Lundi 19 Octobre 2015
Grasse
matinée… ciel blanc, lumière d’ambiance pour le silence et le repos du cœur. Ma
chère femme au ravitaillement, bonheur de mon beau-frère de « nous avoir »
avec lui une dizaine de jours, Marguerite, entre la vallée aux fées et des correspondances avec sa
petite-cousine, et moi à me recueillir, en action de grâces. – Prier… il ne s’agit
pas d’un riche, mais de celui qui fait le bilan avantageux de son travail, de
son existence. Rien que de mérité. Mais comme au jeune homme – riche lui aussi
(divites dimisit inanes) – il manque quelque chose. D’essentiel. Le
« jeune homme » s’en aperçoit et s’en attriste, il s’attriste de lui-même,
c’est du vrai et la suite de l’histoire reste possible, tandis que l’opulent
est mis devant la réalité inéluctable et surtout à l’improviste. Prêt à tout
sauf au décisif. Ces jours-ci, vivre et prier cette dimension de ma vie, mon
cher aîné me la donne d’ailleurs à comprendre, et même à vivre à travers lui. Que
vais-je faire ? car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte. [1] Tu es fou :
cette nuit-même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?…
Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en
vue de Dieu. Notre impuissance et notre
constant oubli que toute force – la nôtre, tout particulièrement – nous vient
de Dieu, les dons de l’Esprit, notre salut quotidien, c’est cela. Notre réalité
et la vérité de notre condition, c’est cela, pas l’impuissance mais la
capacité. Une capacité reçue. Il trouva sa force dans la foi et
rendit gloire à Dieu, car il était pleinement convaincu que Dieu a la puissance
d’accomplir ce qu’il a promis. Nous
sommes là, je suis là au fondement de tout, de toute vie, de la Création-même
et de nos fins ultimes, salut qui nous arrache à l’ennemi.
[1] - Paul aux Romains IV 20 à 25 ; Magnificat in Luc I 69 à 75 ; évangile
selon saint Luc XII 13 à 21
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