Durant les troubles de la Révolution, 29 religieuses chassées de
leurs couvents avaient trouvé refuge dans une maison de Bollène. Là, depuis
dix-huit mois, elles partageaient une vie de prière et de totale pauvreté.
Elles furent arrêtées en avril 1794 pour avoir refusé de prêter le serment
de liberté-égalité exigé par la municipalité et que leur conscience
réprouvait. Elles furent incarcérées le 2 mai à Orange, dans la prison de
la Cure, près de la cathédrale, où étaient déjà détenues 13 autres
consœurs.
Les religieuses s’organisèrent en communauté et passaient leur
temps à prier. Elles furent condamnées à mort par la Commission populaire
qui siégeait dans l’actuelle chapelle Saint-Louis, et transférées au
Théâtre antique en attendant d’aller à la guillotine dressée sur le cours
Saint-Martin. Trente-deux d’entre elles furent exécutées (16 ursulines, 13
sacramentines, 2 cisterciennes et 1 bénédictine).
Le 6
juillet : Sœur Marie-Rose, bénédictine de
Caderousse (Suzanne Deloye, née à Sérignan en 1741) ;
le 7 juillet : Sœur Iphigénie, sacramentine
de Bollène (Suzanne de Gaillard, née à Bollène en 1761) ;
le 9 juillet : Sœur
Sainte-Mélanie, ursuline de Bollène (Madeleine de Guilhermier, née à
Bollène en 1733) et Sœur Marie-des-Anges, ursuline de Bollène (Marie-Anne
de Rocher, née à Bollène en 1755) ;
le 10 juillet : Sœur Sainte-Sophie,
ursuline de Bollène (Gertrude d’Alauzier, née à Bollène en 1757) et Sœur
Agnés, ursuline de Bollène (Sylvie de Romillon, née à Bollène en 1750) ;
le 11 juillet : Sœur Sainte-Pélagie,
sacramentine de Bollène (Rosalie Bès, née à Beaume-du-Transit en 1753),
Sœur Saint Théotiste, sacramentine de Bollène (Elisabeth Pélissier, née à
Bollène en 1741), Sœur Saint-Martin, sacramentine de Bollène (Claire Blanc,
née à Bollène en 1742) et Sœur Sainte-Sophie, ursuline de Pont-Saint-Esprit
(Marguerite d’Albarède, née à Saint-Laurent-de-Carnols en 1740) ;
le 12 juillet : Sœur Rose, sacramentine de
Bollène (Thérèse Talieu, née à Bollène en 1746), Sœur du Bon-Ange, converse
sacramentine de Bollène (Marie Cluse, née à Bouvantes en 1761), Sœur Marie
de Saint-Henri, cistercienne de Sainte-Catherine d’Avignon (Marguerite de
Justamond, née à Bollène en 1746) et Sœur Saint-Bernard, ursuline de
Pont-Saint-Esprit ( Jeanne de Romillon, née à Bollène en 1753).
le 13 juillet : Sœur Madeleine,
sacramentine de Bollène (Elisabeth Verchières, née à Bollène en 1769), Sœur
Marie-de-l’Annonciation, sacramentine de Bollène (Thérèse Faurie, née à
Sérignan en 1770), Sœur Saint-Alexis, sacramentine de Bollène (Andrée
Minutte, née à Sérignan en 1740), Sœur Saint-François, ursuline de Bollène
(Marie-Anne Lambert, née à Pierrelatte en 1742) et Sœur Sainte-Françoise,
converse ursuline de Carpentras (Marie-Anne Depeyre, née à Tulette en
1756), Sœur Saint-Gervais, supérieure des ursulines de Bollène (Anastasie
de Roquard, née à Bollène en 1749) ;
le 16 juillet: Sœur Aimée,
sacramentine de Bollène (Rose de Gordon, née à Mondragon en 1733), Sœur Marie-de-Jésus,
sacramentine de Bollène (Thérèse Charrensol, née à Richerenches en 1758), Sœur Saint-Joachim,
converse sacramentine de Bollène (MarieAnne Béguin-Royal, née à Bouvantes
en 1736), Sœur
Saint-Michel, converse ursuline de Bollène (Marie-Anne
Doux, née à Bollène en 1738), Sœur Saint-André, converse ursuline de Bollène
(Marie-Rose Laye, née à Bollène en 1728), Sœur Madeleine, ursuline de
Pernes (Dorothée de Justamond, née à Bollène en 1743) et Sœur du Coeur-de-Marie,
cistercienne de Sainte-Catherine d’Avignon (Madeleine de Justamond, née à
Bollène en 1754) ;
le 20 juillet : Sœur Saint-Basile, ursuline
de Pont-Saint-Esprit (Anne Cartier, née à Livron en 1733) ;
le 26 juillet : Sœur Saint-Augustin,
sacramentine de Bollène (Marguerite Bonnet, née à Sérignan en 1719), Sœur
Catherine, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Marie-Madeleine de Justamond, née
à Bollène en 1724), Sœur Claire, ursuline de Bollène (Claire Dubas, née à
Laudun en 1727) et Sœur du Cœur-de-Jésus, supérieure des ursulines de
Sisteron (Elisabeth de Consolin, née à Courthézon en 1736).
Elles montèrent toutes joyeusement à l’échafaud, chantant et priant
pour leurs persécuteurs qui admiraient leur courage : « Ces bougresses-là meurent toutes en
riant ». Les dix autres religieuses détenues furent sauvées par
la chute de Robespierre, le 28 juillet, et libérées en I795.
Les corps des martyres furent jetés dans des
fosses communes, dans le champ Laplane (à Gabet), situé à 4 kilomètres de la
ville, au bord de l’Aygues, et une chapelle y fut bâtie en 1832.
Les 32 religieuses ont été béatifiées par le pape Pie XI (Ambrogio
Damiano Achille Ratti, 1922-1939) le 10 mai 1925.
Source principale : diocese-avignon.fr/ (« Rév. x gpm »).
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