Prier… [1] la sortie d’Egypte du
peuple hébreu. L’énigme historique dont j’essaierai de voir le fondement :
six cent mille sans compter les
enfants. Une multitude disparate les accompagnait ainsi qu’un immense troupeau
de moutons et de bœufs. FREUD remarque
dans son Moïse ainsi que cet événement immense n’est pas
relaté dans les écrits égyptiens. Maquillage de l’Histoire par les uns, exaltation
jusqu’au prodige par les autres… Les miracles et les faits, toutes les
explications « naturelles » du passage de la mer Rouge à pied sec, l’observation
de TEILHARD de CHARDIN, les guérisons d’affections quelconques, même de
naissance, mais jamais un membre amputé ne repousse. La résurrection : de
claire et suivie par des témoins que celle de Lazare, les autres sont marquées
de l’observation-même du Christ, une dormition… Cela ne me « gêne »
pas vraiment. L’Histoire s’écrit et se documente, se révise chaque jour, la fresque
de nos origines, du développement du vivant s’enrichit chaque jour : vg. les
données que commence d’envoyer New Horizons, la sonde survolant Pluton,
découverte si tardivement et dont le caractère de planète dans notre système
est discuté. Ce qui compte, c’est le rapport avec nous. L’Exode et la mémoire
que nous en avons, sont bien plus qu’un fait. Ce fut une nuit de veille
pour le Seigneur, quand il fit sortir d’Egypte les fils d’Israël ; ce doit
être pour eux, de génération en génération, une nuit de veille en l’honneur du
Seigneur. Mutualité des relations,
dialogue. L’Ancien Testament, temps de la promesse, donc de la foi. Le Nouveau…
relation aussi forte entre Dieu et l’homme, Jésus et ses détracteurs ou
poursuivants, mais l’homme est en posture de refus, de déni et donc potentiellement
d’assassin : les pharisiens se réunirent pour voir comment le faire
périr tandis que les nations mettront
en son nom leur espérance et que Jésus, s’appliquant
le prophète Isaïe, s’affirme le compatissant par excellence. Il n’écrasera
pas le roseau froissé, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit…alors qu’Il est le Dieu de justice, Celui du
jugement.
L’œuvre et la geste de Dieu, indiscutable, c’est notre
vie de chacun, ce que Dieu inspire, produit, fait et défend en nous. C’est ce
qui m’intéresse de plus en plus dans la chronique des saints, dont la liste n’est
jamais exhaustive, car à terme, nous le sommes tous, mais la mémoire commune de
l’Eglise nous suggère le plus patent et topique. Ainsi aujourd’hui, cet évêque
assassiné pour sa critique des mœurs (Jean Baptiste, avant lui) ou ce saint
polonais : prière et bonté. Dans notre moment, il y a cela aussi :
MERKEL fait pleurer une demandeuse d’asile, une Palestinienne menacée d’expulsion
en justifiant son refus lors d’une rencontre avec des adolescents… la mort de
Jean LACOUTURE, que j’ai eu l’honneur de rencontrer plusieurs fois, fondamentalement
un pédagogue de l’opinion, un formateur du jugement public par ses biographies,
chacune décisive, et aussi un ouvreur de piste, la série de portraits de nos
interlocuteurs ou opposants dans nos phases de décolonisation… j’aurai dû
photocopier sa nécrologie, déjà prête en 2009… quand je me trouvais au service
archives et documentation de l’AFP pour compiler les dépêches sur de GAULLE.
La nocivité de plus en plus évidente des chargés
actuels de politique. La question grecque : les traités sont respectés,
MERKEL est parvenu à ce que sa manière de voir soit avalisée par tous ses
partenaires, la victime comprise. Le résultat n’est que juridique, l’aide
répond aux critères prévus, mais la réalité est tout autre, la solvabilité n’a aucune
chance de se rétablir, les efforts – souffrances réelles pour beaucoup – des Grecs
ne serviront strictement à rien. Si l’on reste dans les cadres actuels, la
faillite est certaine d’ici peu de temps, et elle provoquera aussi l’effondrement
des cadres et des dogmes. On a une fois de plus reculé. L’Allemagne à terme
paiera le plus cher, car une fois encore – ce qui n’était pas écrit – elle aura
été responsable première d’une nouvelle catastrophe. Il est vrai que ce genre
de responsabilité se partage : l’acquiescement français est aussi criminel
que lâche. La recette depuis l’effondrement soviétique, ce sont les
privatisations. Elles ont produit des fortunes et la dictature à l’Est. Elles
sont en train chez nous autant qu’en Grèce, d’opérer très concrètement un
transfert de souveraineté par un transfert des propriétés patrimoniales. Un
monde sans Dieu, nous le vivons, ainsi telle de mes sœurs, même éducation que
moi, plus de pratique religieuse… un monde sans intelligence ni lucidité,
lesquelles ne sont pas productrices d’injustice ni de cynisme, mais bien d’imagination,
de mûe, de renaissance… Prier… l’Histoire qui tourne bien pour le peuple réduit
en esclavage. Puisse la nôtre… le verrai-je selon les formes actuelles de ma
vie ? Je ne sais, et peu importe puisque je le prie, le souhaite et le
sait tellement possible.
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