Serafino (au baptême : Felice) naît à Montegranaro, dans les Marches
(Italie), vers 1540, de Girolamo
Rapagnano et Teodora Giovannuzzi.
Félix fut berger et aide-maçon, mais son désir
était de vivre seul au fond des bois et de prier. Une dame le recommanda
aux Capucins de Tolentino qui hésitèrent beaucoup à accepter ce jeune homme
illettré, maladroit et de mauvaise santé ; ils s'y résignèrent cependant en
1556 et lui donnèrent le nom de Séraphin.
Ses confrères
ne lui épargnèrent ni les moqueries ni les persécutions, mais il restait
humble, simple et serviable envers tous. Sa vie mystique, sa dévotion
eucharistique, et surtout les prodiges qu'il réalisait provoquèrent le
respect et l'admiration pour cet illettré qui commentait l'Évangile avec
une clarté peu commune.
Il passa les
dernières années de sa vie au couvent d'Ascoli où il quitta sa demeure
terrestre, pour la rencontre avec Dieu, le 12 octobre 1604.
Serafino
fut
canonisé le 16 juillet 1767 par le Pape Clément XIII (CarloRezzonico, 1758-1769).
Lettre de Saint Jean-Paul II
à l’Évêque d'Ascoli Piceno (Italie)
à l'occasion du IV centenaire de la mort
de Saint Séraphin de Montegranaro
(Extraits)
[...]
2. Saint Séraphin de Montegranaro
appartient de plein droit à l'assemblée des saints qui ont enrichi l'Ordre
capucin dès ses débuts. Il avait assimilé si profondément l'exhortation
évangélique de « prier toujours, sans se
lasser » (cf. Lc 18, 1; 21, 36), que son esprit restait
généralement plongé dans les choses de l'esprit, si bien qu'il s'isolait
souvent du monde qui l'entourait. Il s'arrêtait en contemplation devant la
présence divine dans la création et en tirait son inspiration pour une
union constante avec Dieu.
Sa prière se prolongeait pendant des heures dans le silence de la
nuit, à la lumière tremblante de la lampe qui brûlait devant le Tabernacle,
dans l'église conventuelle. Avec quelle dévotion l'humble frère participait
à la célébration eucharistique! Et que de temps passait-il en adoration
pleine d'extase devant le Très Saint Sacrement, laissant sa prière s'élever
comme un encens agréable au Seigneur!
Animé par un intense amour pour la Passion du Christ, il s'arrêtait
pour méditer sur les souffrances du Seigneur et de la Très Sainte Vierge.
Il aimait répéter le Stabat Mater et, en le récitant, il s'effondrait en
larmes, suscitant une profonde émotion chez ceux qui l'écoutaient. Il
portait toujours avec lui un Crucifix de laiton, qui est conservé
aujourd'hui encore comme une précieuse relique; il avait l'habitude de
bénir les malades avec celui-ci, en implorant pour eux la guérison physique
et spirituelle.
3. Le style de vie humble et essentiel qu'il menait dans une petite
cellule austère et étroite, ses vêtements pauvres et rapiécés, constituent
un témoignage éloquent de l'amour qu'il nourrissait pour la « Mère de la pauvreté ».
La profonde conscience de sa petitesse, qui lui était devenue naturelle au
fil des ans, laissait transparaître la véritable grandeur de son âme. Il
avait bien compris la page évangélique qui proclame: « Celui qui voudra devenir
grand parmi vous, sera votre serviteur, et celui qui voudra être le premier
parmi vous, sera l'esclave de tous »
(Mc 10, 43-44).
A des pénitences incessantes, librement choisies, parmi lesquelles
figurait également l'usage du cilice et de la discipline, il unissait la
pratique quotidienne des sacrifices et des renoncements, alors qu'il
parcourait en mendiant les sentiers poussiéreux sous le soleil, partageant
les difficultés d'un grand nombre de ses contemporains. Il aimait côtoyer
les classes sociales les plus pauvres et abandonnées de la population, afin
d'en percevoir les exigences, parfois cachées, et d'en adoucir les peines
physiques et spirituelles. Il faisait preuve de la même disponibilité à
l'égard de ceux qui frappaient à la porte du couvent. Il fut un grand
pacificateur des familles, alternant avec sagesse, selon les circonstances,
des rappels à l'ordre énergiques, des gestes de solidarité pleine d'amour
et des paroles encourageantes de réconfort. [...]
Du Vatican, le 3 juin 2004
IOANNES PAULUS II
Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).
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