Samedi 21 Janvier 2017
05 heures 07 + J’ouvre ce cahier,
car tout hier a été
occupé par l’urgence sans que je trouve le temps d’écrire,
ni même de prier
autrement que de souhait et d’espérance. Toujours
au conditionnel de l’espérance, ce qui me
donne le titre de ce cahier.
Autres ides. Mon livre, l’avoir
terminé et adressé par
internet à Denis PRYEN, dont je ne suis plus sûr qu’avec mes
retards il soit
prêt à l’accueillir et à le fabriquer à temps : pour la
mi-Mars. Je l’ai
questionné hier en fin d’après-midi, pas encore de réponse.
Avant-hier, plus évidente encore la
bonne volonté et
la qualité humaine des socialistes et parents, pendant ce
troisième débat
télévisé pour la « primaire citoyenne » (de gauche). La
primaire de
droite a reconstruit une hiérarchie et donc un mouvement
politique qui ne
fonctionne depuis sa fondation de 1974 contre VGE qu’au
culte et ou mythe du
chef. Ce qu’eût certainement été AJ que sera bien moins ou
plus discrètement FF
qui n’en a pas le charisme, mais sera sans doute plus
efficace en autorité
sinon « dictature » psychologique. D’idées et de programme
alors et
maintenant : rien. Je n’ai pas lu le livre de FF et je n’ai
pas pour le
moment goût et temps d’aller à ses textes, ce qu’en donnent
les médias – très
partiellement et pour la montre seulement, je le reconnais –
se résume à
stigmatiser les résistances à un programme de comptabilité
publique, ces
résistances présentées comme l’instinct de conservation des
installés –(la
gauche ainsi visée depuis qu’elle a eu davantage le pouvoir
qu’avant 1981). Au
contraire, la primaire de gauche est un acte singulier de
courage collectif.
Pas de chef ni de bilan pas de succession à assumer : FH a
tout fait
disparaître sans que l’on ait encore l’explication d’une
telle brade, tout à
fait évitable jusqu’il y a quelques mois encore, mais qui
n’est pas seulement
la brade de la gauche et du PS, qui est celle de la France
et, par omission,
celle de l’Europe. Courage donc de ces sept plus ou moins
sympathiques :
mes préférences vont, sans enthousiasme, pour la jeunesse
appliquée de PINEL,
le sérieux laborieux et cultivé de PEILLON, la présence de
MONTEBOURG.
BENHAMMIAS a un côté ingénieux mais une présentation et un
physique qu’il
accentue… Je n’aime pas HAMON aparatchik s’il en est, mais
il faut reconnaître
que sa proposition de revenu universel est la seule
émergence thématique de
toute la campagne, tous candidats confondus de toutes
origines. Nous avions
déjà travaillé ce thème en 2002 avec Jacques NIKONOFF et
j’avais moi-même
esquissé il y a peut-être trente ans une économie-fiction ou
une réflexion sur
ce thème simple et naturel : la naissance, dans l’espèce humaine,
crée une
créance sur la société et donc un droit
à un minimum de revenu, sans relation avec l’utilité ou le
travail du nouvel
arrivant. J’imaginais aussi un revenu théorique global selon
une espérance de
vie statistique, qui permettait des années sabbatiques ou un
choix de retraite
à n’importe quelle époque d’une vie et une remise au travail
à n’importe quel
âge, sans entrave légale comme aujourd’hui. Mais revenu
minimum engendrant une obligation de conscience envers la
société. Ainsi se ferait la racine même de la solidarité
nationale.
Hier, la prise de fonctions de
TRUMP aux Etats-Unis. Observation
des images données par Quotidien : apparemment l’ambiance
est celle de
toutes les investitures, puisqu’aucune image physique de la
contestation, sans
précédent me semble-t-il dans l’histoire des Etats-Unis,
sauf peut-être pour
HARDING, candidat avérée des gens d’affaires, dans les
années 1920. C’est
évidemment le personnage qui détonne, sans la moindre rupture
de ton avec sa
campagne. Des choses apparaissent cependant qui déterminent
l’avenir proche –
sans anticiper sur une procédure d’impeachment que je crois
probable. Les
fragments de discours. Texte : pour la première fois, le
peuple reprend
ses droits et le pouvoir aux Etats-Unis, discours donc de
révolution proche du
système de pensée totalitaire. Dorénavant, etc… America
first… comme si cela
n’était pas constante des politiques américaines depuis deux
siècles… Je n’ai
pas lu le discours ou l’entretien d’il y a quelques jours
avec l’attaque contre
l’Europe, l’Allemagne particulièrement, le soutien au Brexit
et surtout le
retrait de l’Alliance atlantique. La raison de notre force
de frappe – pour DG
– était que dans une ambiance de mort, on n’est sûr que de
soi, et que l’on
pouvait donc douter de l’engagement américain par solidarité
avec l’Europe… on
va maintenant le voir, quoique je doute que l’on aille à la
dissolution de
l’Alliance et de son organisation. Ce qui m’a frappé, c’est
le jeu des mains,
elles sont très mobiles, répétitives, symétriques, sauf
quand il y a salut (de
la main droite) et ce salut est sans précédent : le poing
fermé… c’est
probablement, ce qui restera de TRUMP après sa disparition
politique. Seconde
observation bien plus importante pour l’avenir. L’homme est
trop enveloppé
physiquement : j’en sais moi-même quelque chose, il ne peut
fermer son
veston, donc chemise et ventre à l’air, chemise blanche et
cravate rouge. Le
populisme ? sans doute en apparence, mais les gens
d’affaires à commencer
par le Secrétaire d’Etat sont au pouvoir. Le test sera la
relation avec Goldman
Sachs. Je ne
sais pas le montant actuel de la dette américaine. C’est la
question. Et pour conclure cette journée et l’observation
qu’elle
appelle : l’homme est fatigué, ce n’est pas le commencement
d’une ère dans
l’enthousiasme et la jeunesse de l’acteur principal, du
héros : KENNEDY,
OBAMA… à table, la tête tombe, les yeux sont souvent clos,
ce n’est pas l’ennui
provoqué par les thuriféraires se succédant au pupitre,
c’est une lassitude
personnelle, que je ne crois pas due à un emploi du temps
surchargé ces
jours-ci.
Prier…
celles et ceux qui ont besoin de ma prière. Pas seulement ce
que je demande et
espère. Hier, n’ayant donc pu – au lit dès huit heures du
soir –méditer les
textes du jour, j’ai quand même compris que cette lettre aux
Hébreux, si
difficiles pour moi à accepter dans cette présentation d’un
Christ porté à sa
perfection par la souffrance, l’obéissance,
la mort (humainement
horrible, la croix
que nous brandissons partout en Eglise, ainsi l’entrée au
presbytère de
Jean-Eudes hier après-midi, en avant-plan des immeubles qui
viennent de
s’édifier en face et ne sont pas laids… oui cette lettre est
probablement une
insistance sur l’Incarnation. Elle pose la question
théologique, je ne sais si
elle a été commentée et approfondie, d’une humanité d’autant
plus certaine et
constatable qu’elle aurait son itinéraire propre en
psychologie, en conscience
de soi et donc en relation tout humaine avec Dieu… ce qui
accentue encore notre
approche de la divinité, par la personne physique et
historique-même de notre
Sauveur. Et bien applicable au propos de mon livre – j’en
fais l’une des deux
citations l’ouvrant, l’autre étant d’OBAMA (cela
commence avec vous…
l’éventuelle résistance aux égarements
qu’imposerait TRUMP et qu’il compte, lui-même, relever le
cas échéant, ce qui
n’a pas non plus de précédent, je crois, dans l’histoire
américaine : la
censure d’un prédécesseur) – ce verset : ce qui devient
ancien et qui
vieillit est près de disparaître [1].
Cette péremption,
exactement la situation dans laquelle nous sommes, nous la
France dont chaque
génération de Français et tous habitants de notre pays (formule de nos évêques en
Octobre dernier) porte la responsabilité qu’elle continue ou
s’étiole, est
apparemment le fait de Dieu : en parlant d’Alliance
nouvelle, Dieu a rendu
ancienne la première, mais en réalité, c’est bien notre
faute : si la
première Alliance avait été irréprochable, il n’y aurait pas
lieu d’en chercher
une deuxième. Or, c’est bien un reproche que Dieu fait à son
peuple quand il
dit : … eux e sont pas restés dans mopn Alliance ; alors moi,
je les ai
délaissés, dit le Seigneur. Mais comme à
la suite du péché originel et de l’exclusion du Paradis
(alors que la sortie
d’Egypte est une exclusion de l’enfer et une marche,
difficile mais assumée,
vers un paradis, préfigurant le Paradis), la partie n’est
pas finie et l’avenir
se ré-ouvre. C’est Dieu-même qui forge et organise la suite,
qui n’est pas la
Rédemption, et le changement radical de la donne, mais déjà
ces noces et ces
épousailles dont le Nouveau Testament est le récit, si
accidenté soit-il :
voici quelle sera l’Alliance que j’établirai… un changement total dans l’âme et le cœur du
partenaire, alors qu’au
commencement Dieu constatait que la méchanceté de
l’homme était grande sur
la terre et que son cœur ne formait que de mauvais desseins à
longueur de journée [2]…
Quand je leur
donnerai mes lois, je les inscrirai dans leur pensée et sur
leurs cœurs… Résultat
intense, la connaissance tant
convoitée par Eve, et la communion dans le pardon… Tous
me connaîtront des
plus petits jusqu’aux plus grands. Je serai indulgent pour
leurs fautes, je ne
me rappellerai plus leurs péchés…. Etat
de grâce que produit l’Alliance nouvelle : le Seigneur
donnera ses
bienfaits et notre terre donnera son fruit. La justice
marchera devant lui et
ses pas traceront le chemin. Cette dernière
formule est d’une intense poésie, et la poésie est notre
perception – libérée –
de la réalité. Nouvelle Alliance que concrétise la
fondation-même de
l’Eglise (en théologie, il est présenté que la naissance de
l’Eglise serait à
la Pentecôte et la conception sur la Croix,
avec aussi cette mutuelle présentation de sa mère à
Jean et du fils à
Marie, transposition décisive quand s’achève la vie
terrestre du Christ – je
crois que nous sommes libres de toute interprétation sur ces
moments qui sont
tous de fondation) : Jésus gravit la montagne et il
appela ceux qu’il
voulait. Ils vinrent auprès de lui et il en institua douze,
pour qu’ils soient avec
lui et pour les envoyer proclamer la Bonne Nouvelle. La Nouvelle Alliance devient une mission : la Bonne
Nouvelle d’une
décisive proximité, celle du Royaume des cieux, par
substitution à toutes nos
vues rétrécies d’un paradis ou d’une quelconque
restauration.
Textes
pour aujourd’hui. Son
sang purifiera
donc notre conscience des actes qui mènent à la mort, pour que
nous puissions
rendre un culte au Dieu vivant. Nous
coopérons décisivement à notre salut, en nous attachant à la
Nouvelle Alliance
et ce sont les commandements qui nous y aident, guide de
conscience. Concours
divin pour autant : le sang du Christ fait bien
davantage (qu’une
simple aspersion avec le sang
de boucs et de taureaux)
car le
Christ, poussé par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à
Dieu comme une
victime sans défaut.
Notre propre
offrande… de nous-mêmes, une forme de mise à mort non par
masochisme, mais en
renoncement, en choix du dessein de Dieu, même si nous en
ignorons
l’aboutissement : la Vie éternelle, pas concevable ici-bas,
et notre
propre aboutissement, un « moi » idéal mais bien plus selon
Dieu que
nous, puisque nous sommes à nous-mêmes notre principale
limite. Culte ? la
louange, qui n’est pas répétition de quelque chant, mais
reconnaissance de
l’œuvre de Dieu, de toute sa création, et de son œuvre en
chacun de nous.
L’amour mutuel, la considération ont leur vrai raison ici :
Dieu travaillant
en chacun de nous, nous rend parfait et quoi que plus
aimable que le chemin en
cours vers la perfection ! ce que nous attendons tant et
discernons si
souvent chez celles et ceux que nous aimons. Le Christ,
victime quotidienne
pendant son ministère public : Jésus revint à la
maison, où de nouveau
la foule se rassembla, si bien qu’il n’était même pas possible
de manger. Folie
apparente : les gens de chez lui l’apprenant, vinrent
pour se saisir
de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête » [3] L’incarnation du Christ,
sa nature humaine
si évidente pour ceux qui le connaissent d’habitude et
d’enfance, voile sa
nature divine, mais assoiffée de guérison, de rédemption, de
réconfort,
l’humanité ne s’y trompe pas, même si son identification
requiert d’être encore
précisée. Jésus s’en occupe jusqu’à la croix.
Me
voici au terme de mon office particulier quotidien, dont je
vais pouvoir
reprendre le rythme, il m’est nécessaire, et peut-être
fait-il quelque bien à
mes destinataires. – Me voici maintenant au travail. Dans
cinquante-cinq
heures, celui-ci adressé à l’Harmattan. J’en demande force et
grâce à Dieu.
Espérant aussi un signe de « mon » éditeur, qu’il m’attend
bien et me
fabrique dans le temps voulu.
Anniversaire
de la mort du roi. Décisif événement autant que l’avènement
des Capétiens. La
continuité, la légitimité firent désormais question, notre
histoire a changé,
elle est plus difficile à vivre et à concevoir, à
ré-insttiuer à chacune de nos
générations. Nous le vivons.
07
heures 16 + Je diffuse donc la notice rédigée en 2006,
introduisant mon étude
de cas sur la légitimité : la discussion 1940-1944. – Ma
vie, notre vie, celle du pays. L’espérance n’est pas un
balbutiement ni une posture. Elle est
fondamentalement un acte de foi : foi en Dieu tout-puissant
et rédempteur,
ayant un dessein précis depuis la Création, précis sur
l’ensemble de celle-ci
et chacun des vivants et morts. Un acte de
connaissance-reconnaissance de qui
est Dieu : il est amour, miséricorde, attention et compagnon
de chaque
instant. L’espérance n’est pas certitude selon nous et un
objet, elle est confiance,
abandon et donc certitude que ce que nous accorde et nous
accordera Notre
Seigneur et Sauveur dépasse, exalte et comprend infiniment
et parfaitement ce
que nous demandions en espérance. – Ainsi soit-il !
[1]
- lettre aux Hébreux VIII 6 à 13 ; psaume LXXXV ;
évangile selon
saint Marc III 13 à 19
[2]
- Genèse VI 5
[3]
- lettre aux Hébreux IX 2 à 14 ; psaume XLVII ;
évangile selon
saint Marc III 20.21
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