06
heures 51 + Je ne me suis pas levé tôt. J’ai hésité où et
comment reprendre mon
livre. Je suis habité par ces deux anniversaires : les
morts
contemporaines de deux personnalités marquantes : l’Abbé
Pierre et notre
cher Claude BD. L’évangile du jour que nous avons lu à six
mercredi dernier, la
version proposée : Matthieu, et celle de Jean, les appels
par le Christ,
la recherche des hommes [1].
Les vocations et la
vocation. Le premier tour de scrutin entre gens de gauche,
croyant encore au
collectif et non à l’individuel, c’est aujourd’hui aussi.
15
heures 24 + Messe paroissiale : ma chère femme goûte et me
le dit, le
passage d’Isaïe repris par Matthieu qu’elle ne connaissait
pas : le peuple
qui habitait dans les ténèbres avu une
grande lumière. Sur ceux qui habitaient, dans le pays et
l’ombre de la mort,
une lumière est levée:
Du coup, elle
apprécie l’homélie pourtant peu différente de ton et de
contenu.
Couriellé
à JPJ pour que cela soit reçu avant les résultats ce soir
du premier scrutin [2].
Voter pour ces
primaires : on ne sait comment dire, socialistes, de la
gauche,
citoyennes, pour la Bellre Alliance Populaire, n’est pas
facile. Pas de bureau
à Surzur. Téléphoné à Hervé P. puis site ad hoc internet,
derrière la zone
commerciale du Poulfanc, le restaurant du collège
Guyomard, entrée détournée
sur la commune de Séné. Pas de visage connu. J’ai
propagandé brièvement et sans
trop impatienter notre fille : la seule primaire, la seule
candidature qui
ne soit pas de chef ni d’initiative strictement
personnelle, et désintéressée
puisqu’à vue humaine aucune chance d’être élu ni de
figurer au second tour.
Retour
ici, je reprends mon livre dans son chapitre européen. Les
portraits et dettes
de reconnaissance, revenir à terminer la galerie des
portraits par Jean
CHARBONNEL et la retouche à mon papier de 2010 sur l’appel
du 18-Juin. Coquille
énorme :responsabilité solidaire au lieu de solitaire…
Prier…
[3]Isaïe
et saint Jean :
la lumière et les ténèbres, la joie de la délivrance.
L’appel « pur et
simple » dans la version des vocations apostoliques selon
saint Matthieu :
on suit sans un mot pour les quatre premiers, frères deux
à deux, tandis que
selon Jean racontant sans doute un épisode antérieur à ce
que présente le
premier. Je retiens de Matthieu que Jésus prêche
exactement, au début de son
ministère, comme Matthieu : convertissez-vous,
car le royaume des cieux est proche. Selon
Jean disciple du Baptiste, l’appel du Christ répond à un
mouvement des futurs
apôtres, mouvement suscité par le Précurseur, une
présentation du Christ à une
équipe qui Lui préexiste. Solennité et théologie : version
johannique. Oui,
j’ai vu et j’atteste que c’est le Fils de Dieu… Voici
l’Agneau de Dieu et
les disciples n’en doutent pas, ils
veulent en savoir plus et concluent : nous avons
trouvé le Messie.
Tandis que pour Matthieu, l’appel des
premiers disciples, lui-même ne sera que le sixième ou le
septième (vérifier…),
est banal, un homme en attire d’autres, qui Le suivent
aussitôt. Il ne dévoile
pas Sa qualité divine.
21
heures 22 + Résultat de la « primaire » de gauche. Jamais,
je n’ai
autant ressenti la distance ou le décalage entre les
journalistes ou
commentateurs, et moi – sauf peut-être mais je n’analysais
pas autant puisque
je vivais, au départ du général de GAULLE. Tout
simplement, parce que je me
suis senti profondément concerné, et que – je le crois –
bien j’étais et suis
« dans » la peau de ceux qui se sont déplacés et ont voté.
Dans le
cas de mon village, c’était aller au chef-lieu du
département, pas bien loin,
mais 25 kilomètres,
alors que pour l’électeur de droite le bureau de vote
était dans la salle
habituelle de nos votes au village. Il faudrait comparer
le nombre des bureaux
de vote mis en place par la droite en Octobre dernier et
ceux des socialistes
ce soir. Les journalistes
« sur »
France 2 ne sont pas allés et pour cause voter, leurs
commentaires sont du cours
et de la théorie, il n’y a aucun enjeu pour eux. Pour ma
part, je suis allé
voter, ainsi que – je le crois – la plupart des votants
dans une perspective
très claire : le candidat qui va sortir de ces primaires,
sauf total
renversement de tous les paramètres, n’a aucune chance de
« figurer » au
second tour. Donc, nous votons … entre nous, pour décider
sur quelles bases se
reconstruira le ou un Parti socialiste, pas tant à la
suite de l’élection
présidentielle, mais à la suite d’un quinquennat qui a
détrruit un capital de
crédibilité idéologique et gouvernemental de trente-cinq
ans. Ceux qui ont voté
aujourd’hui refusent bien entendu la droite version FILLON
et version LE PEN,
mais autant MELENCHON et MACRON. Ils ne sont pas – compte
tenu de l’échec de
ces cinq ans et de la dissidence MACRON qui a le mérite de
la franchise, je
n’ai jamais été des vôtres… (MELENCHON n’est d’aucun effet
aujourd’hui sur cet
électorat socialiste puisqu’il existait déjà en 2012 et à
un étiage comparable,
13% de mémoire au premier tour) i – si peu nombreux : deux
millions sans
doute, CAMBADELIS ne souhaitait que un million et demi, et
les pronostics
étaient encore plus faibles. Le commentaire professionnel
est donc complètement
à côté, qui juge cette participation désastreuse et signe
de morbidité.
Deuxième
élément. Ce n’est que ce soir que j’apprends… que VALLS
était archi-favori et
on le donne encore capable de rattraper ses trois points
d’écarts avec HAMON,
et même de l’emporter en duel. Il suffit d’avoir regardé
périodiquement cet
homme aux yeux fixes, ce masque fixe, ce visage coléreux,
ces jeux de mains,
puis d’avoir entendu ces cris et exclamations, enfin
d’avoir subi du récitatif
guindé, pour ne pas y croire. L’homme n’est pas souple, il
joue une possession
d‘état et une fonction qu’il n’a plus. Expliquer son score
par le fait qu’il
était seul à assumer le bilan du quinquennat est faux : il
ne l’a pas
assumé. Sans rien détailler, il n’a souligné que sa
fonction et le terrorisme
dont à lui seul il nous aurait sauvé et à l’avenir nous
protègerait. En
choisissant HAMON, je crois que mes compagnons de vote ont
conjecturé comme moi
l’après-pérsidentielle, et ont choisi un approfondissement
d’idéologie et
d’expérience, pas du tout un candidat pour l’élection
prochaine. La suprise
peut être l’écart entre MONTEBOURG et les deux premiers :
je crois que ce
que j’ai ressenti, l’opportunisme et le flou relatif d’un
personnage qui aurait
dû démissionner dès Florange ou, d’homme à homme,
s’imposer à FH. Les quatre
autres n’ont pas existé. Ce qu’il ne faudra pas oublier,
le PS seul existe au
niveau des élections nationales, même si localement les
autres gardent des
positions.
Tout
cela fait-il l’ « affaire » de MACRON ? Pour les
commentateurs : oui, aller au succès, les places et jouer
gagnant. Pour
moi, non : cet électorat d’aujourd’hui et de dimanche
prochain ne se
déplacera pas au second tour pour le soutenir contre LE
PEN ou contre FILLON.
C’est un électorat qui pense à l’avenir et a compris,
exactement la tension de
ma tentative de livre, qu’il faut maintenant approfondir,
réféléchir, retrouver
la source et la sincérité des refondations : Epinay, en
1971
L’élection
présidentielle, elle-même, est moins prévisible que jamais
puisqu’elle se joue
à cinq, dans un contexte international extrêmement
évolutif. Le paysage va
changer totalement avec TRUMP jusqu’à son impeachment
que je crois
probable. L’appareil républicain a subi celui-ci et
demeure fidèle aux axes
traditionnels de la politique économique et des stratégies
américaines. POUTINE
va éprouver très vite s’il y a alliance ou un autre
antagonisme qu’avant, mais
antagonisme tout de même, avec les Etats-Unis de TRUMP.
Tous les deux
mécontentent fortement une part de leurs compatriotes. –
Les quatre concurrents
actuellement en tête sont pour deux d’entre eux dans le
théâtre et pour les
deux autres dans le récite et le déjà entendu. Le fait que
le débat ne soit pas
binaire ne leur facilite rien, et les partage, les feront
osciller entre une
ligne droite et des tentatives de rassemblement sur l’un
de leurs flancs, puis
sur l’autre. Selon l’expression fréquente, les messages
vont se brouiller et
aucun des quatre n’a assez de métier ni d’équilibre dans
la posture pour ne pas
gaffer. – Gage que VALLS ne gagnera pas et ne pouvait
arriver (voir comment il
a gagné Evry ? depuis Matignon et Rocard ?) que nommé :
sans
image, il est dit de lui à sa permanence… que d’argent
pour chaque candidat !
venant d’où ? qu’il s’est enfermé avec ses « plumes » et
collaborateurs pour rédiger sa déclaration.
[1]
- évangile selon saint Matthieu IV 12 à 23 et saint
Jean I 35 à 51
Cher
ami, Monsieur le Secrétaire général,
oui, la circulaire signée Dominique
Ceaux, pas mauvaise mais
banale et erga omnes, m'a déçu puis scandalisé après
cinq ans de mes tentatives
et propositions.
Voici les dernières car je ne vois plus
quoi vous confier pour
le Président que je ne l'ai déjà fait.
1° pour la liberté et la démocratie, il
faut légaliser la
contestation de l'offre, c'est-à-dire le vote blanc.
Et l'assortir d'un quorum
de participation.
2° pour la fidélité, le Président doit
encourager "le petit
reste" incarné par les sept qui ont donné jeudi au
troisième de la primaires de la
gauche un exemple d'entente, de concorde et de jeu
collectif - il en est
d'ailleurs sorti d'excellentes analyses et la
proposition-phare du revenu
universel (déjà étudiée d'ailleurs et animée par
Jacques Nikonoff, dès 2002
place du Colonel-Fabien avec des encartés, des
sympathisants, des syndicalistes
et des inclassables... ma catégorie de naissance) :
c'est d'ailleurs cette
proposition qui me fait voter pour Benoît Hamon,
quoique je n'ai aucune
sympathie a priori et n'apprécie pas son parcours
d'aparatchik. Si le Président
déclare une inclination, elle ne peut être que
celle-là. C'est ce "petit
reste" qu'aujourd'hui et dimanche prochain vont
dénombrer, et à partir de
quoi va commencer la reconstruction. Une pénitence
spectaculaire et méritoire
sera que le Président y participe, sans rang
particulier qu'adhérent et
citoyen.
3° pour la relation des Français avec
leurs institutions, les
institutions fondées et pratiquées par le général de
Gaulle qui en a consacré
la portée éminemment démocratique par sa démission le
27 Avril 1969, et qui ont
été dévoyées depuis 1997 et 2002 et de plus en plus,
le Président doit nous
exposer en détail les difficultés d'exercice du
pouvoir aujourd'hui, et
pourquoi il a choisi de l'exercer solitairement et
presque tout le temps sans
consultation ouverte.
Franchise à son extrême, mais
n'empêchant pas au contraire mes
voeux chaleureux : vous, le Président.
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