Germain
naît à Auxerre, de parents nobles et pieux. Il fut envoyé aux écoles les plus
célèbres des Gaules, où il obtint de grands succès. Il alla ensuite à Rome
étudier le droit et acquit bientôt une réputation éclatante par son éloquence
au barreau. Les talents du jeune docteur le mirent en vue, et l'autorité
impériale le revêtit d'une haute dignité militaire, à Auxerre, sa patrie.
L'an 418, saint
Amator, évêque d'Auxerre, eut la révélation de sa mort prochaine et reçut de
Dieu l'ordre de désigner Germain pour lui succéder. Il réunit le peuple dans
sa cathédrale, et lui exposa quelle était la volonté de Dieu ; Germain, qui
était présent, atterré d'une semblable nouvelle, entendit la foule acclamer
son nom. Après avoir reçu successivement les différents ordres sacrés, il se
résigna au sacrifice et accepta le fardeau de l'épiscopat. Il ne fit plus
désormais chaque jour qu'un seul repas, composé de pain d'orge trempé dans
l'eau ; il ne consentait à boire un peu de vin qu'aux solennités de Noël et
de Pâques ; il passait les nuits en oraison, n'accordant à la nature qu'un
court sommeil sur des planches couvertes de cendre.
Nommé légat
apostolique pour aller combattre le pélagianisme dans la Grande-Bretagne, il
passa par Paris, où il fit la rencontre de la pieuse bergère de Nanterre,
sainte Geneviève, dont il prédit la gloire. Dans la traversée de la mer,
Germain apaisa une horrible tempête en versant dans les flots quelques
gouttes d'huile sainte. Ses miracles sans nombre opérèrent encore plus de
bien que ses éloquents discours dans la Grande-Bretagne, et il eut la
consolation de revenir à Auxerre, après avoir accompli un bien immense chez
ces peuples infestés par l'hérésie.
Le saint évêque
continua sa vie d'apostolat, de prière et de mortification, et devint de plus
en plus illustre par le don des miracles. Un jour, un pauvre trouva le moyen
de lui dérober son cheval ; mais il fut obligé de le rendre à l'évêque en lui
disant qu'il n'avait jamais pu le diriger, et que, voyant là un châtiment de
Dieu, il restituait à son maître l'animal volé : « Mon ami, lui dit le
Saint, c'est moi qui
suis coupable ; si j'avais eu hier la charité de te donner un vêtement, tu
n'aurais pas eu l'idée de commettre ce vol » et il le renvoya avec
une large aumône et sa bénédiction. Une autre fois, Germain guérit un jeune
homme paralytique, en lui passant la main sur la longueur de la jambe. On
rapporte de lui la résurrection d'un mort et de nombreuses guérisons.
Un jour, après
avoir offert le saint sacrifice, il annonça sa mort très prochaine et mourut
après sept jours de maladie.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950. |
SAN GERMANO D
AUXERRE VESCOVO / A
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire