Il pleut, le ciel est blanc, et hier soir il était débâcle de banquise, des
fragments de bleu-liberté pour des pavements disparates flottant au-dessus de
nous. Prier… levé avant l’aurore pour boucler ce début de copie du mémoire
mauritanien devant la CIJ consulté en 1975 sur le Sahara, j’ai reçu la chaleur
de l’amitié, d’un Mauritanien précisément s’inquiétant de mon silence qui
contrastait avec nos échanges sur son pays. Il est vrai qu’il alimentait ce
dialogue par la communication de ses manuscrits littéraires, plus que prenants
et beaux, et par les épéhémérides et portraits qu’il me donne de son actualité.
J’ai surtout ressenti le souffle chaud de l’amitié, du compagnonnage d’un homme
dont j’ai vu le lieu et la région de naissance mais pas encore le visage, dont
je connais l’âme car il l’offre et ne la cèle pas. Aujourd’hui suite sédentaire
de nos vacances : nos premiers trimestres respectifs, Marguerite et son
collège, ma chère femme et la fin de ses eneignements d’allemand à
Jacques-Prévert et le début de celui d’économie à YNOV, et moi saturé de défi
et d’inconnu dans cette école assez difficile à caractériser, sinon que
relativement à moi elle m’a mis en relation avec une mentalité et une imperméabilité
que je n’avais jamais rencontrées de mon existence depuis mes débuts dans
l’animation et l’enseignement, soit depuis l’automne de 1968. Je m’apprête à
entrer mieux dans cet exotisme ou ce mystère par la
lecture-annotation-correction d’une dizaine d’interventions écrites pour chacun
de mes … 70 étudiants, à boucler d’ici la rentrée du 4 Janvier. Mais au
préalable, des contentieux à traiter, petits ou importants, et des rédactions
les exposant. Dieu veuille me donner toutes forces, s’il Lui plaît. Que si je
suis utile à d’autres, mes aimées et d’autres, je ne défaille pas. De la
louange cette fin de nuit, puisque cette force m’était donnée de m’éveiller et
de compiler sans pression, tranquillement, à la prière de demande maintenant.
La perspective de Noël en liturgie et en mémoire m’ancre dans cette espérance
que je dialogue intimement, au nom des miens, avec la Vierge Marie que je
découvre de plus en plus, dans les liens que nous avons avec elle et dans ce
qu’elle nous montre et apporte en pratique de la vie spirituelle, accompagnante
spirituelle s’il en est…
Prier donc… Anne
et Samuel… alors ils se prosternèrent
devant le Seigneur. Tandis que Celui-ci,
immémorialement mais le donnant tellement à vivre lors de l’Annonciation et de
sa confirmation par la Visitation, nous répond : sa miséricorde
s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève
les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains
vides. Ce repos, ces trois mois vécus par
la jeune fille enceinte près de sa cousine, son aînée… ce temps de calme et de
silence/ thème vrai d’une retraite à la foi en amitié, en parenté, en communion
quotidienne de foi dans le Très-Haut et de menus travaux culinaires et
ménagers. Certainement, des échanges dont nous n’avons aucune trace écrite mais
qui devaient être à la fois banaux et superbes : deux femmes en qui la vie
travaille et fait en chacune grandir un enfant. Deux enfants décisifs dans
l’histoire du salut. Il se souvient de son amour, de la promesse faite à
nos pères. La foi et les pratiques de mes
parents, de mes grands-parents, les frémissements et la vériét chez ma chère
femme, la flamme par instants un peu vacillante et à d’autres déjà décidée et
entretenue, résolue : la foi de notre fille pour l’instant manifestée par
son consentement à toute piété. Et aux sacrements qui la soutiennent. Parfois,
une infime aspérité chez mon beau-frère… et puis chez tant d’autres, ces dernières
rencontres à l’église en paroisse ou dans la chapelle au collège de notre
trésor…. De la poussière, il relève le faible, il retire le malheureux de
la cendre pour qu’il siège parmi les princes et reçoive un trône de gloire [1]. Mon vœu pour
Marguerite… Anne et le prêtre Eli : c’est pour obtenir cet enfant que
je priais, et le Seigneur me l’a donné en réponse à ma demande. Tout rendre et recevoir à nouveau, en
sincère et fervent amour du Dieu vivant, Père de Notre Seigneur Jésus-Christ,
amour que suscite, entretient et toujours ravive l’Esprit Saint en nous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire