Thomas de Cantorbéry
naît à Londres le 21 décembre 1117.
Par
son courage indomptable à défendre les droits de l'Église,
il
est devenu l'un des plus célèbres évêques honorés du nom de saints et de
martyrs.
Dès
sa jeunesse, il fut élevé aux plus hautes charges de la magistrature ;
mais
l'injustice des hommes détacha du monde ce cœur plein de droiture et de
sincérité,
et
il entra dans l'état ecclésiastique. Là encore, son mérite l'éleva aux
honneurs,
et
le roi Henri II le nomma son chancelier. Il ne fit que croître en vertu,
donnant
le jour aux affaires et passant la meilleure partie de la nuit en oraison.
Il
n'était que le distributeur de ses immenses revenus : les familles
ruinées,
les
malades abandonnés, les prisonniers, les monastères pauvres,
en
avaient la meilleure part.
Le
roi l'obligea d'accepter l'archevêché de Cantorbéry.
Thomas
eut beau dire au prince, pour le dissuader, qu'il s'en repentirait
bientôt :
celui-ci
persista, et le chancelier reçut le sacerdoce et l'onction épiscopale.
Sa
sainteté s'accrut en raison de la sublimité de ses fonctions.
On
ne le voyait jamais dire la Sainte Messe, sinon les yeux baignés de
larmes ;
en récitant le Confiteor, il poussait autant
de soupirs qu'il prononçait de mots.
Il servait les pauvres à table trois fois par
jour ; à la première table,
il y avait treize pauvres ; à la seconde,
douze ; à la troisième, cent.
Thomas
avait bien prévu : les exigences injustes du roi obligèrent
l'archevêque
à
défendre avec fermeté les droits et les privilèges de l'Église.
Henri
II, mal conseillé et furieux de voir un évêque lui résister,
exerça
contre Thomas une persécution à outrance.
Le
pontife, abandonné par les évêques d'Angleterre, chercha un refuge en
France.
Il
rentra bientôt en son pays, avec la conviction arrêtée qu'il allait y
chercher la mort, mais
il
était prêt.
Le
29 décembre 1170, les émissaires du roi se présentèrent dans l'église où
Thomas priait.
Il
refusa de fuir et fut assommé si brutalement, que sa tête se brisa
et
que sa cervelle se répandit sur le pavé du sanctuaire.
C'est
à genoux qu'il reçut le coup de la mort.
Il
employa ce qui lui restait de force pour dire :
« Je meurs volontiers pour le
nom de Jésus et pour la défense de l'Église ».
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