reine d'Écosse 1046 + 1093)
Marguerite était la nièce de saint Étienne de Hongrie. Elle naît en 1046,
et montra bientôt de merveilleuses dispositions pour la vertu qui lui mérita
dans la suite le nom de mère des orphelins et de trésorière des pauvres de
Jésus-Christ.
Forcée
de chercher un asile en Écosse, elle donna l'exemple d'une sainteté
courageuse dans les épreuves, si bien que le roi Malcolm III, plein d'estime
pour elle et épris des charmes de sa beauté, lui offrit sa main et son trône.
Marguerite y consentit, moins par inclination que dans l'espoir de servir à
propager le règne de Jésus-Christ. Elle avait alors environ vingt-trois ans.
Son
premier apostolat s'exerça envers son mari, dont elle adoucit les mœurs par
ses attentions délicates, par sa patience et sa douceur. Convertir un roi,
c'est convertir un royaume : aussi l'Écosse entière se ressentit de la
conversion de son roi : la cour, le clergé, le peuple furent bientôt
transformés.
Marguerite,
apôtre de son mari, fut aussi l'apôtre de sa famille. Dieu lui donna huit
enfants, qui firent tous honneur à la vertu de leur pieuse mère et à la
valeur de leur père. Dès le berceau elle leur inspirait l'amour de Dieu, le
mépris des vanités terrestres et l'horreur du péché.
L'amour
des pauvres, qui avait brillé dans Marguerite enfant, ne fit que s'accroître
dans le cœur de la reine. Pour les soulager, elle n'employait pas seulement
ses richesses, elle se dépensait tout entière : « La main des pauvres, aimait-elle
à dire, est la garantie
des trésors royaux : c'est un coffre-fort que les voleurs les plus habiles ne
sauraient forcer. » Aussi se fit-elle plus pauvre que les pauvres
eux-mêmes qui lui tendaient la main ; car elle ne se privait pas seulement du
superflu, mais du nécessaire, pour leur éviter des privations.
Quand
elle sortait de son palais, elle était toujours environnée de pauvres, de
veuves et d'orphelins, qui se pressaient sur ses pas. Avant de se mettre à
table, elle servait toujours de ses mains neuf petites orphelines et
vingt-quatre vieillards ; l'on vit même parfois entrer ensemble dans le
palais jusqu'à trois cents pauvres. Malcolm se faisait un plaisir de
s'associer à sa sainte épouse pour servir les pauvres à genoux, par respect
pour Notre-Seigneur, dont ils sont les membres souffrants.
Marguerite meurt à Édimbourg le 16 novembre 1093 ; sa mort jeta le deuil dans tout le royaume.
©Evangelizo.org |
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Marguerite d'Écosse (sainte)
Marguerite
d'Écosse
Vitrail de la chapelle Sainte-Marguerite
d'Édimbourg.
Titre
Données clés
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Prédécesseur
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Successeur
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Biographie
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Dynastie
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Distinctions
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Décès
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Sépulture
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Père
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Mère
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Conjoint
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Enfants
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Sommaire
Sources
La principale source littéraire concernant Marguerite est une hagiographie rédigée après sa mort par son chapelain Turgot, devenu prieur à Durham. Rédigée vers 1100-1106 à la demande de sa fille, la reine Mathilde d'Angleterre, elle lui attribue plusieurs miracles, et il est difficile pour les historiens d'y démêler le vrai du faux1.Biographie
En 1016, la mort du roi Edmond II d'Angleterre permet au Danois Cnut le Grand de régner sur toute l'Angleterre. Les deux jeunes fils d'Edmond, Édouard et Edmond, sont envoyés sur le continent (ou exilés par Cnut). Ils finissent en Hongrie, où est vraisemblablement née Marguerite, la fille d'Édouard et de son épouse Agathe, d'ascendance incertaine1.Ce n'est qu'en 1057 qu'Édouard peut rentrer en Angleterre, mais il meurt peu de temps après, laissant trois enfants : Marguerite, Edgar et Christine. Après la conquête normande de l'Angleterre en 1066, la fratrie se réfugie au nord, à la cour d'Écosse. Quelques années plus tard, en 1069 ou en 1070, Marguerite épouse le roi Malcolm III Canmore à Dunfermline1.
D'après l'hagiographie de Turgot, Marguerite mène une vie exemplaire et s'intéresse particulièrement aux rites de l'Église, tentant de mettre les pratiques écossaises en conformité avec celles observées dans le reste de la chrétienté, tout en respectant certaines spécificités du pays, comme les ermites Céli Dé. Elle meurt le 16 novembre 1093, trois jours après la mort de son époux et de leur fils aîné Édouard lors d'un raid sur le Northumberland ; les deux événements sont peut-être liés. Elle est inhumée auprès de Malcolm en l'abbaye de Dunfermline1.
Culte
Marguerite est canonisée un siècle et demi après sa mort, en 1250, par le pape Innocent IV. En 1673, Clément X la nomme sainte patronne de l'Écosse. Entre-temps, ses restes et ceux de son époux ont été transférés à l'Escurial par le roi Philippe II d'Espagne1.Descendance
Marguerite et Malcolm ont huit enfants, deux filles et six fils :- Édouard (tué en 1093) ;
- Edmond ;
- Ethelred, abbé de Dunkeld ;
- Edgar († 1107), roi d'Écosse ;
- Alexandre Ier († 1124), roi d'Écosse ;
- Mathilde († 1116), épouse en 1100 le roi Henri Ier d'Angleterre ;
- Marie († 1116), épouse le comte Eustache III de Boulogne ;
- David Ier († 1153), roi d'Écosse.
Références
- Marguerite d'Écosse (sainte), sur Wikimedia Commons
- (en) G. W. S. Barrow, « Margaret [St Margaret] (d. 1093) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004 (lire en ligne).
- A Historical account of the life of St Margaret, with a description of St Margaret's chapel and of Mons Meg. - Edinburgh : Anderson, 1875. Consultable sur la bibliothèque numérique de l'Université Rennes 2
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Marguerite d'Écosse (1424-1445)
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Marguerite
d'Écosse
Marguerite d'Écosse1.
Portrait à la sanguine sur pierre noire, Recueil d'Arras, fo 8, Bibliothèque municipale d'Arras.
Portrait à la sanguine sur pierre noire, Recueil d'Arras, fo 8, Bibliothèque municipale d'Arras.
Titre de noblesse
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Prédécesseur
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Successeur
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Biographie
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Naissance
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Décès
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Famille
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Père
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Mère
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Frères
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Sœurs
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Conjoint
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Sommaire
Biographie
Caveau de Marguerite à Thouars.
Marguerite est le premier enfant du roi Jacques Ier d'Écosse et de son
épouse Jeanne Beaufort, et la sœur aînée du
futur roi Jacques II.En 1428, Jacques Ier accepte de marier Marguerite, âgée de cinq ans, avec le dauphin Louis, futur Louis XI. Cependant, Jacques ayant obtenu que sa fille ne se rende pas en France avant d'être plus âgée, le mariage n'est célébré que le 24 juin 1436 au château de Tours par l'archevêque de Reims, Renault de Chartres. Marguerite se rend en France escorté de nobles écossais comme John Wishart. Sur le chemin, elle manque d'être interceptée par les Anglais, qui voient ce mariage d'un mauvais œil2.
Décrite comme très belle et cultivée, Marguerite adore la vie de cour, mais son époux la néglige parce qu'elle a une infirmité et dégage une odeur insupportable pour lui. Elle ne s'entend pas avec son mari, allant jusqu'à prendre le parti de son beau-père Charles VII contre lui. Elle meurt à l'âge de 20 ans, de tuberculose ou de pneumonie, au cloître saint-Étienne de Châlons-en-Champagne. Sa maladie a été accentuée par le chagrin que lui avaient causé les accusations du courtisan Jamet de Tillay, qui l'avait surprise en compagnie de Jean d'Estouteville et d'un autre gentilhomme3. Selon la tradition, ses derniers mots auraient été : « Fi de la vie en ce monde, ne m'en parlez plus4. »
Le corps de Marguerite est d'abord inhumé en la cathédrale de Châlons. Le 1er novembre 1479, il est transféré à Thouars, dans l'église collégiale Saint-Laon5.
Une princesse artiste
Marguerite, délaissée par son époux et ne pouvant avoir d'enfants, a trouvé un dérivatif dans l'art poétique. Quoiqu'il ne reste pas trace de ses écrits, elle passait des nuits entières à composer des rondeaux6 ; sa cour comptait des poètes comme Jeanne Filleul, Louise de Beauchastel et une légende veut qu’elle ait donné à Alain Chartier un baiser sur la bouche (fait impossible en raison de la date de mort de ce poète : 1430, Marguerite avait alors 6 ans). Son époux le dauphin Louis la soupçonnait d'avoir des liaisons avec des poètes de son entourage, (il la faisait espionner par Jamet de Tillay) ; ce dont la dauphine se défendit jusqu'à son lit de mort7.Quoiqu'il fût d'usage de ne pas nommer les dames dans les rondeaux de l'époque, Blosseville est assez explicite dans Celle pour qui je porte l'M ; et la mort prématurée de Marguerite lui inspire Vous qui parlés de la beauté d'Élaine.
Références
- Professeur honoraire d'histoire de l'art à l'université de Strasbourg, Albert Châtelet conteste l'identification du portrait avec Charlotte de Savoie, inscrite dans la partie inférieure du dessin. Selon Châtelet, cette interprétation ne résiste pas à l'examen puisque le dessin constitue la copie d'une œuvre disparue, peinte par « un maître anonyme travaillant en France » et composant probablement l'un des « volets d'un triptyque de dévotion » qui représentait le dauphin Louis et sa femme en orants. En raison de la jeunesse visible (entre treize et dix-sept ans) du modèle dans le dessin figurant le dauphin, fo 7 du Recueil d'Arras et pendant visible du fo 8 reproduisant les traits de la dauphine, Châtelet conclut que celle-ci doit être identifiée à Marguerite d'Écosse puisque ce n'est qu'à un âge plus avancé (vingt-huit ans) que Louis épouse Charlotte de Savoie (Albert Châtelet et Jacques Paviot, Visages d'antan : le Recueil d'Arras XIVe-XVIe siècle), Lathuile, Éditions du Gui, 2007, 475 p. (ISBN 978-2-9517417-6-8 et 2-9517417-6-6), p. 401).
- Duchein 1998, p. 148.
- [Paula Higgins, « 'The Other Minervas': Creative Women at the Court of Margaret of Scotland », Kimberly Marshall, éd., Rediscovering the Muses: Women's Musical Traditions, Northeastern University Press, 1993, p. 172 [lire en ligne [archive]]]
- Duchein 1998, p. 150.
- Jean-Paul Barbier, Ils sont passés à Châlons, Petit Catalaunien illustré, 2003, p. 26.
- Rondeaux et autres poésies du XVème siècle, page XV, note 5) [archive]
- http://books.google.fr/books?id=k1IGAAAAQAAJ&pg=PA26&lpg=PA26&dq=%22Marguerite+d%27%C3%89cosse+++%22+Louis+XI+%22Jamet+de+Tillay%22&source=bl&ots=KxH_tJppLh&sig=DvoEFn4p9yk8vE5jE2fmlqqd-zk&hl=fr&sa=X&ei=vqpbUvjuCsjwhQf4_oDoBQ&sqi=2&ved=0CDkQ6AEwAg#v=onepage&q&f=false [archive] Charles Pinot-Duclos, Joachim Le Grand : Histoire de Louis XI, page 26]
Voir aussi
- Notices d'autorité : Fichier d'autorité international virtuel • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • WorldCat
Sur les autres projets Wikimedia :
- Marguerite d'Écosse (1424-1445), sur Wikimedia Commons
Bibliographie complémentaire
- Geneviève et Philippe Contamine (dir.), Autour de Marguerite d'Écosse. Reines, princesses et dames du XVe siècle. Actes du Colloque de Thouars (23 et 24 mai 1997), Paris, Honoré Champion, coll. « Études d'histoire médiévale », 4, 1999, 262 p., [compte rendu en ligne].
- Priscilla Bawcutt et Bridget Henisch, « Scots Abroad in the Fifteenth Century: The Princesses Margaret, Isabella and Eleanor », dans Elizabeth Ewan et Maureen M. Meikle éd., Women in Scotland, c.1100-1750, East Linton, Tuckwell, 1999, p. 45-55. [lire en ligne]
- Michel Duchein, Histoire de l'Écosse, Paris, Fayard, 1998.
- (en) Elizabeth Bonner, « Scotland ‘Auld Alliance’ with France, 1295-1560 », History, vol. 84, no 273, 1999 (DOI 1468-229X.00097).
- Paula Higgins, « 'The Other Minervas': Creative Women at the Court of Margaret of Scotland », Kimberly Marshall, éd., Rediscovering the Muses: Women's Musical Traditions, Northeastern University Press, 1993, p. 169-185 [lire en ligne]
Dernière
modification de cette page le 26 octobre 2016, à 19:00.
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