Vendredi 26 Août 2016
Hier
22 heures 01 + Nuit maintenant noire, chiens à
garder près de
nous, chasseurs maintenant chaque soir à partir 19 heures
30-20 heures. J’ai
donc commencé d’écrire – enfin ! – mon texte préalable
devant faire
manifeste et amorce de mon projet. Quatre pages ici, avant
de déjeuner puis à
l’école de voile, quatre pages de plus,
et enfin avant de dîner encore quatre pages. Je transmets
chaque liasse
aussitôt constituée virtuellement à Guillaume, qui n’a pas
encore opiné mais
proposé une correction ligne à ligne. Ce que je veux est
autre : une
appréciation de l’élan et du genre. Total du jour : douze
pages, plus
celle du titre, le même que celui de ce cahier. Demain, je
continue ce chapitre
sur le doute : je n’ai jamais douté de mes convictions, mais
de ma
capacité à les faire passer, même à seulement les dire. Dire
le cheminement de
leur acquisition, de leur ancrage en moi : des hommes, dont
Dieu… JOBERT,
MoD, mais DG… l’appréciation sans doute des gens, des
truchements possibles. –
Edith, sans que ce soit dit entre nous, sans qu’elle m’en
parle, peut-être
est-ce inconscient ? vit autrement ces semaines-ci, elle
utilise plutôt
qu’elle ne subit, ses soutiens à Sarzeau, Maxime du niveau
scolaire de notre
Marguerite, et des deux sœurs de Tréalvé l’apaisent et
l’occupent. C’est un
répit pour moi tandis que je joue peut-être la fin de ma vie
en succès solaire
ou en étiolement : l’écriture de ce « premier » livre.
Plus qu’inquiétant, la dérive chez nous du
nucléaire au sens
qu’Areva a laissé se commettre et perdurer jusqu’à
l’irremplaçable des
matériels et procédures dangereuses ou peu fiables. C’est
particulièrement
susceptible pour notre flotte de guerre : le
Charles-de-Gaulle, nos quatre
sous-marins stratégiques lanceurs d’engins, nos six
sous-marins d’attaque (Le Canard daté d’hier), des tests et vérifications menés en
Avril-Mai seraient rassurants,
mais c’est affaire de parole. L’état de nos centrales
« civiles »
serait également préoccupant. Un quinquennat censé régler
ces questions et
répondre à ces défis, sans doute le plus laxiste et le moins
psychiquement
autonome des mandats exercés depuis le départ de FM. Et
maintenant, France-Infos. nous aurions perdu ou
nous serions faits
piquer les plans de la flotte sous-marine que nous vendons à
l’Inde pour
quelques 35 milliards. Laquelle Inde a comme souci
primordial que ses moyens de
défense ne soient pas connus des tiers (Chine et Pakistan)…
Ce matin
09 heures 20 + Commencé hier à la
saint-Louis, roi de France, la
devise familiale donnée par notre ancêtre précepteur du
Dauphin, hors
eux ! et tué au combat… mon livre va se continuer dans la
lumière, l’émotion
et la force du 26 Août 1944. Compilant à l’ouverture de ce
clavier, je constate
que la plupart des témoins, je les ai rencontrés grâce à
Maurice COUVE de
MURVILLE (MCM), documenter et écrire sa biographie (mon
travail et ma dette
d’honneur dès l’ordalie jouée ou perdue, elle ne le sera
au pis qu’à moitié
puisque j’aurai écrit et j’aurai essayé) m’a fait
rencontrer et enregistré
l’essence du gaullisme : sans doute de la gestion, sans
doute des
éphémérides et les racines de tout depuis 1940 jusqu’aux
derniers jours d’Avril
1969, mais quelque chose de fort, qui manque absolument
aujourd’hui aux
Français, et ceux-ci silencieux, mais pas forcément
abstentionnistes, en ont
conscience, j’en suis certain. Un chef d’Etat ou de
gouvernement, un président ou
un roi, un président roi, et
moi, au centre de de déchaînement, je me sens remplir une
fonction qui dépasse
de très haut ma personne, servir d’instrument au destin [1].
Et en a, dès le début,
conscience, par
défaut, puisqu’il a pressé chacun des « grands chefs »
dans les
premiers jours de Londres, de prendre cette responsabilité
avec des atouts
qu’il n’avait pas : des forces, un territoire, NOGUES
notamment au Maroc. Mais,
au-dessus des soucis et des divergences, l’unité morale des
Français libres,
qu’ils se fussent engagés à Londres ou ralliés en Afrique,
se révélait
instantanément. Cette
identité de nature
entre tous ceux qui se rangeaient sous la Croix
de lorraine allait être, par la suite, une
sorte de donnée permanente de l’entreprise. Où que ce fût et
quoi qu’il
arrivât, on pourrait désormais prévoir, pour ainsi dire à
coup sûr, ce que
penseraient et comment se conduiraient les « gaullistes ».
Par
exemple : l’émotion enthousiaste que je venais de
rencontrer, je la
retrouverais toujours, en toutes circonstances, dès lors que
la foule serait
là. Je dois dire qu’il allait en résulter pour moi-même une
perpétuelle
sujétion. Le fait d’incarner, pour mes compagnons le destin
de notre cause,
pour la multitude française le symbole de son espérance,
pour les étrangers la
figure d’une France indomptable au milieu des épreuves,
allait commander mon
comportement et imposer à mon personnage une attitude que je
ne pourrais plus
changer. Ce fut, pour moi, sans relâche, une forte tutelle
intérieure en même
temps qu’un joug bien lourd. [2]
Je vais donc écrire
aujourd’hui dans la
meilleure ambiance et selon la plus forte dialectique
possible, le fondement de
mon adhésion (au sens coranique) et les étapes de celle-ci
probablement du
putsch de 1961 à un autre, celui de la prétention de
Georges POMPIDOU à la
continuité quand il mit au referendum le traité d’adhésion
britannique.
Prier… notre pays, les morts d’Italie dont
augmente sans cesse le
nombre chaque jour, selon l’accessibilité des malheureux
villages… le langage de la croix
est folie pour ceux
qui vont à leur perte, mais pour ceux qui vont vers leur
salut, pour nous, il
est puissance de Dieu. [3]
Le monde, avec toute sa sagesse, n’a pas su reconnaître Dieu
(mais) il a plu à
Dieu de sauver les
croyants par cette folie qu’est la proclamation de
l’Evangile. … Car ce
qui est folie de Dieu est plus sage
que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus
fort que les hommes. Comment
mettre cette affirmation de Paul qui
est en même temps l’orgueil, bien placé, de sa mission : le
Christ ne
m’a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer l’Evangile…
en résonnance avec la
parabole des vierges
folles et des vierges sages … les prévoyantes sont donc du
côté de la croix,
puisqu’elles le sont de l’Epoux, et les imprévoyantes
s’entendent dire : amen,
je vous le dis, je ne vous connais pas. Ce
n’est pas de voie, de fidélité, d’amour qu’elles se sont
trompées, mais d’heure
et de moyens. Voici l’époux ! sortez à sa rencontre…
pendant qu’elles
allaient en acheter (de
l’huile pour
leurs lampes), l’époux arriva. Celles qui étaient
prêtes entrèrent avec lui
dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard,
les autres jeunes
filles arrivèrent à leur tour… terrible
texte. Pas de parabole donnant à quoi comparer le royaume
des Cieux qui ne soit
celle de nos comportements, ni un lieu, ni non plus
Dieu-même, mais Dieu selon
nous, notre reconnaissance de Lui, notre accueil de ce
qu’Il nous a confié.
[1]
- Charles de GAULLE,
Mémoires de guerre
. tome II – L’unité (éd. tricolore
Plon . 1956 . 712 pages) p. 312
[2] - Charles de GAULLE,
Mémoires de guerre . tome
I – L’appel
(éd.tricolore . Plon
. 1954 . 680
pages) p. 111
[3]
- 1ère lettre de Paul aux Corinthiens I
17 à 25 ; psaume
XXXIII ; évangile selon saint Matthieu XXV 1 à 13
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire