Reniac,
jeudi 23 Juillet 2015
10
heures 30 + Nous prenons la route de Strasbourg, nos « antipodes »,
via notre consultation médicale à Vannes, la dépose de l’Alhambra pour le
cas probable de mon retour d’ici le 1er Août seul et donc par le
train, puis notre visite à Jean-François, promise et intéressante, pas vraiment
un détour, l’hôpital sous le patronage de Camille de LELLIS à Bry-sur-Marine
puis les itinéraires les plus historiques de la France : les deux batailles
de la Marne, Crécy, Jouarre, Sainte-Menehould, l’Argonne, Verdun, l’Alsace
bossue… Enième coupure de nos lignes, six semaines sans live-box sans
indemnité et les factures comme si de rien n’avait été… impossible de réclamer
et de contester, donc payer en attendant que… de même aujourd’hui avec les
banques, avec la S.N.C.F., la somme des irresponsabilités et défausses qui nous
enserrent. Comme pour la TVA, nous sommes – ces fameuses « gens » du
discours au Bourget, censément tant aimées – en bout de chaîne, et donc les
seuls vraiment à la chaîne, et sous contrainte par corps, jusqu’à notre mort
physique.
Echanges
hier après-midi sur l’évangile de dimanche prochain. La multiplication des
pains selon saint Jean. L’évasion du texte, de sa littéralité, les suppositions
sur l’implicite. Les réactions de chacun, la personnalité de chacun dans l’expression
de sa foi et de sa piété, lesquelles sont certaines. Mais que d’a priori et de
brièvetés. La soif de notre village, par exemple, et pour… j’ai évoqué les
réactions de notre fille après que nous ayons vu la veille le passionnant film
d’animation Vice-Versa, une console et quelques personnages représentant chacun
un sentiment actionnent les trois personnes : parents et enfant, une fille
unique comme pour nous. Contexte de vie quotidienne du Minnesota en Californie,
paysage de science-fiction représentant en un cercle d’îles autour du cerveau
central les divers éléments de vie : les bêtises, l’amitié, la famille,
etc… et si c’était vrai, que nous soyons ainsi actionnés. Je n’ai pas su
répondre, car cette vue des déterminants de la vie humaine est en contradiction
totale avec notre relation à Dieu et ce qu’Il est. Mais la foi de notre fille,
son instruction religieuse, sa piété ne sont pas encore une appropriation, une
expérience, un ressenti, une vie spirituelle, du moins telles que je peux les
appréhender. Je suis anxieux du « grandissement » et de l’approfondissement
de cette foi, de la naissance d’une vie spirituelle personnelle, et conscient
donc que je n’y peux rien que la demander et que prier pour que cela advienne. Le
maintien de ma propre foi et ma constante nostalgie d’une vie spirituelle plus…
mais le critère d’approfondissement et de la sincérité est-il la conscience que
nous en avons ? Disant alors que notre monde actuel, les médias et l’ambiance
sont parfois une agression pour notre foi et notre vie spirituelle (je ne parle
pas du tout d’une réflexion personnelle aboutissant à l’athéisme, ou l’agnosticisme,
ce qui est respectable car ce n’est pas une soumission ou un laisser-alller),
je provoque une dénonciation d’un dessein franc-maçon de combattre et détruire
l’Eglise… Artifice quoiqu’honnête de la lecture des textes, simplisme et regard
sur la société et sur l’Histoire, l’ensemble me paraît faible, mais Dieu en
chacun fait « avec »… mais ne le suis-je pas d’une autre manière,
dispersé ? statique ?
Strasbourg,
la Robertsau, rue Redslob, chez mes beaux-parents – nuit du jeudi 23 au
vendredi 24 Juillet 2015
03
heures 09 + Notre France d’ouest en est. Tandis que les deux routes celle de l’Ouest
et celle de l’Est sont si différentes, la première sans accident, sauf aux marches
de Bretagne vers Rennes, la seconde en vallonnements et côtes successives, aux
terres belles, la tenue du blé et la manière dont il est coupé, il faut garder à
l’esprit la construction de notre ensemble. Les marques au sol certes, mais une
solidarité nourrissante et spirituelle avec une histoire et des peuplements magnifiques,
logiques. Les entourements de Paris par Créteil, Saint-Maur et finalement Bry-sur-Marne
sont des moments de notre urbanisme, les maisons, les jardins, les avenues sont
à l’échelle humaine, nos banlieues dans la hâte des années 60, péché certain des
débuts de la Cinquième République auquel personne ne fit attention, on réorganisait
sur le papier, en droit administratif et en statistique des logements et du téléphone,
auraient pu tourné sociologiquement tout autrement, la faute n’est pas à l’immigration
mais à nos structures matérielles. Cela se réparera, la joliesse du parcours après
les « bouchons » du système transilien. Qualité du bel hôpital Saint-Camille.
Le sourire de notre cousin, nos échanges sur sa santé, sur son énergie morale,
ses réflexions sur le milieu et le courage familiaux dans lesquels il a grandi,
la forte éducation en collège religieux qui ne lui a pas donné à croire, mais à
réfléchir : il est sereinement et très logiquement agnostique. Education aussi
qui faisait arriver sa génération au lit nuptial sans aucune initiation, au contraire
de la mienne. La tenue d’un journal, lui homme de science, d’université, d’enseignement
et d’écriture de débouchés : non, pas d’introspection, et pas de littérature
à quoi forcerait le genre tel qu’il le comprend. Je lui donnerai à lire les débuts
du mien. Il remarque, à juste titre, et donc comprend parfaitement l’enjeu du journal,
qu’il faut le commencer très jeune : GREEN, MATZNEFF. Je vérifierai pour
le premier. Revenu au mien (la relecture ne se fait qu’en recours à l’instrument
de mémoire ou à des moments de vie très différents) pour y chercher mon entretien
avec Jean LACOUTURE, je constate que je le tenais bien plus densément qu’aujourd’hui. ?
A cet exercice, que je reporte souvent depuis des mois, notant seulement ce qu’il
faudrait que je raconte ou réfléchisse, je décide aujourd’hui de me ré-adonner.
Moins politique, moins aventureux ou interrogatif pour les sentiments et le cœur,
assuré et missionnaire en foi religieuse, il a plus encore de matière qu’avant.
Les rencontres… au sortir de l’hôpital, longiligne, beau et fin, un couple aux
deux éléments jumeaux, la femme légèrement métisse, tous deux très grands et
filiformes. L’accueil aux urgences, par où nous quittons l’hôpital, diversité
des types humains, mais excellent fonctionnement, ordonné et silencieux. Le
contact est aisé : ma félicitation pour l’apparence d’harmonie et d’assort.
Il est étudiant, droit privé, juriste d’entreprise. Tous deux, de leur voiture,
nous font signe en partant. – Cette ambition des politiques : être sur le
terrain, rencontrer tous les Français, c’est du slogan, ce n’est pas la manière
d’être ni une vie quotidienne, ni une curiosité et une sympathie constante. – L’homme
d’accueil et de sécurité au Quick voisin avant de reprendre vers les neuf
heures du soir la route dont nous n’avons fait que la moitié : beau de
visage et de corps, fins aussi, impeccablement soigné. Et que je félicite
aussi.
L’autoroute
de l’Est, notre dernière née, tout l’investissement en gares de péage. La
reculade du gouvernement, sous la responsabilité de Ségolène ROYAL, déjà lâche
et toute en improvisation à propos de l’écotaxe et de ses portiques… un symptôme
de l’absence du vrai sens de la politique et de l’Etat chez nous, plus encore
depuis 2012 qu’auparavant où le crime était autre : l’immoralité d’un
constant recel d’abus des prérogatives publiques. Des travaux, des sorties et
des réintégrations de l’autoroute. L’énormité des camions. L’agressivité des
signaux pour les limitations de vitesse, celle depuis trois-quatre ans des feux
de position ou des arrangements de phares pour les voitures.
L’achat
d’hebdomadaires au kiosque de la gare SNCF de Vannes, en même temps que la suite
des journaux de guerre 14-18… l’évidence de la « bulle » médiatique
après l’accord imposé aux Grecs : FH aurait été l’homme du compromis
sauvant la zone euro. d’une sécession imprévue par les textes et par les
politiques. Non seulement un « diktat » contraire au respect des
peuples et des souverainetés, mais le système de fidélité au pacte de 2012 est
désavoué aujourd’hui par le FMI qui semble conditionner ses concours à l’Union
européenne dans la négociation qui va s’ouvrir à un allègement de la dette. MERKEL
face à une institution internationale dont beaucoup d’experts et de cercles
sont aujourd’hui des gens formés par le Tiers-Monde ou qui en sont issus. –
Découverte d’un mensuel d’astronomie et d’un hebdomadaire du PC.
Ici,
l’opposé-même de notre cadre de vie en Bretagne. Mes aimées déjà au lit où ma
chère femme a été conçue, on pourrait y tenir à quatre ou cinq. – Toujours pas
de connexion, sauf à Google et pour mes blogs, donc. Pas de messagerie.
Prier…[1]la grâce de cette
journée qui se clot en décalage horaire. Notre couple, notre fille, l’intelligence
et le parler de celle-ci, charades et devinettes pour agrémenter la route,
querelles avec ma chère femme pour mes négligences quant à la détermination de
notre itinéraire autour de Paris, mais notre fusion de corps et d’âme pour
dialoguer avec notre cousin téléphoner
pour la veille de nos chiens chez nous ou guetter les nouvelles de la santé de notre
petite-nièce, notre relais au volant. Le vibrato de l’amour et des affinités en
notre trinité humaine. Qui est ma mère ?
qui sont mes frères ? L’adoption de
chacun de nous, autant que de celles et ceux que nous aimons, est un fait de la
nature de Dieu, sans doute, elle est aussi la « sanction » de notre
relation à Celui-ci. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon
frère, ma sœur, ma mère. Aboutissement d’une
vie spirituelle en humanité que situent l’Histoire, la personnalité, l’itinéraire,
les circonstances : je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui
vit en moi. Notre entrée en vie
éternelle, notre rayonnement, notre fécondité, notre équilibre en cette étape
terrestre de notre parcours, sont cette intériorité. Pas uns substitution, ou
une invasion dépersonnalisante, mais une prise en charge, un accomplissement de
nous-mêmes par le Sauveur. Ma vie aujourd'hui, dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est livré pour moi.
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