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la saint-Jean Paul II aujourd’hui, à l’anniversaire de la
messe de son
intronisation. Trop de « choses » se pressent en mon esprit à
son
sujet. Quoiqu’il soit le seul de nos papes avec lequel j’ai eu
l’honneur
d’échanges tête-à-tête (un homme d’Etat et un curé de
campagne, l’organisation
mentale et la ferveur liturgique – 23.24 Février 1995), ce
n’est pas celui que
je me suis le plus approprié, mais Paul VI, souffrant,
approximatif, écartelé,
jamais triomphant, pas charismatique
c’est lui pourtant qui a fait sortir le pape de Rome.
Et évidemment,
Jean XXIII puisque le concile, c’est lui. Avec évidemment des
répondants à tous
niveaux, mais lui. Pie XI et Pie XII n’étaient pas arrivés à
convoquer cette
nécessaire mise au point de Vatican I, interrompu par la guerre
franco-allemande et la fin brutale du « pouvoir temporel ». A
Jean
Paul II, je reconnais le don de la foule et celui de
l’expression du mystère
tant affectif que divin, mais je reproche de n’avoir pas su
tenir les
« bureaux », et surtout de n’avoir pas discerné, et peut-être
même
cherché comment faire passer dans notre temps et à notre
époque une morale
familiale, une bio-éthique qui ne semble pas pour quasiment le
monde entier,
chrétiens ou non croyants, une dogmatique ne faisant pas cas
des personnes et
de bien des dimensions humaines actuellement. Car l’humanité
progresse,
cherche, tâtonne, les murs, les interdits seront toujours
inefficaces et
probablement cause d’erreurs ou de drames encore plus
importants que ceux que
l’on pensait faire éviter. La famille, le sexe, la procréation
qui devraient
petre consensuels, lieux et langage communs à toute
l’humanité, sont devenus –
dans l’Eglise-même – le plus ressassant sujet de friction, de
haine. La miséricorde,
la compassion qu’il a tant mis en exergue et sur les autels,
il n’a pas su en
faire l’irrigation du propos de l’Eglise sur ces questions qui
certainement – même
en politique et en économie – ne peuvent se passer d’une
autorité morale telle
que l’Eglise, d’une référence telle que le spirituel.
Canoniser une
personnalité de gouvernement, c’est saluer l’œuvre de Dieu en
sa personne mais
pas forcément en tous ses actes de gouvernement. D’ailleurs,
la sainteté
s’apprécie du vivant des gens, elle rayonne pour quelques-uns
dont elle fait la
paix et parfois le bonheur : en ce sens, j’ai rencontré des
saintes et des
saints, et j’en connais autour de moi. Manifestement
travaillés par Dieu et
travail de Dieu. Reste qu’évidemment saint Jean Paul II est
plus
qu’exceptionnel, et pas seulement pour l’Eglise et en
l’Eglise. Mais l’Eglise
n’est-elle pas l’humanité en puissance, déjà grosse de son
salut ? Saluer
le temporel, mais nous agenouiller devant le chrétien
exemplaire de foi et de
cohérence.
Prier…
[1]
quel contraste… le
don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle dans le
Christ Jésus notre Seigneur… Car
désormais
cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre
deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre
le
fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la
fille contre la
mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille
contre la
belle-mère… tandis que
l’Eglise d’aujourd’hui
tente de cogiter précisément sur la famille. Ce n’est pas un
Christ paisible et
apaisant qui nous signale Son passage, Son incarnation, Son
message… et un
Jésus Lui-même qui n’est pas en paix, au moins en sensibilité
humaine et selon
ce qu’Il nous donne à voir et ressentir de Lui… je dois
recevoir un baptême,
et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli.
Le feu de la rédemption
universelle et le
destin personnel – truchement de cette Rédemption – sont d’un
seul tenant. Apre
et abrupt. L’ensemble du texte de Luc est difficile. La
logique de Paul, au
contraire, est limpide. Maintenant que vous avez été
libérés du péché et
que vous êtes devenus les esclaves de Dieu, vous récoltez ce qui
mène à la
sainteté, et cela aboutit à la vie éternelle…. Le Seigneur
connaît le chemin
des justes, conclut et
constate le
psalmiste. Etre connu de qui l’on aime, nous aime. Etre connus
de Dieu.
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