Samedi 28 Janvier 2017
Accorde-moi,
je t'en prie, une volonté qui te recherche, une sagesse qui
te trouve, une vie qui te plaît, une persévérance qui
t'attend avec patience et une confiance qui parvienne à la
fin à te posséder.
saint Thomas d'Aquin
10 heures 40 + Film hier où
j’emmenais Marguerite et son amie Zoé R. Je ne sais s’il
était bon. Film d’animation qui n’est plus le dessin animé
d’antan mais des décors et des personnages virtuels : je ne
sais pas la technique qui les obtient. Sans doute,
diminue-t-elle considérablement les coûts d’un dessin à la
main, X fois reproduit mais avec une infime modification
pour correspondre à tant d’images par seconde. – Objets
perdus… ma vie a été en partie cela de mon ours Michka à mes
huit-dix ans ou avant, à l’entier du déménagement de mon
adolescence, en tout de tout ce que j’avais accumulé et
conservé depuis aussi mes huit-dix ans dont mes livres de
classe et déjà une bibliothèque appréciable, des lettres
précieuses, quelques-uns de mes chers Jésuites, la lettre de
DG : cela faute d’avoir donné un faire suivre à notre
concierge à la mort de Maman ou d’avoir tout simplement
écrit au garde-meubles pour ne lui faire signe que onze ans
plus tard… La lettre de CAPITANT après notre première
conversation et avoir déjeuné en famille chez lui (le 8 rue
Latour-Maubourg et sans diute un des appartements du
Maréchal, à prooos duquel je suis interrogé par son nouveau
propriétaire, cherchant à reconstituant la chaîne des
acquéreurs de PETAIN à lui : insérée dans mon journal intime
manuscrit de l’époque et plus jamais retrouvé. La carte de
Jacques VENDROUX, marque-page de son livre de mémoires et
que j’ai laissé tomber dans le métro en descendant station
Stalingrad, pour visiter Marie-Dominique… Ce coffre
mauritanien surchargé d’autres objets d’artisanat, en
Janvier 2003, et de photos argentiques et de vêtements
auxquels je tenais, et de bandes magnétiques. Excès de
bagage, etc… tous les signes à l’enregistrement pour que je
renonce à l’emmener cette fois, et donc que j’attende le
passage d’un ami de là-bas ou mon retour, par vol direct,
Air-France : au transit de Casablanca, le coffre fut volé…
et ainsi de suite. Jusqu’à hier. Hier, retrouvé mon bonnet
de laine où je l’avais laissé sur un banc dans l’église de
Damgan avant la messe du vendredi soir pour ma chère
belle-mère, mais je perds, à la pharmacie ? où l’on me dit
que non, ce matin, au cinéma où je vais essayer de retourner
cet après-midi avant toute séance : le beau Parker de mes
étrennes à Noël, offert par mes aimées… Objets perdus, et
aussi grandes opportunités de publication ou manques à mon
devoir : certains des écrits de CAPITANT pour un recueil,
que de fois ce lme fut demandé avec supplicaiton et je ne
m’exécutai point, le Que sais-je ? en 1990-1992 avec contrat
sur les relations franco-allemandes depuis 1945, « mon » MCM attendu par FALLOIS
en 2006-2007, et ainsi de suite… en regard que des écrits
invendables et des inachevés dont peut-être celui que je
veux avoir complètement terminé dans la journée de lundi :
il me reste les portraits de ceux qui m’ont donné en
politique, et les notes de bas de page. Je ne peux plus
courieller à PRYEN une date d’arrivée, que chroniquement je
ne tiens pas depuis que notre conversation du 6 avait conclu
sur un envoi dans la semaine suivante…
Docteur de l’Eglise, certes mais
père et modèle des étudiants et de ceux qui écrivent par
étude et réflexion : Thomas d’Aquin. Accorde-moi,
je t'en prie, une volonté qui te recherche, une sagesse qui
te trouve, une vie qui te plaît, une persévérance qui
t'attend avec patience et une confiance qui parvienne à la
fin à te posséder. Accompagnateur de ma journée donc
et de toute suite… dans mes projets ou plutôt mes devoirs
d’écriture, donc de pensée. – La première page du matin, une
biographie selon wikipédia. Au haaard, le plusn souvent
quoique par association d’idées. Et toujours j’apprends :
aujourd’hui MANGIN, recalé au concours de Saint-Cyr, il
s’engage au 77ème RI et de là peut faire l’Ecole
spéciale militaire… j’apprends aussi son passé colonial,
primordial, dont je ne savais que le « résultat » : La Force noire
Et enfin, ce que je crois décisif
et dont il faut que je m’assure s’il en est question
ailleurs et notamment dans les mémoires de FOCH et le
récit-façon manuel de PETAIN récemment édité sur La Guerre mondiale :
l’offensive projetée et prévue pour le 14 Novembre 1918. De
PETAIN, et qui si elle avait eu lieu portait la guerre et
faisait la défense allemande en territoire allemand… tout le
contraire du défaitisme et du pessimisme qui a été reproché
au Maréchal. CLEMENCEAU et le propos qu’il rapporte de
celui-ci à POINCARE en sorte que FOCH lui est préféré comme
généralissime…
11 heures 17 + Enfin, au travail
que j’eusse dû entreprendre dès mon premier lever autour de
six heures : les portraits.
… 11 heures 38
13 heures 20 + Le livre attribué à
PETAIN termine sur l’armistice du 11 Novembre, sans évoquer
ce projet qu’il périme et qu’a précisément conçu l’auteur.
Je doute désormais de l’authenticité. Le manuscrit est
manifestement ou une copie ou une mise au net : pas une
rature. Une copie de la main du Maréchal qui eût pu le faire
dactylographier par son cabinet et qui n’a rien ni de
confidentiel ni de révélateur, c’est un manuel. Alors ? ce
point, cette offensive du 14 qui changeait toutes les
conditions de l’après-guerre puisque la thèse de la trahison
par des élites ou par… qu’a soutenue HITLER ne tient plus.
Elle pose toute la question PETAIN qui s’il est pessimiste
fait d’une analyse de la stricte actualité, généralement peu
contestable, une politique, plus contestable ou au contraire
excellente si elle avait été suivie : le fait est que
pendant les négociations de la paix entre alliés à imposer
aux Allemands, PETAIN contre FOCH est partisan d’entrer en
Allemagne. Et la « question Pétain » commande toute notre
lecture de la droite jusqu’aujourd’hui puisque celle-ci
reste inspirée par une façon de voir Vichy, redoublée par la
nostalgie et les « troupes » électorales de l’Algérie
française.
Les portraits de ceux qui m’ont
appris le politique et ce qui le met en œuvre… je ferai les formules de
liaison, après les avoir composés. – Seules annexes : mon
mode d’emploi suggéré à FH et ma lettre dans le même sens
déjà à VGE.
23 heures 19 + Politique… nous ne
savons même plus « faire » une élection présidentielle. FH a
eu le plus grand tort de ne pas attendre, dans un suspense
dont il serait resté maître, sa renonciartion ou sa
candidature jusqu’au 16 Mars. A droite, aucune visibilité ni
le maintien d FF, ni les retours de NS et de AJ. La seule
discussion a été à gauche ; le revenu universel. Quant à
l’Europe, pour ou contre, mais aucune proposition.
Prière en fin de journée. Vie
spirituelle, vie personnelle mais vie d’Eglise, conditions
sacerdotale, pastorale d’aujourd’hui : JEF chez nous.
Marguerite le voyage de Rome, en diocèse le pèlerinage à
Fatima en Juin prochain.
Textes pour ce jour qui finit. Le
cantique de Zacharie, la tempête apaisée [3],
la foi faisant tout surmonter :le sacrifice putatif d’Isaac.
Abraham pensait
en effet que Dieu rst capable meme de ressusciter les morts ;
c’est pourquoi son fils lui fut rendu … il attendait la
ville aurait de vraies fondations, la ville dont Dieu lui-même
rst le bâtisseur et l’architecte. Récapitulation de notre
soirée, la foi comment en faire retour chez nos frères
d’époque et de condition ? et la cité, notre exercice de
mardi prochain sur l’appel à réflexion et sur quelles bases,
celui de nos évêques. Les
textes d’aujourd’hui : « les deux bouts de la chaîne ». Grâce
à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu ; il partit vers un
pays qu’il devait recevoir en héritage, et il parotr sans
savoir où il allait… Pourquoi êtes-vous si craintifs ?
N’avez-vous pas encore la foi ? L’aboutissement certain,
mais selon Dieu qui nous dépasse et ses desseins autant que
lui, notre Dieu et Seigneur Jésus Christ.
[1] - L’Abbé Pierre, une gloire
nationale, dont je suis l’unique intime quotidien pendant
quelques semaines, pendant la courte mais intense
opprobre, qui m’a fait aller à lui, à sa rescousse.
Simplement. Ses mises à l’écart des médias par les siens,
apeurés, craignant l’amalgame, le fiasco d’une entreprise
et d’une sainteté, d’une ingéniosité aussi depuis
cinquante ans. Mais d’autres – davantage dans ma vie – à
la notoriété plus précaire ou moindre pour des raisons ne
tenant pas à eux, mais à nous. J’ai envie de vous dire ces
autres puisqu’ils m’ont appris, que les ai aimés et qu’ils
m’ont, je le crois, estimé. Sans doute par affinité et
aussi par la conscience que je leur donnais de me donner –
oui – beaucoup plus qu’eux-mêmes ou des récits et
témoignages. D’eux
à une époque de ma vie où j’allais moins à la recherche de
ce que le passant, l’inconnu, par hasard, dit de tout et
de notre pays puisque je le salue et qu’il m’a inspiré de
le saluer, n’importe où, n’importe quand, lui au pluriel,
masculin ou féminin. De ces personnalités, plus ou moins
illustres, j’ai appris, en un système qui se construisait
d’une recontre à une autre, la vie politique, le
politique, dans son acception sociale, selon la société
que forme une nation quand elle est mentalement encore
unitaire, et la vie dans ce qu’elle porte sur une femme,
un homme, vous, moi, d’ombre ou de lumière. Des rencontres
qui – vous les disant – me présenteront finalement à vous,
bien davantage que les exposés et intuitions qui les ont
longuement précédés. Que vous me confiiez réciproquement
les vôtres, librement, me passionera. Je crois qu’alors
nous serons, ensemble, à la racine des événements et des
motivations de notre époque, de ce que nous voulons et
vivons pour notre pays. Quelles que soient ces rencontres,
leur date, leur thème pourvu qu’elles vous aient ajouté
quelque chose ou fait prendre conscience de quelque chose.
Et ce « quelque chose » n’est- ce pas les autres quand ils
nous semblent exemplaires et nous entraînent, au moins à
leur intensité d’action, de réflexion, de fidélité, ces
autres-là dans nos vies à chacun, la vôtre, la mienne,
garantissent que nous pouvons agir, réfléchir et porter –
au moins potentiellement ce qui nous rend exigeant au
moment des choix, notamment électoraux – des pensées et
des réalisations.
Vous avez bientôt soixante
quatorze ans, enfant vous vous êtes passionné de héros,
les plus simples et alors populaire, leur histoire
dessinée sobrement et racontée sans effroi ni effet. Le
journal Tintin, par abonnement depuis le numéro 120 –
collection perdue par ma faute, faute d’avoir entretenu un
garde-meubles de notre relation quand ma mère nous quitta.
Des aventures tout aussi étonnantes, mais vraies, des
personnages de notre vie nationale, les grands albums de
Job [1],
nos vrais ancêtres d’esprit, leur legs de toutes époques
est encore notre patrimoine. Puisse nos années actuelles
en allonger la liste. Cela ne se discerne pas. Peut-être
manquons-nous d’outils pour les reconnaître ? nos héros et
fondateurs d’aujourd’hui.
Voici les miens. Ils datent de
quelques années à peine et ont quitté ce côté de la scène
auquel nous introduisent les levers de rideau. Ils
m’habitent chacun : inégalement selon notre degré
d’intimité, la durée aussi de notre relation, mais ils
m’habitent, me portent et si je peux entrer en campagne
officielle, je leur rendrai leur officialité. Leur
notoriété est encore frémissante. Parce qu’elle résultait
d’une vérité d’être. Evidente pour beaucoup ou seulement
pour moi. La valeur et l’apport fondateur de qui que ce
soit ne sont pas quantifiables, mais estimables.
Le premier ne m’apparaît d’abord
qu’à raison de son pays. Apparemment, ce n’est pas ou plus
le nôtre quand vient à moi, dès que j’ai introduit dans un
bureau de grandes mais pas excessives dimensions, sans
décoration, que des baies vitrées : au- dehors sur quoi
elles donnent, le désert, la façade occidentale du Sahara
limitant la Mauritanie par l’Atlantique.
[2] - La République Islamique, un de
nos territoires d’outre-mer, est indépendante depuis à
peine plus que trois ans et le président Moktar Ould
Daddah, un sourire d’âme et de tout le visage comme si une
relation de près de quarante ans, l’habitait déjà et
qu’accueillir le jeune coopérant était plutôt des
retrouvailles. Ce l’était, je crois, pour deux raisons
dont il ne me donna qu’une, l’autre j’eus à la deviner. Je
n’avais pas encore vingt-deux ans, il en avait sans doute
quarante-cinq [2].
Etudiant très tardif en France, le baccalauréat à plus de
trente ans, la même faculté de droit, à Paris, que celle
dont j’arrivais, pas dix ans d’écart entre nos vies
d’étudiant. Son sourire était d’abord celui d’un frère de
race mentale, l’utilité d’une méthode de travail et de
penser. Notre ressemblance fut immédiatement dans la
manière d’envisager l’application de ce qui nous avait été
enseigné. Il fondait donc, depuis peu un Etat-nation,
c’était son mot. Un Etat dont la France, mon pays, la
métropole du sien pendant une petite soixantaine d’années,
avait laissé le projet. Une nation encore latente mais
dont il avait la vue intérieure, la nécessité et la
logique historiques intensément présentes en chacun de ses
propos, à moi comme aux siens, collaborateurs, ministres,
élus et chefs divers, peuple entier, partenaires
étrangers : français, africains, puis arabes, puis de
toute la planète. Il me dit donc cette raison, apprécia
mes diplômes si la scolarité à l’E.N.A. que je n’avais pas
encore commencé en est un, et m’écouta avec un bonheur
évident luis exposer que l’enseignement dont j’étais
chargé m’avait paru peu utile si je devais que réciter mon
pays et mes études, qu’en revanche étudier le sien et les
modalités de ce que lui-même entreprenais mais avec mes
outils d’étudiant en haute administration générale de la
France, me paraissait plus utile à mes élèves, futurs
dactylographes garçons et filles de quinze-dix-huit ans ou
quinquagénaires, fonctionnaires d’autorité déjà très
expérimentés à des réalités dont je n’avais pas la moindre
idée. Une thèse de droit public donc documenterait mes
cours, le président de la jeune République me donnerait
les introductions et autorisations ne dépendant dans la
pratique que de lui, et nous dialoguerions ensemble ce que
j’entreprendrai le lecture et de copie : il m’en donnerait
la chair et les explications, les logiques humaines et
occasionnelles. Cela ne cessa plus tant qu’il fût en vie.
La mise en forme de ses mémoires manuscrits à la rédaction
desquels je l’avais pousé dès que commença chez nous son
exil, après vingt-et-un ans d’une fondation exceptionnelle
de morale, de sérénité et de longueurs de vue.
L’autre raison, je l’ai comprise
tard. Maurice Larue, administrateur de la France
d’Outre-Mer, dirigea le cabinet du jeune
président-fondateur dans les premiers jours de
l’indépendance vis-à-vis de nous. La relation de travail,
d’amitié certainement mais non explicitée, fut décisive et
apaisante pour un homme d’Etat, forcément seul dans un
contexte sociologique peu propre au sens du service public
et dans la rareté d’une ressource humaine nationale
qualifiée. Je lui ressemblais. Le DC4 qui s’écrasa sur la
Sierra Nevada espagnole, en Octobre 1964, fit disparaître
une grande partie des personnels de l’assistance technique
et de leurs familles respectives, vivant en Mauritanie. Il
me fut dit que le Président resta, comme hébété, plusieurs
jours. Revenait-il avec moi, ce serait bien immodeste et
ce ne me fut pas dit par Moktar Ould Daddah. Partager
ensemble sa passion d’expliquer et justifier ce qu’il
faisait et projetait, ma passion d’apprendre ce qu’est un
pays, ce que doit être son Etat, ce que sont les
contingences de la politique, nous l’avons vécu au point
que se constitua pour moi le point de vue suivant lequel
regarder tout peuple, tout Etat, et même tout grand homme
public. Et il en resta ensuite, fortement, ma conscience
d’avoir à témoigner de qui j’ai vu et entendu l’effort
pour son pays. Avant de Gaulle, immuable au milieu des
années 1960 et à notre première pratique de l’élection
présidentielle au suffrage universel direct, Moktar Ould
Daddah m’inculqua, me montra le sens du politique.
[3]
- lettre aux Hébreux XI 1 à
19 ; cantique de Zacharie . in évangile selon saint Luc I
60 à 75 passim ; évangile selon saint Marc IV 35 à 41
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire