Mardi 19 Juillet 2016
09 heures 43 + J’écris, non pour
être lu, mais pour écrire. Je peux évidemment dire que
l’écrit reste et que je « resterai » ainsi. Dire aussi, car
je le vis intensément, que j’aurai aimé de mes ascendants
lire un journal intime ou des mémoires, leur vie et leur
explication-ressent de la vie, de la leur et de la vie en
général. Mais évidemment quand il y a écho de ce que
j’écris en l’adressant en partage à d’autres, me devenant
très proches ainsi, même si les visages et les circonstances
des rencontres m’échappent, alors le meilleur de ce que je
peux donner de moi-même prend un sens et donne à mon
existence sa vraie et belle raison : simplement apporter
quelque chose à autrui, qu’il ne recevrait peut-être pas
sans moi. Je regrette enfin, quant à moi, de n’avoir pas
commencé beaucoup plus tôt à mes treize-quatorze, je n’en
avais pas l’idée, mais à mes dix-sept ou dix-huit ans oui.
Je ne crois pas (à vérifier) avoir écrit pourquoi je
commençais de tenir mon journal (fin Août 1964). – Journal
« intime » et partage, antinomique ? salutaire ? Ecrire
certainement. Donner ce que j’ai et reçois par l’écriture :
certainement aussi.
Aimer n’est possible que dans la
certitude et la confiance d’être aimé. Sinon de
l’appropriation indûe, de la prédation. La sensation de
réciprocité, même sans expression, est certainement un des
débuts de l’amour. En cela, Dieu est vraiment notre exemple
et notre garant. Dans notre relation à Lui, où Il est
toujours plus que nous. Dans notre relation à qui nous
aimons, car Il garantit en sollicitude autant qu’en
exemplarité notre amour, nos amours.
Echos de ces dernières
quarante-huit heures en politique. Nous tournons à la honte
et à l’absurde. La surenchère sécuritaire, des simplismes de
plus en plus écoeurants de la part de personnalités – si
tant est qu’elles méritent d’avoir cette appellation avec la
considération qui va avec – censément d’expérience et de
maturité. NS aurait hier soir atteint le comble (TF1). La recette à la TRUMP, lequel ne
déshonore pas l’Amérique car OBAMA, quelles que soient ses
faiblesses et lacunes, lui réplique et magnifiquement. Donc,
virer, exclure, renvoyer, expulser, etc… tous ces mots, tous
ces concours pour une place qui est de plus en plus abîmée :
présider notre pays, notre République, passeront et seront
oubliés, remplacés, supplantés par d’autres, encore plus
absurdes ou indignes. Mais ce qui demeure est grave : pas de
compréhension ni des psychologies collectives, de la nôtre
en tant que peuple français bien plus cohérent et uni que ne
le croient nos dirigeants. La moindre réunion publique, si
elle est dialogue, et non soumission à la harangue d’un
prétendant novateur, montre cette unité de pensée et de
réflexe quels que soient les « clivages » politiques qui ne
sont guère profonds et sur lesquels nous savons, chacun,
passer. Pas de compréhension non plus des psychologies
individuelles : celles des généreux autant que celles des
tueurs. Le Figaro, hier, titrait sur toute sa une :
"la guerre". Et Libération : "pourquoi ?". Je voudrais que
titres, textes et surtout dialogue entre nous soient tout
autres : avançons, précisons nos buts et nos ambitions, la
raison sobre alors et alors seulement ainsi, sera
contagieuse et nos lèpres (terrorisme des tueurs, bêtise de
certains de nos dirigeants et opposants, mentalement aussi
criminelle et mortifère). Drame pour qui meurt et pour qui
perd ses proches et aimés, mais attentat à l'âme nationale
que de nous rabaisser à la seule invective d'un soi-disant
camp à un autre.
Prier pour nous, pauvres pécheurs…
prier. Lève-toi !
Engage un procès avec les montagnes, et que les collines
entendent ta voix… Mon peuple, que t’ai-je fait ? réponds-moi.
Est-ce parce que je t’ai fait monter du pays d’Egypte, que je
t’ai racheté de la maison d’esclavage, et que je t’ai donné
comme guides Moïse, Aaron et Miryam ? Bonne volonté et méprise
de ce peuple qui est notre prosopopée, dont l’histoire et la
psychologie sont notre parabole à chacun. Il croit à des
demandes et à des obligations impossibles à satisfaire de la
part de Dieu. Mais non ! On t’a fait connaître, ce qui
est bien, ce que le Seigneur réclame de toi : rien d‘autre que
de respecter le droit, aimer la fidélité, et t’appliquer à
marcher avec ton Dieu. [1]
Pourtant les
contemporains du Christ, les connaisseurs de cette histoire
sainte persévèrent dans leur refus : nous voulons voir
un signe de toi – Cette génération mauvaise et adultère
réclame un signe, mais, en fait de signe, il ne lui sera donné
que le signe du prophète Jonas. La Passion et la
Résurrection sont LE signe par excellence : comme Jonas
est resté dans le ventre du monstre marin trois jours et
nuits, le Fils de l’homme restera de même au coeur de la terre
trois jours et trois nuits. Peine perdue jusqu’à l’événement… il y a ici
bien plus que Jonas… et il y a ici bien plus que Salomon… en réalité, Jésus
accumule les motifs de Sa condamnation par les docteurs de
la Loi, les scribes et les pharisiens. Il sera condamné et
mis à mort, en parfaite connaissance de cause de Sa
prétention, mais évidemment pas de Son identité, puisque
celle-ci porte la Résurrection en elle et la vie éternelle,
la divinisation pour nous. Les psaumes, le miroir,
l’approfondissement de nos psychologies personnelles, du
plus intime de nous, et – tout autant le dialogue de Dieu
avec nous, Son approche. Cohérence pas seulement dogmatique,
littérale des divers livres de la Bible en ses deux
versants, mais psychologique, jusques dans la posture. Le
psaume 50 et Michée sont la même objection de Dieu à nos
réticences et méprises : Qu’as-tu à réciter mes lois, à
garder mon alliance à la bouche, toi qui n’aimes pas les
reproches et rejettes loin de toi mes paroles ? Voici ce que
tu fais ; garderai-je le silence ? Penses-tu que je suis comme
toi ? je mets cela sous tes yeux et je t’accuse. S’examiner sereinement,
la fatigue que je cause aux autres, la lassitude et la
déception, ces multiples défauts qui sont des aspérités
abîmant et blessant autrui, qui m’aime, dans sa liberté, son
chemin, sa personnalité, mes aimées, femme et épouse chérie,
trésor admiré… oui, je suis fatigant et improductif, je ne
tiens pas parole car j’en dis trop en intention et n’en fais
passez en acte. Qui offre le sacrifice d’action de
grâce, celui-là me rend gloire : sur le chemin qu’il aura
pris, je lui ferai voir le salut de Dieu. Remède et
« pénitence » : l’action de grâce. Paradoxe de ce que nous
demande Dieu. Nous ne sommes pas assez ou si peu en
coincidence avec Lui. Prier.
10 heures 50 + Pourquoi écris-tu ?
personne ne te lis. Elle évoque « ma » prière du matin, cet
envoi sans doute. Quant aux livres, aucun depuis toujours
n’a débouché. Les projets, les manuscrits se sont succédés
et accumulés. Elle en souffre pour moi, en est humiliée pour
moi. Je voudrais lui dire et répondre car elle m’aime et
s’attriste. Lui faire drabord sentir la joie d’écrire quand
la difficulté est surmontée, quand le chemin devient léger
et clair. Que je n’ai aucun prix pour certains et a fortiori
ce que j’écris, oui. Mais je n’en souffre pas du tout. Mes
pages et mes pages vers l’Elysée sont un journal politique,
il est offert, qu’il ne soit pas reçu, que les idées et
analyses ne soient pas, dans un certain registre et pour
certains milieux et ambiances, ni une manière d’être
considéré, ni même une possibilité d’entrer quelque part,
qu’y puis-je ? et je ne sais autrement m’y prendre. Sans
doute, distinguè-je l’intime du politique ou de l’exposé. Un
travail et une reprise dans un exercice, une respiration,
vitale très souvent, secourable toujours. Une épreuve
parfois quand je suis si fatigué que goût et force, même si
la tête marche encore, m’ont abandonné, laissé à moi-même
sans voix. Registre et registre, écrire sans destinataire
précis ou écrire pour l’invisible universel. D’expérience
constante, c’est second. – C’est ce à quoi je voulais
répondre en réfléchissant au début de cette matinée.
11 heures 06 + Terrorisme, deux
évidences pour l’éradiquer et le prévoir ; L’argent pour que
les repentis et les délateurs, les proches se manifestent et
à temps. La psychologie pour comprendre comment le tréfonds
de l’âme humaine conclut à la tuerie et à l’assassinat en
nombre pour se magnifier elle-même ou pour se culpabiliser
plus encore. Tout le reste, dit sécuritaire, me paraît
rodomontade et n’aura pas plus d’effet que l’exemplarité de
la peine de mort sur les candidats au meurtre.
[1]
- Michée VI 1 à 8 ; psaume
L ; évangile selon saint Matthieu XII 38 à 42
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