mercredi 24 août 2016

saint Barthélemy, apôtre et martyr † vers l'an 71



Barthélemy, appelé par le Sauveur, vécut avec lui, assista à ses prédications, entendit ses paraboles, fut le témoin de ses vertus divines.

Après la Pentecôte, il fut envoyé prêcher l'Évangile dans l'Inde, au-delà du Gange. Dans tous les pays qu'il dut traverser, il annonça Jésus-Christ, Rédempteur du monde. Son zèle et ses prodiges eurent bientôt changé la face de ces contrées ; non seulement il convertit les foules, mais il ordonna des prêtres pour le seconder et consacra des évêques. Quand, plus tard, saint Pantène évangélisa ce pays, il y trouva l'Évangile de saint Matthieu, apporté là par Barthélemy. 

En quittant les Indes, l'Apôtre vint dans la grande Arménie. Dans la capitale de ce pays, il y avait un temple où l'on rendait les honneurs divins à l'idole Astaroth, et où l'on allait lui demander la délivrance des sortilèges et lui faire prononcer des oracles ; le prédicateur de la foi s'y rendit, et aussitôt l'idole devint muette et ne fit plus de guérisons. Les démons avouèrent aux prêtres de ce faux dieu que la faute en était à Barthélemy, et leur donnèrent son signalement ; mais l'Apôtre se fit assez connaître par ses miracles ; il délivra du démon la fille du roi, et fit faire à l'idole, en présence d'une foule immense, l'aveu public de ses fourberies ; après quoi le démon s'éloigna en grinçant des dents. Une merveille si éclatante convertit le roi et une multitude de personnes ; la famille royale et douze villes du royaume reçurent bientôt le baptême.
Le démon résolut de se venger ; l'Apôtre fut saisi par le frère du roi et condamné à être écorché vif. Les bourreaux inhumains s'armèrent de couteaux et de pierres tranchantes et écorchèrent la victime de la tête aux pieds ; de telle sorte que, n'ayant plus de peau, son corps montrait une chair sanglante percée de ses os. Il eut ensuite la tête tranchée. Le corps écorché et la peau sanglante de l'Apôtre furent enterrés à Albane, en la haute Arménie ; il s'y opéra tant de miracles, que les païens furieux, enfermèrent le corps du bienheureux dans un cercueil de plomb et le jetèrent à la mer. Mais le cercueil, flottant sur l'onde, vint heureusement à l'île de Lipari, près de la Sicile.

Plus tard, les Sarrasins s'emparèrent de cette île et dispersèrent les saintes reliques ; mais un moine reçut, dans une vision, l'ordre de recueillir les ossements de l'Apôtre. Le corps de saint Barthélemy est aujourd'hui à Rome, son chef à Toulouse.
Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :
>>>   Barthélemy   
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]


Sources principales : Abbé L. Jaud (Vie des Saints...) ; vatican.va (« Rév. x gpm »).




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BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 4 octobre 2006
Barthélemy
Chers frères et soeurs,
Dans la série des Apôtres appelés par Jésus au cours de sa vie terrestre, c'est aujourd'hui l'Apôtre Barthélemy qui retient notre attention. Dans les antiques listes des Douze, il est toujours placé avant Matthieu, alors que le nom de celui qui le précède varie et peut être Philippe (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 14) ou bien Thomas (cf. Ac 1, 13). Son nom est clairement un patronyme, car il est formulé avec une référence explicite au nom de son père. En effet, il s'agit probablement d'un nom d'origine araméenne, bar Talmay, qui signifie précisément "fils de Talmay".
Nous ne possédons pas d'informations importantes sur Barthélemy; en effet, son nom revient toujours et seulement au sein des listes des Douze susmentionnées et ne se trouve donc au centre d'aucun récit. Cependant, il est traditionnellement identifié avec Nathanaël:  un nom qui signifie "Dieu a donné". Ce Nathanaël provenait de Cana (cf. Jn 21, 2) et il est donc possible qu'il ait été témoin du grand "signe" accompli par Jésus en ce lieu (cf. Jn 2, 1-11). L'identification des deux personnages est probablement motivée par le fait que ce Nathanaël, dans la scène de vocation rapportée par l'Evangile de Jean, est placé à côté de Philippe, c'est-à-dire à la place qu'occupe Barthélemy dans les listes des Apôtres rapportées par les autres Evangiles. Philippe avait dit à ce Nathanaël qu'il avait trouvé "Celui dont parle la loi de Moïse et les Prophètes [...] c'est Jésus fils de Joseph, de Nazareth" (Jn 1, 45). Comme nous le savons, Nathanaël lui opposa un préjugé plutôt grave:  "De Nazareth! Peut-il sortir de là quelque chose de bon?" (Jn 1, 46a). Cette sorte de contestation est, à sa façon, importante pour nous. En effet, elle nous fait voir que, selon les attentes des juifs, le Messie ne pouvait  pas  provenir  d'un village aussi obscur, comme l'était précisément Nazareth (voir également Jn 7, 42). Cependant, dans le même temps, elle met en évidence la liberté de Dieu, qui surprend nos attentes en se faisant trouver précisément là où nous ne l'attendrions pas. D'autre part, nous savons qu'en réalité, Jésus n'était pas exclusivement "de  Nazareth", mais qu'il était né à Bethléem (cf. Mt 2, 1; Lc 2, 4), et qu'en définitive, il venait du ciel, du Père qui est aux cieux.
L'épisode de Nathanaël nous inspire une autre réflexion:  dans notre relation avec Jésus, nous ne devons pas seulement nous contenter de paroles. Philippe, dans sa réponse, adresse une invitation significative à Nathanaël:  "Viens et tu verras!" (Jn 1, 46b). Notre connaissance de Jésus a surtout besoin d'une expérience vivante:  le témoignage d'autrui est bien sûr important, car généralement, toute notre vie chrétienne commence par une annonce qui parvient jusqu'à nous à travers un ou plusieurs témoins. Mais nous devons ensuite personnellement participer à une relation intime et profonde avec Jésus; de manière analogue, les Samaritains, après avoir entendu le témoignage de leur concitoyenne que Jésus avait rencontrée près du puits de Jacob, voulurent parler directement avec Lui et, après cet entretien, dirent à la femme:  "Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde!" (Jn 4, 42).
En revenant à la scène de vocation, l'évangéliste nous rapporte que, lorsque Jésus voit Nathanaël s'approcher, il s'exclame:  "Voici un véritable fils d'Israël, un homme qui ne sait pas mentir" (Jn 1, 47). Il s'agit d'un éloge qui rappelle le texte d'un Psaume:  "Heureux l'homme... dont l'esprit est sans fraude" (Ps 32, 2), mais qui suscite la curiosité de Nathanaël, qui réplique avec étonnement:  "Comment me connais-tu?" (Jn 1, 48a). La réponse de Jésus  n'est pas immédiatement compréhensible. Il dit:  "Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu" (Jn 1, 48b). Nous ne savons pas ce qu'il s'est passé sous ce figuier. Il est évident qu'il s'agit d'un moment décisif dans la vie de Nathanaël. Il se sent touché au plus profond du coeur par ces paroles de Jésus, il se sent compris et comprend:  cet homme sait tout sur moi, Il sait et connaît le chemin de la vie, je peux réellement m'abandonner à cet homme. Et ainsi, il répond par une confession de foi claire et belle, en disant:  "Rabbi, c'est toi le Fils de Dieu! C'est toi le roi d'Israël!" (Jn 1, 49). Dans cette confession apparaît un premier pas important dans l'itinéraire d'adhésion à Jésus. Les paroles de Nathanaël mettent en lumière un double aspect complémentaire de l'identité de Jésus:  Il est reconnu aussi bien dans sa relation spéciale avec Dieu le Père, dont  il  est le Fils unique, que dans celle avec le peuple d'Israël, dont il est déclaré le roi, une qualification propre au Messie attendu. Nous ne devons jamais perdre de vue ni l'une ni l'autre de ces deux composantes, car si nous ne proclamons que la dimension céleste de Jésus, nous risquons d'en faire un être éthéré et évanescent, et si au contraire nous ne reconnaissons que sa situation concrète dans l'histoire, nous finissons par négliger la dimension divine qui le qualifie précisément.
Nous ne possédons pas d'informations précises sur l'activité apostolique successive de Barthélemy-Nathanaël. Selon une information rapportée par l'historien Eusèbe au IV siècle, un certain Pantenus aurait trouvé jusqu'en Inde les signes d'une présence de Barthélemy (cf. Hist. eccl. V, 10, 3). Dans la  tradition postérieure, à partir du Moyen Age, s'imposa le récit de sa mort par écorchement, qui devint ensuite très populaire. Il suffit de penser à la très célèbre  scène du Jugement dernier dans la Chapelle Sixtine, dans laquelle Michel-Ange peignit saint Barthélemy qui tient sa propre peau dans la main gauche, sur laquelle l'artiste laissa son autoportrait. Ses reliques sont vénérées ici  à  Rome,  dans l'église qui lui est consacrée sur l'Ile Tibérine, où elles furent apportées par l'empereur allemand Otton III en l'an 983. En conclusion, nous pouvons dire que la figure de saint Barthélemy, malgré le manque d'information le concernant, demeure cependant face à nous pour nous dire que l'on peut également vivre l'adhésion à Jésus et en témoigner sans accomplir d'oeuvres sensationnelles. C'est Jésus qui est et reste extraordinaire, Lui à qui chacun de nous est appelé à consacrer sa propre vie et sa propre mort.

 

wikipédia – à jour au 28 avril 2016

Barthélemy (apôtre)

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Barthélemy
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Icône de l'apôtre Barthélemy dans l'église Saint Michel Archange de Bakou
Saint, apôtre et martyre
Naissance
Décès
Nom de naissance
בר-תולמי (bar-Tôlmay)
Vénéré par
Fête
24 août en Occident, 25 août ou 11 juin en Orient
Attributs
le poignard, la dépouille de sa propre peau, l'évangile
Saint patron
Barthélemy, bar Tolmay en araméen, nom qui pourrait signifier « fils de Ptolémée1,2 », est un Juif de Galilée et un des douze apôtres de Jésus-Christ. Son nom figure dans les listes d'apôtres des trois évangiles synoptiques (en Mt 10:2-3; Mc 3:16-19 et Lc 6:13-16) et du livre des Actes des Apôtres (en Ac 1:13). La tradition chrétienne l'a longtemps identifié au disciple Nathanaël mentionné dans l'évangile selon Jean. Cependant, cette identification est mise en question par une partie de l'exégèse contemporaine3. En se fondant sur les sources en araméen et en syriaque, une partie des historiens estiment qu'il s'appelait bien Nathanaël bar Tolmay, c'est-à-dire Nathanaël fils de Ptolémée.

Sommaire

Histoire et tradition

Saint Barthélemy, apôtre, basilique Saint-Jean-de-Latran, Rome, Italie.
Le préfixe Bar signifiant « fils » en araméen, on le retrouve dans les Évangiles synoptiques dans Bartimée, fils de Timée4, ou dans bar Tolmay un des apôtres d'après les Églises orientales. Dans la tradition chrétienne il est identifié à l'apôtre Nathanaël5. Dans les sources en syriaque il est appelé aussi bien Barthélemy que Nathanaël bar Tolmay ou Nathanaël Barthélemy6.
Il aurait évangélisé l’Arabie, la Perse et peut-être l'Ouest de l'Inde en collaboration avec l'apôtre Thomas7. Trois traditions anciennes indépendantes, la tradition alexandrine (avec Eusèbe de Césarée et saint Jérôme), les martyrologes anciens, et la « Passion » de saint Barthélemy associent l'apostolat de l'apôtre Barthélemy avec l'Inde (India felix). Il est aussi qualifié d'« apôtre des Araméens6. »
Selon Eusèbe de Césarée, lorsque Pantène d'Alexandrie se rendit en Inde, « il trouva précédant sa venue, l'Évangile selon Matthieu, chez certains qui là-bas reconnaissaient le Christ (probablement les chrétiens de saint Thomas), auxquels Barthélemy avait prêché et avait laissé l'écrit de Matthieu en caractères hébreux »8. Jérôme de Stridon reprend la même information en précisant que Pantène revint à Alexandrie avec un exemplaire de ce livre9. Il pourrait s'agir de l'écrit de Matthieu « en langue hébraïque » qui semble n'avoir contenu que des paroles de Jésus et dont parle Papias d'Hiérapolis.
D'après la tradition chrétienne, il est à l'origine, avec Thomas et Jude Thaddée, de la prédication en Arménie10. Barthélemy ayant reçu Albanopolis comme région à évangéliser10. Il aurait été mis à mort à Albanopolis qui est soit la ville de Petite-Arménie, soit la ville de même nom située au sud de la chaîne du Caucase11. Selon la légende dorée, il aurait été écorché vif, crucifié et décapité12.
Toutes ces traditions sont reprises par l'Église apostolique arménienne qui en fait le « premier illuminateur du pays d'Arménie »13.

Représentation

Le martyre de Barthélemy par Giambattista Tiepolo
Attribut : la dépouille de sa propre peau. Bien que certaines traditions affirment qu’il fut crucifié, noyé ou décapité, Barthélemy porte la dépouille de sa propre peau parce qu’il fut aussi écorché vif. Quelquefois, il tient en main le grand couteau qui servit à ce supplice. Jacques de Voragine dans La Légende dorée rapporte les trois hypothèses : « Sur le genre exact du martyre de saint Barthélémy les avis diffèrent : car saint Dorothée affirme expressément qu'il a été crucifié. Et il ajoute que son supplice eut lieu dans une ville d'Arménie nommée Albane, comme aussi qu'il fut crucifié la tête en bas. D'autre part, saint Théodore assure que l'apôtre a été écorché vif ; et il y a encore d'autres historiens qui prétendent qu'il a eu la tête tranchée. Mais, au fait, cette contradiction n'est qu'apparente : car rien n'empêche de penser que le saint a d'abord été mis en croix, puis, pour plus de souffrances, écorché vif, et enfin décapité. »

Culte des reliques

Des reliques de l'apôtre, placées sous l'autel principal, sont vénérées dans la basilique qui lui est dédiée, sur l'île Tibérine, à Rome.
Saint Barthélemy tenant le couteau de son martyre et sa peau écorchée (le visage pourrait être celui de Michel-Ange), détail de la fresque du Jugement Dernier de la chapelle Sixtine, peinte par Michel-Ange.

Célébration

Saint Barthélemy, patron des bouchers, des tanneurs et des relieurs, est fêté le 24 août par les Eglises chrétiennes occidentales et le 25 août par les Eglises chrétiennes d'orient. Ces deux dates correspondent vraisemblablement au transfert de ses reliques dans l'île de Lipari en 580.
L'anniversaire de son martyre est célébré le 11 juin[Qui ?], une commémoration qui a subsisté dans le calendrier de l'Église orientale.

Représentation dans les arts

Attributs

  • le poignard
  • peau écorchée
  • le livre
Exemple : Saint Barthélemy du Pérugin

Notes et références

  1. Mythologie française : bulletin de la Société de mythologie française, numéros 222 à 225, 2006, p. 33.
  2. Walter Elwell, Le Petit Guide de la Bible, 2003, Paris, éd. Farel, p. 16.
  3. Richard R. Losch, All the People in the Bible: An A-Z Guide to the Saints, Scoundrels, and Other Characters in Scripture, éd. Wm. B. Eerdmans Publishing, 2008, p. 58
  4. Évangile selon Marc, 10, 46-52.
  5. Joel B. Green, Scot McKnight, I. et Howard Marshall, Dictionary of Jesus and the Gospels, InterVarsity Press, 1992 (ISBN 0-8308-1777-8), p. 180.
  6. a et b Don Régis Moreau, Thomas en Chine : les sources in L'Apôtre Thomas et le christianisme en Asie, éd. AED, Paris, 2013, p. 41.
  7. Ilaria ramelli, L'arrivée de l'Évangile en Inde et la tradition sur saint Thomas in L'Apôtre Thomas et le christianisme en Asie, éd. AED, Paris, 2013, p. 67-69.
  8. Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, V, 10, 3, cité par Ilaria ramelli, L'arrivée de l'Évangile en Inde et la tradition sur saint Thomas in L'Apôtre Thomas et le christianisme en Asie, éd. AED, Paris, 2013, p. 65.
  9. Ilaria ramelli, L'arrivée de l'Évangile en Inde et la tradition sur saint Thomas in L'Apôtre Thomas et le christianisme en Asie, éd. AED, Paris, 2013, p. 66.
  10. a et b Maxime Yevadian, Le catholicos arménien Sahak III Dzoroporetsi et l'Église de Chine in L'Apôtre Thomas et le christianisme en Asie, éd. AED, Paris, 2013, p. 129.
  11. Maxime Yevadian, Le catholicos arménien Sahak III Dzoroporetsi et l'Église de Chine in L'Apôtre Thomas et le christianisme en Asie, éd. AED, Paris, 2013, p. 130.
  12. Jacques de Voragine, La Légende dorée de Jacques de Voragine, É. Rouveyre, 1902, p. 487
  13. Jean-Michel Thierry, Patrick Donabedian, Les Arts arméniens, éditions Citadelles, 1987, p. 472

Source

Voir aussi

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  • Dernière modification de cette page le 28 avril 2016, à 19:03.

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