Aller-retour du lundi cafardant :
Marguerite regagnant son
collège, mais elle est enjouée tandis que je souffre comme
d’une amputation (à vrai dire, l’idée que je m’en fais)
quand nous nous séparons. La pluie, les couloirs au sol
mosaïqué et au plan monastique, sont une patinoire. Les
élèves sont silencieux se distribuant machinalement entre
les escaliers, les étages, les portes. Hier, une
queue-leu-leu du grand troupeau de vaches à Ker Avré.
Splendidement ténue, individuelle et ordonnée.
Appel
de l’espace culturel de Leclerc à Vannes. J’y avais commandé le Faire de
François FILLON (titre qui fait un peu bridge des familles)
plus vite indisponible en rayons que le livre de JUPPE sur
l’éducation… et pour l’offrir au cher Syvain, à qui nous
devons la lecture de deux des livres d’Amin MAALOUF [1]qu’il
affectionne, un des premiers livres de chevet que ma chère
mère m’avait mis entre les mains : Comme le temps
passe… de Robert BRASILLACH. Déjà interdit
d’entrée dans la
Pléiade de Gallimard (où sont cependant DRIEU
la ROCHELLE et CELINE, qui en matière d’antisémitisme et
d’exposition à notre période noire n’ont rien à envier…), le
voici voué aux rééditions confidentielles : c’est un livre
pas connu et un éditeur tout petit, avec qui nous ne sommes
pas en compte, Godefroy… je continue : de BOUILLON. Un des
astres de la littérature française dans la première moitié
du XXème pour lequel MAURIAC et SARTRE [2]intervinrent
auprès du général de GAULLE ou nuancèrent le haro,
totalement sombré… je
persiste à vouloir que la société ne soit jamais aussi
cruelle que l’assassin avéré ou plus aveugle ou
circonstancielle que quiconque s’est trompé ou n’a, au
mauvais moment, donné à voir qu’une part de soi-même
(d’ailleurs je n’ai toujours pas lu Je suis partout dont
j’avais failli acquérir une collection, il y a quarante ans)
… et un héros de notre histoire nationale : la première
croisade, l’arrivée devant Jérusalem en 1099, l’ « avoué du
Saint-Sépulcre » : oublié… et évidemment l’inculture
ambiante : un soutien scolaire de ma femme croyait que la
Norvège avait été à la tête d’un empire colonial dont
faisaient partie les Indes. Quant à « mes » étudiants,
évidemment rien sur Romain GARY ou Rachel, et
l’indépendantisme du Québec ainsi que sa mise au premier
rang des médias mondiaux naguère et par qui ? pas de
réponse. La guerre du Kippour : Kippour ? un Etat du
Moyen-Orient… L’art de penser, penser tout simplement :
passionnante causerie hier à l’occasion d’un pardon chez les
CPCR [3]
à Bieuzy-Lanvaux, au pied de collines forestées dans le
nord-est de notre département, sur les enfants de Fatima. Je
transcris ce soir mes notes. Art perdu par nos élites :
échange avec mon cher Yann P. pour transmettre à l’Elysée [4]
sur sa demande une lettre ouverte du général MARTINEZ, deux
étoiles dans l’armée de l’air [5]. Les lieux de rencontre…
aux archives dipplomatiques de Nantes, tant de nos anciens
ressortisants marocains ou tunisiens travaillant dans un
cadre idéal sur les archives de nos protectorats… rencontre
d’un des trois fils du cher Alfred GROSSER : Pierre, agrégé
d’histoire et ayant même fait du lycée, il enseigne à Sciences-Po., partage mon scandale
que la « rue Saint-Guillaume » soit détournée de sa vocation
des années 1870, l’extraordinaire redressement politique et
moral d’un pays bêtement terrassé en duel alors qu’aux fdeux
générations précédentes il tenait tête à toute l’Europe et
la convertissait aux grandes convictions de la Révolution…
et s’est spécialisé en relations internationales très
contemporaines après une thèse sur notre guerre d’Indochine.
Rencontre aussi d’un étudiant : les relations
franco-japonaises, je vais l’accompagner dans sa thèse comme
je l’ai fait avec Pierre JOURNOUD dont la carrière
universitaire se développe : Montpellier, lui aussi
l’Indochine mais la guerre américaine dite du Vietnam. Lieu
de rencontre encore, hier dans cette maison Notre Dame de
Fatima des CPCR, le beau-père d’un de mes neveux, ma
distraction de ne pas le reconnaître quoiqu’il évoque (mais
en l’estropiant) notre nom avec le prénom de sa fille, notre
nièce par alliance… notre évêque émérite, me reconnaissant
et rappelant nos conversations et surtout mon débat intime
de l’époque 1996-1997. Cela m’a profondément touché, il a
vieilli physiquement et est affaibli, mais il accueille et
se souvient. Plusieurs déjeuners à sa table quand il
« régnait » et des conversations, mais pas aimé de son
clergé. Rencontre forcée aussi de l’Abbé C. : ma proposition
[6],
deux fois réitérée par courriel, reprenant celle que j’avais
faite verbalement à
l’actuel évêque lors de son arrivée, laissée sans même un
accusé de réception ou une simple phrase de non-adéquation
de ma disponibilité. De même, à Saint-François-Xavier, mes
propositions de catéchèse autant que de culture générale et
politique pour les « prépas » restent sans écho. Chacun à ce
que je ne sais nommer… mais qui est sans partage. Comme nos
modes contemporains d’exercice du pouvoir, notamment
politique, cf. les textes de Paul VI sur l’évangélisation et
de Jean Paul II exhortant les chefs de gouvernements et de
partis.
Prier, tout au contraire, se
partage. J’y suis enfin après une matinée dominée par nos
multiples astreintes. Lequel des trois, à ton avis, a été
le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? – Celui
qui a fait preuve de pitié envers lui. – Va, et toi aussi,
fais de même. L’enseignement
du Christ ou chacun de ses miracles : va ! et ses
rencontres : viens ! La vie spirituelle n’est pas statique.
Elle est encore plus « vivante » que la vie physiologique,
mentale, que la vie-même. Le docteur de la Loi, comme à un
autre moment, le « jeune homme » riche, pose la question de
très bonne volonté : Maitre,
que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? tant qu’elle est question
de cours, Jésus n’exige pratiquement rien : tu as
répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. De plus en plus, et hors
de toute définition, je sens que mon orientation quotidienne
d’existence, la responsabilité envers notre fille et ma
chère femme, ce que je me donne à faire en tous domaines,
sont tout simplement à tout disposer en moi, mon vouloir et
ma conscience, Dieu aidant, pour que l’Esprit Saint me
meuve. Force, inspiration, lucidité, fin… au-delà même de
l’amour, et bien évidemment sans considération de la
« récompense » ou de quelque bien spirituel que ce soit :
paix, joie, « bonne conscience » (ou matériel, malgré nos
besoins si pressants). Laisser agir et gouverner l’Esprit
Saint. Un Samaritain qui était en route, arriva près de
lui ; il le vit et fut saisi de compassion… Jonas et sa mission,
précisément Dieu a raison de son refus-même. Et Ninive se
convertira par son truchement.
[1]
- Le rocher de Tanios à son entrée quai de Conti &
Léon l’Africain
quand il est à l’académie Goncourt
[2]
- « Brasillach n’est pas le
plus coupable. Si on le considère à la lumière aveuglante
de certaines impunités, on doit reconnaître que la peine
de mort était trop sévère. S’il avait échappé aux
poursuites, comme Déat, s’il avait, au bout de dix ans,
bénéficié d’une amnistie, qui sait ce qu’il serait devenu,
comment il aurait apprécié sa conduite passée ». Edgard ïsani, alors
au cabinet de Luizet, préfet de police de la Libération,
raconte que Brasillach vint spontanément se livrer pour
que sa mère ne soit pas prise en otage et le futur grand
ministre de de Gaulle lui accorda la solitude de son
propre bureau et l’indication d’un escalier dérobé pour
disparaître. Ce qu’il ne fit pas. Pétain traversa la
Suisse pour venir répondre volontairement de ses actes
et défendre ceux qui l’avaient suivi…
[3]
- une des maisons en France avec
Chabeuil des CPCR, où je viens pour la troisième fois,
avec notre fille, puis seul, puis en famille hier.
Interrogation sur cette façon de sécession d’un Jésuite
espagnol dans l’entre-deux-guerre, mais charme certain
de la maison que nous connaissons. Selon un site
catholique «
Les Coopérateurs Paroissiaux du
Christ Roi (CPCR) sont une congrégation religieuse
catholique fondée à Barcelone, le 3 mai 1928, par le père
François de Paule Vallet. La mission principale des CPCR (Coopérateurs Paroissiaux du
Christ Roi) est l'évangélisation de l'homme adulte grâce
aux Exercices Spirituels de Saint Ignace ». Ne pas confondre
avec Chateauneuf-de-Galaure et la mémoire de Marthe
Robin
[4]
- Cher ami,
Monsieur le Secrétaire général,
veuillez trouver ci-joint la lettre ouverte que me transmet un ami d'enfance, selon le dialogue ci-après. J'y ajoute une homélie de Jean Paul II aux chefs de gouvernement et aux politiques. Fermement, je crois que l'une des responsabilités les plus décisives d'un gouvernant, donc du président de la République, est d'amener l'opinion publique de son pays à la maturité. Nous en sommes loin : à preuve, la perte de tout art de penser au sein de beaucoup de nos "élites", actuellement.
Vous ne perdriez pas de temps, et le Président non plus, en allant voir le spectacle "one man show" de Norman : l'ambiance française actuelle est totalement là et c'est sur "youtube" la passion actuelle des 10-15 ans, donc nos successeurs. Les "adultes" sont admis.
Bonne semaine.
Chaleureuses pensées
veuillez trouver ci-joint la lettre ouverte que me transmet un ami d'enfance, selon le dialogue ci-après. J'y ajoute une homélie de Jean Paul II aux chefs de gouvernement et aux politiques. Fermement, je crois que l'une des responsabilités les plus décisives d'un gouvernant, donc du président de la République, est d'amener l'opinion publique de son pays à la maturité. Nous en sommes loin : à preuve, la perte de tout art de penser au sein de beaucoup de nos "élites", actuellement.
Vous ne perdriez pas de temps, et le Président non plus, en allant voir le spectacle "one man show" de Norman : l'ambiance française actuelle est totalement là et c'est sur "youtube" la passion actuelle des 10-15 ans, donc nos successeurs. Les "adultes" sont admis.
Bonne semaine.
Chaleureuses pensées
[5]
- Le 04/10/2015 20:03,
Yann P. a écrit :
Bonjour Bertrand,
Le Président lit-il les lettres
ouvertes qui lui sont destinées?
Bien à toi,
Yann
Le
04/10/2015 20:31, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :
Cette lettre
pourrait être de Marine Le Pen ou - ce qui m'attriste
car c'est une vraie "dérive" - de Nicolas Dupont-Aignan
pour qui j'ai de l'estime personnelle. Elle n'a rien
d'original, le portrait est grandiloquent. Elle est aux
antipodes de mes convictions et plus encore du réalisme.
Car que nous le voulions ou non - banquet de Malthus et
ratage de la décolonisation comme de la chute de l'Union
soviétique - la déferlante va continuer. C'est un
territoire historique commun où les frontières sur trois
mille ans ont été mouvantes. Quant à la question
religieuse, elle ne se résoudra que par un exercice
ensemble des trois religions révélées de l'autorité
morale dont une partie du monde a besoin. Je reconnais
que rien de cela n'est d'effectivité immédiate.
Pour te faire plaisir, je l'adresse cependant à JPJ.
Quant à la démocratie, elle n'existe plus en France, tout est bloqué pour cinq ans à chaque élection présidentielle, le Parlement n'a plus aucun pouvoir. La "carte des régions" comme les programmes du primaire ou la "refondation" de Paris (!) se décident à trois ou quatre sur un coin de table. Le peuple est souverain quand le Président le considère, cf de Gaulle, ou quand il se révolte cf. 1789, 1830, 1848, 1870, 1944. La manif. pour tous est un bel exemple de la possible mobilisation populaire, mais le thème était discutable et surtout la suite a tourné à la haine et a donc détourné une grande partie des "troupes" initiales dont le nombre et la ferveur avaient pris au dépourvu tout le monde, à commencer par les organisateurs
Fraternellement.
Pour te faire plaisir, je l'adresse cependant à JPJ.
Quant à la démocratie, elle n'existe plus en France, tout est bloqué pour cinq ans à chaque élection présidentielle, le Parlement n'a plus aucun pouvoir. La "carte des régions" comme les programmes du primaire ou la "refondation" de Paris (!) se décident à trois ou quatre sur un coin de table. Le peuple est souverain quand le Président le considère, cf de Gaulle, ou quand il se révolte cf. 1789, 1830, 1848, 1870, 1944. La manif. pour tous est un bel exemple de la possible mobilisation populaire, mais le thème était discutable et surtout la suite a tourné à la haine et a donc détourné une grande partie des "troupes" initiales dont le nombre et la ferveur avaient pris au dépourvu tout le monde, à commencer par les organisateurs
Fraternellement.
Cher Père, comme
exprimé hier matin au seuil de notre église paroissiale
de Surzur, je souhaite vous rencontrer pour vérifier et
organiser éventuellement mon utilité dans ce dont vous
avez la charge. Cette propédeutique pour des jeunes gens
s'interrogation sur une vocation sacerdotale et se
préparant à y répondre au cas où cette vocation se
confirme.
Ce que je crois pouvoir vous apporter - autant à vos jeunes que peut-être à vous et au diocèse, dont je suis ressortissant depuis l'été de 1992, ma résidence principale le long du Penerf, sur la commune de Surzur, et familier depuis la fin des années 1940 : mon grand-père maternel propriétaire d'une "maison de pêcheur" à Bellevue (Séné) juste au-dessus de cale du débarcadère quand on arrive à la godille de Conleau - ce serait
- mon âge et une foi comme une pratique que Dieu m'a maintenues jusqu'à présent depuis ma naissance
- mon type de parcours chrétien : profession très publique (diplomatie économique et commerciale, puis ambassadeur), témoignage constant et participation aux paroisses de mes affectations successives, vie de liaisons psychologiquement, esthétiquement et affectivement plus qu' "enrichissantes" mais de division et d'attente intérieures, mariage il y a onze ans, père de famille, couple heureux, épouse amenée à la pratique pour suivre sa fille elle-même très structurée par le père
- une interrogation d'adolescence (six ou sept ans, parfois de débats et interrogations intimes difficiles et dont je me suis ouvert à plusieurs religieux jésuites et bénédictins) et même à la veille de mon mariage : vocation sacerdotale et religieuse ou pas
- une culture générale permettant de donner une bibliographie commentée des livres-repères pour un prêtre et pasteur : littérature française contemporaine, livres et auteurs marquants de l'étranger
- une initiation aux grands problèmes politiques et économiques contemporains rapportés au magistère social et politique de l'Eglise (enseignements ad hoc des papes depuis Pie IX jusqu'à maintenant
- des pratiques de savoir-vivre : conversations "profanes" de table, courrier internet et postal, formes de politesse, organisation du travail personnel
- animation de réunions
Le mieux si - a priori - vous n'êtes pas indifférent à ma proposition, serait de nous rencontrer.
Déférente et fraternelle sympathie.
De toute manière, union de prière pour la formation et l'aboutissement des vocations dont vous suivez l'éveil. J'ai conversé avec Michaël et avec Patrice mais sans rien évoquer de ce que je vous propose à présent.
Ce que je crois pouvoir vous apporter - autant à vos jeunes que peut-être à vous et au diocèse, dont je suis ressortissant depuis l'été de 1992, ma résidence principale le long du Penerf, sur la commune de Surzur, et familier depuis la fin des années 1940 : mon grand-père maternel propriétaire d'une "maison de pêcheur" à Bellevue (Séné) juste au-dessus de cale du débarcadère quand on arrive à la godille de Conleau - ce serait
- mon âge et une foi comme une pratique que Dieu m'a maintenues jusqu'à présent depuis ma naissance
- mon type de parcours chrétien : profession très publique (diplomatie économique et commerciale, puis ambassadeur), témoignage constant et participation aux paroisses de mes affectations successives, vie de liaisons psychologiquement, esthétiquement et affectivement plus qu' "enrichissantes" mais de division et d'attente intérieures, mariage il y a onze ans, père de famille, couple heureux, épouse amenée à la pratique pour suivre sa fille elle-même très structurée par le père
- une interrogation d'adolescence (six ou sept ans, parfois de débats et interrogations intimes difficiles et dont je me suis ouvert à plusieurs religieux jésuites et bénédictins) et même à la veille de mon mariage : vocation sacerdotale et religieuse ou pas
- une culture générale permettant de donner une bibliographie commentée des livres-repères pour un prêtre et pasteur : littérature française contemporaine, livres et auteurs marquants de l'étranger
- une initiation aux grands problèmes politiques et économiques contemporains rapportés au magistère social et politique de l'Eglise (enseignements ad hoc des papes depuis Pie IX jusqu'à maintenant
- des pratiques de savoir-vivre : conversations "profanes" de table, courrier internet et postal, formes de politesse, organisation du travail personnel
- animation de réunions
Le mieux si - a priori - vous n'êtes pas indifférent à ma proposition, serait de nous rencontrer.
Déférente et fraternelle sympathie.
De toute manière, union de prière pour la formation et l'aboutissement des vocations dont vous suivez l'éveil. J'ai conversé avec Michaël et avec Patrice mais sans rien évoquer de ce que je vous propose à présent.
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