Prier…
le trésor de l’Eglise, ainsi la sainte dont la mémoire est proposée aujourd’hui.
Mais plus encore le martyre des chrétiens d’Orient ou d’Afrique centrale. Qui
prennent au sérieux leur option religieuse, et la culture et la société qui en
est résulté. Jacob aussi à son époque, son « échelle » et ce qu’elle
a inspiré à la peinture, et aussi au Christ saluant ainsi Nathanaël, mais
surtout son « deal » avec Dieu : si Dieu est avec moi, s’il me garde sur le chemin où
je marche, s’il me donne du pain pour manger et des vêtements pour me couvrir,
et si je reviens sain et sauf à la maison de mon père, le Seigneur sera mon
Dieu. Cette pierre dont j’ai fait une stèle sera la maison de Dieu. [1] Abraham, son grand-père, avait eu la même
audace [2] – parler d’égal à égal
avec Dieu, quoique avec des précautions de style et une grande révérence – pour
sauver des villes du châtiment : Sodome et Gomorrhe, mais le dialogue,
quoique répété de texte, était simple. Jacob ose conditionner sa propre foi !
et nous recevons de lui sans doute la première prière vraiment développée, elle
me semble même anticiper, de très loin dans le temps et dans les termes, dans
la forme aussi, le Notre Père. Comme
en Extrême-Orient, l’oreiller très dur, la pierre. C’est le rehaussement qui
compte. Le Christ : le Fils de l’homme n’a pas une pierre où reposer
la tête… sauf au tombeau. Cette prière de
Jacob répond à la prédiction de Yahvé, à la précision d’un accompagnement qui
va commencer sur le champ. Il est parti de chez son père Isaac avec la
bénédiction de celui-ci et pour aller se choisir une femme une cousine dans son
ascendance maternelle [3] : c’est Rébecca
qui a pris en grippe leur entourage et veut un retour à ses seules sources. Personnage
de volonté et qui a ses têtes. Tandis qu’Esaü
se mariant dans la descendance d’Ismaël accentue la distance. Ils vont se
séparer l’un de l’autre mais en bons termes. Histoire sainte d’antan [4] et histoire sainte
contemporaine. La lutte de Jacob avec l’ange précèdera les retrouvailles avec
Esaü qui aurait pu être belligène. Histoire plus complexe que celle des autres
patriarches qui l’occultent et dont seule est retenue la relation de Joseph à
son père. [5] La relation de Dieu
aux hommes dans l’Ancien Testament est de promesse, d’alliance et de dialogue. Formellement,
elle semble d’égal à égal. Tandis que du vivant terrestre du Christ, la
relation esty paraadoxalement plus distanciée. Les dialogues sont des supplications
et des interrogations. Supplications des contemporains quand ils sont de foi,
interrogations de Jésus à ceux qui l’approchent ou à ceux qui le détestent et
le perdront. - La fille d’un chef de synagogue, à la suite de la tempête
apaisée et aussi de la catastrophe des porcs possédés à leur tour des démons du
Gérassénien, et après que l’hémorroïsse ait touché le vêtement de Jésus… ma
fille est morte à l’instant… elle dort…
il entra, prit la main de la fillette et celle-ci se dressa … Ma petite fille est à toute extrêmité… ta
fille est morte… et prenant la main de l’enfant
, il lui dit : « Fillette, je te le dis, lève-toi ! »… Ta fille est morte à présent ; ne dérange
plus le Maître… « Enfant, lève-toi ». L’esprit lui revient et à l’instant
même elle se leva. C’est Luc qui rapporte
la parole décisive du Christ à Jaïre : Ne crains pas ; un acte de
foi seulement, et elle sera sauvée. Matthieu
est le plus sobre des synoptiques : Confiance, ma fille t’a sauvée, à l’hémorroïsse ?
Ma fille, t’a foi t’a sauvée, va en paix et sois guérie de ton infirmité
(version de Marc)… Ma fille, ta foi t’a sauvée,
va en paix (version de Luc). La résurrection de la fille de Jaïre se fait sans
témoin, car Pierre, Jacques et Jean ont accompagné le Seigneur mais n’entrent
pas dans la chambre de la morte. La guérison de la femme anonyme se frayant un
passage dans la foule, est également sans témoin puisque les disciples font
observer à Jésus qui cherche qu’il est impossible de retrouver qui que ce soit.
Jaïre comme l’anonyme sont allés à Jésus. Cette forme d’égotisme, la prière de
supplication et de demande, est légitime, elle atteste notre foi, exactement
comme le conditionnement que met à Jacob à sa consécration à Dieu. Nous devons
nous donner tout entiers dans ce questionnement à Dieu. Puisqu’il s’attache
à moi, je le délivre ; je le défends, car il connaît mon nom. Il m’appelle,
et moi, je lui réponds ; je suis avec lui dans son épreuve.
Retour
aux « réalités »… la chaleur et la lumière… mon ami Jean-Yves et son
giro-broyeur à piloter…Marguerite posant la question ou faisant la demande :
les tableaux de nus dans la maison, les retirer donc… ce que ne m’avait pas fait
observer sa mère, ma chère femme… la gestuelle des rencontres politiques et
des « sommets », la mécanique des « marchés » et à coup sûr
aucun contenu, puisqu’aucune solution… celle-ci va s’imposer comme fortuitement
et sans délibération ni volonté d’aucun des partenaires. On fait des mœurs de l’Inde,
dont je ne sais s’ils sont encore en habitude générale, une véritable parabole –
autant que celle des vaches sacrées – les enfants et petits-enfants travaillant
principalement pour payer les dettes de leurs ascendants. Nous allons vers des
budgets nationaux dont le poste principal est de nourrir la spéculation, tandis
qu’après les services publics nationaux, voici ceux aidés des collectivités
locales ou leur appartenant, qui vont disparaître. A chacun son dieu ?Le nôtre
est dévorant. Hier soir, personne ne le mettait en cause. D’ailleurs, le
plaisir de pérorer devant les objectifs trait le peu de pensée que véhiculent
avec eux les anciens et les modernes, ceux qui nous ont fait expérimenter leur
échec mais savent se jouer de notre mémoire, et ceux qui ambitionnent un
portefeuille ou l’Elysée dans quelques mois ou dans dix ou vingt ans. La
technologie avance – dernière prouesse, le ravitaillement aléatoire par les
Russes de la station spatiale internationale – mais pas l’esprit humain. Jésus, arrivé à la maison du notable, vit les joueurs
de flûte et la foule qui s’agitait bruyamment.
Hier
Minuit
dix + SARKOZY au programme ce soir après les « journaux ». Marguerite
vouant voir Profs 2 a eu la
priorité, film au démarrage un peu long, puis désopilant et doivertissant.
Quand nous sommes rentrés de Questembert, encore en plein jour, le nouveau
sketche pour LE retour de NS avait déjà pris fin. Programmation tombant mal.
Nous avons continué de suivre notre fille avec les vacances de Ducobu,
déjà vues à l’écran. Au moins, cela s’affiche en tant que divertissement et
comédie, les acteurs jouent et on le sait. Tandis que la politique, version
gens de pouvoir, et version gens de commentaires sont figés, jamais
surprenants, davantage prisonniers de leur texte que n’importe quel acteur
professionnel. Le
résultat grec à 80% du dépouillement : 61% et des poussières refusent ce
qui est présenté comme l’ultimatum européen de la semaine dernière. Le résultat
est plus que clair mais il n’est pas totaliraire et l’ambiance ne semble pas à
la sécession à Athènes. TSIPRAS est soutenu et il est obligé. Deux réponses à
regarder les différentes chaînes. L’inconscience et l’amnésie de la plupart des
débatteurs et commentateurs : on est rivé au débat actuel sur la
résistance des Grecs aux obkugratioons européennes. Peu disent que la Grèce ne
pas payer, personne n’imagine que la situation grecque va être celle des autres
Etats-membres les uns après les autres. On raisonne zone euro. pas même tenue
internationale d’une monnaie, qui originellement était une monnaie de service
et de solidarité entre Etats-membres et no la remise de nos politiques
économiques aux « lois du marché ». La seconde réponse est celle de
la France : coller à l’Allemagne, qui ne concède que le lieu des
conversations et concertations. Aucune révolution mentale ne se discerne
encore. – J’y appelle évidemment [6].
[1] - Genèse XXVIII 10 à 22 ; psaume XCI ; évangile selon saint
Matthieu IX 18 à 26
[2] - Genèse XVIII 20 à 33
[3] - Genèse XXVIII 1 à 9
[4] - Genèse XXXII 23 à 33 (la lutte), XXXIII 1 à 11 (les deux frères se
retrouvent)
[5] - récit de Marc V 21 à 43 – récit de Luc VIII 40 à 56
le referendum grec et la montée en puissance de Podemos ne sont que des "marqueurs". Que les Français n'en soient plus capables n'est pas un succès pour le pouvoir actuel, encore moins pour le Président, gouverner c'est entrainer.
A défaut de révolte des Français, il y a les faits.
L'absence de politique économique et et sociale, la vente de notre patrimoine industriel sont les réalités françaises jalonnant l'actuel quinquennat depuis Aulnay, Florange et maintenant notre servilité envers de pseudo-investisseurs de Chine et du Proche-Orient. Il n'y a pas de démocratie au plan national : l'Assemblée nationale vissée, frondeurs compris, dans une discipline qui fait ressentir au pays qu'il n'est plus représenté, le congrès de Poitiers contraire à toute filiation de gauche après un siècle et demi ou presque de fidélités et de débats. Les soi-disant réformes ne suscitent pas les entreprises et ne sont que des catalogues à la manière des décrets-lois des années 30. Enfin, l'entreprise européenne est un échec pratique : toujours pas de défense, toujours pas de diplomatie (notre impuissance dans la crise et le dépeçage de l'Ukraine, notre solitude en Afrique sahélienne) et un pacte budgétaire symbolisant une dogmatique allemande de convenance qui a été malheureusement acceptée le soir-même de la prise de fonction présidentielle.
Tels qu'ils sont actuellement, ni le Président ni son prédécesseur ne sont souhaités par les Français, pas même comme simples candidats... selon des primaires qui seront à l'évidence de façade si même elles ont formellement lieu. Nicolas Sarkozy pourra s'évertuer à démontrer qu'il a changé, ce n'est que reprise d'un leit-motiv annuel quand il était en place. En revanche, le Président étant encore en place peut changer, inventer et proposer, exiger en Europe, se montrer enfin à l'Allemagne, comprendre encore plus notre époque que le simple mécontentement des Français, que la simple sensation de trahison des électeurs de gauche. Il peut retrouver l'identité et la filiation qu'on lui croyait en Mai 2012.
La démocratie dans les institutions européennes, l'évidence en gestion des dettes souveraines. Moratoire de celles-ci, convenues entre les grands débiteurs et Etats - en pratique Etats-Unis et Etats-membres de l'Union européenne. Une concertation entre Etats-membres des politiques de soutien aux grandes entreprises et de l'accueil ou pas des investisseurs extra-européens, une préférence européenne pour les mariages, fusions et absorptions dans l'industrie, certainement un tout autre cours dans les négociations transatlantiques.
Le Président n'a cessé de décevoir depuis l'automne de 2012 chaque fois qu'un choix national et européen était à faire en industrie. Y a-t-il un substitut au "marché commun agricole" puisque celui-ci n'est plus ? Attendu en priorité par les Grecs, croyant à une certaine fraternité de convictions et d'idées, le Président n'a pas soutenu ni compris la première proposition de referendum en Grèce, celle de Georges Papandreou junior en 2012. Attitude demeurée la même depuis Janvier 2015 et le nouveau cours, si résolu, à Athènes.
Le virage dans les quarante-huit heures est exactement le délai dans lequel, à la veille d'une impossible acceptation des impératifs américains qu'apportait Acheson à Paris, intervint la proposition de Robert Schuman le 9 Mai 1950.
Ce n'est pas même un choix : continuer dans la voie de ces années-ci, de ces mois-ci, de ces jours-ci, c'est être balayé aux prochaines élections et bien entendu c'est continuer d'échouer dans toutes les gestions du budget, des retraites et de l'emploi. Le pacte de croissance de 2012 et trois fois plus de milliards selon le "plan Juncker" n'ont strictement rien édifié qui change la donne économique européenne et fasse se réconcilier les peuples avec ce qui devrait être l'Union européenne.
Moratoire secrètement combiné des dettes souveraines, planification économique et sociale à la française chez nous, pratique référendaire chez nous et dans l'Union, l'élection directe du président de celle-ci, voici des années que je l'écris au Président, le communique à son entourage, vous le courielle comme à votre prédécesseur.
Autant que le fixisme des politiques décrétées depuis trois ans, l'absence-même d'accusés de réception à ces messages toujours confiants et de bonne volonté, me convainquent que pour rendre de la souplesse et de l'ouverture aux intelligences régnantes, il faut trouver autre chose en relation entre le pouvoir et les Français. Les soi-disant alternance par élections, les congrès, le Parlement ne produisent plus d'élan ni de prise de conscience.
Avant de cautionner l'Allemagne qui ne peut se permettre d'être seule, voyez les Grecs, consultez les peuples, pas en passant mais en profondeur. Proposez une transition démocratique - comme dans les pays quittant leurs dictatures (nous avions à la fin des années 1970 tendu la main européenne au Portugal, à l'Espagne, à la Grèce pour leur éviter le FMi et ses "ajustements structurels" pas encore nommés ainsi, et les ancrer dans la démocratie nouvelle) - faisons le moratoire qui amènera la spéculation a quia.
Nous avons à retrouver la santé économique et à reconstituer nos patrimoines, à ramener à nous les jeunesses, et nous avons à nous montrer - debout, les démocraties - face aux dictatures actuelles : la Russie et la Chine.
C'est une conversion à l'indépendance de notre regard sur le monde dans son moment actuel, et sur nous-mêmes en pleine dégénérescence. Il est encore temps. La France a peu de temps, le Président encore moins.
Pensées.
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