Soirée exceptionnelle,
passionnante avec Jean-Eudes. Ma chère femme, explicite et vivante sur son
expérience d’enseignante en lycée et en soutiens personnels, aucun jugement sur
les individus mais tout sur l’ambiance. Et puis sa relation à la foi. C’est
devant des tiers affectionnés, comme l’est notre ami prêtre, qu’elle dit le
plus d’elle-même. Avec moi, elle est de plus en plus implicite, mais aussi de
plus en plus attentionnée. Je ne sais son appréciation sur ce que je fais et même
ce que je suis qu’en présence de tiers dont elle a sans doute besoin pour
vaincre une pudeur et sa tendance au secret, qui ne seraient donc que vis-à-vis
du plus continu de ses compagnons. La vie de couple est inlassable, c’est en
permanence la découverte de l’autre et la – souvent triste – confirmation de
soi, soi si limité. Jean-Eudes et Marguerite, Marguerite en questions-réponses
de ses centres d’intérêt, de sa foi aussi. Je n’ai parlé qu’Eglise :
demain, l’Eglise sans fidèles, et le plus tôt et le plus concret et approfondi
possible : un concile de pastorale, de présence et proposition de notre
foi à nos contemporains.
Le referendum
britannique. Du texte et du commentaire dans les derniers jours seulement, et
un peu hier. Puis, aujourd’hui, plus rien ni dans les médias ni dans les
agendas gouvernementaux. Par B..., j’apprends la grève générale à Bruxelles.
Ainsi, une fois de plus, le sujet du moment qui, presque toujours, est l’indice
d’un problème plus profond mais ne trouvant pas son exact intitulé, n’est pas
traité. Le referendum sur l’indépendance en Ecosse (déjà négatif en Septembre
2014) va ressembler aux consultations québécoises : jamais conclusif et
toujours peureux.
Echo à
notre conversation d’hier soir avec Jean-Eudes sur le « fonctionnement »
de l’Eglise, la paternité de l’évêque et aussi du curé, son projet d’une
communauté apostolique missionnaire, la collaboration africaine à la reconquête
chrétienne de la France : saint Maxime de Turin, évêque autant spirituel
que politique. Il est vrai que les temps dits alors barbares (que sont les nôtres
et comment notre époque sera-t-elle dans quelques générations appelée ?)
favorisaient un rassemblement populaire autour de la seule autorité existante
en morale et au temporel. – Prier… Jésus fut dans
l’admiration [1].
Jésus, le Fils de Dieu fait homme : Sa psychologie, Ses compassions, Ses
étonnements et Ses colères. La réponse a la question de notre fille : Jésus
a-t-il existé ? est moins dans les démonstrations historiques ou la
critique internet de nos textes, que dans cette psychologie : ce ne peut être
du remplissage ou de l’invention d’écrivains voulant enrichir une tradition un
peu floue. Les officiers romains ont un grand rôle dans les évangiles. Dialogue
d’exception à l’entrée dans Capharnaüm, la ville familière, sinon la ville
familiale du Christ, hébergé avec sa troupe chez Pierre. Seigneur, mon
serviteur est couché, à la maison, paralysé, et il souffre terriblement. – Je vais
aller moi-même le guérir – Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous
mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. Suit la
comparaison vécue du centurion : l’obéissance hiérarchique, ceux qui sont
soumis à lui-même soumis… Jésus, la nature et l’Histoire, les circonstances :
tout Lui est soumis « hiérarchiquement ». Rentre chez toi, que
tout se passe pour toi selon ta foi. Et
Jésus Lui-même, intégré dans les Ecritures Le prophétisant, soumet celles-ci du
moment où elles furent énoncées jusqu’à celui où Il les réalise. Liberté et
puissance ne se définissent pas, dans les évangiles, selon nos acceptions
actuelles. L’Ecriture explique d’ailleurs les faits et gestes du Christ :
les guérisons de ce soir-là à Capharnaüm, sont de trois ordres : une
réponse à la foi d’un étranger, le service de l’hôte à qui le reçoit (la
belle-mère de Pierre), la préfiguration de la Passion, sens ultime et définitif
de tout miracle. Le Messie prend en charge la Création entière, le Vivant pour
les restaurer. Ainsi soit-il ! Description de la Jérusalem, figure de l’humanité
souffrante et massacrée : déverse ton cœur comme l’eau devant la face
du Seigneur ; élève les mains vers lui pour la vie de tes petits enfants
qui défaillent de faim à tous les coins de rue.
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