Strasbourg, la Robertsau, jeudi 29 Octobre 2015
08 heures 05
+ La route maintenant, peut-être un arrêt à
Verdun, le site, le souvenir, je ne me souviens que de photos. mais pas de mon
passage qui fut bref, et à quelle date ? – Prier, la route du Christ, la
prophétie de Lui-même par Lui-même, le discours d’Athanase contre les Ariens,
le crée et l’incréé, en logique cela ne postule pas pour autant le Créateur,
tout peut être figé, y compris notre destinée… le mouvement, la vie et la
conscience humaine de Dieu, du Créateur sont la révélation messianique et
l’Incarnation. Je reste ce matin dans la hâte des bagages et dans l’espérance
la plus concrète pour pallier le plus concret et le plus immédiat, à
l’affirmation de Paul : rien ne
pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre
Seigneur et à celle du Christ,
donc : voici que votre temple est abandonné à vous-même… vous ne me
verrez plus jusqu’à ce que vienne le jour où vous direz : Béni soit celui
qui vient au nom du Seigneur ! [1]
De retour à Reniac, soir du même jour
23 heures 45
+ La route, l’autoroute
particulièrement entourée, bordée de feuillus pendant toute la course en
Alsace, déjà moins en Lorraine, les couleurs de l’automne, les Vosges non plus
bleues mais cuivrées. Parti avec l’idée-conviction-expérience
que l’échec est toujours possible mais que le miracle est qu’il y en ait
beaucoup moins qu’il n’y en a de possible. Arrivé avec ce constat intime que je
ne distingue plus depuis des années le bonheur et le malheur, que ce qui m’importe
c’est l’unité intime de mon être et l’union avec qui j’aime, si possible, et à
défaut selon les moments et circonstances, au moins crue et voulue de part et d’autre.
Second constat, je ne distingue plus la vie de maintenant de celle d’hier et d’autrefois,
tant j’en ressens la continuité, ni de celle à venir et qu’on appelle la vie
éternelle, tant – hors tout dogme – je la sens en aboutissement de tout ce que
j’ai souhaité et que Dieu a souhaité pour moi et le monde entier en toutes formes
et époques. – Prier explicitement était malaisé, dialogue avec ma chère femme
au volant, notre fille demandant jeux ou lectures. En solitaire, le chapelet
est devenue maintenant une facilité et une joie. Commencé de lire (six
chapitres déjà) le témoignage-mémoire de Jean-Louis BIANCO sur ses années avec Mitterrand [2]. Je m’attendais à du
magistral et fin, réflexion sur le pouvoir et sur notre pays autant qu’à un
portrait achevé du président le plus marquant que nous ayons eu, concuremment
avec de GAULLE : « l’adversaire le plus fidèle », selon un ancien
conseiller à l’Elysée sous VGE. L’écriture est très banale, parfois même
puérile et bâclée (le lustre qui pend du plafond, le scalpel jusqu’à l’os), la
mention de ceux ou celles, et de lui, inspirant les discours présidentiels est
déplacée. Je n’apprends rien de factuel mais j’ai quand même jusqu’à présent
apprécié les chapitres – trop brefs par rapport aux éléments autobiographiques
du début – sur les décisions économiques de 1981-1983 et sur le nucléaire et l’Europe
jusqu’au sommet de Fontainebleau. Cela ne fait cependant que le tiers. Le livre
de Christine FORSNE, pour la psychologie, m’avait semblé le meilleur sur FM et
j’attendais depuis longtemps celui de JLB : le cycle de nos entretiens
mensuels en 1986-1988 était prometteur non de mon emploi à l’époque, mais
rétrospectivement de l’intelligence d’une jeune génération pour sa devancière
de beaucoup. Je l’entends encore me dire son étonnement que celui qu’il prenait
pour « un vieux monsieur » lui soit apparu tellement adéquat,
tellement contemporain, tellement apte à répondre de l’époque et de ses
difficultés, aujourd’hui oubliées. Sa projection comme Premier ministre en fin
de période et dès la réélection de 1988, était évidente pour beaucoup.
Nouvelles d’aujourd’hui,
NS n’a pas eu tort d’aller à Moscou, d’y discourir et de s’entretenir avec
POUTINE. Il faut reconnaître qu’il sait parler simple : nous avons besoin
de la Russie, le monde a besoin de la Russie – elle est « incontournable »
dans l’affaire de Syrie – il faudra que Bachar EL ASSAD s’en aille, on ne peut
faire l’union nationale autour d’une personnelle qui a au moins 250.000 morts
sur la conscience. L’avoir dit ainsi en enceinte universitaire et être ensuite
reçu par le « maître du Kremlin » est très bien. Le problème est que
nos médias rapportent ce que le candidat de 2017 et l’élu de 2007 a déclaré, mais ne nous
disent pas qu’a dit à son tour POUTINE…
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