L'usage
d'avoir des lieux spécialement destinés à la prière et au culte remonte à
l'origine du monde. Toutefois, le premier temple consacré au vrai Dieu ne
fut bâti que vers l'an 1000 av. JC, à Jérusalem, par le roi Salomon. Sa
construction dura sept ans et demi. La cérémonie de la dédicace dura huit
jours, et les Juifs en renouvelèrent chaque année la mémoire.
Aux
premiers siècles du christianisme, l'Église persécutée ne put bâtir de
temples et dut célébrer les divins mystères dans des maisons particulières
ou dans les catacombes, sur les tombeaux des martyrs.
Le
Christ et sa Croix rendirent Constantin victorieux de son rival Maxence. Ne
marchandant pas sa reconnaissance, le grand empereur mit fin aux
persécutions sanglantes, donna la liberté à l'Église et promulgua une loi
par laquelle il permettait aux chrétiens de bâtir des églises dans tout son
empire. Donnant lui-même l'exemple, Constantin fit construire un baptistère
en 334, à l'endroit où le pape saint Sylvestre l'avait baptisé. Il fit
aussi édifier les somptueuses basiliques de Ste Croix de Jérusalem,
réplique de celle du St-Sépulcre, et la basilique St-Pierre qu'il érigea
sur le tombeau du prince des apôtres. Le pieux empereur fit également bâtir
sur l'emplacement du palais des Laterani, pour servir d'église patriarcale
et pontificale, la basilique du Saint-Sauveur, appelé aussi St-Jean de
Latran. Le Pape saint Sylvestre fit, en 324, la dédicace de l'église du
Saint-Sauveur, aujourd'hui Saint-Jean-de-Latran, à Rome.
En
France, l'usage s'est généralisé de célébrer, l'anniversaire de la dédicace
de toutes les églises. Cette fête mérite de notre part un respect tout
spécial : après la fête de l'Église du Ciel et de l'Église du purgatoire,
c'est, en quelque sorte, la fête de l'Église de la terre. L'office de ce
jour nous montre dans nos temples, d'après la Sainte Écriture, la maison de
la prière, la maison de Dieu, un lieu saint, une image de la Jérusalem
céleste, la porte du Ciel.
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La
célébration de la dédicace d’une église est peut-être la plus complète et
la plus significative des cérémonies liturgiques. En vouant un édifice aux
rencontres sacrées de l’Alliance, elle chante, dans l’exultation, tout le
mystère des noces qui, nous unissant au Christ, dans l’Esprit, nous
permettent de dire « Père
! » avec le Fils.
Une
telle célébration demande que la quasi-totalité de la communauté ecclésiale
intéressée soit rassemblée autour de l’évêque, de ses prêtres et de ses
diacres. On vient en procession jusqu’à l’édifice que l’on doit consacrer ;
les portes en sont ouvertes solennellement. L’évêque bénit l’eau destinée à
l’aspersion du peuple présent, des murs intérieurs et de l’autel de
l’église : c’est comme un baptême.
Après
le Gloria et la collecte, l’évêque prend un lectionnaire,
le montre au peuple en disant : « Que toujours résonne en cette demeure la Parole de Dieu ; qu’elle
vous révèle le Mystère du Christ et opère votre salut dans l’Église
». Cette formule souligne que le salut est l’œuvre de Dieu et de sa
Parole.
Après
le Credo, les litanies des saints tiennent lieu de prière
universelle : l’Église de la terre se joint à l’Église du ciel. Des
reliques de martyrs et d’autres saints sont alors scellées dans l’autel, en
signe de l’unité du Corps mystique dans le Christ.
Suit
la grande prière de dédicace, admirable condensé de tout le mystère de
l’Église et de la liturgie. Comme pour une confirmation, vient le rite de
l’onction des cinq croix de l’autel ainsi que de toute la table d’autel, puis
des douze (ou quatre tout au moins) croix de consécration de l’église ;
cette onction se fait avec le saint chrême.
On
fait alors brûler de l’encens sur l’autel, en signe de la prière qui devra
continuer à monter vers Dieu dans cette église, la remplissant de la bonne
odeur du Christ (2 Co, 2,
14-16) ; on encense l’assemblée, temple vivant dont l’église
bâtiment est le signe. Des nappes sont mises sur l’autel, manifestant qu’il
est la table du sacrifice eucharistique ; on allume des cierges, auprès de
l’autel ou sur l’autel, et devant chacune des croix de consécration, puis
toutes les lampes possibles, en symbole du Christ qui est la Lumière du
monde (Jn 8, 12 ; 9, 5).
Le sacrifice eucharistique est finalement le rite essentiel de la dédicace.
Après la communion, l’évêque inaugure solennellement la réserve
eucharistique : rendu présent par le sacrifice de la messe, le Christ va
désormais demeurer parmi les siens.
Ces
rites de la dédicace constituent un groupement unique de tous les symboles
et actes principaux de la liturgie. Ce que les sacrements de l’initiation
réalisent pour une personne, la dédicace l’opère pour ce signe visible du
rassemblement des fils de Dieu dans la maison du Père, qu’est une église
consacrée.
Le
jour choisi pour l’anniversaire de la dédicace d’une église a rang de
solennité pour cette église. L’anniversaire de la dédicace de l’église
cathédrale est célébré comme fête dans tout le diocèse. L’Église tout
entière s’unit, le 9 novembre, à la joie des fidèles de Rome qui, autour du
pape, leur évêque, rendent grâces pour la dédicace de la Basilique du
Latran, « Mère et
Maîtresse de toutes les églises » en tant que cathédrale de
l’évêque de Rome ; cette célébration a, hors de Rome, le rang de fête.
Sources principales : viechretienne.catholique.org ; liturgiecatholique.fr
(« Rév. x gpm»)
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