Un
film excellent : Une
femme
iranienne, quatre rôles parfaitement tenus, dans
un contexte qu’on
croit a priori de dictature politique et religieuse, on est
amené à la plus
insidieuse des emprises sur une personne. La famille,
l’habitude, la norme.
Splendeur des sentiments, des dialogues, vérité des visages.
Negar Azarbayjani
avec Ghazal Shakeri et Shayesteh Irani. Salle petite des
séances « d’art
et d’essai », réceptivité d’un public déjà âgé, deux homme sur
les trente
que nous sommes, dont moi. Je suis amené à dire mon expérience
de l’Iran :
in situ en 1970, mes collègues dans chacune de mes
affectations, la
reconnaissance par VGE de sa responsabilité dans le « succès »
de
Khomeiny, la prédilection du général de Gaulle pour ce pays.
Blog.
politique pour hier [1].
Rêve étrange :
long dialogue pour aider une femme à s’expliquer avec
elle-même, ce qui m’importe
beaucoup car elle et ses collègues sont en charge de notre
fille. Rencontre
dans les couloirs de l’hôpital vannetais : une femme plutôt
jeune, le
visage lisse presqu’inexpressive. A ma question sur ce qui la
fait venir ici,
alors que pour moi il ne s’agit qu’une vérification de
ménisque parfois
douloureux, elle répond par deux infarctus et un sang à
restaurer dans ses
bonnes proportions. Sa vie, sans enfants, son âge, je lui
donne dix ans de
moins au hasard, elle en est heureuse, pas d’enfants, un mari
accompagnant, une
chatte adorée de cinq ans, un emploi à la Poste. Rien que
cette forme de
passivité franchement dite et cette évidente lutte pour la vie
immédiate sont d’une
rare éloquence. Comme les portes d’ascenseur vont nous
séparer, je lui demande
son prénom pour mieux penser (prier) à elle, elle dit n’avoir
aucune foi. Et
voici que dès hier soir, j’avais oublié son prénom, je ne lui
ai pas donné le
mien, il y a son visage, une forme d’indéchiffrabilité plus
parlante que son
silence, ou plutôt disant vraiment son silence, donc du
mystère même pour elle,
bien plus que pudeur ou souci d’intimité.
Temps
ce matin tournant plus à l’orage qu’à la canicule. Notre pays
léthargique ne va
plus durer ainsi. – Prier … émotion tandis que la pluie
approche. « Gros »
Sacha, disparu… eng… et début de recherches. Les animaux se
cachent pour
mourir. Il est peut-être dans les caches de Snoopy, à le
chercher ou à l’imiter.
De fait, il a préféré dormir dehors et au frais, La vie, la
mort, nos
accompagnements mutuels. L’amour et le civisme sont peut-être
– relations à
soi, aux autres, à l’existence, à notre pays : terre et
communauté d’âme
et de quotidienneté, paysages et paroles – de même nature. –
Dialogue avec l’Indicible.
Dieu, Son nom n’est révélé que par Lui-même ? non, Il se
définit Lui-même.
Mais surtout, Il nous apprend à longueur de l’Histoire et par
chacune de nos
vies, à Le prier. Jacob… quelqu’un
lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore…
Lâche-moi, car l’aurore s’est levée – Je ne te lâcherai
que si tu me
bénis. Dialogue
fantastique comme l’avait
été ce combat dont je chercherai à mieux savoir le sens.
Dialogue sur le nom. Quel
est ton nom ? – Jacob – Ton nom ne sera plus Jacob, mais Israël
(c’est-à-dire :
Dieu lutte), parce que tu as lutté avec Dieu et avec des hommes,
et tu l’as
emporté. Un des enjeux de
notre époque,
encore plus spirituel que politique et stratégique, et
pourtant il l’est et ô
combien ! la conversion d’Israël, de l’Etat d’Israël, aidé et
appelé par
toute la diaspora qui y a un intérêt vital, individu par
individu, dans quelque
pays ou civilisation qu’il se meuve, et quelle que soit sa
nationalité, est
bien que ses dirigeants et leurs soutiens comprennent – enfin
– sa vocation,
lumineuse, rédemptrice. Tout le contraire de ce développement
belligène et
intégriste. Fais-moi connaître ton nom, je t’en prie. C’est la question de Jacob, ce peut être celle de
l’Israël d’aujourd’hui,
ce doit être celle de chacun de nous, toujours déviant par
rapport à l’exigence
divine et à notre vocation. Pourquoi me demandes-tu mon
nom ? [2]
Le tête-à-tête dans
l’Ancien Testament, le « traitement
statistique » dans le Nouveau. Jésus et les foules, Jésus et
ses détracteurs,
les brebis, la compassion, la haine, les vocations. Celle
compliquée de Jacob,
les nôtres par rapport à notre temps qui, tellement, nous
appelle. Voyant
les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce
qu’elles étaient
désemparées et abattues comme des brebis sans berger.
[1] - Les Grecs
dans un rôle historique comme ils le furent à leur
indépendance, mobilisant l’Europe
dans les années 1820-1830, la jeunesse, les peintres
(massacres de l’île de
Chio), les littérateurs, Lord Byron… ou quand Papagos
battit les Italiens en
Décembre 1940… peuple entier (une femme à sa fenêtre, le
film avec Romy
Schneider, d’après l’œuvre de Drieu la
Rochelle, et l’établissement de la dictature : Z avec
Trintignant). Ils
tiennent le bon bout… déterminés, un referendum soutenant
le pouvoir, la jeunesse
et la bonne forme d’un Premier ministre. Ils n’ont rien à
perdre. Parfaite
cohérence du scenario, très conséquente et courageuse
démission du ministre en
charge de la négociation avec les créanciers. Très habile
évocation des remises
de dettes nazies ou d’avant la Grande Guerre au bénéfice
de l’Allemagne en 1952.
Le « couple » franco-allemand est pour la montre :
l’Elysée pour
la table, Berlin pour le diktat. A Aulnay, à Florange,
pour Alstom, Hollande n’a
jamais fait psychologiquement le poids. Le pouvoir
français est sans prise ni
sur l’opinion nationale, ni sur les circonstances, ni en
vis-à-vis de ses
détenteurs face aux autres patrons.
En France, la
politique n’existe plus puisqu’aucun
clivage de convictions et de propositions ne légitiment la
pluralité des partis
monopolisant les urnes et tétanisant les assemblées
constitutionnelles et les
congrès de soi-disant militants. La question est devenue
de régime, puisque il
n’y a plus rien d’autre que du formel, donc du carton-pâte
en cas de pluie même
fine, mais qui serait obstinée.
Ce ne sont pas
les faits, mais les causes qui
se répètent en histoire. Ce n’est pas Hitler ni Staline ni
le « péril
gauche » qui vont revenir, mais c’est le mutisme et la
tolérance, les
soubresauts des années 30, la peur de la guerre en
Septembre 1938 et donc Munich.
Tout cela à
approfondir. L’entreprise
européenne et les institutions françaises, tellement
exploitées, travesties, ne
sont plus qu’objet de recel, la première par ses
adversaires : Amérique,
Chine, spéculation, et les secondes par ses produits de gouvernement qui n’ont
que de l’ambition
mais aucune pensée propre, ni capacité de réflexion
silencieuse et d’empathie
avec le peuple.
[2]
- Genèse XXXII 23 à 32 ; psaume XVII ; évangile selon
saint
Matthieu IX 32 à 38
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