Hier
.
. . soirée + En ville pour les compléments de cadeaux
d’anniversaire de ma
chère femme. Les deux magasins en véritables lieux de
l’Esprit : la
librairie Oberlin et le commerce équitable. La cathédrale ainsi par les
rues pas larges,
des places toujours intimes, quelles que soient leur taille,
car hauteur et
tranquillité des habitats les déterminant, à moins que ce
soient ces places qui
appellent la sérénité et donc la demeure. Le joyau intense, la
couleur certes,
mais l’originalité soit voulue (la façade et son dessin en
ensemble et en
détail) soit providentielle selon les tâtons historiques : les
sculptures,
les personnages chacun séparément et par groupes. Mieux que le
chef d’œuvre,
une totalité pour un unique message, mais tant de visages,
tant de poses, donc
tant d’histoires et de propositions d’exemplarités
spirituelles. Les dehors, le
palais Rohan, le baroque, les rues revenant à l’Ill, un autre
pont des Arts
avec les cadenas, les devantures pas grandes et respirant art,
et indépendance
d’inspiration. Strasbourg sans modèle, sans précédent avec
l’imbécilité de cette
année-ci : les remaniements de notre carte administrative, les
noms de
régions à trouver, leurs chefs-lieux respectifs, la faute et
le péché contre la
France et ce qui la constitue, pièce à pièce, siècle à siècle,
adhésions et
violences et amours pour un esprit commun, unique, je le
crois, dans l’histoire
de ces millénaires, le péché certes est le manque de
consultation, mais plus
encore l’inculture. Imposer son propre vide, le néant et la
stérilité de ses structures
mentales. Signé : FH. – Alsace nullement jumelle de la rive
droite du
Rhin, d’abord parce que sa germanité n’est ni la Prusse,
arrivée là seulement
en 1815, ni la Rhénanie ou une quelconque Lotharingie
indépendantiste (l’échec
du Téméraire), elle est celle des Habsbourg, des marchands
parvenus, des
surdoués de la diversité ethnique mais aussi du devoir d’Etat.
Des féconds, même
et surtout si on les a tués : erreur décisive de la France,
que l’Europe
entière a payé en 1938 et repayé à l’effondrement du « mur »
de
Berlin… et à l’élargissement aux pays dits de l’Est, d’une
Union mal conçue
institutionnellement… la liberté ne vint pas de l’escalade et
de la mansuétude
de GORBATCHEV, elle est venue de la capillarité
austro-hongroise rétablie dès 1986 (en
coincidence avec l’ouverture de l’URSS aux aides
« occidentales »
pour Tchernobyl, scenario que refusa POUTINE pour le Koursk…
Les quais de l’Ill, les
toits aux pans
immenses, les tuiles mieux que roses ou rouges, arrondies
comme les coquilles
Saint-Jacques, les fleurs, la tranquillité et la force de
l’eau. – Daniel, un
échiquier sur le macadam du trottoir : ingéniosité d’une
mendicité qui
offre une rétribution, la partie ? ou mieux encore : un génie
que j’entrevois…
Allant à la cathédrale, un portraitiste, assez vrai… un
musicien donnant à
entendre tous les instruments à corde en tapant sur le
couvercle vaste d’une
marmite à l’ancienne… un violoncelliste, seul devant toute la
façade donnée en
grès par les Vosges. Les Vosges bien plus parlantes que la
Forêt Noire, et la
lèvre inférieure (la rive gauche du Rhin) du sourire et de la
fécondité de la
vallée rhénane, bien plus large, onctueuse, gibbeuse que celle
de la rive
droite à hauteur de Strasbourg et en amont. La ligne bleue des
Vosges peut-être,
mais la royauté et l’équilibre de la plaine d’Alsace, à cela –
sans ostentation
ni « chauvinisme » – je la déclare avec assurance : française
de
toujours... il y a tant de versions française, mais la seule à
pratiquer encore quotidiennement sa langue originellement
majoritaire, me semble la plus vibrante en histoire, en
aménagement des cultures et des villages : ROUGET de LISLE,
KELLERMAN, Gustave DORE, l'affaire du collier et les
noyers d'Altenburg,
Novembre 1918 et Novembre 1944 (dates de naissance de l'homme
du 18-Juin et de notre fille... j'aime tout cela, ces
coincidences, le sujet de géographie pour mon bac et les
éditions d'époque pour HANSI, le culte local pour LECLERC,
l'école de Marc BLOCH et celle de FUSTEL de COULANGES, la
mûtilation qui nous a constitués pour l'époque moderne : celle
de 1871 et notre ancêtre éponyme né ici). Il y a l’homogénéité
et la volonté de cohérence de Versailles sur les
quai de l’Ill et sur la route des vins et le long de la
vieille voie ferrée de
Strasbourg à Bâle. Nous en avons la série de paysages
lithographiées d’époque
allemande mais légendées en français. Strasbourg, perpétuel
soleil couchant pour la robe mais
vivacité des sculptures, de la façade et de la tour, qui sont
les traits et la silhouette d’une
adolescente, me plaisant totalement. Ici, je suis en cohérence
de tout, mon mariage est une ratification, les promenades du
soir dans le village autrefois totalement maraîchers et qui
conserve la plupart des maisons et jardins : la Robertsau.
Blog.
politique [1].
Aujourd'hui
Prier…
la saint-Ignace… ceux qui de 1950 à 1960 m’ont formé… JL de
1985 à sa mort,
tout autant mais selon une autre étape de ma vie, et dans un
registre autre… je
me crois cependant a priori sans plus d’affinités, mais aller
au site de la
Compagnie en sa province de France, dès les premières lignes
d’Ignace… je suis
à nouveau dans ce qui m’a fait devenir. Mes dettes… chacun de
mes deux parents,
père et mère, mon frère aîné, et la Compagnie, directement par
« le »
collège (1950-1960) et indirectement par chacun des Pères qui
m’ont reçu et
accompagné, aussi par ceux que j’y ai rencontré, vivant
ensemble ces dix ans,
nous retrouvant encore périodiquement, et quelques amitiés
d’âme encore plus
fortes, dont mon si cher Michel T.de P. aussi des témoignages,
tel que celui d’Eric
de L. Le sérieux d’un legs vivant imprégnant enfance et
adolescence grâce à des
hommes, rétrospectivement très jeunes, pas plus de la
quarantaine sans doute et
aux vies, après le moment où nous les connûmes et en reçûmes
tant, somme toute
plus qu’humbles et chacun. Pour la plupart, ni prédications
célèbres, courues, ni
livres ni même articles. La liste simple au cimetière du
Trocadéro… Prescriptions
mosaïques, toutes règles fondatrices ou formatrices, la
famille,
parents/enfants, époux. Rites et assemblées. … le huitième jour… vous ne ferez aucun
travail, aucun
ouvrage [2].
Le premier jour, vous
tiendrez une assemblée
sainte et vous ne ferez aucun travail, aucun ouvrage. Mobilisée et mobilisant à propos de sexe,
d’avortement, d’euthanasie, naguère
à propos de la liberté d’enseigner, l’Eglise de France ne se
bat pas beaucoup
pour le repos dominical, sujet pourtant crucial et au
carrefour de tout :
conception du travail et de l’économie salariée, conception de
la famille et du
rite et de la réunion et de l’échange, parabole évidente de la
Genèse et de la
dernière Cène. Et il ne fit pas beaucoup de miracles à
cet endroit-là. Attestation
a contrario de ce que les
miracles sont un appel divin au meilleur de l’homme : son don
à la foi. Le
miracle est entériné, constaté par le Christ. Le Christ
produit la foi, le
croyant fait la suite et le reste, miracle et conversion. Affirmation aussi et plus encore de
l’Incarnation : le
métier, la fratrie, la filiation, les relations sociales : n’est-il
pas
le fils du charpentier ? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie
et ses
frères … et ses sœurs…. D’où
le prodige : alors, d’où lui vient tout cela ? Notre réponse : et
habitavit in
nobis. L’extraordinaire
et à notre portée
quotidienne.
matin
Taxi retour au garage de
Dambach-la-Ville, pied des Vosges
et route des vins, pour le cadeau d’anniversaire de ma
chère femme : un
train de quatre pneus neufs (Michelin, entrée de gamme…).
Un étranger
d’origine, mais à l’excellent français. Question et un
véritable, par bribes et
phrases aisées et sobres, cours d’université. Selman est
kosovar. Père dans le
petit immobilier à Pristina. Parti en 1999 avec sa femme,
deux mois en
Suisse, arrivé
ici, une tante déjà en
France, entreprise de taxi à Strasbourg. Considérations
sur les investissements
le long de la côte monténégrine, le sable plus fin et plus
blanc à mesure que
l’on descend vers le sud. Grands parents, le père
musulman, la mère catholique.
Tolérance et mixité religieuses, au contraire de la
Bosnie-Herzégovine. Mais
ruine économique depuis la guerre par l’adoption de fait
de l’euro. comme
monnaie. Stabilité politique relative, mais instabilité
alentour :
Macédoine en particulier, Serbie aussi, tenant
essentiellement à une rivalité
très sensible entre Américains et Russes. Inexistence de
l’Union européenne en
géostratégie dans les Balkans. Albanie sans revendication
territoriale,
arriérée, mais l’albanais est la langue courante au Kosovo
et dans les
deux-tiers de la Macédoine et au-delà. Jeune et plus
qu’athlétique. Je lui
conseille de faire des études en sus de son entreprise qui
a plusieurs
employés. – Comme le plus souvent, ce genre de rencontres
m’apprend plus que
des conférences livresques ou des livres-essais non vécus.
La géographie n’est
pas anthropologie mais vie sur place. Elle est l’étude de
l’homme fait par les
paysages et les ressources potentielles. L’histoire est le
récit des mises en
œuvre, et des batailles autour de ce qui réussit.
soirée
Chaines parlementaires. Le
Sénat. Montage d’une série de
quelques mois avec la succession de quelques-uns des
ministres de l’Intérieur
(sauf Sarkozy), mais Chevènement, Joxe, Pasqua, Hortefeux,
Jean-Louis Debré,
Alliot-Marie et finalement Valls par contraste et alors
place Beauvau. Lui à
ses quarantes ans et Alliot-Marie très bien « conservée »,
mais les
autres à faire peur, d’autant que par dérision ? ils sont
filmés, le
visage et même des parties de visage en très gros plan.
Tous affreux, peau
malsaine, boutons. Hortefeux, albinos et glabre. Joxe,
pourtant devenu une
autorité morale est tuméfié et aussi poilu plus qu’un
sanglier. Chevènement, le
visage d’une vieille dame de Faizant, etc… La fraicheur
relative de Valls met
en évidence le vide de son texte. Les yeux sont alors
moins ceux d’un drogué
(les yeux aussi de Sarkozy, fréquemment) que maintenant,
trop vifs, trop
brillants et au total : inexpressifs. Son expression
fera-t-elle
balle : la gauche, c’est l’ordre. Macron avait eu une
formule du même
tonneau : être de gauche, c’est réussir.
Justement, le ministre de
l’Economie sur Areva,
dont toute la partie centrales nucléaires
et production est reprise par EDF. Son dire aux
journalistes est encore plus
flou que ceux de Montebourg, et il ne s’agit que très
vaguement d’études
diverses et de prises de responsabilités, alors que le
sujet est à l’ordre du
jour publiquement depuis un an et sans doute sur la table
des gouvernants
depuis plusieurs années, et le premier scandale des
mines-bidon achetées à prix
d’or en Afrique du sud-ouest. Une dette ou un déficit de 7
milliards d’euros a
des causes : personne ne les dit publiquement. L’occasion
d’une entente Areva-Siemens, marquant enfin un
vouloir industriel
proprement européen, est une fois de plus manqué. Lacune
de la politique
française depuis au moins vingt ans. L’autre, éclatante,
c’est la faiblesse de
nos dirigeants de grandes entreprises : aucune capacité ni
stratégique ni
financière, ce ne sont que des gens s’engraissant et
préparant licenciements et
mises de la clé sous les portes. Je caricature évidemment
mais nos grands
groupes en services ou en industrie ou en production sont
quand même cela, au
lieu d’un très grand patronat, d’origine souvent familial
ou sachant recruter
dans l’esprit de la fondation initiale, des directeurs
sans libido et gratifiés
principalement par l’honneur de diriger.
Scandaleusement, encore une
fois et sur le sujet le plus
propre à chacun des Français : son nom, le nom de son
origine, de ses
lieux de vie, le respect de sa tradition, de ses
héritages, de son regard sur
lui-même. Donc, re-le solo présidentiel, sinon de quelques
gouvernants autour
de Hollande, va « dévoiler » le nom et la ville chef-lieu
des
nouvelles régions. Pour un Alsacien, ce ne peut pas même
être la Lotharingie.
Imposer des noms, fabriquer des identités… décider
toujours sans consultation.
Et pour des sujets ne requérant ni urgence ni économies.
Cela et la liaison
Gayet ont rendu pour moi Hollande impardonnable. Patrimoine
industriel bradé,
pénétration des capitaux étrangers les plus douteux et les
plus contraires à
toutes nos formes de pensée et de société, ratage
complètement du passage du
marché commun agricole à autre chose…: et pas même un peu
de consultation, de
démocratie, d’égards envers les citoyens, dépouillés même
de leurs mémoire et
identité (les plaques minéralogiques, les nouvelles
régions).
La Grèce. D’abord la
démocratie, un parti radical est élu,
novation totale en Europe. Puis une négociation où la
démocratie peut
l’emporter sur les dogmatiques, d’autant que la France a
tout intérêt à faire
bouger l’Allemagne et que les recettes du pacte budgétaire
sont même désavouées
par le FMI, qu’enfin les Grecs ont été abusés pendant des
années par le système
financier international et les banques qui l’ont monté et
continuent de narguer
les gouvernements tout en se faisant goberger par la
Banque centrale
européenne… Puis un referendum tandis qu’en secret se
prépare l’éventualité
d’un échec des négociations. Le referendum confirme et
amplifie le vote de
Janvier : non, à l’anti-logique européenne. Mais
exactement comme la
France en 2005, ce non au
contraire amène Tsipras à l’ennemi. La
Grèce passe sous les fourches caudines, son parlement
entérine quitte à ce que
la majorité change de couleur. Maintenant, fin du fin,
nouveau referendum mais
à l’intérieur du parti puis congrès de ce parti, le tout
pour avaliser
exactement le contraire de ce pour quoi le peuple grec lui
a donné le pouvoir.
Avec Hollande, la trahison a été plus feutrée et surtout
n’a pas cherché à être
avalisée, légitimée. Quelle honte. – L’Europe actuelle
mérite de ne toujours
pas exister. Elle s’est donnée pendant cinquante ans le
prétexte de l’hégémonie
ou de la fascination américaines. Maintenant, ce n’est
qu’elle-même son propre
prétexte. L’Europe a inventé la démocratie, c’est son arme
principale pour
rivaliser avec la Chine et la Russie : économie,
financers, territoire, mais
elle en devient le contre-exemple, pas seulement par la
manière dont elle cède
aux extrêmes (ses extrêmes) sans jamais dialoguer
d’ailleurs avec celles-ci :
les migrants, les immigrants, nos racismes. Quel beau jeu
pour les adversaires
de l’Europe. Quel désespoir pour ses citoyens… l’Europe
changerait tout.. si
elle était elle-même ; pour l’heure, elle est sa propre
tombe, elle
fabrique quotidiennement son empêchement.
Leçon de ce matin, les
camions remontant de Colmar vers
Strasbourg, immobilisés et tassés sur trente kilomètres.
L’éco-taxe en
Allemagne, pas chez nous : donc, détournement et
concurrence fiscale.
Résultat pour l’argent : la pollution et évidemment le
mal-être des
salariés au volant, le plus souvent selon notre ami de ce
matin, des Polonais
embauchés par les Français et les Allemands, salaire moyen
de 400 euros/mois…
Ecologie : le transport par chemin de fer n’est toujours
pas pratiqué
depuis vingt-trente ans qu’on en parle, alors que les
grands axes de
l’ouest-européen et le massif alpin y sont si propices.
Les transports par
autocar à bas coût pour une SNCF élitiste quoique
n’investissant plus depuis
peut-être trente ans, les faux TGV… le contraire d’une
transition énergétique.
L’automobile continue partout, le train recule.
[2]
- Lévites XXIII 1 à 37 ; psaume LXXXI ; évangile selon
saint
Matthieu XIII 54 à 58
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