La Grèce, les triomphes de chacun, celui de HOLLANDE
selon la presse, celui du Polonais censément président de l’Union, selon lui-même.
La leçon de TSIPRAS : on ne peut faire mieux, la pétition démocratique,
une stratégie en force et en jeunesse mettant ses partenaires dont l’Allemagne en
position de joueurs au poker : ou bien comprendre la Grèce ou bien
celle-ci « fait sauter la baraque » pas tellement en tant qu’union et
zone monétaire, mais par l’évidence des buts originels de solidarité oubliés et
par celle des divisions profondes entre Etats-membres pour la politique à
suivre ensemble. Il m’a semblé qu’au lendemain du referendum, cela allait
marcher. L’Allemagne isolée et MERKEL probablement pas suivie de tous chez elle
ni dans le conseil de ses ministres dans son souhait que la Grèce quitte l’euro.
Evidence aussi des palinodies des commentateurs et des dirigeants. Clarté de la
position de TSIPRAS, élégance de VAROUFAKIS démissionnant pour, dans la forme,
lui faciliter la tâche en négociation. Mais le cap était clair : un peuple
voulant autre chose que des potions, une Union européenne acculée à réviser des
dogmes qui – origines de Maastricht puis du pacte budgétaire à creuser – ne sont
pas forcément les siens. Et tout s’écrase. VAROUFAKIS (nous ne voulons pas
votre argent, avait-il proclamé quand le jeu s’ouvrit) a été mis en minorité,
le Parlement s’agenouille, la majorité change, c’est en plus spectaculaire
encore le scenario français de trahison : mais HOLLANDE n’était qu’élu et
les étapes furent lentes et nombreuses avec une illustration lamentable de son
incapacité à tenir tête (MITTAL, ALSTOM), son seul talent étant de tenter les
compromis. Il n’y en a pas eu pour la Grèce. MERKEL en faisant croire qu’elle
souhaitait la sortie de la Grèce, a fait oublier le principal de ses buts :
renforcer la dogmatique du pacte budgétaire (les pays visés ont été énumérés
devant le Bundestag, sauf le principal dont vient maintenant le tour, la France).
La manche a été rapportée par elle : c’est cette discipline qui prévaut et
qui fait mettre en vente un pays entier. La Russie a, habilement, choisi de ne
pas soutenir la Grèce en rechange de l’Europe et va tout simplement participer
aux enchères avec la Chine : l’est méditerranéen déjà dominé par la
question d’Israël va stratégiquement changer de main. C’est ce que comprennent
depuis des mois les Américains jusques-là dominant. Retour de DSK et dans l’opinion
française et dans l’analyse globale.
L’amour, c’est celui du couple : le couple humain
parabole et produit du couple divinité-humanité. La fratrie, la filiation, la
paternité et la maternité, le sang sont des liens, acceptés, cultivés, mûs mais
sont de nature différente. Ces deux couples, proches de nous, qui se détruisent.
Ma fratrie et moi, leçon permanente d’un détachement et d’une insensibilité
dont je suis incapable. – Vieillissement… critères et ressenti : d’abord
la conscience du temps, absente jusqu’à telle date et tel âge, variables selon
chacun. Ensuite les limitations intimes et physiques, apparences de corps et de
visage comprises. Enfin la mémoire et donc la relation au passé mais aussi à l’éventuel
et à l’imaginaire. Et cependant c’est l’époque la plus complète d’une vie,
celle de la question de toute suite, celle de Dieu, celle de l’honneur de
comparaître devant la mémoire humaine et d’échapper par miséricorde suprême au
seul jugement totalisant et globale, celui de Dieu.
Benoît XVI, le pape de l’Eglise, en ayant
magnifiquement (ses catéchèses en « audience générale ») enseigné nos
aînés dans la foi et la fidélité. Tandis que François est le pape d’une lecture
des événements, pape de gauche intellectuellement résolu et apportant la cohérence
par la mise en perspective et en mémoire de la plupart des grands thèmes et des
conflits contemporains. Jean Paul II, évidemment, le charisme mais aussi des
accents trop mis sur le libéralisme par un vécu douloureux du communisme, c’aurait
pu être le libéralisme politique et les droits de l’homme, cela a été une
indulgence trop grande pour l’économie et le mondialisme de ces vingt ans déjà,
et cela a été aussi un excès d’accent et de mobilisation pour la bio-éthique. Je
n’énumère pas les précédents, chacun me paraît admirablement adéquat au moins
pour un part de son gouvernement et de ses prises de position, même s’il y a
des limites ou des manques en d’autres domaines (Pie XII et Pie X). Mode de
gouvernement de l’Eglise, qualité de la tête et de son mode d’élection (auquel
Benoît XVI a décisivement ajouté par la jurisprudence de sa renonciation) mais
très probablement à revoir pour l’administration centrale et localement pour le
recrutement des évêques.
Notre fille, ma chère femme, la nature, notre « jardin »
à créer par un type de soin différent de l’entretien d’ensemble de nos
superficies et boisements (je ne dis pas « propriété »). Jardin
rapproché, responsabilité de ma femme, semi-parc, responsabilité que je ressens
et qui aussitôt me gratifie dès que je l’exerce. Le végétal, l’animal
réagissent aussitôt au soin, à la caresse. L’inaccessible, si souvent, c’est le
cœur humain.
Prier… notre petite-nièce, c’est-à-dire la
petite-cousine chérie de notre fille : difficultés de santé à pas deux
ans. Epreuve. Vous qui autrefois
étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang du Christ. C’est lui, le
Christ, qui est notre paix… En sa personne, il a tué la haine [1]. Notre piété, notre foi, notre prière
faiseuses d’union et d’entente, de collaboration au bien commun. Enigme :
mes camarades de collège jésuite, certains de ma fratrie, même éducation que
moi mais le dédain, la distraction ou le refus aujourd’hui de la chance et de l’obédience
chrétienne, sinon de la dimension spirituelle plénière… Ratification et
appropriation par notre fille de ce que je cherche à lui transmettre, mais qui
forcément reste extérieur si la grâce ne s’en mêle pas. Je ne prévois rien. Je
ne serai que là, et ma chère femme aussi : l’affection, l’exemple ne
suffiront pas. Ce doit être Dieu en direct, sans que nous élucidions jamais
notre lien sensible avec Lui tandis que nous sommes dans ce mode-ci du vivant. Il
fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans
berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement. Ce seront le Magnificat universel à l’écoute des Béatitudes et à la
multiplication des pains. Ce seront la preuve et l’exhortation par la Passion,
la Mort et la Résurrection. Venez à l’écart dans un endroit désert et
reposez-vous un peu. Le mouvement
brownien, la foule que nous sommes personnellement, et avec nos contemporains
habitant cette terre… Pluton et Charon… que nous cherchons à comprendre, du
matériel et du mécanique, du hasard ? de la cosmogonie à l’approfondissement
du spirituel en réalité et en communion. De fait, ceux qui arrivaient et
ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de
manger. Nos flous, nos faux unissons par
la mode ou par le manque de travail personnel, par omission du temps et du
silence intérieur (et extérieur) donnés explicitement à la prière. La
gratification divine des « envies » de prier, des visitations
soudaines, sans doute et l’expérience en est bienfaisante, mais mon orientation
propre… mon offrande, c’est-à-dire ma foi dans l’efficacité de ce que veut Dieu
de nous. Ma parole ne me reviendra pas sans avoir… Je rassemblerai moi-même
le reste de mes brebis de tous les pays où je les ai chassés, je les ramènerai
dans leur enclos, elles seront fécondes et se multiplieront. Et décisif pour aujourd’hui et nos manques…
au temporel, en politique, et en économie sociale, au spirituel aussi…Je
susciterai pour elle des pasteurs qui les conduiront ; elles ne seront
plus apeurées ni effrayées, et aucune ne sera perdue.
[1] - Jérémie XXIII 1 à 6 ; psaume XXIII ; Paul aux Ephésiens II 13
à 18 ; évangile selon saint Marc VI 30 à 34
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire