la crèche vivante à Sainte-Anne-d'Auray - depuis 1999, 35 représentations donnée chaque année par quelques 150 acteurs et bénévoles, du 20 décembre au 6 janvier . une part des recettes affectée à un village particulière déshérité du Burkina-Faso www.la crèchevivante.org & tél. 02 97 24 34 94
La
respiration de l’aimée endormie, sommeillant encore. La
nuit noire qui
s’éveille au jour. Le rythme circadien, notre
renouvellement incessant est la
vie-même en nous, notre besoin de ce rythme, de ces
anniversaires, de toute
liturgie, de monuments, hier « la crèche vivante » à
Sainte-Anne-d’Auray,
puis la chapelle de Penerf à l’embouchure du ria, les
apports constants de ces
rencontres apparemment fortuites et sans suite, mais qui
sont et furent… dans
quatre jour, l’anniversaire de la naissance du Prophète de
l’Islam :
j’essaierai pour moi-même et en le partageant de faire le
point d’une
compréhension que je n’ai pas priée depuis plusieurs mois,
sinon plus.
Oui, prier
puisque l’offre des textes et de ce temps – que nous ne
savons pas, pour ce qui
incombe, hausser à la grandeur de nos destins : vg. la
transformation hier
soir en spectacle de majorettes de l’élection de Miss
France, le mimétisme
total et médiocre des dires, visages et silhouettes de
chaque impétrante
relativement à toutes, un vieillard déguisé et grimé en
quadragénaire pour de
la danse espagnole – l’offre est telle, nos réponses, et
nos fêtes si pauvres,
sauf l’amitié, la prière, l’amour. Textes de maintenant
déjà priés à une
dizaine et partagés mercredi dernier. [1]
L’Esprit Saint, Celui
qui s’empare de nous et nous meut. Elisabeth authentifie
l’Annonciation, elle
est la participation humaine, du genre humain, de la
création entière à ce
discernement de l’ange, de l’envoyé de Dieu, saluant
Marie. Salut divin, salut
humain. La Création déchue retrouve grâce aux yeux du
Créateur et à ses propres
yeux. La conclusion appartiendra à Marie, le Magnificat,
puis ultimement,
« existentiellement » à l’Eglise, la recevant de
Dieu-même, le Fils
en crois, la confiant à Jean, à nous, toutes missions
accomplies. Luc, un géant
qui nous aura été indispensable : sans lui, pas de récits
dits de
l’enfance, pas d’Annonciation, et pas non plus d’histoire
des commencements,
les Actes des Apôtres. Elisabeth
avant-dernier prophète du Christ…Tu es bénie entre
toutes les femmes (l‘humanité,
le genre humain, la Création,
l’Eglise, chacun de nous, continue la salutation de
l’ange, le Je vous
salue, Marie et
celle-ci est bénie pour
elle-même, pour son accueil de la grâce, pour le
chef-d’œuvre de Dieu qu’elle
est par elle-même, avant même en logique que soit énoncée
sa maternité puis
identifié son Fils), et le fruit de tes entrailles est
béni. La première des
Béatitudes est celle de
Marie proclamée par sa vieille cousine : heureuse
celle qui a cru à l’accomplissement
des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. Ce qui n’est pas le lot du mari d’Elisabeth,
toujours réduit au
silence. Le Baptiste est consacré dans sa mission, dès le
sein de sa propre
mère, lui aussi reçoit le discernement, de génération en
génération, jusqu’à
nous le donner à nous, à l’Eglise, à l’humanité. Lorsque
tes paroles de
salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a
tressailli d’allégresse en
moi… Voici l’Agneau de Dieu… je ne suis pas digne de dénouer
la courroie de Ses
sandales… Nous ne
saurons pas comment et
par quel dire, Marie salua sa cousine.
La crèche
vivante offerte en spectacle émouvant et si priant qu’il
incline forcément à la
prière suppose ce à quoi je crois : Joseph accompagne la
très jeune fille
pour ce trajet de quelques cent kilomètres d’un pays à
l’autre, Galilée Judée,
vers sa cousine. Il n’apprend que sa future épouse est
enceinte qu’à leur
retour, elle en est alors à quatrième mois commençant,
elle a assisté Elisabeth
pour la mise au monde du Baptiste. La virginité de Marie
est certainement un
souhait, un vœu connu par le fiancé et accepté de lui. Ce
à quoi nous
participions hier après-midi est proprement splendide, une
salle en longueur,
dite salle Jean Paul II. L’âne attendait dehors avec son
pâtre, en fond de
« décor » la basilique, l’ensemble des trois-quatre
monuments du site
de l’apparition au XVIIème siècle devient passable alors
que chacun de ses
éléments, très Second Empire ou peut-être Restauration est
laid. Dans la salle
où les spectateurs s’asseyent sur des gradins de bois dans
le sens de la
longueur, attendent déjà une brebis et ses deux agneaux,
une vache perspicace
qui dévisage les arrivants et parfois s’y arrêtent. Nous
sommes là pour la
troisième fois, une amie de Marguerite, mon beau-frère
agnostique mais c’est
l’attitude qu’est la sienne pour tout, la vie, l’activité,
l’actualité… Il est
émotif, il a pleuré pour la famille
Bélier, à Dieu
rien d’impossible, il
peut être converti, ce que je marque
dans le livre d’or, et vais conserver en moi. Il est avec
les filles car
Marguerite a chois la proximité du puits où se jouent des
mouvements de scène.
Edith et moi, premier rang vers l’Annonciation et la
crèche. Acteurs
« amateurs », le bébé – hier de cinq mois – est chaque
fois un autre,
les parents assistent à cet extraordinaire baptême de
foule pour leur
nouveau-né. En l’occurence, c’était une fille. La Vierge
Marie est jouée par
plusieurs jeunes filles, également – à ce que je crois –
différentes chaque
année et puisqu’il y a jusqu’à trois représentations par
jour. Costumée en
beige et en blanc, le don d’un visage à la fois lisse,
doux, vivant mais avec
deux trois traits bien dessinés, harmonieux donnant (les
maxillaires, le
contour des joues) une sensation de force et donc de
liberté. La couleur des
yeux quand ils sont levés, tout l’être à l’écoûte de
l’Ange, est indifférente
puisque ceux-ci rayonnent et ne regardent pas. La
contemplation est une plongée
vers le haut, elle n’est pas la prise de possession d’un
objet, d’un
inventaire. Le rythme est donné par des processionnels,
une trentaine d’enfants
et d’adultes, les bonnets de laine très réussis et
évocateur et de l’époque et
de la simplicité. Comme les années précédentes, il s’agit
de jouer
l’enseignement de grands-parents à leur petit-fils sur
Noël, avec questions et
réponses pour l’introduction. Eux trois parlent leur
texte, toute la suite est
enregistrée, alternant paroles et chants, musiques. Cette
fois-ci un ajout
décisif, puisque l’on est sur le lieu votif de la
grand-mère de Jésus. Anne est
donc à la maison où Marie va recevoir sa vocation, elle y
est aussi pour avoir
des nouvelles « fraîches » d’Elisabeth, et encore pour le
retour
d’Egypte : elle est présentée comme le gage de stabilité
et de solidité du
couple humain, de la Sainte-Famille. C’est très bien
donné. J’ai été
profondément ému. Marguerite et Emma passionnées avant et
après la
représentation par la brebis et ses petits, la mère bêlant
après celui qu’on
lui enlève pour l’adoration des bergers. Le mariage de
Joseph et de Marie est
célébré au retour de chez Elisabeth. Le prêtre joue aussi
le rôle de Syméon qui
impose les mains sur chacun des processionnants.
A reprendre
nos textes de ce jour, il est manifeste que la Vierge
entrant chez Elisabeth
reprend le rôle de Gabriel entrant dans la maison de
famille à Nazareth. Et que
c’est cette entrée qui fait l’effusion de l’Esprit en
Elisabeth, exactement
comme le dire de l’ange opère le paroxysme de cette
effusion, puisque ce sera
la conception-même d’un enfant. Et de même que le
consentement de Marie est
décisif pour cette action de l’Esprit-Saint, de même
l’allégresse,
l’acquiescement de Jean le Précurseur décide cette
effusion : l’enfant
tressaillit en elle. Alors, Elisabeth fut
remplie de l’Esprit Saint. Bethléem prophétisée
par Michée, sans allusion cependant à David et donc à la
dialectique aussi bien
de la généalogie du Christ que des circonstances
historiques : le
recensement ordonné par Auguste (les coincidences :
l’établissement du
principat impérial à peine antérieur, quatorze ans, à la
naissance de Jésus et
l’apparition de sainte Anne à Nikolazic, sa prédilection
pour la Bretagne dont
la dernière souveraine a porté son prénom…). Prophétie du
Christ : il
se dressera et il sera leur berger par la puissance du
Seigneur, par la majesté
du nom du Seigneur, son Dieu…et lui-même, il sera la paix ! … et selon l’Apôtre, ainsi,
il supprime
le premier état de choses pour établir le second.
Héritage
aujourd’hui, l’Eglise et ses figurations, monuments,
chapelles et assemblée, la
chapelle de Penerf, non loin de la tour des Anglais, les
canons du XVIIIème
siècle, le quatrième port de la Bretagne au XVème siècle,
débouché d’une
agglomération « industrielle » de quelques 15.000 âmes
alors. Nous
sommes au bord du ria, de l’Histoire et du parcours
liturgique annuel. Il pleut
ce matin, nos chèvres sont sorties, nous allons à la messe
paroissiale tout à l’heure
et j’éveille mes aimées. Que ta main,
Seigneur, soutienne ton protégé, le fils de l’homme qui te
doit sa force. Jamais
plus nous n’irons loin de toi : fais-nous vivre et invoquer
ton nom… Dialogue
suprême : le Fils et le Père, voici
que je fais toutes choses nouvelles… me voici, je suis venu
pour faire ta
volonté…
[1]
- Michée V 1 à 4 ; psaume LXXX ; lettre aux Hébreux
X 5 à
10 ; évangile selon saint Luc I 39 à 45
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