A lberico, quatrième des onze enfants de Beniamino Crescitelli et Degna
Bruno, naît le 30 juin 1863 à Altavilla Irpina dans la province d'Avellino
(Campanie/Italie). À son bapteme, deux
jours après la naissance, reçoit les prénoms de Alberico, Pietro,
Pellegrino.
Son curé, l'ayant remarqué, le poussa à continuer sa scolarité. A
15 ans, il entra au Séminaire pontifical des Saints Pierre-et-Paul à Rome.
Il fut ordonné prêtre le 4 juin 1887 pour les Missions étrangères de Milan.
Alors qu'il passait quelques jours dans sa famille, éclata une épidémie de
choléra. La constance et le dévouement dont il fît preuve en cette occasion
lui valurent la reconnaissance de tous et une médaille du gouvernement
italien. Il quitta sa mère en larmes le 31 octobre 1887.
Il fut reçu par le Pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903), et partant de Rome le 2 avril 1888, il
s'embarqua à Marseille pour la Chine. Il y arriva le 18 août et il fut
désigné pour le vicariat apostolique du Shensi qu'il parcourut assidûment,
sans jamais se soucier de sa fatigue, ni de l'inconfort de ses gîtes
improvisés, attentif seulement à entrer le plus complètement possible dans
la mentalité des populations frustres qui lui étaient confiées.
Quand il y avait distribution de riz en ce temps de misère extrême,
il ne craignait pas de réclamer pour que les chrétiens reçoivent un
traitement égal à celui des païens. Il étudia les problèmes que posait la
culture du riz. Voyant qu'on s'intéressait à leurs problèmes vitaux, les Chinois
se sentirent plus facilement attirés à l'Évangile, et le Père Albéric dût
construire une église à Han-yang-pin pour les nouveaux chrétiens.
En 1900, le vicaire apostolique lui demanda de se rendre dans la
région de Ning-Kiang (Sichuan) qui n'avait pas été encore évangélisée. Ce
fut là que le surprit la révolte des Boxers. Pour ne pas compromettre ses
amis, il se sauva à Yan-Pin-Kovan où il fut reconnu. Frappé, torturé,
traîné par les pieds sur la route, il fut finalement décapité près de
Yen-Tsé-Pien, le 21 juillet 1900.
Alberico Crescitelli a été beatifié le 18
février 1951, à Rome, par
le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) et canonisé le 1er octobre 2000,
à Rome, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
«
Le désir missionnaire d’amener des âmes au
Christ »
(Lettre d’Albéric Crescitelli à S. Em. le Card. Simeoni, Préfet de Prop.
Fide : 7 Juin 1890)
« Depuis
le temps où il a plu à la Divine Providence de m’appeler aux saintes missions,
j’ai toujours eu une pensée à l’esprit : je me demandais, en moi-même, si
je réussirais vraiment à en tirer un seul des ténèbres de l’idolâtrie, à
sauver une âme. A une telle pensée, à une telle sollicitude, je ne pouvais,
je ne savais, je n’osais répondre. Il n’y avait rien d’autre que
l’espérance. Peut-être que je n’aurais rien fait, peut-être que j’aurais
fait quelque chose… Je n’osais espérer faire beaucoup ; mais, qui peut
savoir, pensais-je en moi-même, il se peut que le Seigneur veuille se servir
de moi et jusqu’où ? De toute façon, il suffit de faire la volonté de Dieu,
le désir était bien présent.
Lorsque vint le temps d’administrer mon
district en Chine, bien sûr je désirais ardemment et plus que jamais la
conversion des idolâtres. Voir l’idolâtrie dominante,… voir les idolâtres
aussi nombreux, voir de grandes agglomérations et savoir que personne n’y
adorait le vrai Dieu… m’angoissait, m’abattait, m’affligeait et j’en
restais déchiré. Je désirais ardemment qu’ils adorent le vrai Dieu ; j’aurais
voulu me donner de la peine pour leur conversion. Au fond de mon cœur, bien
qu’indignement, je priais le Père des miséricordes de faire en sorte que ce
peuple voie la Lumière qu’Il envoya au monde et qu’Il l’enlève des ténèbres
et des ombres de la mort, dans lesquelles il se trouvait misérablement
enseveli.
Bien que pensant convertir ces
idolâtres, je ne savais pas ce que j’aurais pu faire, et voyant que je ne
pouvais presque rien faire, j’avais le cœur qui se serrait. Toutefois, je
commençai à exhorter continuellement les chrétiens à parler à leurs amis, à
leurs voisins, et à d’autres qu’on pouvait espérer convertir.
Du reste, il me semble que dans la
pratique, les conversions ne se font pas avec des arguments philosophiques,
bien qu’ils aient un fondement dans la foi que l’on accorde à celui qui
annonce la vérité chrétienne. Et c’est pour cela que les bons chrétiens, et
plus encore les nouveaux convertis, peuvent faire beaucoup. Cependant, si
le prêtre n’est pas là pour les inciter, ils ne font rien… Aussi, sous
l’obéissance de mes supérieurs, j’espère œuvrer toujours avec alacrité dans
la vigne du Seigneur et faire toujours sa sainte volonté. »
Sources principales : alexandrina.balasar.free.fr
; vatican.va (« Rév. x gpm »).
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