Hier soir
23
heures 47 + Autour de 20 heures, c’était du 68% FF et donc 32% AJ. Ce ne doit
pas être agréable pour lui. Ma propre expérience de la défaite électorale est
que l’amertume dure peu : j’ai eu chaque fois conscience que le rebond
serait bien plus passionnant qu’un état de vie ne m’allant sans doute pas et
qui m’aurait accaparé. Evidemment pour AJ, c’était le but de sa vie, sans doute
depuis 1995, à la suite de JC. Il y a maintenant à droite deux enjeux : 1°
être tellement FN et Manif. pour tous, que c’est la défaite, et 2° durer encore
six mois. Pour l’Eglise en France qui avait tenté de faire réfléchir les
politiques, c’est l’échec ou pis le recel. Car pour le moment pas l’ombre d’une
réflexion sur le politique, ulle part. Les Français sont de force distraits par
la comédie en X variantes de l’élection présidentielle. Ce soir, nous trois, qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?,
avec notamment Christian CLAVIER (l’ami de NS) le racisme en famille, c’était
parfait, et son dénouement : heureux. – Marguerite aurait voté blanc à ce
scrutin, et elle regrette que les Etats-Unis, après un président noir, n’aient
pas osé le doublé : une présidente, une femme à la Maison-Blanche.
Ce matin
10
heures 45 + Mystères
et évidences. Le premier des mystère étant – j’évoque ici notre moment
politique – que l’évidence ne nous atteint qu’a posteriori. Si FF a débauché en
partie des anciens équipiers d’AJ, c’est que ce dernier n’a pas su fidéliser
autour de lui, alors même qu’il était donné favori depuis deux-trois ans.
Médias et sondeurs créent des ambiances et des images pas tant des personnes et
des programmes qu’ils caricatureraient – l’expression va faire florès de plus
en plus, en s’éloignant de son premier sens : une caricature au contraire
et nullement mensongère et réductrice, fait voir ce qu’il importe de voir et
comprendre, vg. DAUMIER, FAIZANT et les dessinateurs de Charlie-Hebdo en
période originelle et Le Canard - , ce qui est créé et ressassé, c’est l’idée
que les Français sont censés se faire d’eux-mêmes et du pays qui est le leur.
Rentrant du collège où j’ai déposé notre fille et prenant des photos de ce
lever de soleil à la délicatesse pas férquente, j’écoute France-Info. qui
rappelle des propos de FF en 1986 puis en 1998, indique aussi qu’une question
récurrente sera donnée au candidat, ces trente-cinq heures pour quoi ne pas les
avoir abolies ou modifiées pendant vos cinq ans à Matignon ? mais c’est
surtout le commentaire des proches ou porte-parole. Vision fausse de l’Europe
dans son fonctionnement actuel et dans sa nécessité d’en changer. Europe et
rural d’ailleurs absents des thèmes de l’ensemble de cette
« primaire ». Argument général du programme : cela se fait
ailleurs et cela réussit. L’étranger et non nous-mêmes en référence. – De
l’autre « côté », démenti hier soir de toute démission du Premier
ministre (Elysée) et même d’une participation à la primaire, à égalité avec le
Président (LE FOLL). Déjeuner tout à l’heure des deux hommes ensemble. –
Couriellé à FF [1].
Prier … [2]Isaie cultive tous les
genres, l’apocalypse, l’anticipation, l’évangile-même de Celui qu’il lui est
donné d’entrevoir. Ce jour-là, le Germe que fera grandir le Seigneur
sera l’honneur et la gloire des rescapés d’Israël… L’incarnation… le Fruit de la terre sera leur fierté et leur
splendeur… La prédilection, la protection
divines, si familièrement et avec tant de justesse psychologique chantées par
le psalmiste, est ici dans le ton et l’image de l’Exode : le Seigneur créera une nuée pendant le jour et, pendant la
nuit, une fumée avec un feu de flammes éclatantes (l’obscurité en plein jour, la lumière en pleine nuit). Et
au-dessus de tout, comme un dais, la gloire du Seigneur… mais une telle majesté, une telle puissance qui familièrement
appréhensibles, affectées, à notre échelle d’errants, de gens qui marchent… elle
sera, contre la chaleur du jour, l’ombre d’une hutte, un refuge, un abri contre
l’orage et la pluie. Le salut universel,
et le salut particulier : Seigneur, mon serviteur est couché, à la
maison, paralysé et il souffre terriblement. … Beaucoup viendront de l’orient
et de l’occident, et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du
royaume des Cieux…. La guérison, le festin. La foi selon l’évangile du Christ, la
purification selon toute apocalypse. Chez personne en Israël, je n’ai
trouvé une telle foi… le souffle du jugement, un souffle d’incendie.
Chaque jour ou presque, la biographie des
saints commémorés ; je l'approfondis avec wikipédia, parfois subjugué.
Aujourd'hui, Catherine Labouré : une position si médiocre dans sa
congrégation, continuant les travaux qu'elle menait déjà à la ferme
natale, orpheline à neuf ans, des apparitions et commandements
proprement "sensationnels", sans que rien s'en sache, puisque la
médaille est frappée avec l'autorisation de l'archevêque de Paris, mais
sans que lui-même ait à savoir qui a reçu l'ordre de la Vierge Marie...
vous avez gagné contre ceux qui ne doutaient pas de gagner. Je
me permets de vous adresser un troisième message en huit jours.
Des commentaires et des interventions de
ceux qui vous représentent ou vous soutiennent, je retiens que
1° vous ne voyez d'alternative pour le
fonctionnement de l'Union européenne que la prééminence de la Commission
nommée, ou celle des Chefs d'Etat, qui, eux, ont la légitimité (laquelle ? ce
n'est pas dit). Je crois que vous avez deux fois tort
a) la Commission ne peut mettre à
exécution que ce qui a été délibéré et approuvé en Conseil de ministres donc
par les gouvernements, lesquels démagogiquement font oublier ce moment
essentiel de la procédure législative européenne et se défaussent sur la
Commission, en mentant par omission. La Commission elle-même, j'en connais de
nombreux collaborateurs depuis quarante ans, est en relations constantes avec
les administrations nationales et les représentations de diverses formes de
celles et ceux auxquels s'appliqueront directives et règlements. Elle en
capillarité avec ce qu'elle administre comme rarement une administration
nationale
b) il y a la "troisième voie",
la démocratie européenne, c'est-à-dire l'élection du président de l'Union (je
préférais le terme de Communauté, beaucoup plus solidariste et appelant le bien
commun) au suffrage direct de tous les citoyens européens, et sa prérogative
d'en appeler au referendum européen dans les matières prévus par le traité.
Celui-ci à réécrire complètement par un Parlement européen devenant constituant
ou réélu constituant, par anticipation. Le texte allant ensuite aux
gouvernements, puis au referendum européen. Car elle est urgente et affaire de
tous cette mûe, seule de nature à donner une voix à l'Europe dans le monde, et
un outil de solidarité et d'explication proprement européennes aux peuples de
l'Union.
Je souhaite que d'ici le scrutin de 2017
vous fassiez vôtre cette dialectique, ou à défaut - si vous entrez à l'Elysée -
que vous la fassiez vôtre pendant votre quinquennat. L'intergouvernemental,
nous en mourons depuis vingt ans
2° l'ensemble de vos propositions en
économie et en société se fonde sur l'axiome que cela se fait ailleurs, que
cela y réussit, et que c'est adopté par les autres au moins en Europe. Je ne
crois pas à la vérité des comparaisons chiffrées en quelques domaines que ce
soit entre Etats membres de l'Union. Car ce qui importe le plus c'est
l'environnement qualitatif, humain, traditionnel qui modifie l'impact de
mesures surtout si elles sont importées. Les chiffres n'ont pas le même sens
partout, les niveaux de vie, les solidarités, les équilibres sont différents
d'un pays à l'autre. Pour les retraites, vous savez bien qu'augmenter l'âge
légal, c'est simplement diminuer les retraites puisque l'on est de plus en plus
tard sur le "marché" du travail et sauf exception que l'on y reste de
moins en moins longtemps, f... à la porte, licencié économiquement dès 50 ans
avec formation à autre chose, ce qui dest une humiliation sans nom. Humiliation
analogue aux suppressions d'emploi : on était donc inutile, et on ne le savait
pas... Il est quelque chose de typiquement français, ménageant le consensus,
mettant chacun en demeure de négocier, d'informer, c'est la planification dite
souple à la française (Monnet et PMF à la Libération, l'ardente obligation avec
de Gaulle, et ainsi de suite jusqu'à la très malheureuse suppression du Plan et
du Commissariat par Lionel Jospin le remplaçant par un conseil d'analyse
économique, vous le savez, puis d'un conseil d'analyse sociale, dont il me
semble que vous avez eue, à vérifier, un temps la présidence). Proposez de le
réinventer.
Ne vous connaissant pas, sauf une
entrevue sans dialogue à Almaty quand vous y avez, en compagnie d'Alain Juppé
et de Gérard Longuet, accompagné le président Mitterrand (Septembre 1993),
j'avais une opinion favorable envers vous. Avant même que se développe votre
programme et même que je m'aperçoive de votre accompagnement par la manif.pour
tous, c'est pendant votre débat avec Alain Juppé, que mes sentiments ont radicalement
changé : je vous ai ressenti méchant et imperméable. Les Français le
ressentiront en six mois restant à vovre tous d'ici le scrutin présidentiel, si
vous ne changez pas, si vous n'avez pas le sens du " lait de la tendresse
humaine " (Fabre-Luc qui n'était pas d'extrême gauche).
Je souhaite aussi que vous ne commettiez
pas un recel du christianisme dans votre campagne. Malheureusement, l'adresse
des évêques de France "aux habitants de notre pays" n'a pas eu
l'impact encore que notre épiscopat souhaite : une réflexion nationale sur le
sens du politique. Ce n'est pas la rédaction ou l'adoption d'un programme, ce
n'est pas rigueur au gouvernement ni la révolte plus ou moins durable d'une
partie de population, c'est vraiment comprendre que nous avons ensemble un
devoir et une capacité dans le respect mutuel, c'est sans doute encore plus
profond, les mots me manquent mais pas l'envie pour qu'à tous nous y
réfléchissions, avant de nous lancer une fois de plus, et vers qui ? vers quoi
? A cette adresse, d'ailleurs, Alain Juppé avait été le seul de vous sept, le
13 Octobre, à faire allusion.
Pardonnez ma franchise. Je n'ai jamais
été un thuriféraire - il y en aura toujours assez - , vous le savez si vous
m'avez lu dans Le Monde
à vos vingt ans, et dans La Croix jusqu'à vos quarante-cinq ans.
Voeu de vous atteindre pour notre
bien à tous. La question française, en ce moment, n'est pas de programme, mais
d'élan. Il ne s'agit pas d'adhérer à une personne, mais de ré-adhérer à
nous-même : 1944... 1958... alors l'imagination nationale et le civisme naturel
opèreront tout, la politique le mettra en forme.
Avec déférence.
[2] - Isaïe IV 2 à 6 ; psaume CXXII ; évangile selon saint Matthieu
VIII 5 à 11
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