dimanche 8 janvier 2017

elle est venue ta lumière - textes du jour

Dimanche 8 Janvier 2017

Comme un Père de l’Église l’a bien reconnu, les mages ne se sont pas mis en route parce qu’ils avaient vu l’étoile mais ils ont vu l’étoile parce qu’ils se sont mis en route (cf. Jean Chrysostome). Ils avaient le cœur ouvert sur l’horizon et ils ont pu voir ce que le ciel montrait parce qu’il y avait en eux un désir qui les poussait : ils étaient ouverts à une nouveauté.
Les mages, de cette manière, expriment le portrait de l’homme croyant, de l’homme qui a la nostalgie de Dieu ; de celui qui sent le manque de sa maison, la patrie céleste. Ils reflètent l’image de tous les hommes qui, dans leur vie, ne se sont pas laissé anesthésier le cœur.
La sainte nostalgie de Dieu jaillit dans le cœur croyant parce qu’il sait que l’Évangile n’est pas un évènement du passé mais du présent. La sainte nostalgie de Dieu nous permet de tenir les yeux ouverts devant toutes les tentatives de réduire et d’appauvrir la vie. La sainte nostalgie de Dieu est la mémoire croyante qui se rebelle devant tant de prophètes de malheur. Cette nostalgie est celle qui maintient vivante l’espérance de la communauté croyante qui, de semaine en semaine, implore en disant : « Viens, Seigneur Jésus ! ».
Le pape François, vendredi 6 écoulé - extrait de son homélie en la solennité de l'Epiphanie du Seigneur.
 

Et aujourd'hui, le successeur de Pierre que peut-il souhaiter de mieux à cette Basilique, à sa nouvelle Chaire, sinon qu'elle serve à l'Epiphanie? qu'en elle et par elle, les hommes de notre temps et de tous les temps, les hommes provenant de l'Orient et de l'Occident, du Nord et du Sud, parviennent à Jérusalem, arrivent au Christ par la foi.
Alors, une fois de plus donc, j'emprunte à Isaïe ses paroles pour formuler mes vœux "Urbi et Orbi" et dire: Dresse-toi ton cœur sera frémissant et s'épanouira!".
Dresse-toi! Et sème la force de ta foi! Que le Christ t'illumine sans cesse! Que les hommes et les peuples marchent sous cette lumière!
Amen!
Saint Jean Paul II, en la première célébration de son pontificat, de la solennité de l'Epiphanie du Seigneur, le 6 Janvier 1979
07 heures 55 + Hier… la vente au mètre chez Emmaüs, aucun moins de quarante-cinquante ans, à part GIDE, la femme fardée de SAGAN, aucun des « classiques » de mon temps, mais je trouve pourtant quantité de livres dont l’auteur m’a accompagné, plusieurs DENIAU, Elisabeth BADINTER, et deux textes [1], l’un du dernier secrétaire général de JC à l’Elysée, paru en Avril 2016 et donnant le programme nécessaire pour nous en prochain mandat, intéressantes discussions sur le passé, notamment européen et financier de ces dix ans : l’homme paraît solide, même si je ne partage pas ses conclusions et propositions. L’autre, apparemment d’autorité, sur les services secrets chinois : budget approximatif : 1,3 milliards de dollars, ambition : l’hyperpuissance. Je n’ai pas besoin d’en être convaincu, mais les moyens et la stratégie, je ne les connais pas. La manière dont les gens choisissent, je ne la discerne pas. Sans doute la mienne, résonance des noms d’auteurs et sujets… Rencontré mère d’élève à Saint-François-Xavier et ses trois rejetons : mari ? vous êtes le père de Marguerite ? elle se présente comme la mère de Louis, tête de la classe. L’enfant, pas sans charme, dents appareillées, n’acquiesce pas, m’apprend que le cher titulaire, professeur d’histoire et de géographie, ayant manqué la rentrée après deux jours d’exercice seulement,a défailli dès vendredi après avoir repris le collier mardi : un drame sans témoin et sans assistance, sa dernière censément d’enseignement. Le « prodige », que veux-tu faire plus tard ? j’ai tendance à le vouvoyer, pourquoi n’y cédè-je pas ?Il regarde sa mère, je le pousse vers lui-même. Réponse : architecte des bâtiments de France, quoi de plus complet, je le lui dis. Ma chère femme refuse d’y croire, projet suggéré, quand je lui rapporte ma rencontre. Je ne suis pas de son avis, à douze ans et « travaillant » bien, il est tout à fait vraisemblable que la démarche ne soit que la sienne.
Dîner au Café du Pêcheur. Les deux filles, Marguerite et son amie, charmantes, délicieuses, mais entièrement l’une à l’autre pour partager les liaisons et autres de leurs I-phones respectifs, c’est passionnant. L’entente totale et enthousiaste. Mais nous en savons, ma chère et moi, la successivité. Zoé veut être pâtissière et se défend : elle a ce projet de longue date et ne varie pas. Marguerite observe que l’on  a ce projet d’avenir pendant des années, et soudainement on change : elle a raison, elle a déjà vécu cela. Et nous en suivons les chemins, comme de ses amour d’amitié, passionnants, et assez nombreux pour que les défaillances aux causes multiples aient toujurs un relais par des retrouvailles ou par de la nouveauté, également intense. – Bonheur, mon cher beau-frère, qui depuis quatre jours coupe du bois, sans l’outil d’aujourd’hui, la scie à essence dont il aurait peur comme d’aller au bûcher puisque le tout s’en effondre… mon premier lecteur s’opposant à ma proposition entre tant d’autres : un service national universel garçons et filles, mais à forte composante militaire et esprit de défense… mon beau-frère, visage rouge de qui a travaillé dans le froid et le plein-air jubile, écoute avec joie, manifeste de lait comme jamais en dix ans, peut-être nous, sœur et beau-frère, mais les fillettes à leurs outils, la table parée, le vin, les assiettes jolies et tout vraiment goûteux, pas vraiment de texte, mais ma chère femme, elle-même avec le sourire sur nous-mêmes, notre moment. – Les tenanciers, une table, nous sommes les derniers, conversations et physionomies. Lui a perdu plus de quarante kilogs depuis l’an dernier à pareille époque où nous étions déjà là, il en est fier et se croit méconnaissable, mais il y a les yeux, le regard, sa joie d’échanger et d’être félicité, c’est toujours lui, le crêpier s’en va, peut-être un immigré, le cuisinier formidable enveloppé, son fils de dix-douze ans de même… une femme de la quarantaine, son prénom m’ayant déjà et de nouveau échappé se souvient de nos échanges, et de mon intérêt marqué (photographies en plus) pour son dalmatien. C’est le jeune Lubin, qui me passionne, le visage pas commun, coiffure blonde plus originale que les moyennes actuelles, se lit« à livre ouvert », sa vie me semble défiler en moi et je n’ai qu’à la décrire, toutes les qualités du cœur et de l’intelligence, un itinéraire dont les étapes importent peu mais dont la lumière est déjà évidente.
Eveillé vers six heures moins le quart. Tendresse de ma chère femme, me disant que le chauffage au sol, elle l’a coupé, dès minuit. Il fait bon. De la peine à me rendormir… ma « tentative », encore une trentaine de pages à écrire, je n’en ai ni force ni goût, quant au but, seul comme je suis, comment atteindre l’estrade et la scène, toutes prêtes pour d’autres dont les signatures sont acquises. Il ne leur manque que le texte, or le texte aujourd’hui il est affaire non de la pantomime à la MACRON sur le marché Saint-Pierre à Clermont-Ferrand : je suis autre et pas du système puisque je suis là au lieu de faire de l’argent, sa réponse à un contradicteur. Vous êtes du système. De fait, le peu que je prête l’oreille, je ne perçois strictement aucun propos qui remette le pays en joie de marcher et d’exister, je ne ressens aucune âme. – Venu à ce clavier, ma désespérance devant les évidences de mon année de retard et de ma solitude, se dissout. J’ai le devoir d’être réceptif à la grâce, si celle-ci m’est donnée pour que j’aboutisse. Je n’ai donc qu’à travailler, selon la prière scoute (le Père SAVIN), sans chercher le repos, sans attendre d’autre récompense que celle de savoir que je fais Votre sainte volonté… Je suis tranquille. Avant-hier, Denys P. la sympathie, l’infusion mutuelle, il me connaît si peu, il n’a encore rien publié de moi, mais il s’est ouvert. Je retiens même cet avue, j’ai senti qu’il admirait que j’écrive, comme si cela était en train de se perdre, malgré toutes apparences. Et puis en ouvrant ce clavier, deux messages d’Alexandra… particulièrement inspirants pour mon travail. Elle est évidemment en tout tellement différente de moi, sauf d’aimer écrire et de communiquer bien, qu’elle m’apporte ce que je saurais trouver ou même chercher de moi-même. Quelle grâce, en même temps que celle – immanquablement – de retrouver goût de vivre et surtout la sensation que la mission est urgente. Si d’ailleurs, ma tentative, dans sa plus vaste acception, ne débouche pas, j’ai déjà ambition et esprit d’engager un autre moyen de contagion et de notoriété pour la transmission, le témoignage, et ce que je crois les nécessités de notre Vieux Monde et de notre pays. Pas de grandiloquence, car je sais et sens combien nous sommes nombreux à chercher comment faire pour redevenir opérants collectivement, nationalement et "européennement". Je vais avoir du bonheur à écrire ce soir mon dernier chapitre : réfléchir en famille, entendant par famille, la chair et le sang, bien sûr en acception immédiate, mais par extension toute réflexion pour nos ensembles qui ait sa racine dans ce que nous vivons et aimons personnellement.

08 heures 52 + Je laisse mes aimées dormir, ai prévenu MLP de l’absence de sa petite servante d’assemblée, nous irons à la messe du soir, tout à l’heure à Vannes. Maintenant, le jour hésite à donner de la lumière vraiment, de la couleur, du relief. Les « mages venus d’Orient » arrivèrent-ils de nuit ? sans doute, puisque l’étoile… Prier ces textes qui nous sont ainsi proposés. Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Ayant reçu l’habitude du chapelet, mentalement, et sans trop compter les Ave Maria, dès que je prends le volant, je l’ai étendu à mes trajets en métro parisien, et me signe, chaque fois, sans ostentation mais sans timidité.

09 heures 06 + Lever de ma chère femme : les chiens. J’avais sorti nos chèvres. Leur coexistence avec Lupa qui les gêne ou terrorise, dresser notre nouvelle venue à les respecter et laisser en paix. Edith repart pour un peu de sommeil. Eric de L. m’a fait remarquer le décisif de notre profession de foi (27 Mai 1954) : pas seulement, je m’attache à Jésus Christ pour toujours, mais bien je m’attache à Jésus Christ et à son Eglise, pour toujours. Le critère de la justesse d’une réflexion et d’un parcours est là, ce n’est que justice, car chaque jour qui nous donne ces textes et qui pourvoit à notre communion ? l’Eglise que nous sommes, avec tous nos aïeux, avec tous nos contemporains de partout,avec tous nos successeurs et descendants sur cette planète si méritante… je crois que l’humanité entière et par elle tout le vivant, la Création dans son ensemble, demeurée dans le cœur de Dieu, est bien putativement l’Eglise, et l’Eglise c’est l’anticipation de la vie éternelle. – Les « mages », probablement sages, lettrés, versés en tout, trinité eux aussi, comment ont-ils vécu le signe ? puis la rencontre ? [2]
Les attitudes, le spirituel et le temporel. Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui… Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant.Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Le pèlerinage… et le départ, le retour. Qui viennent-ils honorer ? le roi des Juifs qui vient de naître. Aucune indication sur leurs sentiments, sur ce qu’ils dirent à Marie, ni même sur ce qu’ils pensent et attendent de ce roi : simplement, ils font le voyage et repartent. Mais’une très grande joie. Au contraire, Hérode, bien davantage au courant que les mystérieux voyageurs, croit avoir compris, alors qu’à Pilate, Jésus dit : mon royaume n’est pas de ce monde. Le roi du moment et du pays, se juge en péril… totale erreur, aucun discernement : le Christ…. un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël, selon les saintes Ecritures. C’est l’erreur, de plus en plus marquée du politique, obsédé , tenu par sa carrière et ce qu’il en a obtenu. Il pourrait cependant être saint, vrai, religieux et pas pour la montre : Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. Mais Hérode médite déjà son crime, horrible, primitivement l’assassinat du nouveau-né, et à défaut d’être informé par ses visiteurs : le massacre des Saints Innocents. Atrophié du spirituel, il devient criminel. Eloge de l’attention, laquelle est mère du discernement. Dans mon adolescence, j’avais été marqué par des dires du cardinal BEA, primat de Pologne : discerner ce que recèlent pour nous les signes du temps. La foi et l’Histoire, excellemment les « rois mages ».  – Isaïe et Paul : le Prophète et l’Apôtre. L’Apôtre, ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, mais à une condition qui nous incombe, par l’annonce de l’Évangile. Isaïe, la Jérusalem attraction universelle, qu’a plagiée le sionisme, quelque respectable soit – selon le chrétien – l’impasse du judaïsme, sauf que comme les Juifs nous attendons la parousie. Ce mot en Sorbonne, un colloque avec aussi Romano PRODI : le Christ apparaît donc, mais un quidam Le supplie. Seigneur, ne dites pas si Vous venez ou si Vous revenez, une seconde fois après l’Incarnation selon les chrétiens, une toute première selon ceux qui attendent le Messie et, à tort ou à raison, ne L’ont pas reconnu à Sa première venue. Hérode, lui, l’avait parfaitement reconnu. Mais sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît.  Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. Lève les yeux alentour, et regarde : tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portées sur la hanche. Alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera. Jérusalem, à elle-même sa propre étoile, mais davantage : reflet de Dieu, comme dans l’Apocalypse, chapitre XXII. Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
Grâce que je demande, comment comprendre et concilier, en réalité et au fond, faire que mon travail d’écriture avec les prospections immédiates de ma tentative, puis l’écriture seule ces prochaines années, toutes celles que voudra bien me donner encore notre Créateur et Compagnon, Père, Fils et Saint-Esprit, ne laisse pas mes aimées, surtout ma femme (puisque Marguerite participe manifestement à mes efforts et projets, et m’en donnera des outils « techniques »), avec la sensation enfermante, que je ne leur suis pas présent et qu’elles m’importent moins que ce travail, heure par heure. Alors qu’au contraire, plus encore que de témoigner, c’est bien de mériter l’honneur de leur amour, que je cherche et veux.

11 heures 21 + Marguerite en « came » avec Camille : toujours le scenario pour le réalisateur américain des Divergentes. Leur travail ensemble, l’ingéniosité, leur entente, la faciloté de leur écriture par dictées croisées m’enchantent. Une partie de mon travail – le dernier chapitre, Réfléchir en famille, va être facile dans cette ambiance et ce tranquille entrain. Chantonnante et laborieuse alternativement, mais entente et confiance très voulues de chacune pour l’autre
Les homélies de nos papes pour l’Epiphanie, densité, expérience, inspiration, expression, sens de la responsabilité encourue quand on parle avec une telle présomption d’autorité : un exemple à transposer en politique. Comme nous sommes, aujourd'hui, loin de cette ponctuation du temps national par une animation, une mise en perspective qui ne peut être que le fait du président de la République. De GAULLE y excella, PMF y fut clairement pendant ses quelques mois d’exercice de ce qui était le pouvoir à son époque (ses « causeries du samedi » à la radio). O tempora, o mores.


[1] - Frédéric SALAT-BAROUX, La France EST la solution (Plon . Avril 2016 . 398 pages)
Roger FALIGOT, Les services secrets chinois de Mao aux J.O. ( Nouveau Monde éd. Avril 2008 . 606 pages)
[2] - Isaïe LX 1 à 6 ; psaume LXXII ; Paul aux Ephésiens III 2 à 6 ; évangile selon saint Matthieu II 1 à 12

Aucun commentaire: