Dimanche 21 Août 2016
Prier
[1]… ces martyrs contemporains,
parce qu’ils étaient prêtres. En pays de mission qui peut se sentir agressé ou colonisé,
cela peut encore se « comprendre », mais dans les pays de l’Est soumis
au totalitarisme soviétique entre 1945 et 1990… c’est affreux, cas de ce prêtre
polonais, accusé de « contraindre » ses fidèles à la participation liturgique !
Les textes d’aujourd’hui, toujours cette insistance sur le renversement des échelles
sociales ou des apparences de la réussite, voire du bonheur… Oui, il y a des derniers qui seront premiers et des premiers
qui seront derniers. La porte
étroite, le magnifique récit d’André GIDE. La question n’est pas d’un des
disciples, quoiqu’elle soit du genre, qui donc Seigneur peut être sauvé. L’argent, un empêchement.
Elle est d’un quidam : quelqu’un lui demanda : « Seigneurn’y
a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? ». L’angoisse janséniste au XVIIème,
le zèle des âmes au XIXème et au début du XXème… La réponse du Christ nous
renvoie à nous-mêmes : efforcez-vous d’entrer par la porte étroite,
car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas.
Pas de recette pourtant, et le dialogue
est dur : Seigneur, ouvre-nous ! – Je ne sais pas d’où vous êtes –
Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places – Je ne
sais pas d’où vous êtes. Eloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice. Si Pilate murmure : qu’est-ce que
la vérité ? personne dans aucun de
nos textes, ni dans la vie courante, ni dans la succession de nos civilisations,
ne pose la question : qu’est-ce que la justice ? chacun, nous tous en
a une idée, une conception, une exigence à la fois personnelle et innée. Elle
est d’expérience. Elle enfante probablement aussi bien la démocratie comme
institution politique pour adoucir la société que la demande pitié, de remise
des dettes, de compassion. La justice a pour conséquence l’égalité entre tous
et la miséricorde : un fruit de paix et de justice. Maiss l’Ecriture donne un autre sens aussi à
ce beau mot de justice (repris par les Juifs pour qualifier hors de leur aire
religieuse, ceux qu’ils reconnaissent Justes). La justesse, la droiture, l’adéquation,
le hoc sit quod dicitur de saint Benoît,
pas les apparences, mais la réalité, et donc la vérité. Ce flux annoncé par Isaïe :
je viens rassembler toutes les nations de toute langue. Elles viendront et
verront ma gloire : je mettrai chez elles un signe ! est confirmé par Jésus, à ceux-là mêmes qui
en seront exclus… vous-mêmes, vous serez jetés dehors. Alors on viendra de
l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le
royaume de Dieu. Les œuvres de justice et
de compassion.
[1] - Isaïe LXVI 18 à 21 ; psaume CXVII ; lettre aux
Hébreux XII 5 à 13 passim ; évangile selon saint Luc XIII 22 à 30
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire