Hier
22 heures 45 + A la recherche
de Fabrice, ses chiennes, son rat, son mystère et son
sourire, et sans les trouver. Retrouvé mes aimées à la
librairie Oberlin. Sanctuaire que je
crois unique en France (les différents sites de la Procure, à Paris et en
province, n’ont pas cette densité de choix : pas de
tout, mais du juste, et surtout cette habitation
mentale, proprement spirituelle, par les gérants). J’y
repère quelques titres, tombant chaque fois juste…
Livres à acheter dès que… [1]
Nouvelles du soir sur M6. Atterrantes de vide et de ridicule. Inquiétantes
pour le fond de la première, sans tact pour la
manifestation du politique en vie quotidienne des
Français. – L’exfiltration des deux pilotes du Falcon qu’en République
dominicaine on prétend chargé de drogue, tandis que
restent sur place en attente du jugement d’appel deux
autres Français, passagers de l’avion, me paraît de très
mauvaise « réclame » pour la France. Il semble avéré que
ce sont bien des passeurs patentés, passibles de trente
ans de prison chez nous. Le « coup » aurait été monté par
un député européen Front national et non pas nos services
spéciaux, mais bien une officine privée chargée de
missions de même nature. – Sous tente montée ad hoc, une
foule pour écouter les maires des villages concernés et le
président de la République, ayant en premier rang et pour
écran la moitié du gouvernement. Images d’une longue
étreinte avec une parente de victime : l’affaire de
l’autocar et du semi-remorque. La voix plaintive, cette
fois de circonstance. Promesse sans objet que d’assurer
que tout sera fait pour connaître la vérité, et notamment
les raisons de l’embrasement des deux véhicules. Le geste
présidentiel aussitôt évalué par du public ou de la
famille endeuillée : cela fait du bien, etc…
Dans les années 1970, de GAULLE
parti, ces deux analyses marquantes : DUVERGER, la
démocratie sans le peuple et SCHWARTENBERG, l’Etat-spectacle. Aujourd’hui, une exploitation mutuelle des
médias et des politiques, aboutit au ridicule des uns et
des autres, et à leur totale incapacité d’exprimer et de
créer la moindre empathie. Les Français ont tout fait tous
seuls du 7 au 11 Janvier derniers. Réfléchir pour
l’exercice du pouvoir à ces notions et pratiques :
incarnation par quelques-uns d’une empathie collective… geste, gestuelle,
pantomime. Cerner cette émergence de l'antipolitique en
expression publique, les étapes d’une décisive dérive.
Ce matin
06 heures 55 + Eveillé sans
trouver mon portable et donc pouvoir lire l’heure. Me
revient aussitôt le réflexe de la confiance et de la
prière, la dizaine, les dizaines de chapelet, machinales
mais m’emplissant, me garnissant comme hier le long de
l’avenue de al division Leclerc jusqu’à la librairie Oberlin. Continuant en
surveillant la bouilloire, dans la cuisine, là où ma
belle-mère pendant des décennies préparait le café et
attendait les aide-soignants pour mon beau-père. Le bol
breton de celui-ci à son prénom, au-dessus de la
provision de notre thé. – Les diverses démarches ce
matin : réunion Franklin…, financement de pompe et
clôtures pour Ousmane à Diowole, 19 kilomètres
de Barkéol, où il sera un des rares à cultiver des
légumes tandis que la population s’alimente depuis Kiffa
à 260 kilomètres de là
(fonder une association en liaison avec celle
fonctionnant pour les potagers organisés autour de
Bamako et de Niamey… je boucle ainsi pour la Mauritanie
à mes 72 ans ce qu’il m’avait été donné d’entreprendre
en formation des cadres à Nouakchott à mes 22 ans – mais
une vraie politique franco-africaine, euro-africaine,
c’est sans doute cela : le pullulement des liens, des
sites et des points et pour la démocratie, le
va-et-vient des jeunesses des deux continents, aucune
n’est formatable en début de vie ni possible à exclure
du mouvement de la société, le vrai qui est libertaire
et imaginatif, joyeux, et non contraint : la dictature
fige et ne suscite d’imagination que pour la
corruption), … interroger mes médecins militaires pour
qu’enfin notre cher S. ait une pile anti-douleur
convenablement posée… et maintenant prier… Notre Dame de
la confiance… Abraham, père de tous les croyants,
exemple de la confiance
jusqu’à l’extrême (sacrifier son fils Isaac).
Prier dans la joie d’appartenir à Dieu et d’offrir au
divin cœur de Jésus en croix quelque réponse humaine à
Son appel : mon Dieu, pourquoi m’as-Tu abandonné ? pour qu’enfin les
hommes répondent à l’amour, à la sollicitude du Créateur
de tout, du Rédempteur et Sauveur.
Prier… solitude qui n’est
qu’apparente, de la prière dans la chambre au lever du
jour. Il y
avait là un grand nombre de ses disciples, et une foule de
gens venus de.. qui étaient venus l’entendre… universalité à
laquelle introduit forcément tout acte de confiance et
de foi… et se faire guérir de leurs maladies. Ceux
qui étaient tourmentés par des esprits mauvais en étaient
délivrés. Et toute la foule cherchait à le toucher… là se rencontrent,
sinon une énigme, tout au moins la question de la
médecine et des pathologies de l’époque, et aussi les
dons et charismes de l’homme-Jésus, étant acquis que
toute guérison s’opérait selon la foi qu’Il constatait
du malade ou de ses accompagnants … parce qu’une
force sortait de lui et les guérissait tous. [2]
C’est dans cette
ambiance que se fonde l’Eglise par un appel nominatif
des Douze après que Jésus s’en soit allé dans la
montagne pour prier et il passa la nuit pour prier Dieu. Délibération intime,
discernement, choix puis action et mission… pour arriver
à nous : en
Lui, vous êtes, vous aussi, des éléments de la
construction pour devenir par l’Esprit Saint la demeure de
Dieu. Quant à la
propagation de la foi (dicastère traditionnel de
l’Eglise et creusement actuel des cervelles dans le
monde dit occidental actuellement : ite missa est… racine du mot
messe : la mission ?) : pas de paroles dans ce
récit, pas de voix qui s’entende ; mais sur toute la terre
en paraît le message et la nouvelle, aux limites du monde.
Ainsi soit-il !
Merci, Seigneur, pour le moment présent et pour tout
élan reçu pour la suite.
[1]
- Danièle
HERVIEU-LEGER, professeur à
l’Ecole des hautes études en sciences sociales – Le pèlerin
et le converti, la religion du mouvement (Champs
Flammarion . Juillet 2007 . 290 pages) Confronté
à la prolifération des croyances et des communautés,
l’Etat est privé de ses interlocuteurs habituels. La
laïcité se grippe, le débat sur les sectes s’enlise,
la question du voile empoisonne la vie publique.
Peut-on imaginer un modèle de laïcité médiatrice,
capable de mobiliser les « familles spirituelels » au
service de la refondation du lien social ?
Philippe BORGEAUD, Genève et
Princeton (Labor
et fides) – Exercices de
mythologie
. Le mythe n’est pas une croyance. Il relève
d’une pratique du bonheur. Dégagé des contraintes du
réel, faisant intervenir merveilleux et métamorphoses,
il permet d’étendre librement l’imaginaire
psychologique et social.
Pierre-Henry
SALFATI – Talmud, enquête sur un monde très
secret (Albin Michel .
Septembre 2015 . 297 pages) – Le Talmud a généré
communautés et individus incroyables, aux histoires
surprenantes et uniques… Le livre est lui-même un
personnage à part entière. Du même auteur,
mais en collaboration avec Jacques ATTALI : L’invention
de l’Occident : Athènes-Jérusalem ce qui est
oublier Rome et le christianisme mais ne m’étonne
pas
Gérard SIEGWELT - Le défi
monothéiste (Cerf)–
L’absolutisation du monothéisme est une idôlatrisation
de Dieu. Le vrai sens de l’affirmation monothéiste est
qu’elle détrone les idoles (puissance libératrice à
portée temporeelle par rapport à toutes les
addictions) et qu’elle permet l’unification du réel et
d’abord de l’être humain, dans le respect de leur
diversité irréductible et heureuse. Le défi
monothéiste : récapitulation critique du multiple dans
l’Un, déploiement critique de l’Un dans le multiple.
Paul VALADIER, jésuite (interlocuteur
que j’appréciais à la direction des Etudes et qui
prenait mes papiers – années 1970 et 1980) – Sagesse
biblique, sagesse politique (Salvator . Août
2015 . 195 pages)
Jacques CAZEAUX –
Luc, le taureau d’Ezéchiel (Cerf) – Lecture littéraire
et savante, rabbinique et chrétienne, jubilatoire et
libératirce du 3ème évangile
[2]
- Paul aux Ephésiens II 19
à 22 ; psaume XIX ; évangile selon saint Luc VI 12 à
19
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