Prier…
[1] au lépreux qui revient
dès qu’il se constate guéri, Jésus ne pose aucune question, il se préoccupe –
autant que la femme cherchant un pièce sur dix ou le berger une brebis sur cent
– des autres… Est-ce que tous les dix
n’ont pas été purifiés ? (il le
savait rien qu’en les congédiant pour qu’ils aillent se faire « labelliser »
par les autorités juges de leur possible réintégration dans la communauté). Et
es neuf autres, où sont-ils ? On ne ls a pas vus revenir pour rendre
gloire à Dieu. Pas à Lui, le Fils de l’homme,
Dieu fait homme, mais à Dieu, le miracle étant la provocation au témoignage
plus encore que le salut individuel. Le témoignage pour le salut universel,
chaque sauvetage ou chaque conversion d’une personne à l’autre st l’avancée du
Royaume des cieux, c’est-à-dire de la vie éternelle, de sa culture, de sa
conscience dès ici-bas, maintenant. L’étranger, de parabole en événement, est
toujours la leçon des nantis. Signature coutumière du Christ, le miracle n’est
pas accompli par Lui, mais par notre relation à Dieu, à Lui, par notre foi. Relève-toi
et va : ta foi t’a sauvé. Et ce Royaume
autant que le rétablissement de l’homme dans son état originel, dans sa
relation antérieure au péché, va à l’encontre de la sociologie politique
habituelle. Un jugement implacable s’exerce sur les grands ; le petit
obtient le pardon et la miséricorde, mais les puissants seront jugés avec
puissance. Le Souverain de l’univers ne reculera devant personne, il ne se
laissera influencer par aucune grandeur.
La
grâce… un état reçu, le maintien dans la foi, dans l’amour, dans l’espérance,
mais la grâce événementielle qu’il nous est donné de ressentir. L’événement, le
fait déchiffrable par nous seuls parce qu’ils correspondent, pas à notre
attente explicite ou à la prière de notre demande, mais à notre besoin. La grâce
proportionnée, précise. – Dans le travail ou la (petite) mission que je me
donne comme si souvent dans ma vie, par constat, peut-être impétueux d’une
lacune de ceux en charge de l’ambiance, de la réunion, de l’animation, du
gouvernement, alors je me lance et tente faute que d’autres commis par fonction
ou d’office le fassent ou me paraissent le faire. Cela ne m’a en rien avancé
dans la « vie » ni dans mon parcours. Au contraire, sans doute.
Ainsi, mon acharnement à vouloir convaincre le prince du moment de ce que
serait son service du bien commun, de ce que cela produirait pour tous, et le
grandirait lui… ou depuis cette réunion insolite d’anciens de mon collège invités
à partager l’auto-émerveillement d’intervenants qui ne se présentaient pas, qui
ne nous faisaient pas nous présenter et qui supposant nos lectures assidues
depuis leur arrivée aux manettes de productions écrites que nous ne recevons
pas, parlaient d’abondance de projets qu’ils ne faisaient pas nôtres. Colère intime, échange d’impressions quand les appelants à nos poches nous
ont tour à tour quittés comme si nous n’étions pas leurs hôtes et qu’ils ne
seraient pas nos obligés si nous répondions à leur besoin de financement :
projets sans consultation, pédagogie et legs jésuite supposés sans qu’aucun des
religieux de la Compagnie n’ait été invité ou ne soit là. Il m’a semblé que
quelque chose de malappris et une contre-démonstration des qualités pédagogiques
nous étaient donnés et je me suis senti en devoir de marquer le coup, ce que je
suis en train de faire, avec la sensation que j’en serai approuvé par mes
camarades et que je serai utile. Ce matin, c’est l’implicite des messages que
je reçois à ma demande de disposer des messages à l’origine de la réunion. Depuis
mon adolescence, j’ai ainsi entrepris. Les résultats ? m’y prendre
autrement ? m’effacer ? je ne me mettais ni ne me mets en avant. –
Marguerite, comme je l’ai évoqué parfois avec elle, me presse d’accomplir mon vœu,
celui fait devant Dieu et les hommes, pour sa conception et sa naissance. Elle
l’énonce : ton pari avec Dieu. Comme elle a raison. Il y a aussi dans une
conception de la « religion » dont je ne décide mais qui serait
atroce et conduit au fétichisme, à l’échangisme spirituel (le donnant-donnant
avec Dieu…) et à la peur, à la superstition. Notre attente d’un second enfant
non exaucée à raison de beaucoup de circonstances et d’états de fait, aussi,
dont mon âge et notre situation pécuniaire, mais factuellement la perte d’un
chien aimé et notre obsession de lui et à l chercher pendant près d’un an, peu
favorable à la disposition intime de ma chère femme… ma faute, mon défaut de
prière, le non-accomplissement du vœu. Hic et nunc, la confiance, la prière car
si ma vie peut se lire comme une série de revers, et aussi comme tant de
velléités non réalisées, à commencer par ce livre en chantier qui ne s’écrit
toujours pas… je la ressens pourtant comme la grâce permanente d’une marche
continue vers l’unité intérieure, vers la paix. Et avec bonheur, je ressens n’avoir plus
aucun choix à faire que celui de la fidélité et ce choix-là permanent, comme il
m’est doux et aisé de l’énoncer constamment. – Dans cette « affaire »
jésuite, avancer moi-même en fils des bons Pères, avec habileté. Je ne
changerai rien mais j’appellerai peut-être à une conscience plus précise de
quelques-uns des acteurs pour nous atteler tous à cette tâche d’actualisation
certainement nécessaire : l’éducation nationale dans notre pays, l’Eglise
en France, les différentes générations justiciables de la contagion ignatienne
étant chacune ce qu’elles sont. A M D G – C’est après « coup » que
les revers, les tentatives trouvent leur raison et deviennent tellement
constructifs. J’en suis-même à le croire sans raison ni anticipation ni
imagination pour un autre enfant, pour les livres que je suis incapable de
faire si j’en crois une jurisprudence de vingt ans, pour ces difficultés à
demeurer silencieux en prière et disponibilité plus de quelques minutes. Sourire
des yeux qui se ferment.
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