fondateur de la Congrégation des Barnabites
Antonio Maria
Zaccaria
naît en 1502 à Crémone, en Italie, d'une famille d'opulents patriciens. Son
père, enlevé par une mort soudaine alors qu'Antonio était encore au berceau,
laissa sa mère veuve à l'âge de dix-huit ans. Elle se consacra tout entière
à l'éducation de son fils. Chrétienne fervente, elle s'appliquait surtout à
former le petit Antoine-Marie à la vertu. À son école, il apprit vite à
soulager les pauvres avec une grande compassion. Cet enfant au bon cœur
allait jusqu'à se priver volontairement de nourriture pour pouvoir nourrir
et vêtir les indigents. Sa sincère charité lui attira d'abondantes
bénédictions et des grâces de choix.
Le jeune Antoine-Marie Zaccaria étudia la philosophie à Pavie, puis
à Padoue. Reçu docteur en médecine à l'âge de vingt-deux ans, il choisit sa
ville natale pour exercer son art. Tout en soignant les corps, il cherchait
à faire du bien aux âmes. Une inspiration intérieure le poussait à
embrasser l'état ecclésiastique. Pour se préparer à l'apostolat des âmes,
il se mit à étudier avec ardeur la théologie, les écrits des Pères de
l'Église ; il reçut l'ordination sacerdotale le 20 février 1529.
Pendant ses études, il ne perdit jamais de vue sa propre sanctification ni
celle de son prochain. Il visitait les malades dans les hôpitaux,
rassemblait les petits enfants abandonnés et leur enseignait le catéchisme.
Devenu prêtre, il œuvra à Crémone où sa parole simple et persuasive
ramena beaucoup de chrétiens à la pratique de leurs devoirs. « Allons voir l'ange de Dieu !
» disaient ses compatriotes. Bien qu'il passât des heures au confessionnal,
il ne suffisait pas à la tâche. C'est alors qu’Antoine-Marie songea à
réunir autour de lui un certain nombre de prêtres zélés, qui tout en
s'appliquant à se sanctifier eux-mêmes, travailleraient en plus à la
sanctification de leurs frères en combattant l'ignorance, la paresse et la
corruption du siècle. Ces prêtres menaient une vie pauvre et frugale, prêchant
surtout par l'exemple. « C'est le propre des grands cœurs, leur disait, de vouloir servir sans
récompense, combattre sans ravitaillement assuré. »
Le pape leur permit de constituer une nouvelle congrégation sous le
nom de : « Clercs
réguliers de St-Paul ». On leur confia l'église St-Barnabé
à Milan, d'où leur vint le nom de: « Barnabites ». Le zélé fondateur institua encore
des Conférences spirituelles pour les prêtres. Les personnes mariées eurent
une Congrégation spéciale où elles s'exercèrent aux bonnes œuvres
corporelles et spirituelles de Miséricorde. Il fonda en outre un ordre de
religieuses, dites les « Angéliques de Saint-Paul » pour l'instruction des
jeunes filles pauvres et l'entretien des linges des églises.
La dévotion à la Sainte Eucharistie fut son moyen de choix pour
conquérir les cœurs à Dieu. En 1534, il commença à exposer publiquement le
très Saint Sacrement durant quarante heures, en souvenir du temps que le
corps du Sauveur demeura dans le tombeau. C'est à lui que l'on doit
cette bienfaisante institution des Quarante-Heures. Devant ce renouveau
chrétien, les médiocres traitèrent les fervents de fanatiques et de
superstitieux.
Antoine-Marie Zaccaria fut critiqué, moqué, décrié, mais une grande
paix et une grande sérénité ne cessaient d'envelopper son âme. En 1539,
épuisé par une mission qu'il prêchait à Guastalla, sa santé fléchit
soudainement. Le Saint se rendit à Crémone, chez sa mère; ses religieux
vinrent l'y voir une dernière fois ; il leur annonça sa mort prochaine
qu'il venait d'apprendre par révélation.
Après avoir reçu l'extrême-onction et le saint viatique, il
s'endormit paisiblement dans le Seigneur, le 5 juillet 1539, à l'âge de
trente-sept ans. On l'enterra à Milan où il fut vite honoré comme un saint.
Antonio Maria Zaccaria a été inscrit dans le livre des saints, le 27 mai 1897,
par le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903).
Tiré de: Frères des Écoles Chrétiennes, Vies des Saints, Edition 1932, p.
233-234 (« Rév. x gpm »).
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