Benoît naît, autour de l’an 480,
dans une petite ville des montagnes de l'Ombrie, d'une des plus illustres
familles de ce pays. Le pape saint Grégoire assure que le nom de Benoît lui
fut providentiellement donné comme gage des bénédictions célestes dont il
devait être comblé.
|
Craignant la contagion du monde, il résolut, à l'âge de quatorze ans,
de s'enfuir dans un désert pour s'abandonner entièrement au service de Dieu. Il
parvint au désert de Subiaco, à quarante milles de Rome, sans savoir comment il
y subsisterait ; mais Dieu y pourvut par le moyen d'un pieux moine nommé
Romain, qui se chargea de lui faire parvenir sa frugale provision de chaque
jour.
Le jeune solitaire excita bientôt par sa vertu la rage de Satan ;
celui-ci apparut sous la forme d'un merle et l'obséda d'une si terrible
tentation de la chair, que Benoît fut un instant porté à abandonner sa retraite
; mais, la grâce prenant le dessus, il chassa le démon d'un signe de la Croix
et alla se rouler nu sur un buisson d'épines, tout près de sa grotte sauvage.
Le sang qu'il versa affaiblit son corps et guérit son âme pour toujours. Le
buisson s'est changé en un rosier : de ce buisson, de ce rosier est sorti
l'arbre immense de l'ordre bénédictin, qui a couvert le monde.
Les combats de Benoît n'étaient point finis. Des moines du voisinage
l'avaient choisi pour maître malgré lui ; bientôt ils cherchèrent à se
débarrasser de lui par le poison ; le saint bénit la coupe, qui se brisa, à la
grande confusion des coupables. Cependant il était dans l'ordre de la
Providence que Benoît devînt le Père d'un grand peuple de moines, et il ne put
se soustraire à cette mission ; de nombreux monastères se fondèrent sous sa
direction, se multiplièrent bientôt par toute l'Europe et devinrent une
pépinière inépuisable d'évêques, de papes et de saints.
Parmi ses innombrables miracles, citons les deux suivants : un de ses
moines avait, en travaillant, laissé tomber le fer de sa hache dans la rivière.
Benoît prit le manche de bois, le jeta sur l'eau, et le fer, remontant à la
surface, revint prendre sa place. Une autre fois, cédant aux importunes prières
d'un père qui le sollicitait de ressusciter son fils, Benoît se couche sur
l'enfant et dit : « Seigneur, ne
regardez pas mes péchés, mais la foi de cet homme ! » Aussitôt
l'enfant s'agite et va se jeter dans les bras paternels.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire