Eveillé
dans l’angoisse, multiplicité des « objets », mais principalement l’environnement
de sécheresse, sauf ma si courageuse et chaleureuse épouse, oui, vraiment la
moitié et une seule chair, une âme plus que sœur, et l’équilibre heureux et
appliqué, créatif de notre fille. Toutes deux me sauvent. La sécheresse et son
contraire la communion : la sécheresse a ses gestes, la communion n’en a
pas, la sécheresse tue le plus souvent avec bonne conscience ou, pis, sans
savoir, la communion est tellement forte, summum de l’humanité, prescience
collective de l’Esprit Saint et sans doute don gratuit de Celui-ci à l’ensemble
de la création, qu’elle ne requiert aucun truchement, elle est ressentie. Certaines
âmes, car il s’agit de cela, dans ma vie au physique mortel et maintenant
déclinant, qu’il s’agisse de vivants actuellement, de correspondantes ou
correspondants, de rencontres de l’autre jour, ou de morts, il y a deux
semaines ou il y a trente ans, la physionomie de mon arrière grand-père
paternel, mon grand-père étant son sosie en moins sévère, notre nez aquilin à
la quatrième génération donc, toutes m’accompagnent de leur chaleur, de leur
présence. Ce prêtre diocésain, chargé de la formation propédeutique de quelques
jeunes pas très jeunes, et qui n’accuse pas réception de mes propositions, même
s’il préfère ne pas en user, et qui me tourne le dos jusqu’à ce que je le hèle,
tout dans un « lieu saint ». Ma fratrie qui n’accuse pas réception de
mes brèves évocations, à leur anniversaire de naissance, de chacun de nos
parents. Les étés, à une heure au plus les uns des autres, pour un de mes
frères et une de mes sœurs, sans que nous nous voyions. Sécheresse dans un
monde délirant, mais sans doute est-ce le cercle vicieux ? Des
remises-chèques un vendredi, enregistrées par automate, pas créditées encore le
mardi. Les virements internet par le client d’un de ses comptes à un autre,
empêchés par des codes à demander coup par coup et verbalement, donc aux
heures ouvrables, les retraits automatiques plafonnés, la nasse bancaire et ce
que nous savons – désormais – de l’utilisation spéculative de nos dépôts encore
plus rémunérateurs tandis que nous croûlons sous les frais, leur
irréversibilité et leur automatisme… Une demande de visa d’une jeune
colombienne, fille au pair pour les enfants d’un ami très proche : refusé,
car elle en a déjà eu un et la réglementation ne permet pas d’en délivrer deux,
sauf recours à une juridiction spéciale… J’éclate … et le soumettrai « au
roi » : même les
non-pauvres, simplement ceux qui nous apprécient et nous veulent vont devoir
passer clandestinement ou en force ? Ce devient effroyable... la France fermée
aux étrangers, à ceux qui l'aiment et quittée par les siens en esprit et
préférence des modèles autres. Mon collège anciennement jésuite ou Sciences-Po.
mais les exemples sont multiples : la recherche de "l'excellence" et
en référence et critère : l'Amérique, Harvard, le complexe de Bibi Fricotin. Et
après Florange, Aulnay, Alsthom, Alcatel, Norbert
Dentressengle, Lafarge, maintenant Air France et sans qu'on en
parle trop pour soudain avoir l'éclatement : Areva. Le scandale en méthodologie
et en opacité : ce serait le Président qui aurait dessiné la carte des
zones touristiques dans Paris selon la loi Macron et les dérogations au repos
dominical. Tout cela peut-il continuer : un tel arbitraire en même temps
qu’une dissolution de l’Etat national tandis que l’instance supranationale (la
Commission européenne) nous vendrait aux Etats-Unis, toujours exigeant notre
ouverture sans jamais la réciproque… L’irruption pacifique : la démocratie…
mais on va (les scènes de panique de la direction d’Air France hier, les
réfugiés du Proche-Orient) vers l’irruption violente. – Ora et labora…
oui, mais ce n’est pas une île, c’est une extension à l’univers même si
celui-ci est si dolent et cafardant, une extension à Dieu. Tout à l’heure, la
messe hebdomadaire à Saint-François-Xavier, y entrevoyant notre fille. La
nature aussi, la respiration de tout le végétal sous la pluie ou quand on le
taille ou travaille autour la terre… nos chiens, en échange sans cesse d’affection
avec nous, les poissons rouges de Marguerite à ne pas éveiller quand il fait
encore obscur mais qui au jour attendent aussitôt la nourriture quotidienne. Notre lien à tout le vivant, le roi quand les
gens de Ninive crurent en Dieu ... hommes et bêtes, gros et petit
bétail, ne goûteront à rien, ne mangeront pas et ne boiront pas. Hommes
et bêtes, on se couvrira de toile à sac, on criera vers Dieu de toute sa
force, chacun se détournera de sa conduite et de ses actes de violence. [1].
Prier…
et voilà la rencontre, si c’était bien
Marie-Madeleine que cette Marie, sœur de Marthe, sans parole, de même que la
pécheresse en pleurs avec son vase au parfum précieux n’a pas dit un mot. Je cherche mon Seigneur et je ne sais… si c’est toi
qui… au début de l’histoire, Jésus la
consacre : Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas
enlevée. La sœur de Marthe néglige
pourtant la solidarité familiale et elle choisit. Marie, mère de Dieu, n’a rien
demandé ni à Dieu avant la venue de Gabriel, ni à son Fils à Cana : elle
constate, magnificat. Pas même à
choisir, plus libre que la liberté-même puisque c’est sa nature, son être, sa
personnalité intégralement qui est d’être donnée, disponible. Et avec une
humilité totale, transparente… n’excluant pas cependant les reproches et les
remarques quand il y a humainement lieu (Jésus au Temple). Du tempérament, et son
Fils plus encore, Ses colères et fâcheries, Ses impatiences selon les
évangiles. Il lui est totalement naturel d’être ouverte à Dieu, dans tous les
sens même crûs du terme. Une femme nommée Marthe le reçut. Autant d’accueil plus que chaleureux dans
les évangiles que de récriminations et de pensées haineuses de la part d’autres.
Pensées celées, mais que le Christ pénètre. Jésus savait ce qu’il y a dans
le cœur de l’homme. Et gestes splendides.
Marie, sœur de Marthe a eu – au spirituel – le « coup de foudre ». Marthe
le reçut. Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du
Seigneur, écoutait sa parole. Les
conversions, Marthe la grande et son dialogue avec le Christ devant le tombeau
de Lazare. Ninive… en voyant leur réaction, et comment ils se détournaient
de leur conduite mauvaise, Dieu renonça au châtiment dont il les avait menacés.
Conversion qui est simplement la
reconnaissance de la compassion divine. La faculté humaine qui nous fait le
plus ressembler à notre Créateur : si tu retiens les fautes, Seigneur,
Seigneur, qui donc subsistera. Mais près de toi se trouve le pardon, l’abondance
du rachat… Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont
offensés…. Oui, près du Seigneur est l’amour ; près de lui, abonde le
rachat. Le tête-à-tête douloureux avec la sécheresse
qui m’est infligée, comme à tant d’autres par tant d’autres, que nous nous
infligeons les uns aux autres (mes propres manques, lacunes, manques de parole
et d‘exactitude), y mettre fin en priant pour les secs et leurs effets. Et
moi-même, suis-je de parole ?fiable ?Mon
frère aîné répond : non.
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