Sainte Marie
Mère de Dieu
Huit
jours après la Nativité du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, nous célébrons
sa Mère, celle qui lui a donné son être humain, corps et âme par
l'Esprit-Saint qui vient sur elle la plaçant dans l'orbite de la paternité
divine.
C'est
pourquoi le concile d'Éphèse, en 431, la proclama la Theotokos (en grec Θεοτόκος; en latin Deipara ou Dei genetrix),
la Mère de Dieu, puisque son fils est Dieu, ce qui ne préjuge pas de la
différence entre Marie créature humaine et Jésus Fils éternel de Dieu.
La solennité de Ste Marie Mère de Dieu est la première fête
mariale apparue dans l’Église occidentale.
Extrait de l’Homélie du pape Benoît XVI
(Mardi 1er janvier 2008)
Chers frères et
sœurs !
Nous
commençons aujourd'hui une nouvelle année et l'espérance chrétienne nous
prend par la main ; nous la commençons en invoquant sur elle la
bénédiction divine et en implorant, par l'intercession de Marie, Mère de
Dieu, le don de la paix : pour nos familles, pour nos villes, pour le
monde entier. [...]
Dans
la première Lecture, tirée du Livre des Nombres, nous avons écouté l’invocation :
« Que
le Seigneur t'apporte
la paix » (6, 26) ; que le Seigneur accorde la paix à
chacun de vous, à vos familles, au monde entier. Nous aspirons tous à vivre
dans la paix, mais la paix véritable, celle annoncée par les anges la nuit de
Noël, n'est pas une simple conquête de l'homme ou le fruit d'accords
politiques ; elle est tout d'abord un don divin qu'il faut implorer
constamment et, dans le même temps, un engagement à conduire avec patience,
en demeurant toujours dociles aux commandements du Seigneur. [...]
Notre
pensée se tourne à présent naturellement vers la Vierge, que nous invoquons
aujourd'hui comme Mère de Dieu. Ce fut le Pape Paul VI qui transféra au
premier janvier la fête de la Divine Maternité de Marie, qui était autrefois
célébrée le 11 octobre. En effet, avant la réforme liturgique qui a suivi le
Concile Vatican II, le premier jour de l'année était célébrée la mémoire de
la circoncision de Jésus au huitième jour après sa naissance - comme signe de
la soumission à la loi, de son insertion officielle au sein du peuple élu -
et le dimanche suivant était célébrée la fête du Nom de Jésus. Nous
retrouvons encore quelques traces de ces célébrations dans la page
évangélique qui vient d'être proclamée, dans laquelle saint Luc rapporte que,
huit jours après sa naissance, l'Enfant fut circoncis et qu'il lui fut donné
le nom de Jésus, « nom
indiqué par l'ange avant sa conception » (Lc 2, 21). La fête
d'aujourd'hui, par conséquent, est non seulement une fête mariale extrêmement
significative, mais elle conserve également un puissant contenu
christologique, parce que, pourrions-nous dire, avant la Mère, elle concerne
précisément le Fils, Jésus vrai Dieu et vrai Homme.
L'apôtre
Paul fait référence au mystère de la maternité divine de Marie, la Theotokos, dans la Lettre aux Galates. « Mais quand vint la plénitude du
temps - écrit-il - Dieu envoya son Fils né d'une femme, né sujet de la Loi »
(Ga 4, 4). En peu de mots, nous trouvons synthétisé le mystère de
l'Incarnation du Verbe éternel et la divine maternité de Marie : le
grand privilège de la Vierge réside précisément dans le fait d'être la Mère
du Fils qui est Dieu. A huit jours de Noël, cette fête mariale trouve donc sa
place la plus logique et la plus juste. En effet, dans la nuit de Bethléem,
lorsqu'elle « enfanta
son fils premier-né » (Lc 2, 7), s'accomplirent les
prophéties concernant le Messie. « Voici, la jeune femme est enceinte, elle va
enfanter un fils », avait annoncé le prophète Isaïe (7, 14);
« voici que tu
concevras dans ton sein et tu enfanteras un fils », dit à
Marie l'ange Gabriel (Lc 1, 31); et un autre ange du Seigneur - raconte
l'évangéliste Matthieu -, apparaissant en songe à Joseph, le rassura en lui
disant: « ne
crains pas de prendre chez toi Marie ta femme: car ce qui a été engendré en
elle vient de l'Esprit Saint; elle enfantera un fils » (Mt
1, 20-21).
Le
titre de Mère de Dieu est le fondement de tous les autres titres sous
lesquels la Vierge a été vénérée et continue d'être invoquée de génération en
génération, en Orient et en Occident. Beaucoup d'hymnes et de prières de la
tradition chrétienne font référence au mystère de sa divine maternité, comme
par exemple une antienne mariale du temps de Noël, l'Alma Redemptoris mater,
dans laquelle nous prions ainsi: « Tu quae genuisiti, natura mirante, tuum sanctum
Genitorem, Virgo prius ac posterius - Toi, dans l'émerveillement de toute la création, tu as engendré le
Créateur, Mère toujours vierge ».
Chers
frères et sœurs, nous contemplons aujourd'hui Marie, mère toujours vierge du
Fils unique du Père; nous apprenons d'elle à accueillir l'Enfant qui pour
nous est né à Bethléem. Si dans l'Enfant né d'Elle nous reconnaissons le Fils
éternel de Dieu et nous l'accueillons comme notre unique Sauveur, nous
pouvons être appelés fils de Dieu : fils dans le Fils. L’Apôtre
écrit : « Dieu
envoya son Fils, né d'une femme, né sujet de la Loi, afin de racheter les
sujets de la Loi, afin de nous conférer l'adoption filiale »
(Ga 4, 5).
L'évangéliste
Luc répète plusieurs fois que la Vierge méditait en silence sur ces
événements extraordinaires auxquels Dieu lui avait fait prendre part. Nous
l'avons également écouté dans le bref passage évangélique que la liturgie
nous repropose aujourd’hui : « Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes
ces choses, les méditant dans son cœur » (Lc 2, 19). [...]
Chers
frères et sœurs, ce n'est qu'en conservant dans le cœur, c'est-à-dire en
mettant ensemble et en trouvant une unité à tout ce que nous vivons, que nous
pouvons entrer, à la suite de Marie, dans le mystère d'un Dieu qui par amour
s'est fait homme et qui nous appelle à le suivre sur le chemin de l'amour; un
amour à traduire chaque jour en un généreux service pour nos frères. Puisse
la nouvelle année, que nous commençons aujourd'hui avec confiance, être un
temps au cours duquel progresser dans cette connaissance du cœur, qui est la
sagesse des saints. Prions pour que, comme nous l'avons entendu dans la
première Lecture, le Seigneur « fasse rayonner son visage » sur nous, nous « soit propice »
(cf. Nb 6, 24-27), et nous bénisse. Nous pouvons en être certains : si
nous ne nous lassons pas de rechercher son visage, si nous ne cédons pas à la
tentation du découragement et du doute, si malgré toutes les difficultés que
nous rencontrons nous demeurons toujours ancrés à Lui, nous ferons
l'expérience de la puissance de son amour et de sa miséricorde. Puisse le
fragile Enfant que la Vierge montre aujourd'hui au monde, faire de nous des
artisans de paix, ses témoins, témoins du Prince de la Paix. Amen !
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dimanche 1 janvier 2017
sainte Marie, Père de Dieu - concile d'Ephèse . 431
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