Les Hongrois étaient les descendants de ces fiers et terribles
envahisseurs connus sous le nom de Huns. Étienne eut le bonheur d'être
l'apôtre en même temps que le roi des Hongrois, et de les civiliser.
Avant sa naissance, sa mère eut une vision de saint Étienne, martyr,
lui prédisant que son enfant achèverait l'œuvre de la conversion de la
Hongrie, commencée par ses parents. Aussi le prédestiné reçut-il au baptême
le nom d'Étienne. Ses premières inclinations le portèrent à Dieu ; sa
première parole fut le nom de Jésus ; ses études furent aussi remarquables
par ses succès que par sa piété.
Etienne avait vingt ans quand il succéda à son père. Pour donner tous ses
soins à la christianisation de son royaume, il commença par établir une paix
solide avec tous ses voisins. Ce ne fut pas sans peine que le pieux roi put
mener à bonne fin son entreprise ; son peuple était tout barbare et endurci
dans les superstitions du paganisme ; il lui fallut soutenir une guerre
contre ses propres sujets; mais le jeûne, l'aumône et la prière lui
assurèrent la victoire. Étienne fit alors venir des apôtres pour évangéliser
cette nation ignorante et grossière ; il publia des lois très sévères contre
le meurtre, le vol, l'adultère, le blasphème et d'autres crimes ; il pourvut
à la protection des veuves et des orphelins et à la subsistance des pauvres ;
il fonda et enrichit les églises: aussi vit-on bientôt ce pays offrir une
magnifique végétation chrétienne.
Dans toutes ses œuvres, le saint roi était secondé par sa pieuse
épouse, Gisèle, sœur de l'empereur saint Henri. L'humilité accompagnait tous
les bienfaits du prince ; souvent il choisissait la nuit pour accomplir ses
œuvres de charité ; il lavait en secret les pieds des pèlerins, et cachait
discrètement ses aumônes. Un jour qu'il était sorti incognito pour distribuer
de l'argent aux malheureux, comme il n'avait point réussi à contenter tout le
monde, il fut dévalisé et foulé aux pieds ; loin de s'en fâcher et de se
faire connaître, il offrit à la Sainte Vierge cette humiliation et résolut de
ne jamais rien refuser à aucun pauvre. Il était impossible que ses revenus
pussent suffire à tant de charités, sans quelque merveille d'en haut. Un jour
qu’Étienne priait, absorbé en Dieu, il fut enlevé en l'air par les Anges
jusqu'à ce que son oraison fût achevée. Dieu opéra en sa faveur beaucoup
d'autres prodiges.
Ses dernières
années furent éprouvées par des maladies, qu'il supporta avec patience et
courage.
Curiosité sur la
couronne de saint Étienne surmontée d'une croix inclinée
La couronne de Hongrie est actuellement composée
d'une croix inclinée, d'une calotte sphérique
et d'un cercle précieux, ayant pour poids 2 056 grammes
L'inclinaison de la croix est due à une circonstance
fortuite. Lors d'un bouleversement politique, la reine Isabelle voulut
emporter la sainte couronne. Elle la mit dans un coffret trop étroit et en
s'appuyant sur le couvercle pour le fermer, elle fit céder la croix qui
s'inclina sur un côté. Depuis lors, la couronne est restée en cet état, les
Hongrois ayant poussé le scrupule jusqu'à vouloir lui conserver ce défaut
accidentel.
Sources principales : Abbé L. Jaud (Vie des Saints...) ; wikipédia.org (« Rév. x gpm »). |
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