Tout
hier, décompression comme rarement. La matinée avec ma chère
femme à suivre du
rivage notre trésor. Les rochers, les pins, le plan d’eau,
les réminiscences de
notre première matinée, le même golfe mais à son déversement
dans l’Océan, par
un goulet de quelques centaine de mères. Déjà, la silhouette
aimée :
paisible, à lire, assise sur les rochers. Lecture – là –
d’une édition posthume
mais de 1866 de PROUDHON, « plume » en main, dialogue et
surtout
inspiration mentale : les thèses d’économie et de politique
totalement
actuelles. Observation qui m’en vient et fait synthèse sur
notre moment actuel,
qui est un carrefour, en Europe avec la floraison de
referendums (ce qui
dévalue la procédure) pour répondre aux extrêmismes et en
fait les satisfaire…
et surtout chez nous qui ne nous raccrochons, ou plutôt qui
nous laissons
occuper par la demi-finale puis la finale au ballon rond et
par les rides :
les Invalides pour un ancien Premier ministre, et les
primaires pour la
prochaine présidentielle, alors que nous ne sommes plus en
démocratie (un président
à 5% de satisfaits dans l’opinion, un gouvernement au 49-3)
et que tout se
prépare (réduction de l’écart JUPPE/NS) pour la campagne la
plus lamentable que
nous ayons jamais vécue. Pas la moindre analyse, pas la
moindre réflexion publique,
alors que foisonnent certainement les valeurs, les idées,
les débats, mais plus
rien ne peut surgir. … Je vais ce matin au personnage :
PROUDHON, à le
lire, l’évident accord avec Napoléon III le social et
l’économie modernes, les
synthèses remarquables sur nos évolutions historiques, le
« creusé »
des notions de propriété et de possession, les constats sur
la puissance de l’Etat,
ce qui met en évidence aujourd’hui non la décadence de
l’Etat mais la tendance
à le supprimer, ce qui n’a pas de précédent dans
l’Histoire : l’accaparement
du pouvoir réel par l’argent, par quelques-uns, tandis que
les tenants du pouvoir
n’ont plus qu’une fonction amenuiser l’Etat,
empêcher jusqu’au souvenir de possibles alternatives à
l’existant, aux dogmes
sans fondements ni résultats qui gouvernent les esprits, de
ceux faisant la
décision politique et son commentaire. Mais si PROUDHON est
le seul théoricien
social, issu de la classe ouvrière, c’est aussi un
antiféministe convaincu et
un antisémite latent sinon explicite… ce que j’apprends (et
regrette pour lui
et pour nous).
Décompressé
l’après-midi et le soir, tout en collationnant mes titres de
transport, les
amendes à contester, les mémoires écrits et oraux sur le
Sahara occidental…
cinq épisodes à la télévision, Hercule Poirot… les dixièmes
de mimique pour
exprimer avec une justesse exceptionnelle (David SUCHET, la
main dans le dos,
la démarche chevilles liées, la voussure travaillée, le
crâne parfait, la
moustache itou) l’accord, l’intelligence, la connivence ou
le dédain partagé
avec le téléspectateur. Car cette série, comme celle des
SIMENON avec CREMER, le
très regretté, sont du spectacle-participation, comme
rarement. On n’est pas passif
en accompagnant ces enquêtes. Mais on peut s’endormir
(décompression) ma femme
et moi.
Mon
livre se fait cependant, dans ma tête et en quelques
pages-amorces. Mes
circulaires, dès la fin du débat sur le projet EL KHOMRY. Me
mettre à jour :
parcours-dépouillement du Monde depuis le début de 2013, la
dialectique du
fiasco pour le quinquennat actuel. Tout le monde s’accorde
aujourd’hui sur la
nocivité des coincidences de durée et de dates des mandats
de président et de
député. Mais il y a quinze ans, le chorus intense était en
sens contraire.
Rapport en Angleterre « accablant » pour Tony BLAIR qui a
fait
intervenir son pays en Irak, aux côtés des Etats-Unis sans
la moindre preuve de
ce qu’il était reproché à Sadam HUSSEIN en « armes de
destruction massive »
et s’étant engagé auprès de BUSH avant toute consultation
des Communes… ce qui
était criant en 2003 mais nié, n’est donc établi qu’en 2016.
Que valent nos
évidences d’aujourd’hui ? le fait nouveau est qu’il n’y en a
plus, la
dubitation devient générale sans qu’apparaisse aucune
« piste » de
substitution, sans que soit vraiment approfondie pour
application – au moins
par quelques pays pour donner de l’exemple – le concept et
les pratiques de
démocratie. On a ricané, ROCARD le premier, sur le
ressassement de la
participation par DG en 1968-1969 (le terme et l’insistance
se trouvent
cependant dès les discours de guerre), mais qu’est-ce que
cette démocratie
participative qu’invoquent maintenant à qui mieux les
adventistes et qu’avait
déjà popularisé, avec même un projet de referendum, une
Ségolène ROYAL alors
mentalement libre et pas petite, comme aujourd’hui : 2007…
2016….
Prier…
notre pays, mes aimées, celles et ceux que je dois aider,
très précisément,
celles et ceux que je ne dois pas décevoir, celles et ceux
partageant ma route et
dont je partage la route, connus, inconnus… oubliés ou que
je rencontrerai,
sans encore le pressentir, ces jours-ci ou d’ici la fin de
ma vie actuelle. Quant
à vous, même les cheveux de votre tête sont tous
comptés. [1]
La vision d’Isaïe, la
description dans le Lévitique de l’autel, celles
données das l’Apocalypse
de saint Jean, notre Sanctus : Saint !
Saint ! Saint, le Seigneur de l’univers ! Toute la terre est
remplie
de sa gloire. Ce Dieu
qui a une telle
prédilection pour Sa créature, Sa création qu’Il compte nos
cheveux… dialogue
alors du plus grand au plus infime, de Lui à nous : qui
enverrai-je ?
qui sera notre messager ? – Me voici : envoie-moi ! Prier,
adorer, travailler, espérer = vivre, aimer.
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