peuple fidèle » [5]. Enfin, il y a et cela
donne du relief à l’élection d’un Argentin, une pétition forte sur ce pays, sa
personnalité d’exception [6]. Le futur pape en fait
déduire, ce qui est également considérable, en quoi le concept et la pratique
de la nation sont des outils de démocratie et d’avancée sociale. J’ai été
vraiment empoigné par cette lecture, ce commencement, une petite moitié.
Marguerite venant s’asseoir à la place de sa mère, a eu droit à ma tentative
d’explication de cette partie de mon parcours tant intellectuel que spirituel.
Elle a su couper court.
France… hier, le 99ème congrès de l’association des
maires de France. Quand j’ai tenté la succession d’Edgar FAURE dans le
Haut-Doubs, les candidats à cette élection législative partielle avaient été,
j’en étais, qualfiié de énième section pour les comices agricoles, nous les
faisions toutes à la pêche aux voix, même les deux conseillers généraux, dont
je vérifiai qu’ils n’étaient identifiés que dans leur seule commune. Hier,
JUPPE, NS, LE MAIRE, ils y sont. NS antédiluvien de propos et cette voix sourde
de gamin pour ne rien dire, ce visage de cancre triste devenu gris-brun,
couleur bois en souche… Evidence qu’avec JUPPE, ce sera la casse, FH a de
l’esquive, l’étreinte lui glisse sans l’entamer. – Chroniques de la comédie
politique n version française. Carla BRUNI est la fille, non de son père
biologique mais du fils de celui-ci qu’on lui présentait comme son demi-frère.
– Et puis gravité, le procès des « djihadistes » à Strasbourg :
je suis venu pour tomber en martyr. Nous sommes si peu légitimes, si peu
appétissants pour certains de nos jeunes.
Prier…
[7] on n’enchaîne pas la parole de Dieu ! Communauté de destin : l’humanité avec
Dieu puisque le Christ a « pris » notre humanité. Si nous sommes
avec lui, avec lui nous vivrons. Aimer,
désirer aimer Dieu, plus, mieux, davantage mais en vue de rien : vie
éternelle, rétribution. Non, ce sera une conséquence naturelle, mais ce n’est
pas cela que je recherche et demande. Si nous manquons de foi, lui reste
fidèle à sa parole, car il ne peut se rejeter lui-même. Pour Paul, donc, la voie de Timothée coule de source : toi-même,
efforce-toi de te présenter devant Dieu comme quelqu’un qui a fait ses preuves,
un ouvrier qui n’a pas à rougir de ce qu’il a fait, et qui trace tout droit le
chemin de la parole de vérité. Dialogue ?
un scribe s’avança pour demander à Jésus… le Christ à sa demande, puis lui-même en écho se répètent. L’éloge
mérité ? Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui
dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu », ce qui était une politesse puisque l’autre
venait de dire, avant de répéter : Maître, tu as dit vrai. La,pointe est sans doute qu’un Juif, un
hiérarque est entré dans la logique du Christ et du psalmiste : tu
n’as voulu ni holocauste ni sacrifice, alors j’ai dit : me voici… Amour de
Dieu et du prochain, pratique intense, profonde qui vaut mieux que toute
offrande d’holocaustes et de sacrifices. Jésus
tâchant d’entamer un peu ses contemporains. Il est droit, il est bon, le
Seigneur, lui qui montre aux pécheurs le chemin.
[1] - Jorge Mario Bergoglio . Pape François – Exercices
spirituels * (Parole et Silence .
Février 2016 . 239 pages)
[2] - Ignace nous invite à nous libérer de toute prétention
caduque et à reconnaître que notre grandeur réside dans l’acceptation du
« Dieu toujours plus grand » : le plan de Dieu est plus grand
que mon projet. Le plan de Dieu dépasse mon projet. Le seul véritable ennemi,
c’est l’ennemi du plan de Dieu. Ibid. p. 76
[3] - la continuité devient extrêmement difficile quand il
n’existe pas de sens du corps, c’est-à-dire le sens d’une réalité plus grande
que moi, qui vaut la peine d’être vécue, à laquelle j’appartiens et dont je me
sens fier, sûr, heureux. Ibid. p. 66
[4] - Lorsque nous
nous demandons l’héritage que nous soihaitons laisser, nous devons prendre
conscience de ce principe ignacien : ceux qui nous suivent seront ce que
nous leur avons montré… et nous devons leur montrer, par notre vie, ce que nos
premiers pères ont osé nous montrer. Ibid. p. 71
[5] - j’admirais beaucoup une formulaion de la tradition
chrétienne : le peuple fidèle est infaillible in credendo (dans la
foi). De là, j’ai tiré ma propre formule, qui n’est pas très précise, mais qui
m’aide beaucoup : quand tu veux savoir ce qu’est l’Eglise Mère,
adresse-toi au Magistère, parce qu’il est responsable de l’enseigner
infailliblement, mais quand tu veux savoir comment croit l’Eglise,
adresse-toi au peuple fidèle. Ibid. p. 81
[6] - Notre peuple a une âme. Parce qu’on peut parler de
l’âme d’un peuple, on peut parler d’une herméneutique, d’une façon de voir la
réalité, d’une conscience. Je remarque, au sein de notre peuple argentin, une
forte conscience de sa dignité. C’est une conscience historique dont la personnalité
ne découle pas d’un système économique (par exemple, on ne pourrait pas
reconnaître le peuple argentin dans les catégories abstraites de bourgeoisie et
de prolétariat). Sa personnalité a été façonnée par des étapes importantes.
Elle n’est pas le résultat d’une théorie, mais d’une vie qui est chrétienne en sa
racine. Ibid. pp. 81-82
[7] - 2ème lettre de Paul à Timothée II 8 à 15 ; psaume
XXV ; évangile selon saint Marc XII 28 à 34
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire