mercredi 5 octobre 2016

son amour envers nous s'est montré le plus fort - textes du jour

Mercredi 5 Octobre 2016

Prier… je commencerai seulement ce soir de tirer des conclusions ou de dire ce que m’inspire notre rassemblement de samedi dernier, nous les anciens de Saint-Louis-de-Gonzague, l’un des collèges de la Compagnie de Jésus en France (y en a-t-il eu seulement treize ?). Amenant notre fille jusqu’à son cours de danse, bouchons et embouteillages inusités, je me fis la remarque à moi-même sur le cours de ma vie, maintenant dans sa dernière partie. Combien cet énième âge ressemble à mon adolescence : la mission, pas le sens de la vie par rapport aux autres, par rapport à Dieu, la transcendance, la mortalité, mais une recherche d’utiliser l’existence reçue et présentement prolongée, en ayant « quelque chose » à y faire. Un état de vie, sans doute, très questionné à mon adolescence, mais pour répandre et la foi chrétienne et l’apport acquis et à venir de notre pays, les deux, d’ailleurs historiquement liés, et liés dans ma vie comme la suite l’a montré, et ces années-ci surtout ces mois-ci, transmettre, autre forme de la même mission. J’ai donc du mal à concevoir et plus encore à expliquer notre époque comme une époque ou un monde de ruptures ou en rupture. Je nous crois au contraire en continuité, voire en reproduction. Ce titre du Monde, la « guerre froide » en Syrie, ce qui est oublier qu’elle sévit aussi aux frontières terrestres de l’Union européenne : Géorgie, Crimée et Ukraine, Syrie maintenant, peut-être Turquie. Même si sur d’autres plans, la différence paraît criante avec le passé, même récent, je crois que la seule différence, c’est qu’auparavant manquait une dimension : la sincérité, l’intériorité. Ainsi une Eglise de société, de convenance, au moins en France, en pays rural ou en « certains milieux » disparaît, mais ce n’est pas l’Eglise en tant que telle, et ce qui se cherche c’est une Eglise plus intérieure, moins « raciste » (cette sorte de pitié pour ceux qui n’auraient pas la foi, ou qui ne connaîtraient pas, etc..), une Eglise où pratique, prière, gestes de solidarité ne feront qu’un en chaque personne. Une Eglise plus consciente sans doute d’elle-même, consciente aussi qu’elle peut contribuer à la paix entre les hommes, et entre l’humanité et le reste du vivant. Ses dimensions temporelles sont, à mon sens, bien plus fortes qu’aux derniers siècles, car elle se présente et est ressentie pour elle-même, servante de foi, de sens. Ses possibilités sont de plus en plus considérables dans une époque relativiste et selon les nécessités de la laïcité entendue comme une tolérance et une estime mutuelle quelles que soient les références et contenus de la foi ou de l’agnosticisme ou de l’humanisme de chacun ou de peuples entiers, car elle est universelle et non spécialisée, que de plus en plus elle déborde son berceau social, ethnique et géographique initiale. Il en va de même pour l’idéal démocratique : ce ne peut plus être des mots ou des apparences, le décalage entre les campagnes présidentielles en cours chez nous, ou les assauts du racisme en Europe et aux Etats-Unis, en convainquent. Il faut une pratique, c’est le seul remède contre les extrêmismes racistes, et aussi face aux immenses dictatures russe et chinoise.
Aujourd’hui, l’enseignement de la prière par le Christ-même. A la demande de ses disciples, nostalgiques ou envieux de ce que certains ont reçus du Précurseur, c‘est la leçon de Luc  [1], ou proprio motu par Jésus frappé de l’ostentation de tous ceux qui, parmi ses contemporains, se veulent les champions de la piété, c’est le discours retenu par saint Matthieu [2]. Enseignement aussi d’un texte, le Notre Père… littéralement retenu et sans ajout, sans composition par les Apôtres. Le Je vous salue Marie, est au contraire une « compilation » des dialogues rapportés par Luc, puis un développement du dogme disputé pendant les premiers siècles de nos origines chrétiennes : Marie, mère de Dieu, puisque d’un Fils qui est Dieu (libellé du catéchisme de mon enfance). Manière fréquente de Jésus, nous serons jugés et traités selon notre attitude envers autrui, la parabole des débiteurs. Le Notre Père commence donc par un concours de l’homme à la reconnaissance de la divinité, puis se développe en trois demandes : le pain quotidien, le matériel… la miséricorde… la protection et l’accompagnement en ce monde. Jésus en un certain lieu, était en prière. Quand il eut terminé (l’exercice a sa temporalité, il n’est pas un penchant auquel le divin Maître, puis nous essayant de rester à Sa suite, se laissent aller : c’est un acte de tout l’être), un de ses disciples lui demanda : « Seigneur apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples ». Question d’une curiosité d’enfant que je n’ai qu’à présent : qui fut ce disciple ? et qu’apprenait donc aux siens le cousin du Christ ? sinon de les envoyer à Celui-ci ? Les origines de l’Eglise ne sont pas une légende, mais de l’Histoire précise, ainsi Paul date son adoubement et sa reconnaissance, son champ d’apostolat, de la seizième année de sa conversion sur la route de Damas. Accompagné de Tite et de Barnabé, Paul est de nouveau monté à Jérusalem… ayant reconnu la grâce qui m’a été donnée, Jacques, Pierre et Jean, qui sont considérés comme les colonnes de l’Eglise, nous ont tendu la main, à moi et à Barnabé, en signe de communion, montrant par là que nous sommes, nous, envoyés aux nations, et eux, aux circoncis. Sens de l’organisation et de la répartition des champs et compétences ? ainsi l’institution des diacres. Oui, en un sens, mais selon Dieu. Si l’action de Dieu a fait de Pierre l’Apôtre des circoncis, elle a fait de moi l’Apôtre des nations païennes. Pour autant Pierre et Paul se retrouveront à Rome pour y témoigner ultimement, et selon des exécutions romaines. Je persiste dans ma proposition et ma « vision » d’une Eglise dont le chef reviendrait résider à Jérusalem, le plus simplement possible, les bureaux restant à Rome. Car c‘est à Jérusalem que se convertiraient/convertiront les Juifs et les Musulmans parce qu’ils y accueillerait le pape des catholiques, des chrétiens… Deux notations décisives, leçons mutuelles de Pierre à Paul et de Paul à Pierre. Ils nous ont seulement demandé de nous souvenir des pauvres, ce que j’ai pris le plus grand soin de faire… Je dis à Pierre devant tout le monde : « Si toi qui es Juif, tu vis à la manière des païens et non des Juifs, pourquoi obliges-u les païens à suivre les coutumes juives ? ». La paroisse cathédrale, à Vannes, Saint-Pierre, propose une série de six soirées d’examen ensemble des Actes des Apôtres, comme bréviaire de l’évangélisation aujourd’hui, en nous accompagnant de l’exhortation apostolique : la joie d’évangéliser. J’essaierai de n’en manquer aucune. Son amour envers nous s’est montré le plus fort : éternelle est la fidélité du Seigneur.    


[1] - Paul aux Galates II 1 à 14 passim ; psaume CXVII ; évangile selon saint Luc XI 1 à 4

[2] - Matthieu VI 7 à 14
5 Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour être vus des hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. 6 Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
7 En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés. 8 Ne leur ressemblez pas; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez.
9 Voici donc comment vous devez prier : Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié; 10 que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. 11 Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien; 12 pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés; 13 ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen !
14 Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi; 15 mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses.


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