Comme un Père de l’Église l’a
bien reconnu, les mages ne se sont pas mis en route parce
qu’ils avaient vu
l’étoile mais ils ont vu l’étoile parce qu’ils se sont mis en
route (cf. Jean
Chrysostome). Ils avaient le cœur ouvert sur l’horizon et ils
ont pu voir ce
que le ciel montrait parce qu’il y avait en eux un désir qui
les
poussait : ils étaient ouverts à une nouveauté.
Les mages, de cette manière,
expriment le portrait de l’homme croyant, de l’homme qui a la
nostalgie de
Dieu ; de celui qui sent le manque de sa maison, la patrie
céleste. Ils
reflètent l’image de tous les hommes qui, dans leur vie, ne se
sont pas laissé
anesthésier le cœur.
La sainte nostalgie de Dieu
jaillit dans le cœur croyant parce qu’il sait que l’Évangile
n’est pas un
évènement du passé mais du présent. La sainte nostalgie de
Dieu nous permet de
tenir les yeux ouverts devant toutes les tentatives de réduire
et d’appauvrir
la vie. La sainte nostalgie de Dieu est la mémoire croyante
qui se rebelle
devant tant de prophètes de malheur. Cette nostalgie est celle
qui maintient
vivante l’espérance de la communauté croyante qui, de semaine
en semaine,
implore en disant : « Viens, Seigneur Jésus ! ».
Le pape François, vendredi 6 écoulé -
extrait de son homélie en la solennité de l'Epiphanie du
Seigneur.
Et aujourd'hui, le successeur
de Pierre que peut-il souhaiter de mieux à cette Basilique, à
sa nouvelle
Chaire, sinon qu'elle serve à l'Epiphanie? qu'en elle et par
elle, les hommes
de notre temps et de tous les temps, les hommes provenant de
l'Orient et de
l'Occident, du Nord et du Sud, parviennent à Jérusalem,
arrivent au Christ par
la foi.
Alors, une fois de plus donc,
j'emprunte à Isaïe ses paroles pour formuler mes vœux "Urbi et
Orbi"
et dire: Dresse-toi ton cœur sera frémissant et s'épanouira!".
Dresse-toi! Et sème la force
de ta foi! Que le Christ t'illumine sans cesse! Que les hommes
et les peuples
marchent sous cette lumière!
Amen!
Saint Jean Paul II, en la première
célébration de son pontificat, de la solennité de
l'Epiphanie du Seigneur, le 6 Janvier 1979
07 heures 55 + Hier… la vente au mètre chez Emmaüs,
aucun moins de quarante-cinquante ans, à part GIDE, la femme fardée de SAGAN,
aucun des « classiques » de mon temps, mais je trouve pourtant
quantité de livres dont l’auteur m’a accompagné, plusieurs DENIAU, Elisabeth
BADINTER, et deux textes [1], l’un du dernier secrétaire
général de JC à l’Elysée, paru en Avril 2016 et donnant le programme nécessaire
pour nous en prochain mandat, intéressantes discussions sur le passé, notamment
européen et financier de ces dix ans : l’homme paraît solide, même si je
ne partage pas ses conclusions et propositions. L’autre, apparemment
d’autorité, sur les services secrets chinois : budget approximatif :
1,3 milliards de dollars, ambition : l’hyperpuissance. Je n’ai pas besoin d’en
être convaincu, mais les moyens et la stratégie, je ne les connais pas. La
manière dont les gens choisissent, je ne la discerne pas. Sans doute la mienne,
résonance des noms d’auteurs et sujets… Rencontré mère d’élève à
Saint-François-Xavier et ses trois rejetons : mari ? vous êtes le
père de Marguerite ? elle se présente comme la mère de Louis, tête de la
classe. L’enfant, pas sans charme, dents appareillées, n’acquiesce pas, m’apprend
que le cher titulaire, professeur d’histoire et de géographie, ayant manqué la
rentrée après deux jours d’exercice seulement,a défailli dès vendredi après
avoir repris le collier mardi : un drame sans témoin et sans assistance,
sa dernière censément d’enseignement. Le « prodige », que veux-tu
faire plus tard ? j’ai tendance à le vouvoyer, pourquoi n’y cédè-je
pas ?Il regarde sa mère, je le pousse vers lui-même. Réponse :
architecte des bâtiments de France, quoi de plus complet, je le lui dis. Ma
chère femme refuse d’y croire, projet suggéré, quand je lui rapporte ma rencontre.
Je ne suis pas de son avis, à douze ans et « travaillant » bien, il
est tout à fait vraisemblable que la démarche ne soit que la sienne.
Dîner au Café
du Pêcheur. Les deux filles, Marguerite
et son amie, charmantes, délicieuses, mais entièrement l’une à l’autre pour
partager les liaisons et autres de leurs I-phones respectifs, c’est
passionnant. L’entente totale et enthousiaste. Mais nous en savons, ma chère et
moi, la successivité. Zoé veut être pâtissière et se défend : elle a ce
projet de longue date et ne varie pas. Marguerite observe que l’on a ce projet d’avenir pendant des années, et
soudainement on change : elle a raison, elle a déjà vécu cela. Et nous
en suivons les chemins, comme de ses amour d’amitié, passionnants, et assez
nombreux pour que les défaillances aux causes multiples aient toujurs un relais
par des retrouvailles ou par de la nouveauté, également intense. – Bonheur, mon
cher beau-frère, qui depuis quatre jours coupe du bois, sans l’outil
d’aujourd’hui, la scie à essence dont il aurait peur comme d’aller au bûcher
puisque le tout s’en effondre… mon premier lecteur s’opposant à ma proposition
entre tant d’autres : un service national universel garçons et filles,
mais à forte composante militaire et esprit de défense… mon beau-frère, visage
rouge de qui a travaillé dans le froid et le plein-air jubile, écoute avec
joie, manifeste de lait comme jamais en dix ans, peut-être nous, sœur et
beau-frère, mais les fillettes à leurs outils, la table parée, le vin, les
assiettes jolies et tout vraiment goûteux, pas vraiment de texte, mais ma chère
femme, elle-même avec le sourire sur nous-mêmes, notre moment. – Les
tenanciers, une table, nous sommes les derniers, conversations et physionomies.
Lui a perdu plus de quarante kilogs depuis l’an dernier à pareille époque où
nous étions déjà là, il en est fier et se croit méconnaissable, mais il y a les
yeux, le regard, sa joie d’échanger et d’être félicité, c’est toujours lui, le
crêpier s’en va, peut-être un immigré, le cuisinier formidable enveloppé, son
fils de dix-douze ans de même… une femme de la quarantaine, son prénom m’ayant
déjà et de nouveau échappé se souvient de nos échanges, et de mon intérêt
marqué (photographies en plus) pour son dalmatien. C’est le jeune Lubin, qui
me passionne, le visage pas commun, coiffure blonde plus originale que les
moyennes actuelles, se lit« à livre ouvert », sa vie me semble
défiler en moi et je n’ai qu’à la décrire, toutes les qualités du cœur et de
l’intelligence, un itinéraire dont les étapes importent peu mais dont la
lumière est déjà évidente.
Eveillé vers six heures moins le quart. Tendresse de
ma chère femme, me disant que le chauffage au sol, elle l’a coupé, dès minuit.
Il fait bon. De la peine à me rendormir… ma « tentative », encore une
trentaine de pages à écrire, je n’en ai ni force ni goût, quant au but, seul
comme je suis, comment atteindre l’estrade et la scène, toutes prêtes pour
d’autres dont les signatures sont acquises. Il ne leur manque que le texte, or
le texte aujourd’hui il est affaire non de la pantomime à la MACRON sur le
marché Saint-Pierre à Clermont-Ferrand : je suis autre et pas du système
puisque je suis là au lieu de faire de l’argent, sa réponse à un contradicteur.
Vous êtes du système. De fait, le peu que je prête l’oreille, je ne perçois
strictement aucun propos qui remette le pays en joie de marcher et d’exister,
je ne ressens aucune âme. – Venu à ce clavier, ma désespérance devant les
évidences de mon année de retard et de ma solitude, se dissout. J’ai le devoir
d’être réceptif à la grâce, si celle-ci m’est donnée pour que j’aboutisse. Je
n’ai donc qu’à travailler, selon la prière scoute (le Père SAVIN), sans
chercher le repos, sans attendre d’autre récompense que celle de savoir que je
fais Votre sainte volonté… Je suis tranquille. Avant-hier, Denys P. la
sympathie, l’infusion mutuelle, il me connaît si peu, il n’a encore rien publié
de moi, mais il s’est ouvert. Je retiens même cet avue, j’ai senti qu’il
admirait que j’écrive, comme si cela était en train de se perdre, malgré toutes
apparences. Et puis en ouvrant ce clavier, deux messages d’Alexandra…
particulièrement inspirants pour mon travail. Elle est évidemment en tout
tellement différente de moi, sauf d’aimer écrire et de communiquer bien,
qu’elle m’apporte ce que je saurais trouver ou même chercher de moi-même.
Quelle grâce, en même temps que celle – immanquablement – de retrouver goût de
vivre et surtout la sensation que la mission est urgente. Si d’ailleurs, ma
tentative, dans sa plus vaste acception, ne débouche pas, j’ai déjà ambition et
esprit d’engager un autre moyen de contagion et de notoriété pour la
transmission, le témoignage, et ce que je crois les nécessités de notre Vieux
Monde et de notre pays. Pas de grandiloquence, car je sais et sens combien nous
sommes nombreux à chercher comment faire pour redevenir opérants
collectivement, nationalement et "européennement". Je vais avoir du bonheur à
écrire ce soir mon dernier chapitre : réfléchir en famille, entendant par
famille, la chair et le sang, bien sûr en acception immédiate, mais par
extension toute réflexion pour nos ensembles qui ait sa racine dans ce que nous
vivons et aimons personnellement.
08 heures 52 + Je laisse mes aimées dormir, ai prévenu
MLP de l’absence de sa petite servante d’assemblée, nous irons à la messe du
soir, tout à l’heure à Vannes. Maintenant, le jour hésite à donner de la
lumière vraiment, de la couleur, du relief. Les « mages venus
d’Orient » arrivèrent-ils de nuit ? sans doute, puisque l’étoile…
Prier ces textes qui nous sont ainsi proposés. Au nom du Père et du Fils et du
Saint Esprit. Ayant reçu l’habitude du chapelet, mentalement, et sans trop
compter les Ave Maria, dès que je prends le volant, je l’ai
étendu à mes trajets en métro parisien, et me signe, chaque fois, sans
ostentation mais sans timidité.
09 heures 06 + Lever de ma chère femme : les
chiens. J’avais sorti nos chèvres. Leur coexistence avec Lupa qui les gêne ou
terrorise, dresser notre nouvelle venue à les respecter et laisser en paix.
Edith repart pour un peu de sommeil. Eric de L. m’a fait remarquer le décisif
de notre profession de foi (27 Mai 1954) : pas seulement, je m’attache à Jésus Christ pour toujours, mais bien je m’attache à Jésus Christ et à son Eglise, pour
toujours. Le critère de la justesse d’une
réflexion et d’un parcours est là, ce n’est que justice, car chaque jour qui
nous donne ces textes et qui pourvoit à notre communion ? l’Eglise que
nous sommes, avec tous nos aïeux, avec tous nos contemporains de partout,avec
tous nos successeurs et descendants sur cette planète si méritante… je crois
que l’humanité entière et par elle tout le vivant, la Création dans son
ensemble, demeurée dans le cœur de Dieu, est bien putativement l’Eglise, et
l’Eglise c’est l’anticipation de la vie éternelle. – Les « mages »,
probablement sages, lettrés, versés en tout, trinité eux aussi, comment ont-ils
vécu le signe ? puis la rencontre ? [2]
Les attitudes, le spirituel et le temporel. Nous avons vu son étoile à l’orient et
nous sommes venus nous prosterner devant lui… Après avoir entendu le roi, ils
partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait,
jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait
l’enfant.Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils
entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et,
tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs
coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la
myrrhe. Le pèlerinage… et le départ, le
retour. Qui viennent-ils honorer ? le roi des Juifs qui vient de
naître. Aucune indication sur leurs
sentiments, sur ce qu’ils dirent à Marie, ni même sur ce qu’ils pensent et
attendent de ce roi : simplement, ils font le voyage et repartent. Mais’une
très grande joie. Au contraire, Hérode,
bien davantage au courant que les mystérieux voyageurs, croit avoir compris,
alors qu’à Pilate, Jésus dit : mon royaume n’est pas de ce monde. Le roi
du moment et du pays, se juge en péril… totale erreur, aucun discernement :
le Christ…. un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël, selon les saintes Ecritures. C’est l’erreur,
de plus en plus marquée du politique, obsédé , tenu par sa carrière et ce
qu’il en a obtenu. Il pourrait cependant être saint, vrai, religieux et pas
pour la montre : Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et
quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me
prosterner devant lui. Mais Hérode
médite déjà son crime, horrible, primitivement l’assassinat du nouveau-né, et à
défaut d’être informé par ses visiteurs : le massacre des Saints
Innocents. Atrophié du spirituel, il devient criminel. Eloge de l’attention,
laquelle est mère du discernement. Dans mon adolescence, j’avais été marqué par
des dires du cardinal BEA, primat de Pologne : discerner ce que recèlent
pour nous les signes du temps. La foi et l’Histoire, excellemment les « rois
mages ». – Isaïe et Paul : le
Prophète et l’Apôtre. L’Apôtre, ce
mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même
corps, mais à
une condition qui nous incombe, par l’annonce de l’Évangile. Isaïe, la Jérusalem
attraction universelle, qu’a plagiée le sionisme, quelque respectable soit –
selon le chrétien – l’impasse du judaïsme, sauf que comme les Juifs nous
attendons la parousie. Ce mot en Sorbonne, un colloque avec aussi Romano PRODI :
le Christ apparaît donc, mais un quidam Le supplie. Seigneur, ne dites pas si Vous
venez ou si Vous revenez, une seconde fois après l’Incarnation selon les
chrétiens, une toute première selon ceux qui attendent le Messie et, à tort ou
à raison, ne L’ont pas reconnu à Sa première venue. Hérode, lui, l’avait parfaitement
reconnu. Mais sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît.
Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de
ton aurore. Lève les yeux alentour, et regarde : tous, ils se rassemblent,
ils viennent vers toi ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont
portées sur la hanche. Alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et
se dilatera. Jérusalem, à elle-même sa
propre étoile, mais davantage : reflet de Dieu, comme dans l’Apocalypse, chapitre XXII. Debout, Jérusalem,
resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est
levée sur toi.
Grâce que je demande, comment comprendre et concilier,
en réalité et au fond, faire que mon travail d’écriture avec les prospections
immédiates de ma tentative, puis l’écriture seule ces prochaines années, toutes
celles que voudra bien me donner encore notre Créateur et Compagnon, Père, Fils
et Saint-Esprit, ne laisse pas mes aimées, surtout ma femme (puisque Marguerite
participe manifestement à mes efforts et projets, et m’en donnera des outils « techniques »),
avec la sensation enfermante, que je ne leur suis pas présent et qu’elles m’importent
moins que ce travail, heure par heure. Alors qu’au contraire, plus encore que
de témoigner, c’est bien de mériter l’honneur de leur amour, que je cherche et
veux.
11 heures 21 + Marguerite en « came » avec
Camille : toujours le scenario pour le réalisateur américain des Divergentes. Leur travail
ensemble, l’ingéniosité, leur entente, la faciloté de leur écriture par dictées
croisées m’enchantent. Une partie de mon travail – le dernier chapitre, Réfléchir en famille, va être
facile dans cette ambiance et ce tranquille entrain. Chantonnante et laborieuse
alternativement, mais entente et confiance très voulues de chacune pour l’autre
Les homélies de nos papes pour l’Epiphanie, densité,
expérience, inspiration, expression, sens de la responsabilité encourue quand
on parle avec une telle présomption d’autorité : un exemple à transposer
en politique. Comme nous sommes, aujourd'hui, loin de cette ponctuation du temps national par
une animation, une mise en perspective qui ne peut être que le fait du
président de la République. De GAULLE y excella, PMF y fut clairement pendant
ses quelques mois d’exercice de ce qui était le pouvoir à son époque (ses « causeries
du samedi » à la radio). O
tempora, o mores.
Roger FALIGOT, Les services secrets chinois de Mao
aux J.O. ( Nouveau Monde éd. Avril
2008 . 606 pages)
[2] - Isaïe LX 1 à 6 ; psaume LXXII ; Paul aux Ephésiens III 2 à 6 ;
évangile selon saint Matthieu II 1 à 12
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