père de
l'Église
auteur de la « Vulgate »
Jérôme, en latin : Eusebius
Sophronius Hieronymus Stridonensis,
naît à Stridon (actuelle Croatie) vers 347 dans une famille
chrétienne, qui lui assura une formation soignée, l'envoyant également à
Rome pour perfectionner ses études. Dès sa jeunesse, il ressentit l'attrait
de la vie dans le monde (cf. Ep 22, 7), mais en lui prévalurent le désir et
l'intérêt pour la religion chrétienne. Après avoir reçu le Baptême vers
366, il s'orienta vers la vie ascétique et, s'étant rendu à Aquilée, il
s'inséra dans un groupe de fervents chrétiens, qu'il définit comme un
« chœur de bienheureux »
(Chron. ad ann. 374) réuni autour de l'Évêque Valérien. Il partit ensuite
pour l'Orient et vécut en ermite dans le désert de Calcide, au sud d'Alep
(cf. Ep 14, 10), se consacrant sérieusement aux études. Il perfectionna sa
connaissance du grec, commença l'étude de l'hébreu (cf. Ep 125, 12),
transcrivit des codex et des œuvres patristiques (cf. Ep 5, 2). La
méditation, la solitude, le contact avec la Parole de Dieu firent mûrir sa
sensibilité chrétienne. Il sentit de manière plus aiguë le poids de ses
expériences de jeunesse (cf. Ep 22, 7), et il ressentit vivement
l'opposition entre la mentalité païenne et la vie chrétienne: une
opposition rendue célèbre par la « vision » dramatique et vivante, dont il nous a
laissé le récit. Dans celle-ci, il lui sembla être flagellé devant Dieu,
car « cicéronien
et non chrétien » (cf. Ep 22, 30).
En 382, il partit s'installer à Rome : là, le Pape Damase,
connaissant sa réputation d'ascète et sa compétence d'érudit, l'engagea
comme secrétaire et conseiller; il l'encouragea à entreprendre une nouvelle
traduction latine des textes bibliques pour des raisons pastorales et
culturelles. Quelques personnes de l'aristocratie romaine, en particulier
des nobles dames comme Paola, Marcella, Asella, Lea et d'autres, souhaitant
s'engager sur la voie de la perfection chrétienne et approfondir leur
connaissance de la Parole de Dieu, le choisirent comme guide spirituel et
maître dans l'approche méthodique des textes sacrés. Ces nobles dames
apprirent également le grec et l'hébreu.
Après la mort du Pape Damase, Jérôme quitta Rome en 385 et
entreprit un pèlerinage, tout d'abord en Terre Sainte, témoin silencieux de
la vie terrestre du Christ, puis en Égypte, terre d'élection de nombreux
moines (cf. Contra Rufinum 3, 22; Ep 108, 6-14). En 386, il s'arrêta à
Bethléem, où, grâce à la générosité de la noble dame Paola, furent
construits un monastère masculin, un monastère féminin et un hospice pour
les pèlerins qui se rendaient en Terre Sainte, « pensant que Marie et Joseph n'avaient
pas trouvé où faire halte » (Ep 108, 14). Il resta à
Bethléem jusqu'à sa mort, en continuant à exercer une intense activité : il
commenta la Parole de Dieu ; défendit la foi, s'opposant avec vigueur à
différentes hérésies ; il exhorta les moines à la perfection ; il enseigna
la culture classique et chrétienne à de jeunes élèves ; il accueillit avec
une âme pastorale les pèlerins qui visitaient la Terre Sainte. Il
s'éteignit dans sa cellule, près de la grotte de la Nativité, le 30
septembre 419/420.
Pour approfondir, lire les Catéchèses du Pape
Benoît XVI :
>>> Saint
Jérôme (1)
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]
>>> Saint Jérôme (2)
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]
Source principale :
vatican.va (« Rév. x gpm »).
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BENOÎT
XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi
7 novembre 2007
Saint Jérôme
Chers frères et soeurs!
Nous porterons aujourd'hui
notre attention sur saint Jérôme, un Père de l'Eglise qui a placé la Bible au
centre de sa vie: il l'a traduite en langue latine, il l'a commentée dans
ses œuvres, et il s'est surtout engagé à la vivre concrètement au cours de sa
longue existence terrestre, malgré le célèbre caractère difficile et fougueux
qu'il avait reçu de la nature.
Jérôme naquit à Stridon vers 347
dans une famille chrétienne, qui lui assura une formation soignée, l'envoyant
également à Rome pour perfectionner ses études. Dès sa jeunesse, il ressentit
l'attrait de la vie dans le monde (cf. Ep 22, 7), mais en lui prévalurent
le désir et l'intérêt pour la religion chrétienne. Après avoir reçu le Baptême
vers 366, il s'orienta vers la vie ascétique et, s'étant rendu à Aquilée, il
s'inséra dans un groupe de fervents chrétiens, qu'il définit comme un
"chœur de bienheureux" (Chron. ad ann. 374) réuni autour de l'Evêque
Valérien. Il partit ensuite pour l'Orient et vécut en ermite dans le désert de
Calcide, au sud d'Alep (cf. Ep 14, 10), se consacrant sérieusement aux
études. Il perfectionna sa connaissance du grec, commença l'étude de l'hébreu
(cf. Ep 125, 12), transcrivit des codex et des œuvres patristiques (cf.
Ep 5, 2). La méditation, la solitude, le contact avec la Parole de Dieu
firent mûrir sa sensibilité chrétienne. Il sentit de manière plus aiguë le
poids de ses expériences de jeunesse (cf. Ep 22, 7), et il ressentit vivement
l'opposition entre la mentalité païenne et la vie chrétienne: une
opposition rendue célèbre par la "vision" dramatique et vivante, dont
il nous a laissé le récit. Dans celle-ci, il lui sembla être flagellé devant
Dieu, car "cicéronien et non chrétien" (cf. Ep 22, 30).
En 382, il partit s'installer
à Rome: là, le Pape Damase, connaissant sa réputation d'ascète et sa
compétence d'érudit, l'engagea comme secrétaire et conseiller; il l'encouragea
à entreprendre une nouvelle traduction latine des textes bibliques pour des
raisons pastorales et culturelles. Quelques personnes de l'aristocratie
romaine, en particulier des nobles dames comme Paola, Marcella, Asella, Lea et
d'autres, souhaitant s'engager sur la voie de la perfection chrétienne et
approfondir leur connaissance de la Parole de Dieu, le choisirent comme guide
spirituel et maître dans l'approche méthodique des textes sacrés. Ces nobles
dames apprirent également le grec et l'hébreu.
Après la mort du Pape Damase,
Jérôme quitta Rome en 385 et entreprit un pèlerinage, tout d'abord en Terre
Sainte, témoin silencieux de la vie terrestre du Christ, puis en Egypte, terre
d'élection de nombreux moines (cf. Contra Rufinum 3, 22; Ep 108, 6-14). En 386,
il s'arrêta à Bethléem, où, grâce à la générosité de la noble dame Paola,
furent construits un monastère masculin, un monastère féminin et un hospice
pour les pèlerins qui se rendaient en Terre Sainte, "pensant que Marie et
Joseph n'avaient pas trouvé où faire halte" (Ep 108, 14). Il resta à
Bethléem jusqu'à sa mort, en continuant à exercer une intense activité:
il commenta la Parole de Dieu; défendit la foi, s'opposant avec vigueur à
différentes hérésies; il exhorta les moines à la perfection; il enseigna la
culture classique et chrétienne à de jeunes élèves; il accueillit avec une âme
pastorale les pèlerins qui visitaient la Terre Sainte. Il s'éteignit dans sa
cellule, près de la grotte de la Nativité, le 30 septembre 419/420.
Sa grande culture littéraire
et sa vaste érudition permirent à Jérôme la révision et la traduction de
nombreux textes bibliques: un travail précieux pour l'Eglise latine et
pour la culture occidentale. Sur la base des textes originaux en grec et en
hébreu et grâce à la confrontation avec les versions précédentes, il effectua
la révision des quatre Evangiles en langue latine, puis du Psautier et d'une
grande partie de l'Ancien Testament. En tenant compte de l'original hébreu et
grec, des Septante et de la version grecque classique de l'Ancien Testament
remontant à l'époque pré-chrétienne, et des précédentes versions latines,
Jérôme, ensuite assisté par d'autres collaborateurs, put offrir une
meilleure traduction: elle constitue ce qu'on appelle la
"Vulgate", le texte "officiel" de l'Eglise latine, qui a
été reconnu comme tel par le Concile de Trente et qui, après la récente
révision, demeure le texte "officiel" de l'Eglise de langue latine.
Il est intéressant de souligner les critères auxquels ce grand bibliste s'est
tenu dans son œuvre de traducteur. Il le révèle lui-même quand il affirme
respecter jusqu'à l'ordre des mots dans les Saintes Ecritures, car dans
celles-ci, dit-il, "l'ordre des mots est aussi un mystère"
(Ep 57, 5), c'est-à-dire une révélation. Il réaffirme en outre la
nécessité d'avoir recours aux textes originaux: "S'il devait surgir
une discussion entre les Latins sur le Nouveau Testament, en raison des leçons
discordantes des manuscrits, ayons recours à l'original, c'est-à-dire au texte
grec, langue dans laquelle a été écrit le Nouveau Pacte. De la même manière
pour l'Ancien Testament, s'il existe des divergences entre les textes grecs et
latins, nous devons faire appel au texte original, l'hébreu; de manière à ce
que nous puissions retrouver tout ce qui naît de la source dans les ruisseaux"
(Ep 106, 2). En outre, Jérôme commenta également de nombreux textes bibliques.
Il pensait que les commentaires devaient offrir de nombreuses opinions,
"de manière à ce que le lecteur avisé, après avoir lu les différentes
explications et après avoir connu de nombreuses opinions - à accepter ou à
refuser -, juge celle qui était la plus crédible et, comme un expert en
monnaies, refuse la fausse monnaie" (Contra Rufinum 1, 16).
Il réfuta avec énergie et
vigueur les hérétiques qui contestaient la tradition et la foi de l'Eglise. Il
démontra également l'importance et la validité de la littérature chrétienne,
devenue une véritable culture désormais digne d'être comparée avec la
littérature classique: il le fit en composant le De viris illustribus,
une œuvre dans laquelle Jérôme présente les biographies de plus d'une centaine
d'auteurs chrétiens. Il écrivit également des biographies de moines, illustrant
à côté d'autres itinéraires spirituels également l'idéal monastique; en outre,
il traduisit diverses œuvres d'auteurs grecs. Enfin, dans le fameux
Epistolario, un chef-d'œuvre de la littérature latine, Jérôme apparaît avec ses
caractéristiques d'homme cultivé, d'ascète et de guide des âmes.
Que pouvons-nous apprendre de
saint Jérôme? Je pense en particulier ceci: aimer la Parole de Dieu dans
l'Ecriture Sainte. Saint Jérôme dit: "Ignorer les Ecritures, c'est
ignorer le Christ". C'est pourquoi, il est très important que chaque
chrétien vive en contact et en dialogue personnel avec la Parole de Dieu qui
nous a été donnée dans l'Ecriture Sainte. Notre dialogue avec elle doit
toujours revêtir deux dimensions: d'une part, il doit être un dialogue
réellement personnel, car Dieu parle avec chacun de nous à travers l'Ecriture
Sainte et possède un message pour chacun. Nous devons lire l'Ecriture Sainte
non pas comme une parole du passé, mais comme une Parole de Dieu qui s'adresse
également à nous et nous efforcer de comprendre ce que le Seigneur veut nous
dire. Mais pour ne pas tomber dans l'individualisme, nous devons tenir compte
du fait que la Parole de Dieu nous est donnée précisément pour construire la
communion, pour nous unir dans la vérité de notre chemin vers Dieu. C'est
pourquoi, tout en étant une Parole personnelle, elle est également une Parole
qui construit une communauté, qui construit l'Eglise. Nous devons donc la lire
en communion avec l'Eglise vivante. Le lieu privilégié de la lecture et de
l'écoute de la Parole de Dieu est la liturgie, dans laquelle, en célébrant la
parole et en rendant présent dans le Sacrement le Corps du Christ, nous
réalisons la parole dans notre vie et la rendons présente parmi nous. Nous ne
devons jamais oublier que la Parole de Dieu transcende les
temps. Les opinions humaines vont et viennent. Ce qui est très moderne aujourd'hui
sera très vieux demain. La Parole de Dieu, au contraire, est une Parole de vie
éternelle, elle porte en elle l'éternité, ce qui vaut pour toujours. En portant
en nous la Parole de Dieu, nous portons donc en nous l'éternel, la vie
éternelle.
Et ainsi, je conclus par une
parole de saint Jérôme à saint Paulin de Nola. Dans celle-ci, le grand exégète
exprime précisément cette réalité, c'est-à-dire que dans la
Parole de Dieu, nous recevons l'éternité, la vie éternelle. Saint Jérôme
dit: "Cherchons à apprendre sur la terre les vérités dont la
consistance persistera également au ciel" (Ep 53, 10).
* * *
Je salue cordialement les
personnes de langue française, particulièrement les pèlerins de la diaconie du
Var et les jeunes. À la suite de saint Jérôme, je vous invite à lire et à
méditer la Parole de Dieu, qui nous est donnée dans la Bible. Faites-en tous
les jours votre nourriture spirituelle ! Que Dieu vous bénisse et vous garde
dans l’espérance !
©
Copyright 2007 - Libreria Editrice Vaticana
BENOÎT
XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi
14 novembre 2007
Saint Jérôme
Chers frères et sœurs,
Nous poursuivons aujourd'hui
la présentation de la figure de saint Jérôme. Comme nous l'avons dit mercredi
dernier, il consacra sa vie à l'étude de la Bible, au point d'être reconnu par
l'un de mes prédécesseurs, le Pape Benoît XV, comme "docteur éminent dans
l'interprétation des Saintes Ecritures". Jérôme soulignait la joie et
l'importance de se familiariser avec les textes bibliques: "Ne te
semble-t-il pas habiter - déjà ici, sur terre - dans le royaume des cieux,
lorsqu'on vit parmi ces textes, lorsqu'on les médite, lorsqu'on ne connaît ni
ne recherche rien d'autre?" (Ep 53, 10). En réalité, dialoguer avec Dieu,
avec sa Parole, est dans un certain sens une présence du Ciel, c'est-à-dire une
présence de Dieu. S'approcher des textes bibliques, surtout du Nouveau
Testament, est essentiel pour le croyant, car "ignorer l'Ecriture, c'est
ignorer le Christ". C'est à lui qu'appartient cette phrase célèbre,
également citée par le Concile Vatican II dans la Constitution Dei Verbum
(n. 25).
Réellement
"amoureux" de la Parole de Dieu, il se demandait: "Comment
pourrait-on vivre sans la science des Ecritures, à travers lesquelles on
apprend à connaître le Christ lui-même, qui est la vie des croyants" (Ep
30, 7). La Bible, instrument "avec lequel Dieu parle chaque jour aux
fidèles" (Ep 133, 13), devient ainsi un encouragement et la source de la
vie chrétienne pour toutes les situations et pour chaque personne. Lire
l'Ecriture signifie converser avec Dieu: "Si tu pries - écrit-il à
une noble jeune fille de Rome -, tu parles avec l'Epoux; si tu lis, c'est Lui
qui te parle" (Ep 22, 25). L'étude et la méditation de l'Ecriture rendent
l'homme sage et serein (cf. In Eph., prol.). Assurément, pour pénétrer toujours
plus profondément la Parole de Dieu, une application constante et progressive
est nécessaire. Jérôme recommandait ainsi au prêtre Népotien: "Lis
avec une grande fréquence les divines Ecritures; ou mieux, que le Livre Saint
reste toujours entre tes mains. Apprends-là ce que tu dois enseigner" (Ep
52, 7). Il donnait les conseils suivants à la matrone romaine Leta pour
l'éducation chrétienne de sa fille: "Assure-toi qu'elle étudie
chaque jour un passage de l'Ecriture... Qu'à la prière elle fasse suivre la
lecture, et à la lecture la prière... Au lieu des bijoux et des vêtements de
soie, qu'elle aime les Livres divins" (Ep 107, 9.12). Avec la méditation
et la science des Ecritures se "conserve l'équilibre de l'âme" (Ad
Eph., prol.). Seul un profond esprit de prière et l'assistance de l'Esprit
Saint peuvent nous introduire à la compréhension de la Bible:
"Dans l'interprétation des Saintes Ecritures, nous avons toujours besoin
de l'assistance de l'Esprit Saint" (In Mich. 1, 1, 10, 15).
Un amour passionné pour les
Ecritures imprégna donc toute la vie de Jérôme, un amour qu'il chercha toujours
à susciter également chez les fidèles. Il recommandait à l'une de ses filles
spirituelles: "Aime l'Ecriture Sainte et la sagesse t'aimera; aime-la
tendrement, et celle-ci te préservera; honore-la et tu recevras ses caresses.
Qu'elle soit pour toi comme tes colliers et tes boucles d'oreille" (Ep
130, 20). Et encore: "Aime la science de l'Ecriture, et tu n'aimeras
pas les vices de la chair" (Ep 125, 11).
Pour Jérôme, un critère de
méthode fondamental dans l'interprétation des Ecritures était l'harmonie avec
le magistère de l'Eglise. Nous ne pouvons jamais lire l'Ecriture seuls. Nous
trouvons trop de portes fermées et nous glissons facilement dans l'erreur. La
Bible a été écrite par le Peuple de Dieu et pour le Peuple de Dieu, sous
l'inspiration de l'Esprit Saint. Ce n'est que dans cette communion avec le
Peuple de Dieu que nous pouvons réellement entrer avec le "nous" au
centre de la vérité que Dieu lui-même veut nous dire. Pour lui, une
interprétation authentique de la Bible devait toujours être en harmonieuse
concordance avec la foi de l'Eglise catholique. Il ne s'agit pas d'une exigence
imposée à ce Livre de l'extérieur; le Livre est précisément la voix du Peuple
de Dieu en pèlerinage et ce n'est que dans la foi de ce Peuple que nous sommes,
pour ainsi dire, dans la juste tonalité pour comprendre l'Ecriture Sainte. Il
admonestait donc: "Reste fermement attaché à la doctrine
traditionnelle qui t'a été enseignée, afin que tu puisses exhorter selon la
saine doctrine et réfuter ceux qui la contredisent" (Ep 52, 7). En
particulier, étant donné que Jésus Christ a fondé son Eglise sur Pierre, chaque
chrétien - concluait-il - doit être en communion "avec la Chaire de saint
Pierre. Je sais que sur cette pierre l'Eglise est édifiée" (Ep 15, 2). Par
conséquent, et de façon directe, il déclarait: "Je suis avec
quiconque est uni à la Chaire de saint Pierre" (Ep 16).
Jérôme ne néglige pas, bien
sûr, l'aspect éthique. Il rappelle au contraire souvent le devoir d'accorder sa
propre vie avec la Parole divine et ce n'est qu'en la vivant que nous trouvons
également la capacité de la comprendre. Cette cohérence est indispensable pour
chaque chrétien, et en particulier pour le prédicateur, afin que ses actions,
si elles étaient discordantes par rapport au discours, ne le mettent pas dans
l'embarras. Ainsi exhorte-t-il le prêtre Népotien: "Que tes actions
ne démentent pas tes paroles, afin que, lorsque tu prêches à l'église, il n'arrive
pas que quelqu'un commente en son for intérieur: "Pourquoi n'agis-tu
pas précisément ainsi?" Cela est vraiment plaisant de voir ce maître qui,
le ventre plein, disserte sur le jeûne; même un voleur peut blâmer l'avarice;
mais chez le prêtre du Christ, l'esprit et la parole doivent s'accorder"
(Ep 52, 7). Dans une autre lettre, Jérôme réaffirme: "Même si elle
possède une doctrine splendide, la personne qui se sent condamnée par sa propre
conscience se sent honteuse" (Ep 127, 4). Toujours sur le thème de la
cohérence, il observe: l'Evangile doit se traduire par des attitudes de
charité véritable, car en chaque être humain, la Personne même du Christ est
présente. En s'adressant, par exemple, au prêtre Paulin (qui devint ensuite
Evêque de Nola et saint), Jérôme le conseillait ainsi: "Le véritable
temple du Christ est l'âme du fidèle: orne-le, ce sanctuaire,
embellis-le, dépose en lui tes offrandes et reçois le Christ. Dans quel but
revêtir les murs de pierres précieuses, si le Christ meurt de faim dans la
personne d'un pauvre?" (Ep 58, 7). Jérôme concrétise: il faut
"vêtir le Christ chez les pauvres, lui rendre visite chez les personnes
qui souffrent, le nourrir chez les affamés, le loger chez les sans-abris"
(Ep 130, 14). L'amour pour le Christ, nourri par l'étude et la méditation, nous
fait surmonter chaque difficulté: "Aimons nous aussi Jésus Christ,
recherchons toujours l'union avec lui: alors, même ce qui est difficile
nous semblera facile" (Ep 22, 40).
Jérôme, défini par Prospère
d'Aquitaine comme un "modèle de conduite et maître du genre humain"
(Carmen de ingratis, 57), nous a également laissé un enseignement riche et
varié sur l'ascétisme chrétien. Il rappelle qu'un courageux engagement vers la
perfection demande une vigilance constante, de fréquentes mortifications,
toutefois avec modération et prudence, un travail intellectuel ou manuel assidu
pour éviter l'oisiveté (cf. Epp 125, 11 et 130, 15), et surtout l'obéissance à
Dieu: "Rien... ne plaît autant à Dieu que l'obéissance..., qui est
la plus excellente et l'unique vertu" (Hom. de oboedientia: CCL
78,552). La pratique des pèlerinages peut également appartenir au chemin
ascétique. Jérôme donna en particulier une impulsion à ceux en Terre Sainte, où
les pèlerins étaient accueillis et logés dans des édifices élevés à côté du
monastère de Bethléem, grâce à la générosité de la noble dame Paule, fille
spirituelle de Jérôme (cf. Ep 108, 14).
Enfin, on ne peut pas oublier
la contribution apportée par Jérôme dans le domaine de la pédagogie chrétienne
(cf. Epp 107 et 128). Il se propose de former "une âme qui doit devenir le
temple du Seigneur" (Ep 107, 4), une "pierre très précieuse" aux
yeux de Dieu (Ep 107, 13). Avec une profonde intuition, il conseille de la
préserver du mal et des occasions de pécher, d'exclure les amitiés équivoques
ou débauchées (cf. Ep 107, 4 et 8-9; cf. également Ep 128, 3-4). Il exhorte
surtout les parents pour qu'ils créent un environnement
serein et joyeux autour des enfants, pour qu'ils les incitent
à l'étude et au travail, également par la louange et l'émulation (cf. Epp 107,
4 et 128, 1), qu'ils les encouragent à surmonter les difficultés, qu'ils
favorisent entre eux les bonnes habitudes et qu'ils les préservent d'en prendre
de mauvaises car - et il cite là une phrase de Publilius Syrus entendue à
l'école - "difficilement tu réussiras à te corriger de ces choses dont tu
prends tranquillement l'habitude" (Ep 107, 8). Les parents sont les
principaux éducateurs des enfants, les premiers maîtres de vie. Avec une grande
clarté, Jérôme, s'adressant à la mère d'une jeune fille et mentionnant ensuite
le père, admoneste, comme exprimant une exigence fondamentale de chaque
créature humaine qui commence son existence: "Qu'elle trouve en toi
sa maîtresse, et que sa jeunesse inexpérimentée regarde vers toi avec
émerveillement. Que ni en toi, ni en son père elle ne voie jamais d'attitudes
qui la conduisent au péché, si elles devaient être imitées. Rappelez-vous
que... vous pouvez davantage l'éduquer par l'exemple que par la parole"
(Ep 107, 9). Parmi les principales intuitions de Jérôme comme pédagogue, on
doit souligner l'importance attribuée à une éducation saine et complète dès la
prime enfance, la responsabilité particulière reconnue aux parents, l'urgence
d'une sérieuse formation morale et religieuse, l'exigence de l'étude pour une
formation humaine plus complète. En outre, un aspect assez négligé à l'époque
antique, mais considéré comme vital par notre auteur, est la promotion de la
femme, à laquelle il reconnaît le droit à une formation complète:
humaine, scolaire, religieuse, professionnelle. Et nous voyons précisément
aujourd'hui que l'éducation de la personnalité dans son intégralité,
l'éducation à la responsabilité devant Dieu et devant l'homme, est la véritable
condition de tout progrès, de toute paix, de toute réconciliation et
d'exclusion de la violence. L'éducation devant Dieu et devant l'homme:
c'est l'Ecriture Sainte qui nous indique la direction de l'éducation et ainsi,
du véritable humanisme.
Nous ne pouvons pas conclure
ces rapides annotations sur cet éminent Père de l'Eglise sans mentionner la
contribution efficace qu'il apporta à la préservation d'éléments positifs et
valables des antiques cultures juive, grecque et romaine au sein de la
civilisation chrétienne naissante. Jérôme a reconnu et assimilé les valeurs
artistiques, la richesse des sentiments et l'harmonie des images présentes chez
les classiques, qui éduquent le cœur et l'imagination à de nobles sentiments.
Il a en particulier placé au centre de sa vie et de son activité la Parole de
Dieu, qui indique à l'homme les chemins de la vie, et lui révèle les secrets de
la sainteté. Nous ne pouvons que lui être profondément reconnaissants pour tout
cela, précisément dans le monde d'aujourd'hui.
* * *
Je suis heureux de saluer les
francophones, notamment les jeunes prêtres de Belley-Ars, avec leur Évêque, Mgr
Bagnard. J’adresse un salut tout particulier aux pèlerins de France venus avec
les reliques de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte-Face, accompagnés
par Mgr Pican, Évêque de Bayeux et Lisieux. Nous nous souvenons qu’il y a cent
vingt ans, la petite Thérèse est venue rencontrer le Pape Léon XIII, pour lui
demander la permission d’entrer au Carmel malgré son jeune âge. Il y a
quatre-vingt ans, le Pape Pie XI la proclamait Patronne des Missions et, en
1997, le Pape Jean-Paul II la déclarait Docteur de l’Église. Après cette
audience, j’aurai la joie de prier devant ses reliques, comme de nombreux
fidèles peuvent le faire pendant toute la semaine dans différentes églises de
Rome. Sainte Thérèse aurait voulu apprendre les langues bibliques pour mieux
lire l’Écriture. À sa suite et à l’exemple de saint Jérôme, puissiez-vous
prendre du temps pour lire la Bible de manière régulière. En devenant familiers
de la Parole de Dieu, vous y rencontrerez le Christ pour demeurer en intimité
avec lui. Avec ma Bénédiction apostolique.
©
Copyright 2007 - Libreria Editrice Vaticana
wikipédia
– à jour au 15 août 2016
Jérôme de Stridon
Jérôme de Stridon
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Naissance
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Décès
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Nationalité
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Vénéré à
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Vénéré par
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Fête
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Attributs
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Âgé, traduisant ou méditant la Bible, avec un crâne ou un
lion, pourpre ou chapeau de cardinal
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Saint patron
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Jérôme de Stridon,
saint Jérôme ou, en latin,
« Eusebius Sophronius
Hieronymus Stridonensis », né vers
347 à
Stridon,
à la frontière entre la
Pannonie et la
Dalmatie
(actuelle
Croatie)
et mort le
30 septembre 420 à
Bethléem,
est un moine,
traducteur de la Bible,
docteur de l'Église et l'un des quatre
pères de l'Église latine, avec
Ambroise
de Milan,
Augustin d'Hippone et
Grégoire
Ier. L'ordre des
hiéronymites
(ou « ermites de saint Jérôme ») se réfère à lui.
Jérôme suit des études à
Rome, se
convertit vers l'âge de 18 ans à la suite
d'un rêve mystérieux, puis, après un séjour en
Gaule, part pour la
Terre
sainte en 373. Il vit en ermite dans le « désert » de
Chalcis de
Syrie, à une cinquantaine de kilomètres à l'est d'
Antioche. Il
est ensuite ordonné prêtre à
Antioche. En 383, le
pape Damase Ier
le choisit comme secrétaire et lui demande de traduire la
Bible en
latin. La marque de
confiance que le pape lui avait accordée à cette occasion explique que la
tradition et l'
iconographie lui reconnaissent la qualité de
cardinal, bien que l'institution cardinalice
n'ait pas encore reçu, à l'époque, la définition précise que lui conférera au
XIe siècle
la
réforme grégorienne.
À la mort du pape, il doit quitter Rome et retourne en
Terre
sainte en compagnie de
Paula,
noble romaine. Ils fondent un
monastère double à
Bethléem.
Durant les 34 dernières années de sa vie, Jérôme se consacre à composer un
texte latin de l'
ancien et du
nouveau
Testament qui soit plus fidèle aux manuscrits originaux
grecs
et
hébreux.
Concurremment il rédige ses commentaires sur la Bible.
Il meurt en 420 et ses restes sont d'abord enterrés à
Jérusalem
puis auraient été transférés à la
basilique Sainte-Marie-Majeure,
l'une des quatre grandes basiliques de Rome.
Les
catholiques le considèrent comme un des Pères de
l'Église et, avec les
orthodoxes, le vénèrent comme
saint. Depuis
Boniface
VIII, en 1298, il est qualifié de docteur de l'Église.
Sa traduction de la Bible constitue la pièce maîtresse de la
Vulgate,
traduction latine officiellement reconnue par l'Église catholique. Il est
considéré comme le patron des traducteurs en raison de sa révision critique du
texte de la Bible en latin qui a été utilisée jusqu'au
XXe siècle comme texte officiel de la
Bible en Occident
1.
Sommaire
Biographie
Enfance
Représentation de Jérôme comme cardinal, XVIIIe siècle, São Paulo.
Jérôme naît à
Stridon au milieu du
IVe siècle. La date exacte de sa
naissance n'est pas connue, mais les éléments qu'il donne (il est encore enfant
à la mort de
Julien), permettent de la situer vers
l'année 347
b
1,d
1,2.
Ses parents sont chrétiens et d'un milieu aisé, ils possèdent un domaine
3,d
2. Conformément aux usages de l'époque, il n'est pas
baptisé mais est inscrit en tant que
catéchumène3.
Il part vers l'âge de douze ans pour
Rome afin de
poursuivre ses études
b
2,d
3. Il est accompagné de son ami Bonosus et se lie d'amitié à Rome
avec
Rufin d'Aquilée et
Héliodore d'Altino4,d
4. Il étudie auprès d'
Aelius
Donat la
grammaire,
l'
astronomie
et la
littérature païenne
5,
dont
Virgile,
Cicéron,
et fréquente le théâtre, le cirque romain
d
4. Vers l'âge de seize ans, il suit les cours de
rhétorique
et de
philosophie
auprès d'un
rhéteur6,
ainsi que de
grec.
Il demande le baptême vers 366
d
5. Après quelques années à Rome, il se rend avec Bonosus en
Gaule vers 367, et
s'installe à
Trèves, « sur la rive à moitié barbare du
Rhin »
b
3,d
5. C'est là qu'il entame son parcours théologique et recopie, pour
son ami Rufin, le commentaire d'
Hilaire de Poitiers sur les
Psaumes,
et le traité
De synodis et où il découvre le
monachisme
naissant
d
6. Il séjourne ensuite pendant quelque temps, peut-être plusieurs
années, avec Rufin et
Chromace d'Aquilée, dans une communauté
cénobitiqueb
4,d
7. C'est à ce moment qu'il rompt les relations avec sa famille, et
qu'il affirme sa volonté d'être consacré à Dieu
d
7. Quelques-uns de ses amis chrétiens l'accompagnent lorsqu'il
entame, vers 373, un voyage à travers la
Thrace et l'Asie
Mineure pour se rendre dans le nord de la
Syrie.
Premières expériences monastiques
À
Antioche,
deux de ses compagnons meurent, et lui-même tombe malade plusieurs fois. Au
cours de l'une de ces maladies (hiver 373-374), il fait un
rêve qui le
détourne des études profanes et l'engage à se consacrer à
Dieu. Dans ce rêve,
qu'il raconte dans l'une de ses lettres, il lui est reproché d'être «
cicéronien,
et non pas chrétien »
d
8. À la suite de ce rêve, il semble avoir renoncé pendant une longue
durée à l'étude des classiques profanes et s'être plongé dans celle de la
Bible sous
l'impulsion d'
Apollinaire de Laodicée7.
Il enseigne ensuite à Antioche auprès d'un groupe de femmes, étant sans doute
disciple d’
Évagre le Pontique. Il étudie aussi les écrits
de
Tertullien,
Cyprien de Carthage et
Hilaire de Poitiersb
5,d
9.
Désirant intensément vivre en
ascète et
faire pénitence, il s'installe en 375 dans le désert de
Chalcis de
Syrie, au sud-ouest d'Antioche, connu sous le nom de «
Thébaïde de Syrie »
d
10. Il y passe quelque temps en raison du grand nombre d'
ermites
qui y vivent
d
11. La période au désert et la vie érémitique de Jérôme fut assez
difficile, notamment du fait des jeûnes et de sa santé fragile :
« Les jeûnes avaient pâli mon visage, mais les désirs
enflammaient mon esprit dans mon corps glacé et devant le pauvre homme que
j'étais, chair à moitié morte, seuls bouillonnaient les incendies des voluptésd
12 ». Il est en relation à cette époque avec les
chrétiens d'Antioche, et semble avoir commencé alors à s'intéresser à l'
Évangile des Hébreux, qui est, selon les gens
d'Antioche, la source de l'
Évangile selon Matthieu. C'est à cette
époque qu’il fait ses premiers commentaires bibliques en commençant par le plus
petit livre de la Bible, le
livre
d'Abdiasb
6. Il profite de ce temps pour apprendre l'
hébreu avec
l'aide d'un
juifb
7,8,d
12. Il traduit alors l’
Évangile des Nazaréens,
qu’il considère un temps comme l’original de l’Évangile de Matthieu
b
7. C'est à partir de cette période que Jérôme commence sa
correspondance épistolaire, qu'il continue tout au long de sa vie
d
13.
À son retour à Antioche, en 378 ou 379, il est ordonné par l'
évêque Paulin. Peu de temps après, il part à
Constantinople
pour continuer ses études des Écritures sous l'égide de
Grégoire de Nazianze9,
mais aussi pour éviter les querelles théologiques entre les partisans de
Nicée et les ariens
b
8,d
14. Il y reste deux ans et suit les cours de Grégoire de Nazianze
qu’il décrit comme son précepteur
b
9,d
15. C’est à cette période qu’il découvre
Origène et
qu’il commence à développer une exégèse (étude de la Bible) en comparant les
interprétations latines, grecques et hébraïques de la Bible
b
10,d
16. Il traduit en latin et complète les tables chronologiques de la
Chronique d'
Eusèbe de Césarée, histoire universelle d'
Abraham à
Constantind
17.
Jérôme au service du pape
En 382, il revient à Rome pour trois ans. Il est en contact direct avec le
pape
Damase
Ier et les principaux responsables de l'Église de Rome
10.
Son retour à Rome est sans doute dû aux conflits issus du
Concile de Constantinople ;
il rencontre Paulin qui l’a invité à Rome pour être interprète
b
11,d
18. Il est invité au
concile de Rome de 382, qui est convoqué pour
mettre fin à la séparation d'une partie de l'Église d'Antioche. Jérôme, qui
parle grec et latin, se rend indispensable auprès du pape Damase I
er
par ses traductions et sa connaissance biblique
11.
Il devient un secrétaire occasionnel du pape et le conseille lors de
consultations
synodalesNote
1,12,11.
En plus de l’aide occasionnelle donnée au pape Damase, Jérôme répond à ses
demandes d'explications sur des termes de la
Bible en utilisant
les versions grecques et hébraïques
13,14,d
19. Ses traductions et ses interprétations cherchent à intégrer les
aspects historiques de l’Écriture
15.
À la demande privée du pape Damase, il cherche aussi à prendre en charge la
révision du texte de la
Bible latine, sur la base du
Nouveau
Testament grec et des traditions grecques de la
Septante,
attribuées à
Symmaque l'Ébionite et
Théodotion16,
afin de mettre fin aux divergences des textes qui circulent en Occident (connus
sous le nom de
Vetus Latina)
17,d
20. Il commence aussi la traduction des
Psaumes16,b
12. Il traduit à la demande de Damase
Les commentaires sur le
Cantique des cantiques d’Origène, ainsi que le traité
Sur le Saint
Esprit de
Didyme l’Aveugle16,b
13,d
21.
Il exerce une influence non négligeable au cours de ces trois années passées
à Rome, notamment par son zèle à prôner l'ascétisme
b
14. Il s'entoure d'un cercle de femmes de la noblesse, dont certaines
sont issues des plus anciennes familles patriciennes, comme les veuves
Marcella
et
Paula, et leurs filles Blaesilla et
Eustochiumb
14,d
22. Il prend parti pour la possibilité d'être une femme consacrée en
défendant la virginité, dans la célèbre lettre 22, rédigée en 384, destinée à
Eustochium, surnommée
Sur la virginité à conserver. Il met en garde
Eustochium contre les dangers de l'adolescence, lui recommandant d'éviter le
vin
18 :
« Vin et jeunesse : double fournaise de volupté.
Pourquoi jeter de l'huile sur le feu ? Pourquoi à ce jeune corps ardent
fournir l'aliment de ses flammes19 ? »,
encourageant la virginité
20 :
« Rien n'est dur à qui aime ; à qui désire, nul
effort n'est difficile (...) chaque fois que dans le monde tu remarqueras
quelque objet fastueux, émigre en ton esprit au paradis : commence d'être
ici-bas ce que tu seras là-haut »21.
Cette lettre connaît une diffusion importante à Rome et contribue à développer
une certaine opposition au sein du clergé romain
20.
Jérôme fait la critique du
clergé régulier, il critique la cupidité des
évêques
et des
prêtres.
De plus il critique le
paganisme qui reste présent à Rome au
sein du
clergé
romain, qui y préserve des cultes païens
b
15. Les critiques ouvertes de Jérôme contribuent à faire naître une
hostilité croissante à son égard de la part du clergé et de ses partisans
22,b
16,d
23.
Peu de temps après la mort de son protecteur Damase, le 11 décembre 384, l'opposition du clergé
à l'égard de Jérôme le conduit à quitter Rome
16.
Sa présence loin d'Antioche allait à l’encontre du
concile de Nicée, qui exigeait que les
prêtres ordonnés restent dans leurs diocèses d'origine
b
17. Il part avec quelques fidèles en direction de Jérusalem, en
prenant avec lui des copies de livres, avec beaucoup de rancune envers ceux qui
l’ont exclu
23,b
18.
Pèlerinage en Terre Sainte
En août 385, il retourne à Antioche, accompagné par son frère Paulinianus et
quelques amis. Il est suivi peu de temps après par
Paula
et Eustochium, résolues à quitter leur entourage patricien pour finir leurs
jours en Terre Sainte
24.
Les pèlerins, rejoints par l'évêque Paulin d'Antioche, visitent Jérusalem,
Bethléem et les
lieux saints de
Galilée25,b
19,d
24.Ils rencontrent
Rufin d'Aquilée, son ami de jeunesse, et
Mélanie l'Ancienne à Jérusalem, qui mènent une
vie de pénitence et de prière, dans des monastères, que Jérôme cite en exemple
à
Paula26,b
20,d
24.
Dans un commentaire violemment
anti-juif
de
Sophonie
1 : 15, il reprend l'
accusation
de déicide contre les Juifs formulée dans le
corpus patristique :
« Ce
jour est un jour de fureur, Un jour de détresse et d'angoisse, Un jour de
ravage et de destruction, Un jour de ténèbres et d'obscurité, Un jour de nuées
et de brouillards,... » il mentionne l'habitude des Juifs de venir
pleurer au
mur des Lamentations :
« Jusqu'à ce jour, ces locataires hypocrites ont
l'interdiction de venir à Jérusalem, car ils sont les meurtriers des prophètes
et notamment du dernier d'entre eux, le Fils de Dieu ; à moins qu'ils ne
viennent pour pleurer car on leur a donné permission de se lamenter sur les
ruines de la ville, moyennant paiement »27.
Pendant l'hiver 385-386, Jérôme et Paula partent en
Égypte, car
c’est là le berceau des grands modèles de la vie ascétique
28,b
21. À
Alexandrie, Jérôme peut rencontrer et écouter le
catéchiste
Didyme l'Aveugle expliquer le prophète
Osée et raconter les souvenirs qu'il avait de l'ascète
Antoine le Grand, mort trente ans plus tôt
b
21,d
25.
Fondation du monastère à Bethléem
Couvent de Saint-Jérôme à Bethléem.
En 386, il revient à Bethléem où il s'installe et fonde une communauté d'
ascètes et d'
érudits28.
Il y construit et développe son monastère pendant trois ans grâce aux moyens
que lui fournit
Paula29,b
22. L'ensemble comporte une hôtellerie pour accueillir les pèlerins,
et aussi un monastère pour les femmes
29,d
26. Paula dirige le monastère des femmes et Jérôme quant à lui dirige
le monastère des hommes, mais il donne des directions spirituelles aux hommes
comme aux femmes à travers des explications des Écritures
30.
L'
Écriture a une
place primordiale dans la vie communautaire inaugurée par Jérôme. Jérôme
assimile la Bible au Christ :
« Aime les saintes
Écritures et la Sagesse t'aimera, il faut que ta langue ne connaisse que le
Christ, qu'elle ne puisse dire que ce qui est saint »d
27. Jérôme montre des qualités d'éducateur, il écrit pour la
petite-fille de Paula un manuel d'
éducation,
dans lequel il insiste sur la
pédagogie :
« Qu'on lui fasse des lettres, soit de buis, soit
d'ivoire, et qu'on les désigne par leurs noms ; qu'elle s'en amuse,
qu'ainsi son amusement même lui soit un enseignement..., qu'assembler les
syllabes lui vaille une récompense, qu'on l'y invite encore par des petits
cadeaux qui peuvent faire plaisir à cet âge. » ; il poursuit
ses conseils :
« Qu'elle ait des compagnes
d'études qu'elle puisse envier, dont l'éloge la pique. Il ne faut pas la
gronder si elle est un peu lente, mais stimuler son esprit par des
compliments : qu'elle trouve de la joie dans les succès et dans l'échec de
la peine. Veiller surtout à ce qu'elle ne prenne pas les études en dégoût, car
l'amertume ressentie dans l'enfance pourrait durer au-delà des années
d'apprentissage »d
28.
Dans sa correspondance avec certains Romains qui lui demandent conseil,
Jérôme montre l'importance qu'il donne à la vie communautaire
31 :
« Je préférerais que tu sois dans une sainte communauté,
que tu ne t'enseignes pas toi-même et que tu ne t'engages pas sans maître dans
une voie entièrement nouvelle pour toi », recommandant la
modération dans les
jeûnes corporels :
« la
malpropreté sera l'indice de la netteté de ton âme... Une nourriture modique,
mais raisonnable, est salutaire au corps et à l'âme », ainsi que
d'éviter l'oisiveté :
« Livre-toi à quelque
travail manuel, pour que le diable te trouve toujours occupé », terminant
ses conseils par la
maxime :
« Le Christ
est nu, suis-le nu. C'est dur, c'est grandiose et difficile ; mais
magnifique en est la récompense »32.
Commentaires des Écritures
À Bethléem, il apprend l'hébreu en suivant les cours du
rabbin Bar Anima
et étudie à la bibliothèque de
Césarée de
Palestine les différents écrits d'Origène ainsi que l'Ancien Testament en
grec et hébreu
33,b
23. Jérôme développe des commentaires sur l'
Ecclésiaste ;
pour cela il s'appuie sur les différentes interprétations afin de pouvoir
découvrir le sens littéral puis faire des commentaires
34.
À la demande de Paula et d'Eustochium, il traduit l'
épître aux Galates35
puis fait le même travail avec l'
épître aux Éphésiens et l'
épître à Tite36.
En 389 il arrête son travail sur les
épîtres de Paul afin de commencer la traduction des
Psaumes
37.
Il commence la traduction du
livre
de Nahum37.
Il développe alors sa méthode d'
exégèse,
issue en grande partie d'Origène : traduire le livre dans ses différentes
versions puis en donner une explication historique, puis
allégorique
et enfin spirituelle. Il profite de ses commentaires sur la Bible pour répondre
à la théologie de
Marcion qui remet en cause l'unicité du Dieu de l'Ancien
Testament et du Nouveau Testament
38.
Il écrit des commentaires du
livre de Michée, du
livre
de Sophonie, du
livre d'Aggée ainsi que du
livre
de Habacuc39.
De 389 à 392, Jérôme travaille à la traduction de la Bible de la
Septante en
latin
40,
il utilise la technique de l'
hexaples d'Origène
Note
2,b
24.
À la demande de
Paula et d'Eustochium, Jérôme traduit les 39
homélies
d'Origène et critique les écrits d'
Ambroise
de Milan qui utilise les écrits d'Origène en se trompant dans les
traductions
41.
La recherche biblique conduit Jérôme à entreprendre une
onomasticon
des noms et lieux hébreux, poursuivant l'initiative du rabbin
Philon d'Alexandrie et complétant celle
existante d'
Eusèbe de Césarée42.
Cette étude le conduit à utiliser l'hébreu, ainsi que des traditions
rabbiniques, afin de pouvoir mieux comprendre certains passages de la Bible, ce
qui est une nouveauté dans le christianisme qui n'utilise alors que la version
grecque de la Bible, la
Septante, dans l'exégèse
43.
Jérôme polémiste et apologétique
Jérôme visité par des anges, XVIIe siècle, par Bartolomeo Cavarozzi
Jérôme continue ses traductions avec les écrits de
Didyme
l'Aveugle. Il reprend le travail commencé à la demande du pape Damase, et
finit la traduction du traité sur la divinité du
Saint-Esprit44.
Il écrit
Sur les hommes illustres, une
nomenclature
des principaux personnages historiques chrétiens, en s'inspirant de l'
Histoire
ecclésiastique d'
Eusèbe de Césarée, mais aussi des écrits de
Philon d'Alexandrie45,b
25.
Sur les hommes illustres deviendra l'une des principales
sources d'information des historiens pendant de nombreux siècles
46.
Jérôme écrit en 393 un traité polémique
Contre Jovinien. Il y
critique les thèses du moine
Jovinien, qui affirme que les personnes menant une
vie d'ascèse ont les mêmes mérites que les personnes qui ne la pratiquent pas,
et que les péchés sont d'égale importance
47.
Cette conception de Jovinien va à l'encontre des principes de la vie monacale
ainsi que de la virginité et de la vie consacrée des femmes si chers à Jérôme
47.
Les thèses de Jovinien sont condamnées par des conciles locaux, par
Ambroise
de Milan et par Augustin d'Hippone qui parlent de Jovinien comme d'un
hérétique48,b
26.
Jérôme, en s'appuyant sur de nombreux passages de la Bible, mais aussi sur
des philosophes helléniques, critique vivement cette conception, en montrant la
supériorité de la
virginité sur la
vie conjugale49.
Il prend aussi la défense de la sobriété et met en garde Rome contre la
possibilité de retour des vices antérieurs au christianisme
50.
Son traité
Contre Jovinien est cependant très mal perçu à Rome et reçoit
de nombreuses critiques, certains accusant Jérôme de nier l'importance du
mariage et donc l'œuvre de la création, d'autant que la virginité consacrée
n'est pas encore développée à Rome
51,b
27. Jérôme ajoute alors une
Apologie à son
traité, cherchant à limiter les critiques qui lui sont adressées.
La querelle sur Origène
La vie monastique de Jérôme, et ses critiques vives contre certains
moines, dénonçant
les vices des uns et des autres, lui valent de nombreuses inimitiés
52.
De passage à Bethléem,
Sulpice-Sévère défend l'attitude de Jérôme, le
décrivant comme très studieux, défendant la doctrine et dormant peu
52.
Mais cette opinion n'est pas partagée par tous :
Palladios,
ami de
Jean Chrysostome, décrit Jérôme comme étant doué
mais très jaloux, édictant des règles quand il le souhaite, au contraire de
Rufin d'Aquilée, qu'il décrit comme un vrai modèle
ascétique
53.
Les rapports entre Jérôme et Rufin d'Aquilée se dégradent à la même
époque : leur longue amitié s'interrompt brutalement, se muant en une
haine féroce entre les deux personnes
54,
à cause essentiellement de leurs divergences sur Origène
55.
Au début 393 un groupe de moines demande sa signature à Jérôme de Stridon au
bas d'une déclaration dans laquelle il dénonce les erreurs d’Origène
Note
3, que Jérôme accepte
b
28. Jérôme défend sa traduction d'Origène en affirmant :
« Qu'Origène soit hérétique, peu importe ! Je ne nie
pas qu'il le soit sur certains sujets, mais il a bien interprété les
Écritures ; il a expliqué les obscurités des prophètes et dévoilé les
mystères de l'Ancien et du Nouveau Testament »d
29. Ce même groupe se présente à Rufin d’Aquilée qui refuse de signer
cette déclaration ; or Rufin d’Aquilée était protégé par
Jean, faisant naître des doutes sur leur
conformité aux
dogmes.
En 393,
Épiphane de Salamine se rend à Jérusalem, où
il critique ouvertement les
anthropomorphismes
d’Origène et suspecte d’hérésie l'évêque
Jean II de Jérusalem56.
Peu de temps plus tard il ordonne de force le frère de Jérôme, Paulus
b
29. Or cette ordination a lieu sans l’accord de
Jean de Jérusalem et en dehors de sa
juridiction. L’évêque, mécontent, exclut Jérôme et sa communauté des
célébrations dans l'
église de la Nativité57.
Cet épisode conduit à une rupture entre Jérôme et Rufin d'Aquilée, ce dernier
soutenant Jean de Jérusalem
57,d
29. Celui-ci cherche alors à exclure Jérôme de son
diocèse,
mais ils réussissent à se réconcilier grâce à
Théophile d'Alexandrie58.
Jérôme reprend en 396 ses traductions de la Bible, avec le
livre
de Jonas, ainsi que le
livre
d'Abdias ; il en profite pour prendre ses distances avec les thèses
d'Origène, mais continue de mettre en parallèle les traductions hébraïques et
grecques
59.
Il peaufine sa méthode d'interprétation de la Bible, regrettant ses
interprétations de jeunesse :
« Je dois me faire
pardonner d'avoir dans mon adolescence, poussé l'amour et le goût des Saintes
Écritures, interprété allégoriquement le prophète Abdias, alors que
j'en ignorais le sens historique »60,61.
Au printemps 397, il explique les visions d'
Isaïe ; il
est alors encore plus précis sur l'interprétation des Écritures :
« L'interprétation spirituelle doit rester conforme à la
vérité historique, dont l'ignorance fait tomber beaucoup d'interprètes dans
l'aveuglement »62.
C’est dans ce commentaire d’Isaïe qu’il écrit la célèbre phrase qui montre tout
l’importance qu’il donne à l’étude de la Bible :
« Ignorer
les Écritures, c’est ignorer le Christb
30 ».
Rufin d'Aquilée traduit les œuvres d'Origène, mais dans la préface de sa
traduction il critique ouvertement Jérôme, affirmant que Jérôme, par sa
traduction, favorise les hérésies d'Origène
63.
La réponse de Jérôme ne se fait pas attendre : il critique vivement la
méthode de traduction de Rufin d'Aquilée qui, sous prétexte de ne pas vouloir
favoriser les hérésies, trahit les traductions ; il décide de traduire
lui-même l'ouvrage
Sur les Principes d'Origène en 398 et 399
64,d
30. Cette traduction des écrits d'Origène par Jérôme conduit à
accentuer la méfiance à l'encontre de Jérôme, certains le soupçonnant d'hérésie
65,b
31. La mort du pape
Sirice et l'élection du pape
Anastase Ier changent cependant la
donne, le nouveau pape étant bienveillant à l'égard de Jérôme
66,b
32.
Rufin d'Aquilée est cependant mis en difficulté et il répond dans son
Apologie en critiquant de nouveau Jérôme pour sa proximité avec Origène
67.
Cette nouvelle charge contre Jérôme conduit ce dernier à écrire un traité
Contre
Rufin dans lequel il présente sa conception de la traduction des Écritures
et de leurs interprétations : il défend la possibilité d'avoir différentes
interprétations
68.
Concernant la traduction de la Bible, là encore Jérôme défend les différentes
possibilités de traduction qui permettent d'enrichir la lecture d'une
traduction
69.
D’ailleurs, Jérôme profite de cette période pour traduire la Bible en
s’appuyant sur l’hébreu : ainsi il traduit en 393 les
livres
de Samuel et
des Rois, en 394 le
livre de
Job, les livres des Prophètes, en 395 les
livres des Chroniques, les cinq livres du
Pentateuque
(la date est encore discutée par les historiens, aux environs de 398), en 398
le
livre des Proverbes, le
Cantique des Cantiques, l’
Ecclésiaste,
les
Psaumes, en 399 les livres de
Tobie
et de
Judith, en 400 le
livre d’Esdrasb
33. Chaque livre qu’il traduit est précédé d’une préface où Jérôme
décrit les difficultés de la traduction, mais aussi une défense de l’hébreu
dans la traduction vis-à-vis des nombreux critiques et partisans de la Septante
b
34.
Travaux exégétiques
Saint Jérôme écrivant, terre cuite du
XVIIIe siècle
par
Luc
Breton, Bibliothèque municipale de
Besançon.
Les travaux de Jérôme suscitent un vif intérêt de la part de
saint Augustin qui lui écrit à de nombreuses
reprises pour avoir son point de vue sur l'interprétation de la Bible
70.
Au début, Jérôme de Stridon ne lui répond pas car il se méfie d'Augustin qui
n'est alors pas très reconnu
71.
Ce n'est qu'à partir de 404 que les échanges entre Jérôme et Augustin d'Hippone
deviennent fructueux, Augustin faisant part de sa méfiance vis-à-vis de la
traduction de la Bible provenant de sources hébraïques
72,d
31.
Le 16 janvier 404, sa fidèle amie
Paula
meurt, ce qui marque profondément Jérôme : il tombe malade et a beaucoup
de mal à se remettre à travailler
73,b
35. Il décide cependant de traduire en latin les anciennes règles
cénobitiques
d'
Orient,
« la plupart des Latins ignorent le texte des
Égyptiens et des Grecs par lesquels les préceptes de Pachôme, de Théodore et d'Oriésus ont été mis par
écrit ».
En 406, Jérôme reçoit une missive de l'évêque
Exupère de Toulouse qui lui demande son avis
sur les théories du prêtre
Vigilance qu'il a rencontré
74,b
36. Jérôme écrit alors un traité,
Contre Vigilance, dans
lequel il dénonce la doctrine prêchée par Vigilance, qui refuse le culte des
martyrs et s'oppose au célibat consacré. Jérôme affirme alors que les morts
sont unis dans le Christ, et peuvent continuer à intercéder pour les
vivants :
« Si les apôtres et
les martyrs,
encore revêtus d'un corps et dans l'obligation de prendre soin de leur salut,
peuvent prier pour les hommes, à plus forte raison peuvent-ils le faire après
avoir remporté la victoire et reçu la couronne »75,76.
Il reprend ses études et ses traductions sur les prophètes et sur Isaïe tout
en répondant aux questions qui lui sont envoyées de Gaule, d'Espagne, d’Afrique
du Nord, par le biais de pèlerins en Terre Sainte
b
37. Il finit en 408 la traduction d'Isaïe qu'il a promise à la
défunte Paula, et il la dédicace à sa fille Eustochium
77.
Grandes catastrophes, lutte contre Pélage et mort
de Jérôme
Le
sac de Rome en 410 par les
Wisigoths
conduit à la mort des principaux amis de Jérôme qui en est très affecté
78.
La traduction et l'étude des
textes d'Ézéchiel sont souvent limitées du fait de
l'âge de Jérôme, mais aussi par la présence à Bethléem de beaucoup de réfugiés
qui arrivent dans son monastère
79.
Les
pélagiens, qui forment alors une grande famille
spirituelle, minimisent l'importance des
sacrements,
certains niant l'importance de la grâce dans le salut, ce qui conduit Jérôme à
critiquer
Pélage, qu'il surnomme
« ventre
à bouillie », et à tenter en vain de le faire condamner
d
30. Cependant il n'y parvient pas et une troupe de partisans des
pélagiens envahit et dévaste le monastère de Bethléem en 416
80.
Une partie du monastère est brûlée et un
diacre est tué, ce qui conduit Jérôme et son
entourage à se réfugier dans des tours fortifiées
d
32. La nouvelle de la destruction du monastère de Jérôme ainsi que
des meurtres remonte jusqu'au pape
Innocent
Ier qui s'inquiète de sa situation :
« Ta
douleur et tes gémissements émeuvent si fort nos entrailles que ce n'est pas le
moment de te donner des conseils80 ».
Jérôme est contraint de se réfugier dans une forteresse avoisinante. Il
reçoit l'appui du pape, qui demande à Jean de Jérusalem de protéger Jérôme
81,d
32. Pélage est alors condamné par le concile de Carthage de 416,
dominé par Augustin d'Hippone, et chassé de Palestine en 418
d
32. Jérôme est à la même époque très affecté par la mort soudaine
d'Eustochium
81
« La dormition soudaine de la sainte et vénérable
Eustochium nous a tout à fait brisé et changé presque notre manière de vivre...
La vivacité d'esprit et les forces corporelles m'ont totalement abandonnéd
33. ». Jérôme meurt sans doute le 30 septembre 419. La
date de sa mort est connue par la chronique de
Prosper
d'Aquitaine81.
Ses restes, enterrés d'abord à Jérusalem, auraient été ensuite transférés,
selon une tradition non authentifiée, à la
basilique Sainte-Marie-Majeure de
Rome, lors des invasions musulmanes en Palestine
d
34.
Spiritualité
Ordo seu regula
Œuvre théologique
La quasi-totalité de la production de Jérôme dans le domaine doctrinal a un
caractère polémique plus ou moins affirmé. Elle est dirigée contre les
adversaires de la doctrine orthodoxe. Même sa traduction du traité de Didyme
l’Aveugle sur l'
Esprit Saint en latin (commencée à Rome en 384 et
continuée à Bethléem) fait preuve d'une tendance à l'apologétique contre les
ariens et
les tenants de la doctrine pneumatiste
b
38. Il en est de même de sa version du
De principiis d'Origène
(vers 399), dont la vocation est de suppléer à la traduction inappropriée de
Rufin67,68.
Les écrits polémiques au sens strict couvrent la totalité de la carrière
littéraire de Jérôme. Pendant ses séjours à Antioche et Constantinople, il doit
s'occuper de la controverse arienne, et particulièrement des schismes provoqués
par
Mélitios et
Lucifer de Cagliari. Dans deux lettres au pape
Damase (ep. 15 et 16), il se plaint de la conduite des deux partis à Antioche,
les
mélétiens et les
pauliniens,
qui ont tenté de le faire participer à leur controverse sur l'application des
termes «
ousia » et « hypostasis » à la
Trinité.
À la même époque, ou un peu plus tard (379), il rédige son
Liber contra
Luciferianos, où il fait un usage adroit du dialogue pour combattre les
meneurs de cette faction. À
Rome, vers 383, il écrit une vibrante tirade contre
l'enseignement d'Helvidius, pour défendre la doctrine de la
virginité perpétuelle de
Marie et la supériorité du célibat sur l'état
conjugal
47.
Il trouve un autre opposant en la personne de
Jovinianus (Jovinien, cité plus haut) avec qui il
entre en conflit en 392 (
Adversus Jovinianum, et l'apologie de ce texte,
que l'on trouve dans une lettre à son frère Pammachius, ep. 48)
51.
Une fois de plus, il prend la défense des pratiques catholiques de la piété et
de sa propre éthique ascétique en 406, contre le prêtre espagnol
Vigilantius qui s'oppose au culte des martyrs et
des reliques, au vœu de pauvreté, et au
célibat du clergé74.
À la même époque débute la controverse avec Jean de Jérusalem et Rufin sur
l'orthodoxie d'Origène
67.
C'est de cette période que datent ses polémiques les plus passionnées et les
plus globales : le
Contra Joannem Hierosolymitanum (398 ou 399),
les deux
Apologiae contra Rufinum qui y sont intimement liées (402)
67,
et le « dernier mot » écrit quelques mois plus tard,
Liber tertius
seu ultima responsio adversus scripta Rufini. Le dernier de ses écrits
polémiques est le dialogue
« Contre Pélage »82,83.
Interprétation de la Bible
Jérôme de Stridon, de par son travail de traduction de la Bible, rend
possible une évolution très importante pour l'histoire du
christianisme
occidental. En effet, la majorité des écrits bibliques sont à l'époque en grec,
avec la traduction de la
Septante. Or cette traduction grecque de la Bible est connue
dans le monde latin (ou occidental) sous différentes versions. De plus, de
nombreux débats théologiques animent avec passion les cités grecques, alors que
le débat théologique en Occident est beaucoup moins intense. Les traductions de
commentaires d'Origène ainsi que d'écrits de
Didyme
l'Aveugle contribuent à enrichir la connaissance par les chrétiens latins
des écrits des auteurs orientaux
84.
Jérôme développe tout au long de sa vie de nombreux commentaires sur
l'Écriture. L'
exégèse biblique de Jérôme est en grande partie
fondée sur la typologie d'Origène dans l'ouvrage
Sur les principes85.
Lors de l'étude d'un texte biblique, Jérôme observe les différentes
traductions existantes, latines, grecques et hébraïques. Ces différentes
versions lui permettent de trouver le sens le plus proche de l'écrivain inspiré
39,b
39. Une fois la traduction faite, Jérôme recherche le sens historique
du passage biblique, puis le sens allégorique de chacune des versions traduites
avant de les comparer
86,b
39. Jérôme n'hésite pas à comparer un texte biblique à d'autres
textes de la Bible afin de pouvoir expliquer les passages difficiles, c'est
grâce à la Bible que l'on peut trouver des réponses aux interrogations
86.
C'est dans la lettre 120 à Hédybia que Jérôme conceptualise la manière de faire
de l'exégèse
85 :
« Il y a dans notre cœur une triple description qui
est la règle des Écritures. La première est de les comprendre selon le sens
historique, la seconde selon la tropologie,
la troisième selon l'intelligence spirituelle87 ».
Femmes consacrées et virginité
Jérôme de Stridon défend tout au long de sa vie la possibilité pour les
femmes d'avoir une vie consacrée
88.
Dès l'époque romaine, il défend la
virginité
de la femme dans son traité
Contre Helvidius. Celui-ci niait la
virginité perpétuelle de Marie,
affirmant que cela n'avait pas d'importance, et que Jésus avait des frères
88.
Jérôme, en reprenant les termes de la Bible, affirme que la notion de frère est
plus large dans les
évangiles. Puis il démontre dans son traité
Contre
Helvidius que la nouveauté du christianisme conduit à faire évoluer
l'échelle des valeurs : la supériorité du mariage sur le célibat n'est
plus vraie après l'arrivée du Christ comme elle l'était à l'époque des
Patriarches et de l'
Ancienne
Alliance88.
Le statut des femmes à Rome à l'époque de Jérôme laissait place à une large
émancipation pour les femmes riches de
Rome ; l'apparition de femmes consacrées encouragées par Jérôme est donc
une nouveauté qui est mal vue par la société romaine
89.
Cependant Jérôme, comme
Ambroise
de Milan dans trois traités,
Sur les vierges,
Sur les veuves,
Sur la virginité quelques années auparavant, défend l'émergence de
femmes consacrées
90.
Il commence à rencontrer des femmes dévotes à Rome
89,
Marcella, amie du pape Damase, puis d'autres
romaines comme
Paule auxquelles il enseigne la Bible et l'exégèse
d
22.
La Vulgate
Jérôme est un érudit de langue latine à une époque où cela implique de
parler couramment le grec. Il sait un peu d'hébreu à l'époque où il commence
son projet de traduction, mais il se rend à Bethléem pour parfaire sa
connaissance de la langue et améliorer son approche de la
technique juive du commentaire
scripturaire.
Il existe alors trois versions, une traduction africaine utilisée par
Tertullien,
une autre utilisée par les
Églises occidentales et enfin la dernière,
italienne, attestée
par
Ambroise de Milan et
Augustin d'Hippone40.
Jérôme préfère la version latine utilisée par Ambroise. Néanmoins, très vite,
il déplore la multiplicité des traductions latines, aujourd'hui rassemblées
sous le vocable
Vetus Latina. Il s'efforce tout au long de sa vie
de chercher les meilleures traductions et de les composer lui-même. Ainsi, il
utilise au début les différentes versions grecques de la Bible, dont la
Septante, puis
progressivement s'appuie sur les écrits hébraïques de la Bible afin d'affiner
la traduction
d
35.
L'utilisation de l'hébreu pour l'exégèse est alors relativement rare
91.
Jérôme étudie aussi l'hébreu et défend l'existence d'une
« veritas hebraicab
38 ». Cette volonté de retrouver
l’origine des textes, mais surtout sur l’hébreu, est alors une radicale
nouveauté dans le christianisme, dans la mesure où le christianisme ne s’est
fondé jusqu’alors que sur la Septante ou ses traductions. Jérôme de Stridon
enrichit ainsi la recherche sur la Bible, ce qui permet aussi une plus grande
exégèse en se fondant sur cette vérité hébraïque
b
38. Ses études sur la traduction et la signification hébraïque des
mots conduisent à développer l'exégèse au sein du christianisme. Cette
utilisation lui est reprochée par Augustin d'Hippone, qui craint les divisions
sur les traductions de la Bible, et par
Rufin d'Aquilée, pour qui l'utilisation de l'hébreu
conduit à remettre en cause la nouveauté du christianisme
92.
La connaissance du grec et du latin de Jérôme lui permet progressivement de
développer une traduction unifiée de la Bible. L'unification progressive de la
traduction faite par Jérôme est connue sous le nom de
Vulgate. Il
vient à bout de cette entreprise vers 405.
Même si la version de Jérôme a du mal à s'imposer aux
Ve et
VIe siècles du fait de l'opposition
d'Augustin d'Hippone et de
Grégoire
le Grand, elle devient progressivement la norme au sein des Églises
occidentales dès les
VIIe et
VIIIe siècles
93,
au point de devenir lors du
concile
de Trente la version officielle de l'
Église catholique romaine94,
le concile affirmant :
« Aussi statue-t-il (Le
Concile) et déclare-t-il que la vieille édition de la Vulgate, approuvée
par l'Église-même par le long usage de tant de siècles, doit être tenue pour
authentique dans les leçons publiques, les discussions, les prédications et les
explications95 ».
Œuvre historique et hagiographique
Comme historien, Jérôme a d'abord traduit en latin les
Chronikoi kanones,
c'est-à-dire les tables chronologiques qui constituaient la deuxième partie de
la
Chronique universelle d'
Eusèbe de Césarée, et il les a continuées pour la
période
325 -
379 (avènement de
Théodose
Ier). Ce travail, réalisé à
Constantinople
en
380, a donné le
Chronicum
ad annum Abrahæ, chronologie de l'histoire du monde jusqu'en l'an
379, qui a été ensuite
la base de toutes les «
chroniques universelles » de l'Occident
médiéval.
L'autre ouvrage historiographique important de Jérôme est le livre
Sur
les hommes illustres96,
écrit à Bethléem en 392, dont le titre et la structure sont empruntés à
Eusèbe de Césarée45.
Il contient de brèves notices biographiques et littéraires sur 135 auteurs
chrétiens, de
Pierre à Jérôme lui-même. Pour les 78 premiers, sa
source principale est
Eusèbe de Césarée (
Historia ecclesiastica) ;
la seconde partie, qui commence avec
Arnobe et
Lactance,
comprend une bonne quantité d'informations indépendantes, particulièrement en
ce qui concerne les auteurs occidentaux.
Enfin, dans le domaine de l'
hagiographie,
il y a trois
Vies de saints de sa plume : la
Vie de saint
Paul l'Ermite, la
Vie de saint Malchus le Moine captif et la
Vie
de saint Hilarion. Relève aussi du même genre, en
fait, l'évocation qu'il fait de plusieurs « saintes femmes romaines »
de sa connaissance dans sa correspondance.
Correspondance
La correspondance de Jérôme constitue la partie la plus intéressante de son
œuvre conservée (outre la traduction de la Bible), par la variété de la matière
et la qualité du style. Aujourd'hui, 154 lettres sont identifiées comme étant
écrites par Jérôme
d
13. Qu'il discute de points d'érudition, évoque des cas de
conscience, réconforte les affligés, tienne des propos plaisants avec ses amis,
vitupère contre les vices de son époque, exhorte à la vie ascétique et à la
renonciation au monde, ou joute contre ses adversaires théologiques, il offre
une peinture vivante non seulement de son esprit, mais également de son époque
et de ses caractéristiques particulières.
Les lettres les plus reproduites ou les plus citées sont des lettres
d'exhortation :
ep. 14
Ad Heliodorum de laude vitae solitariae,
une sorte de résumé de la théologie pastorale vue sous l'angle ascétique,
ep.
53
Ad Paulinum de studio scripturarum,
ep. 57 au même :
De
institutione monachi,
ep. 70
Ad Magnum de scriptoribus
ecclesiasticis, et
ep. 107,
Ad Laetam de institutione filiae.
Les correspondances de Jérôme ont été rangées selon le moment de leur
rédaction, alors que dans la majorité des cas les lettres sont rangées d'après
leur moment de réception
97.
Ce classement particulier permet de voir qu'une lettre d'Augustin d'Hippone est
classée 56
e alors même que Jérôme ne la recevra que dix ans plus
tard
97.
Jérôme a eu une correspondance avec de nombreuses personnes tout au long de sa
vie. Ces lettres recouvrent différents types de sujets, comme des conseils
spirituels, notamment des conseils qu'il donna par rapport à la vie ascétique
qu'il mena
70,
et des lettres sur l'éducation.
Certaines lettres furent diffusées de manière plus importante ; elles
portent principalement sur la vie consacrée féminine, comme la lettre 22
destinée à Eustochium
Sur la virginité à conserver98,
ou masculine comme la lettre 52
Sur la vie des clercs99,100
Postérité
Vénération et patronage
Les
chrétiens d'Occident vénèrent Jérôme comme saint
et le fêtent le 30 septembre. Il est fêté le 15 juin
grégorien par l'
Église orthodoxe101.
Il est le patron des
docteurs, des étudiants, des
archéologues,
des
pèlerins,
des bibliothécaires, des traducteurs et des libraires. Dans l'Église catholique
romaine, il est reconnu comme le saint patron des bibliothécaires et des
traducteurs
d
34. Le pape
Boniface VIII décide de faire de Jérôme l'un des
Docteurs de l'Église à la fin du
XIIIe siècle, en même temps qu'
Augustin d'Hippone,
Ambroise
de Milan et
Grégoire le Grandd
34.
Les écrits de Jérôme de Stridon, et notamment la Vulgate, sont reconnus au
concile
de Trente comme la version officielle de l'Église catholique romaine
94,95.
C’est une reconnaissance de Jérôme de Stridon, Valéry Larbraud affirmant que ce
texte est :
« une des pierres angulaires de
notre civilisationb
40 »
Représentations et légendes de Jérôme dans
l’iconographie
Les représentations de Jérôme de Stridon ont très vite été présentes dans
l'art occidental. Dès le début du Moyen Âge, des représentations de Jérôme de
Stridon étudiant la Bible figurent dans des ouvrages religieux
d
36. Ces représentations vont évoluer en s'appuyant sur des légendes
qui se développent au cours du Moyen Âge
d
37.
Prêtre romain,
Jérôme est traditionnellement représenté en cardinal. Même lorsqu'il est figuré
comme un
anachorète
avec une
croix, un crâne et une Bible pour toute
ornementation de sa cellule, il est souvent représenté avec un chapeau rouge ou
un autre signe comme le manteau
pourpre pour indiquer son rang de cardinal
b
11. Cette représentation est
anachronique,
puisque le
cardinalat est créé vers l'an mille ; elle
est due à la période romaine de Jérôme au cours de laquelle il est le
secrétaire du pape Damase I
er102,d
37.
L'
iconographie
de Jérôme a fait souvent appel à sa légende : par exemple, sa pénitence au
désert (
Saint Jérôme,
Léonard de Vinci (1480),
La Pinacothèque,
Vatican).
L’ascétisme revendiqué par Jérôme conduit à des représentations dans le désert
où il faisait pénitence avec des pierres, des fouets ou d'autres moyens de
pénitence. Là encore les représentations sont
anachroniques
dans la mesure où Jérôme est souvent dépeint comme âgé lors de sa présence au
désert, alors qu'il avait entre 25 et 30 ans à cette période
d
1.
La
Légende dorée, un livre écrit au Moyen Âge qui
aura un très grand succès, développe des biographies souvent légendaires sur la
vie des saints. Jérôme de Stridon en fait partie
d
1. Il aurait rencontré un lion blessé par une épine dans la patte, et
ce lion (symbole du désert) aurait laissé Jérôme le soigner. La légende
poursuit en affirmant que le lion serait devenu l’animal de compagnie de
Jérôme, ce qui a conduit à de nombreuses représentations de Jérôme en compagnie
d’un lion
d
1 (
Saint Jérôme ramenant le lion au monastère,
Vittore
Carpaccio (1502),
Scuola di San Giorgio degli
Schiavoni,
Venise).
La confusion de
Jacques de Voragine est sans doute due à la
proximité de nom avec Saint
Gérasime, représenté antérieurement avec un
lion apprivoisé.
Vitrail
Le Bibliste et Docteur de l'Église
Église Saint-Pierre de
Blagnac (31), France
fresque, vers 1500
Saint Jérôme avec le lion de saint Marc
Basilique Saint-Jules (Piémont)
Icône, début XVIe siècle
Saint Jérôme
|
Cliquez sur une vignette pour l’agrandir
|
Jérôme de Stridon est l'un des quatre principaux Pères de l'Église latins,
et il est à ce titre souvent représenté aux côtés d'Augustin d'Hippone, de l'
archevêque
Ambroise de Milan et du pape
Grégoire
Ier.
Voir aussi
Éditions modernes
- Apologie contre Rufin,
introduction, texte critique, traduction et index par Pierre Lardet,
éditions du Cerf, coll. « Sources chrétiennes », 1983.
- Commentaire sur Jonas,
introduction, texte critique, traduction et commentaire par Yves-Marie
Duval, ouvrage publié avec le concours du Centre National des Lettres,
éditions du Cerf, coll. « Sources chrétiennes », 1985.
- Commentaire sur saint
Matthieu, tome I, Livres I-II, texte latin du Corpus Christianorum
établi par D. Hurst et M. Adriaen, traduction, notes et index par Émile
Bonnard, ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de
l'Université, éditions du Cerf, coll. « Sources chrétiennes »,
1978.
- Commentaire sur saint
Matthieu, tome II, Livres III-IV, texte latin du Corpus Christianorum
établi par D. Hurst et M. Adriaen, traduction, notes et index par Émile
Bonnard, ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de
l'Université, éditions du Cerf, coll. « Sources chrétiennes »,
1979.
- Débat entre un
Luciférien et un Orthodoxe (Altercatio luciferiani et orthodoxi),
introduction, texte critique, traduction, notes et index par Aline
Canellis, maître de conférences de latin à l'université Lumière-Lyon II,
éditions du Cerf, coll. « Sources chrétiennes », 2003.
- Homélies sur Marc,
texte latin de dom Germain Morin (CCL 78), introduction, traduction et
notes par Jean-Louis Gourdain, éditions du Cerf, coll. « Sources
chrétiennes », 2005.
- Trois vies de moines
(Paul, Malchus, Hilarion), introduction par Pierre Leclerc, Edgardo Martín
Morales, Adalbert de Vogüé (abbaye de la Pierre-qui-Vire), texte critique
par Edgardo M. Morales (Séminaire de Tucumán, Argentine) – Traduction par
Pierre Leclerc (université de Rouen), notes de la traduction par Edgardo
M. Morales et Pierre Leclerc, éditions du Cerf, coll. « Sources
chrétiennes », 2007.
- Correspondance,
texte et traduction de J. Labourt, 8 t,
éditions Belles-Lettres, coll. « Collection des Universités de
France », Paris.
Bibliographie
- Notices d'autorité
alt="Voir et modifier les données sur Wikidata"
srcset="//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/73/Blue_pencil.svg/15px-Blue_pencil.svg.png 1.5x, //upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/73/Blue_pencil.svg/20px-Blue_pencil.svg.png 2x"
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nationale de France (données) •
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universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès •
Gemeinsame
Normdatei • Service
bibliothécaire national • Bibliothèque nationale de
la Diète • Bibliothèque
nationale d'Espagne • WorldCat
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Éditions Migne et Belles lettres, 2010.
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Goelzer, Étude
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Cavallera, Saint Jérôme. Sa vie et son œuvre, 2 tomes, Louvain, Spicilegium sacrum lovaniense, 1922
- Paul
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Paris, Lethouzey et Ané, 1951
- Jean
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- Yvon
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Paris (France), Éditions du Cerf, coll. « Cahier Évangile,
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Jeanjean, Saint Jérôme et l’hérésie, Paris, Institut d’études augustiniennes,
coll. « Collection des études augustiniennes, numéro 161 »,
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Articles connexes
Liens externes
Sur les autres projets Wikimedia :
Notes et références
Notes
- ↑
Les conciles locaux lors de synodes s’adressent
à Rome pour avoir des informations sur la doctrine et la discipline
ecclésiastique
- ↑
L'hexaples
consiste à traduire six fois le même passage de l'évangile, et à comparer
les différentes versions de l'Ancien Testament. Le but d'Origène est de
pouvoir trouver le maximum d'entente entre chrétiens et juifs sur l'Ancien
Testament. Cette technique est reprise par Jérôme : il marque d'une obèle les
passages seulement présents dans la Septante, et d'un astérisque
les passages absents de la Septante, mais présents dans les autres
traductions
- ↑
Jérôme de Stridon fait lui-même quelques
erreurs historiques dans ses écrits.
Références
Principales sources utilisées
- ↑
p. 9
- ↑
p. 11
- ↑
p. 14
- ↑
p. 15
- ↑
p. 19
- ↑
p. 20
- ↑ a
et b
p. 25
- ↑
p. 29
- ↑
p. 35
- ↑
p. 38
- ↑ a
et b
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p. 44
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p. 42
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p. 52
- ↑
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p. 61
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p. 69
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- ↑
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- ↑
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- ↑
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- ↑
p. 24
- ↑
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- ↑
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Autres sources
- ↑
Après-midi sur « Jérôme traducteur »,
animée par Patrick Laurence, professeur à l’université F. Rabelais de
Tours. Jérôme et la traduction de la Vulgate : circonstance et modalités
de cet aspect de son œuvre et manière dont la tradition a fait de lui le
patron des traducteurs (septembre 2005). Voir Association professionnelle des
métiers de la traduction [archive].
- ↑
Megan Hale Williams, The Monk and the Book:
Jerome and the making of Christian Scholarship, Chicago, 2006.
- ↑ a
et b
Saint
Jérôme 2009, p. 13
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