vierge et fondatrice des Clarisses
Claire, naît en 1193 en Assise
(Italie), dans la noble famille de
Favarone di Offreduccio, de Bernardino et de Ortolana. Dès son
enfance, on put admirer en elle un vif attrait pour la retraite, l'oraison,
le mépris du monde, l'amour des pauvres et de la souffrance ; sous ses habits
précieux, elle portait un cilice.
À l'âge de seize ans, fortement émue de la vie si sainte de François
d'Assise, elle va lui confier son désir de se donner toute à Dieu. Le Saint
la pénètre des flammes du divin amour, accepte de diriger sa vie, mais il
exige des actes : Claire devra, revêtue d'un sac, parcourir la ville en
mendiant son pain de porte en porte. Elle accomplit de grand cœur cet acte
humiliant, et, peu de jours après, quitte les livrées du siècle, reçoit de
François une rude tunique avec une corde pour lui ceindre les reins, et un
voile grossier sur sa tête dépouillée de ses beaux cheveux.
Elle triomphe de la résistance de sa famille. Quelques jours après,
sa sœur Agnès la supplie de l'agréer en sa compagnie, ce que Claire accepte
avec joie, en rendant grâce au Ciel. « Morte ou vive, qu'on me ramène Agnès ! » s'écria le père,
furieux à cette nouvelle ; mais Dieu fut le plus fort, et Agnès meurtrie,
épuisée, put demeurer avec sa sœur. Leur mère, après la mort de son mari, et
une de leurs sœurs, vint les rejoindre.
La communauté fut bientôt nombreuse et florissante ; on y vit
pratiquer, sous la direction de Claire, devenue, quoique jeune, une parfaite
maîtresse de vie spirituelle, une pauvreté admirable, un détachement absolu,
une obéissance sublime : l'amour de Dieu était l'âme de toutes ses vertus.
Claire dépassait toutes ses sœurs par sa mortification ; sa tunique
était la plus rude, son cilice le plus terrible à la chair; des herbes sèches
assaisonnées de cendre formaient sa nourriture ; pendant le Carême, elle ne
prenait que du pain et de l'eau, trois fois la semaine seulement. Longtemps
elle coucha sur la terre nue, ayant un morceau de bois pour oreiller.
Claire, supérieure, se regardait comme la dernière du couvent,
éveillait ses sœurs, sonnait matines, allumait les lampes, balayait le
monastère. Elle voulait qu'on vécût dans le couvent au jour le jour, sans
fonds de terre, sans pensions et dans une clôture perpétuelle.
Elle est célèbre par l'expulsion des Sarrasins, qui, après avoir
pillé la ville, voulaient piller le couvent. Elle pria Dieu, et une voix du
Ciel cria : « Je vous
ai gardées et je vous garderai toujours. » ; malade, se fit
transporter à la porte du monastère, et, le ciboire en main, mit en fuite les
ennemis.
Claire, le 11 août 1253, quitte sa demeure terrestre pour la
rencontre avec Dieu.
Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape
Benoît XVI :
>>> Claire d’Assise [Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]
Et
plus encore : >>>
Clarisses
Sources principales : Abbé L. Jaud (Vie des Saints...) ; vatican.va (« Rév. x gpm »). |
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BENOÎT
XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Salle
Paul VI
Mercredi 15 septembre 2010
Mercredi 15 septembre 2010
Claire d’Assise
Chers frères et sœurs,
L’une des saintes les plus
aimées est sans aucun doute sainte Claire d’Assise, qui vécut au XIIIe
siècle, et qui fut contemporaine de saint François. Son témoignage nous montre
combien l’Eglise tout entière possède une dette envers des femmes courageuses
et riches de foi comme elle, capables d’apporter une impulsion décisive au
renouveau de l’Eglise.
Qui était donc Claire
d’Assise? Pour répondre à cette question, nous possédons des sources sûres: non
seulement les anciennes biographies, comme celles de Thomas de Celano, mais
également les Actes du procès de canonisation promu par le Pape quelques
mois seulement après la mort de Claire et qui contiennent les témoignages de
ceux qui vécurent à ses côtés pendant longtemps.
Née en 1193, Claire
appartenait à une riche famille aristocratique. Elle renonça à la noblesse et à
la richesse pour vivre dans l’humilité et la pauvreté, adoptant la forme de vie
que François d’Assise proposait. Même si ses parents, comme cela arrivait
alors, projetaient pour elle un mariage avec un personnage important, à 18 ans,
Claire, à travers un geste audacieux inspiré par le profond désir de suivre le
Christ et par son admiration pour François, quitta la maison paternelle et, en
compagnie de son amie, Bona de Guelfuccio, rejoignit en secret les frères
mineurs dans la petite église de la Portioncule. C’était le soir du dimanche
des Rameaux de l’an 1211. Dans l’émotion générale, fut accompli un geste
hautement symbolique: tandis que ses compagnons tenaient entre les mains des
flambeaux allumés, François lui coupa les cheveux et Claire se vêtit d’un habit
de pénitence en toile rêche. A partir de ce moment, elle devint l’épouse vierge
du Christ, humble et pauvre, et se consacra entièrement à Lui. Comme Claire et
ses compagnes, d’innombrables femmes au cours de l’histoire ont été fascinées
par l’amour pour le Christ qui, dans la beauté de sa Personne divine, remplit
leur cœur. Et l’Eglise tout entière, au moyen de la mystique vocation nuptiale
des vierges consacrées, apparaît ce qu’elle sera pour toujours: l’Epouse belle
et pure du Christ.
L’une des quatre lettres que
Claire envoya à sainte Agnès de Prague, fille du roi de Bohême, qui voulut
suivre ses traces, parle du Christ, son bien-aimé Epoux, avec des expressions
nuptiales qui peuvent étonner, mais qui sont émouvantes: «Alors que vous le
touchez, vous devenez plus pure, alors que vous le recevez, vous êtes vierge.
Son pouvoir est plus fort, sa générosité plus grande, son apparence plus belle,
son amour plus suave et son charme plus exquis. Il vous serre déjà dans ses
bras, lui qui a orné votre poitrine de pierres précieuses... lui qui a mis sur
votre tête une couronne d'or arborant le signe de la sainteté» (Première
Lettre: FF, 2862).
En particulier au début de son
expérience religieuse, Claire trouva en François d’Assise non seulement un
maître dont elle pouvait suivre les enseignements, mais également un ami
fraternel. L’amitié entre ces deux saints constitue un très bel et important
aspect. En effet, lorsque deux âmes pures et enflammées par le même amour pour
le Christ se rencontrent, celles-ci tirent de leur amitié réciproque un
encouragement très profond pour parcourir la voie de la perfection. L’amitié
est l’un des sentiments humains les plus nobles et élevés que la Grâce divine
purifie et transfigure. Comme saint François et sainte Claire, d’autres saints
également ont vécu une profonde amitié sur leur chemin vers la perfection
chrétienne, comme saint François de Sales et sainte Jeanne-Françoise de
Chantal. Et précisément saint François de Sales écrit: «Il est beau de pouvoir
aimer sur terre comme on aime au ciel, et d’apprendre à s’aimer en ce monde
comme nous le ferons éternellement dans l’autre. Je ne parle pas ici du simple
amour de charité, car nous devons avoir celui-ci pour tous les hommes; je parle
de l’amitié spirituelle, dans le cadre de laquelle, deux, trois ou plusieurs
personnes s’échangent les dévotions, les affections spirituelles et deviennent
réellement un seul esprit» (Introduction à la vie de dévotion, III, 19).
Après avoir passé une période
de quelques mois auprès d’autres communautés monastiques, résistant aux
pressions de sa famille qui au début, n’approuvait pas son choix, Claire
s’établit avec ses premières compagnes dans l’église Saint-Damien où les frères
mineurs avaient préparé un petit couvent pour elles. Elle vécut dans ce
monastère pendant plus de quarante ans, jusqu’à sa mort, survenue en 1253. Une
description directe nous est parvenue de la façon dont vivaient ces femmes au
cours de ces années, au début du mouvement franciscain. Il s’agit du
compte-rendu admiratif d’un évêque flamand en visite en Italie, Jacques de Vitry,
qui affirme avoir trouvé un grand nombre d’hommes et de femmes, de toute
origine sociale, qui «ayant quitté toute chose pour le Christ, fuyaient le
monde. Ils s’appelaient frères mineurs et sœurs mineures et sont
tenus en grande estime par Monsieur le Pape et par les cardinaux... Les
femmes... demeurent ensemble dans divers hospices non loin des villes. Elle ne
reçoivent rien, mais vivent du travail de leurs mains. Et elles sont
profondément attristées et troublées, car elles sont honorées plus qu’elles ne
le voudraient, par les prêtres et les laïcs» (Lettre d’octobre 1216: FF, 2205.2207).
Jacques de Vitry avait saisi
avec une grande perspicacité un trait caractéristique de la spiritualité
franciscaine à laquelle Claire fut très sensible: la radicalité de la pauvreté
associée à la confiance totale dans la Providence divine. C'est pour cette
raison qu'elle agit avec une grande détermination, en obtenant du Pape Grégoire
IX ou, probablement déjà du Pape Innocent III, celui que l’on appela le
Privilegium Paupertatis (cf. FF, 3279). Sur la base de celui-ci,
Claire et ses compagnes de Saint-Damien ne pouvaient posséder aucune propriété
matérielle. Il s'agissait d'une exception véritablement extraordinaire par
rapport au droit canonique en vigueur et les autorités ecclésiastiques de cette
époque le concédèrent en appréciant les fruits de sainteté évangélique qu’elles
reconnaissaient dans le mode de vie de Claire et de ses consœurs. Cela montre
que même au cours des siècles du Moyen âge, le rôle des femmes n'était pas
secondaire, mais considérable. A cet égard, il est bon de rappeler que Claire a
été la première femme dans l'histoire de l'Eglise à avoir rédigé une Règle
écrite, soumise à l'approbation du Pape, pour que le charisme de François
d'Assise fût conservé dans toutes les communautés féminines qui étaient fondées
de plus en plus nombreuses déjà de son temps et qui désiraient s'inspirer de
l'exemple de François et de Claire.
Dans le couvent de
Saint-Damien, Claire pratiqua de manière héroïque les vertus qui devraient
distinguer chaque chrétien: l'humilité, l'esprit de piété et de pénitence, la
charité. Bien qu'étant la supérieure, elle voulait servir personnellement les
sœurs malades, en s'imposant aussi des tâches très humbles: la charité en
effet, surmonte toute résistance et celui qui aime accomplit tous les
sacrifices avec joie. Sa foi dans la présence réelle de l'Eucharistie était si
grande que, par deux fois, un fait prodigieux se réalisa. Par la seule
ostension du Très Saint Sacrement, elle éloigna les soldats mercenaires
sarrasins, qui étaient sur le point d'agresser le couvent de Saint-Damien et de
dévaster la ville d'Assise.
Ces épisodes aussi, comme
d'autres miracles, dont est conservée la mémoire, poussèrent le Pape Alexandre
IV à la canoniser deux années seulement après sa mort, en 1255, traçant un
éloge dans la Bulle de canonisation, où nous lisons: «Comme est vive la
puissance de cette lumière et comme est forte la clarté de cette source
lumineuse. Vraiment, cette lumière se tenait cachée dans la retraite de la vie
de clôture et dehors rayonnaient des éclats lumineux; elle se recueillait dans
un étroit monastère, et dehors elle se diffusait dans la grandeur du monde.
Elle se protégeait à l'intérieur et elle se répandait à l'extérieur. Claire en
effet, se cachait: mais sa vie était révélée à tous. Claire se taisait mais sa
renommée criait» (FF, 3284). Et il en est véritablement ainsi, chers
amis: ce sont les saints qui changent le monde en mieux, le transforment de
manière durable, en insufflant les énergies que seul l'amour inspiré par
l'Evangile peut susciter. Les saints sont les grands bienfaiteurs de
l'humanité!
La spiritualité de sainte
Claire, la synthèse de sa proposition de sainteté est recueillie dans la
quatrième lettre à sainte Agnès de Prague. Sainte Claire a recours à une image
très répandue au Moyen âge, d'ascendance patristique, le miroir. Et elle invite
son amie de Prague à se refléter dans ce miroir de perfection de toute vertu
qu'est le Seigneur lui-même. Elle écrit: «Heureuse certes celle à qui il est
donné de prendre part au festin sacré pour s'attacher jusqu'au fond de son cœur
[au Christ], à celui dont toutes les troupes célestes ne cessent d'admirer la
beauté, dont l'amitié émeut, dont la contemplation nourrit, dont la bienveillance
comble, dont la douceur rassasie, dont le souvenir pointe en douceur, dont le
parfum fera revivre les morts, dont la vue en gloire fera le bonheur des
citoyens de la Jérusalem d'en haut. Tout cela puisqu'il est la splendeur de
la gloire éternelle, l'éclat de la lumière éternelle et le miroir sans tache.
Ce miroir, contemple-le chaque jour, ô Reine, épouse de Jésus Christ, et
n'arrête d'y contempler ton apparence afin que... tu puisses, intérieurement et
extérieurement, te parer comme il convient... En ce miroir brillent la
bienheureuse pauvreté, la sainte humilité et l'ineffable charité» (Quatrième
lettre: FF, 2901-2903).
Reconnaissants à Dieu qui nous
donne les saints qui parlent à notre cœur et nous offrent un exemple de vie
chrétienne à imiter, je voudrais conclure avec les mêmes paroles de bénédiction
que sainte Claire composa pour ses consœurs et qu'aujourd'hui encore les
Clarisses, qui jouent un précieux rôle dans l'Eglise par leur prière et leur
œuvre, conservent avec une grande dévotion. Ce sont des expressions où émerge
toute la tendresse de sa maternité spirituelle: «Je vous bénis dans ma vie et
après ma mort, comme je peux et plus que je le peux, avec toutes les
bénédictions par lesquelles le Père des miséricordes pourrait bénir et bénira
au ciel et sur la terre les fils et les filles, et avec lesquelles un père et
une mère spirituelle pourraient bénir et béniront leurs fils et leurs filles
spirituels. Amen» (FF, 2856).
* * *
Je salue les francophones présents et plus
particulièrement les participants au pèlerinage promu par la Conférence
épiscopale de Guinée, et conduits par l’Evêque de N’Zérékoré, Mgr Guilavogui,
et ceux du Diocèse de Nancy, en France, guidés par Mgr Papin. Je n’oublie pas
les pèlerins de la Martinique, de Dijon et d’ailleurs. Puisse Dieu vous bénir!
Bon séjour à Rome!
APPEL
DU SAINT-PÈRE
Je suis avec préoccupation les
événements qui se déroulent ces jours-ci dans les diverses régions de l'Asie du
sud, notamment en Inde, au Pakistan et en Afghanistan. Je prie pour les
victimes et je demande que le respect de la liberté religieuse et la logique de
la réconciliation prévalent sur la haine et la violence.
©
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