Prier… Qui
a connu la pensée du Seigneur ? (ton du livre de la Sagesse) et pourtant certitude : les
dons de Dieu et son appel sont irrévocables. Notre vocation et nos viatiques sont
donnés, certains, discernables mais les conduites au jour le jour, l’exercice
de notre liberté, non ! L e plan de Dieu a été révélé par Lui, tout l’Ancien
Testament parcouru par l’attente du Messie, et tout le Nouveau par la promesse
du Royaume et de la résurrection ; car Dieu
reviendra sauver Sion… car Dieu écoute les humbles. [1]
Toujours les
épisodes et enseignements à table. Jésus invité ne « prend généralement
pas de gants » avec son hôte, alors qu’il l’envahit ayant certainement
tout ou partie de ses disciples avec lui, ambiance aussi d’une foule probable au
dehors. Pourquoi les pharisiens invitent-ils celui qu’ils reconnaissent comme
leur ennemi ? Fascination ? trouver quelque chose à charge ?
pression populaire ? Pages que je retrouvais hier du cardinal Ratzinger sur
le « succès » des sectes, sur le besoin d’un Dieu et d’une religion
de l’immédiat, du palpable, du saisi. Jésus est au rebours : tu
seras heureux parce qu’ils n’ont rien à te rendre. Donner, se comporter sans attendre
de retour. La gratification n’en est une qu’inespérée. Le pharisien avait-il
donc, en même temps que Jésus pour montrer son relationnement, ou au contraire
pour exhiber le faiseur de miracles à son propre entourage, invité amis,
frères, parents, riches voisins ? l’évangile ne le dit pas. En réalité, nous sommes dans un
moment très développé [2], situé aussi dans le temps
liturgique : jour de sabbat. Chez ce pharisien, il y a d’abord la guérison de l’hydropique
avec les récriminations que cela provoque, puis le propos sur le choix des
places (qui s’abaisse sera élevé) et c’est ensuite que se donne l’enseignement
d’aujourd’hui, plutôt apaisant. D’ailleurs, à
ces mots, l’un des convives lui dit : « Heureux celui qui prendra son
repas dans le Royaume des cieux ». Il y en a donc qui comprennent. Jésus enchaîne avec la
parabole du repas de noces que les invités officiels refusent, et de nouveau ce
sont les pauvres qui sont à l’honneur et à table. Discours « sur la
montagne », certes, mais propos de table : divins, surtout. L’Eucharistie
a été instituée ainsi, et le premier miracle, tel que les évangélistes et l’Eglise
le retiennent, est à table aussi. Pour les musulmans, le premier miracle est la
prise de parole du nouveau-né sans que le propos ait été rapporté. Intuition du
Christ enseignant. Dialectique de notre salut. Dieu
a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous
les hommes.
[1] - Paul aux Romains XI 29 à 36 ; psaume LXIX ; évangile selon
saint Luc XIV 12 à 14
[2] - Luc XIV 1 à 25
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