père de famille exemplaire
L uigi Beltrame
Quattrocchi
naît le 12 janvier 1880 à Catane en Sicile, Luigi est le fils de Carlo
Beltrame et de Francesca Vita. Il portera aussi le nom de Quattrocchi à la
suite de la demande d'un beau-frère de Carlo qui, n'ayant pas d'enfants,
tenait à ce que son neveu porte le sien.
La famille s'installa à
Rome en 1892, et Luigi s'inscrivit à la faculté de jurisprudence, la Sapienza
où, en 1902 il soutint une thèse sur le thème l'erreur de fait dans le droit
pénal
Il réussit ensuite un
concours national lui ouvrant le chemin de la profession d'avocat et épouse
Maria Corsini le 25 novembre 1905
Outre son travail et sa
vie de famille, Luigi s'implique dans un apostolat actif et prend part à la
vie associative catholique.
En 1916 il travaille avec
l'association scoute naissante l'ASCI, devenant en 1917 président du secteur
Roma V et en 1918 membre du Commissariato Centrale.
En 1919 il fonde le groupe scout « Reparto Scout Roma XX », qu'il dirige jusqu'en 1923
En 1921, il devient
Conseiller général de l'ASCI jusqu'en 1927.
Au moment du Fascisme en
Italie, comme il avait refusé de prendre sa carte du parti, son avancement
professionnel fut stoppé
Pendant la Seconde Guerre
mondiale, il cacha des Juifs, et d'autres personnes poursuivies par le régime
en place. À la fin de la guerre, en 1946, il fut nommé vice-avocat général de
l'État Italien.
Luigi mourut le 9 novembre
1951, d'un infarctus, sa veuve lui survivra 14 ans.
Maria Corsini naît le 24 juin 1884 à
Florence. Son père Angelo Corsini était capitaine de grenadiers, sa mère
était Giulia Salvi
Mariée le 25 novembre 1905
à Luigi Beltrame Quattrocchi, elle se consacra à l'éducation de ses enfants,
aux soins de ses parents âgés, tout en ayant une vie spirituelle intense
Elle meurt le 26 août 1965
à Serravalle di Bibbiena dans une maison construite pour elle par son époux.
Elle écrivit son dernier livre à l'âge de 71 ans.
La vie commune de Luigi Beltrame Quattrocchi et Maria
Corsini
S'étant rencontrés en 1900
ils se fiancèrent en mars 1905, et se marièrent le 25 novembre de la même
année à la Basilique Sainte-Marie-Majeure. Leur vie était très pieuse, et
très équilibrée. Tous les jours, ils assistaient à la Messe et y
communiaient.
Maria expliquait : « La journée commençait ainsi: messe et communion ensemble. Sortis de l'église, il me disait bonjour comme si la journée ne commençait que maintenant. On achetait le journal, puis on montait à la maison. Lui à son travail, moi à mes occupations, mais chacun pensant sans cesse à l'autre. Nous nous retrouvions à l'heure des repas. Avec quelle joie j'attendais, puis je l'entendais mettre la clé dans la serrure, chaque fois bénissant le Seigneur de toute mon âme. Nous avions alors des conversations sereines qui se faisaient joyeuses et espiègles, la main dans la main. Nous parlions un peu de tout. Ses remarques étaient toujours perspicaces. Il était toujours bienveillant. ».
Ils élevaient tous les
deux leurs enfants dans la piété mais aussi la joie et la détente, discutant
ensemble très souvent, partageant à la fois des moments de prière et de
loisirs. Tous les soirs, tous récitaient le chapelet. Tous les mois, ils
faisaient une retraite ensemble à la Basilique Saint-Paul-hors-les-murs en
compagnie d'Alfredo Ildefonso Schuster, proclamé bienheureux en 1996.
Mais ils faisaient aussi de longues promenades, et ouvraient l'esprit de leurs enfants par de fréquentes conversations artistiques et culturelles. Leur maison était ouverte à tous, ils étaient toujours prêts à aider et à accueillir quiconque ayant besoin de leur sourire et de leur foi. Maria faisait le catéchisme et participait à de nombreux mouvements d'action catholique. Pendant la Guerre, elle s'était engagée volontairement comme infirmière de la Croix-Rouge pour porter secours aux blessés. Plus tard, elle servira pendant la Guerre d'Éthiopie, s'étant spécialisée dans les maladies tropicales. Luigi, par son attitude, témoignait discrètement de sa foi dans son milieu professionnel. Il accompagnait sa femme dans son action au sein des mouvements catholiques et soutint le mouvement scout quand il se répandit en Italie. Leur premier fils, Filippo, est né en 1906. Il deviendra prêtre à Rome sous le nom de Don Tarcisio
Leur second enfant,
Stefania, est née en 1908. Elle sera moniale bénédictine à Milan sous le nom
de sœur Cécile, longtemps supérieure de son couvent, elle mourra en 1993
Le troisième enfant,
Cesare, est né en 1909, il deviendra moine, d'abord chez les Bénédictins,
puis chez les Trappistes, sous le nom de Père Paolino.
La quatrième enfant du couple, Enrichetta, est née après une grossesse difficile. Luigi et Maria refusèrent l'avortement préconisé par le corps médical qui craignait pour la vie de la mère et de l'enfant. La petite fille naquit en bonne santé en avril 1914 et devint à son tour laïque consacrée.
Maria Corsini et Luigi Beltrame Quattrocchi
ont été béatifies ensemble (une première dans l'histoire de l'Église) le 21
octobre 2001, à Rome, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
La mémoire individuelle, selon le M.R., correspond au dies
natalis de chacun : aujourd’hui pour Luigi Beltrame Quattrocchi
et le 26 août pour Maria Corsini.
Fête commune : 25 novembre (Anniversaire de leur mariage). Source principale : wikipédia.org (« Rév. x gpm »). |
wikipédia à jour au 31 octobre 2016
Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi
.
Les Quattrocchi en 1905
Luigi Beltrame Quattrocchi (12 janvier
1880 - 9 novembre
1951) et Maria
Corsini-Beltrame Quattrocchi (24 juin 1884 - 25 août 1965) sont des laïcs
mariés qui ont été le premier couple à être béatifié ensemble en 2001. Ils ont eu une vie
ordinaire vécue de façon extraordinaire (Jean-Paul
II).Sommaire
- 1 Luigi Beltrame Quattrocchi
- 2 Maria Corsini
- 3 Leur vie commune
- 4 Béatification
- 5 Citations
- 6 Bibliographie
- 7 Sources
- 8 Notes
- 9 Liens externes
Luigi Beltrame Quattrocchi
Né le 12 janvier 1880 à Catane en Sicile, Luigi est le fils de Carlo Beltrame et de Francesca Vita. Il portera aussi le nom de Quattrocchi à la suite de la demande d'un beau-frère de Carlo qui, n'ayant pas d'enfants, tenait à ce que son neveu porte le sien.La famille s'installa à Rome en 1892, et Luigi s'inscrivit à la faculté de jurisprudence, la Sapienza où, en 1902 il soutint une thèse sur le thème l'erreur de fait dans le droit pénal.
Il réussit ensuite un concours national lui ouvrant le chemin de la profession d'avocat et épouse Maria Corsini le 25 novembre.
Outre son travail et sa vie de famille, Luigi s'implique dans un apostolat actif et prend part à la vie associative catholique. En 1916 il travaille avec l'association scoute naissante l'ASCI, devenant en 1917 président du secteur Roma V et en 1918 membre du Commissariato Centrale. En 1919 il fonde le groupe scout Reparto Scout Roma XX, qu'il dirige jusqu'en 1923. En 1921, il devient Conseiller général de l'ASCI jusqu'en 1927.
Au moment du Fascisme en Italie, comme il avait refusé de prendre sa carte du parti, son avancement professionnel fut stoppé.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il cacha des Juifs, et d'autres personnes poursuivies par le régime en place. À la fin de la guerre, en 1946, il fut nommé vice-avocat général de l'État Italien.
Luigi mourut le 9 novembre 1951, d'un infarctus, sa veuve lui survivra 14 ans.
Maria Corsini
[réf. souhaitée] Maria Corsini est née le 24 juin 1884 à Florence. Son père Angelo Corsini était capitaine de grenadiers, sa mère était Giulia Salvi. La famille déménagea souvent, à cause de changements d'affectation du père ; passant par Pistoie, par Arezzo, elle se fixa définitivement à Rome en 1883.Maria était une étudiante appliquée et studieuse, elle avait une formation humaniste importante et était particulièrement douée pour les lettres. Elle termina ses études par l'obtention d'une licence dans une école féminine de commerce.
Mariée le 25 novembre 1905 à Luigi Beltrame Quattrocchi, elle se consacra à l'éducation de ses enfants, aux soins de ses parents âgés, tout en ayant une vie spirituelle intense avec comme pères spirituels le Père Pellegrino Paoli, le Père Matheo Crawley qui souhaitait répandre la dévotion au Sacré-Cœur et le Père Garrigou-Lagrange, spécialiste du mysticisme et de l'ascétisme.
Après avoir perdu son mari en 1951, elle vécut encore 14 ans et mourut le 25 août 1965 à Serravalle di Bibbiena dans une maison construite pour elle par son époux. Elle écrivit son dernier livre à l'âge de 71 ans.
Leur vie commune
[réf. souhaitée]Leur vie quotidienne
S'étant rencontrés en 1900 ils se fiancèrent en mars 1905, et se marièrent le 25 novembre de la même année à la Basilique Sainte-Marie-Majeure, proche de la maison Corsini via Agostino Depretis, où habitait Maria.Leur vie était très pieuse, et très équilibrée. Tous les jours, ils assistaient à la Messe et y communiaient. Maria expliquait : « La journée commençait ainsi: messe et communion ensemble. Sortis de l'église, il me disait bonjour comme si la journée ne commençait que maintenant. On achetait le journal, puis on montait à la maison. Lui à son travail, moi à mes occupations, mais chacun pensant sans cesse à l'autre. Nous nous retrouvions à l'heure des repas. Avec quelle joie j'attendais, puis je l'entendais mettre la clé dans la serrure, chaque fois bénissant le Seigneur de toute mon âme. Nous avions alors des conversations sereines qui se faisaient joyeuses et espiègles, la main dans la main. Nous parlions un peu de tout. Ses remarques étaient toujours perspicaces. Il était toujours bienveillant. ».
Ils élevaient tous les deux leurs enfants dans la piété mais aussi la joie et la détente, discutant ensemble très souvent, partageant à la fois des moments de prière et de loisirs. Tous les soirs, tous récitaient le chapelet. Tous les mois, ils faisaient une retraite ensemble à la Basilique Saint-Paul-hors-les-murs en compagnie d'Alfredo Ildefonso Schuster, proclamé bienheureux en 1996.
Mais ils faisaient aussi de longues promenades, et ouvraient l'esprit de leurs enfants par de fréquentes conversations artistiques et culturelles.
Leur maison était ouverte à tous, ils étaient toujours prêts à aider et à accueillir quiconque ayant besoin de leur sourire et de leur foi.
Maria faisait le catéchisme et participait à de nombreux mouvements d'action catholique. Pendant la Guerre, elle s'était engagée volontairement comme infirmière de la Croix-Rouge pour porter secours aux blessés. Plus tard, elle servira pendant la Guerre d'Éthiopie, s'étant spécialisée dans les maladies tropicales.
Luigi, par son attitude, témoignait discrètement de sa foi dans son milieu professionnel. Il accompagnait sa femme dans son action au sein des mouvements catholiques et soutint le mouvement scout quand il se répandit en Italie.
Leurs enfants
- Leur premier fils, Filippo, est né en 1906. Il deviendra prêtre à Rome sous le nom de Don Tarcisio.
- Leur second enfant, Stefania, est née en 1908. Elle sera moniale bénédictine à Milan sous le nom de sœur Cécile, longtemps supérieure de son couvent, elle mourra en 1993.
- Le troisième enfant, Caesare, est né en 1909, il deviendra moine, d'abord chez les Bénédictins, puis chez les Trappistes, sous le nom de Père Paolino.
- La quatrième enfant du couple, Enrichetta, est née après une grossesse difficile. Luigi et Maria refusèrent l'avortement préconisé par le corps médical qui craignait pour la vie de la mère et de l'enfant. La petite fille naquit en bonne santé en avril 1914 et devint à son tour laïque consacrée.
Béatification
Deux décrets de la congrégation pour les causes des saints ont reconnu individuellement que les époux Quattrocchi ont vécu de façon héroïque les vertus chrétiennes, tandis qu'un miracle a été reconnu par un même décret comme dû à leur commune intercession. Il s'agit de la guérison de Gilberto Grossi, qui est aujourd'hui neurochirurgien. Sa guérison a été reconnue le 21 mai 2001 par la commission des médecins de la Congrégation pour la cause des saints comme étant imprévue, complète, durable et inexplicable scientifiquement1.- Ils furent tous deux béatifiés le 21 octobre 2001 dans le cadre des célébrations du 20e anniversaire de l'exhortation apostolique Familiaris Consortio (1981), à la suite du synode sur la famille de 1980.
- « Pour la première fois deux époux atteignent ensemble, en tant que couple, la béatification » a précisé le Pape Jean-Paul II.
- Les trois enfants vivants de Luigi et de Maria assistèrent à la cérémonie.
- Leur fête a été fixée au 25 novembre, jour de leur mariage.
Citations
- Du Pape Jean-Paul II, lors de l'homélie de béatification : « Ces époux ont vécu, dans la lumière de l'Evangile et avec une grande intensité humaine, l'amour conjugal et le service à la vie. Ils ont assumé de façon pleinement responsable la tâche de collaborer avec Dieu dans la procréation, en se consacrant généreusement à leurs enfants pour les éduquer, les guider, les orienter à la découverte de son dessein d'amour. De ce terrain spirituel si fertile sont nées des vocations au sacerdoce et à la vie consacrée, qui démontrent combien le mariage et la virginité, à partir de leur enracinement commun dans l'amour sponsal du Seigneur, sont intimement liés et s'illuminent réciproquement »
- De Maria Beltrame Quattrocchi après la mort de son mari : « Nous avions tout en commun, dans un échange constant de valeurs effectives et affectives, avec une unique vie, faite des mêmes aspirations et des mêmes buts, dans un respect réciproque et un immense amour. Chaque moment de conversation, d'échange, d'attention mutuelle, de proximité, avait une saveur de nouveauté. Au cours de ce presque demi-siècle de vie commune, je l'affirme devant Dieu, nous n'avons jamais connu un moment d'ennui, de satiété, de fatigue. »
Bibliographie
- Une auréole pour deux : Maria et Luigi Beltrame Quattrocchi - Attilio Danese - Giulia-Paola di Nicola - Editions Emmanuel - 4 mai 2004 - ISBN 2915313091 - ISBN 978-2915313093
Sources
- Osservatore Romano : 2001 n.43 p.1-4 - n.44 p.5
- Documentation Catholique
- Prions en Église - Éditions Bayard - N° 251 novembre 2007 - article de Xavier Lecœur - Pages 20-21
Notes
- extrait de l'article de Bernard Joustrate
- Dernière modification de cette page le 31 octobre 2016, à 20:28.
*
* *
CHAPELLE
PAPALE POUR LA BÉATIFICATION DES SERVITEURS DE DIEU
LUIGI BELTRAME QUATTROCCHI ET MARIA CORSINI, ÉPOUX
LUIGI BELTRAME QUATTROCCHI ET MARIA CORSINI, ÉPOUX
HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II
Dimanche
21 octobre 2001
Journée Mondiale des Missions
Journée Mondiale des Missions
1. "Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?" (Lc 18, 8).
La question par laquelle Jésus conclut la parabole sur la nécessité de prier "sans cesse et ne pas se décourager" (Lc 18, 1), ébranle notre âme. C'est une question qui n'est pas suivie d'une réponse: en effet, elle entend interpeller chaque personne, chaque communauté ecclésiale, chaque génération humaine. La réponse doit être donnée par chacun de nous. Le Christ désire nous rappeler que l'existence de l'homme est orientée vers la rencontre avec Dieu; mais précisément dans cette perspective, il se demande si, à son retour, il trouvera les âmes prêtes à l'attendre, pour entrer avec lui dans la maison du Père. C'est pourquoi il dit à tous: "Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l'heure" (Mt 25, 13).
Chers frères et soeurs!
Très chères familles!
Aujourd'hui, nous nous sommes donné rendez-vous pour la béatification de deux époux: Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi. A travers cet acte ecclésial solennel, nous entendons mettre en lumière un exemple de réponse affirmative à la question du Christ. La réponse est donnée par deux époux, qui ont vécu à Rome dans la première moitié du vingtième siècle, un siècle au cours duquel la foi dans le Christ a été mise à dure épreuve. Egalement au cours de ces années difficiles, les deux époux Luigi et Maria ont gardé allumée la lampe de la foi - lumen Christi - et l'ont transmise à leurs quatre enfants, dont trois sont aujourd'hui présents dans cette Basilique. Très chers amis, votre Mère écrivait ce qui suit à votre propos: "Nous les avons élevés dans la foi, afin qu'ils connaissent Dieu et qu'ils l'aiment" (La chaîne et la trame, p. 9). Mais vos parents ont également transmis cette flamme vive à leurs amis, à leurs connaissances, à leurs collègues... A présent, du Ciel, ils la donnent à toute l'Eglise.
Je salue les parents et les amis des nouveaux bienheureux, ainsi que les Autorités religieuses qui participent à cette célébration, à commencer par le Cardinal Camillo Ruini et les autres cardinaux, archevêques et évêques présents. Je salue, en outre, les Autorités civiles, parmi lesquelles le Président de la République italienne et la Reine de Belgique.
2. Il ne pouvait pas exister d'occasion plus heureuse et significative que celle d'aujourd'hui, pour célébrer les vingt ans de l'Exhortation apostolique "Familiaris consortio". Ce document, qui est aujourd'hui encore d'une grande actualité, illustre non seulement la valeur du mariage et les devoirs de la famille, mais il invite à un engagement particulier sur le chemin de sainteté auquel les époux sont invités en vertu de la grâce sacramentelle, qui "n'est pas épuisée dans la célébration du sacrement de mariage, mais accompagne les époux tout au long de leur existence" (Familiaris consortio, n. 56). La beauté de ce chemin resplendit dans le témoignage des bienheureux Luigi et Maria, expression exemplaire du peuple italien, qui doit tant au mariage et aux familles fondées sur celui-ci.
Ces époux ont vécu, dans la lumière de l'Evangile et avec une grande intensité humaine, l'amour conjugal et le service à la vie. Ils ont assumé de façon pleinement responsable la tâche de collaborer avec Dieu dans la procréation, en se consacrant généreusement à leurs enfants pour les éduquer, les guider, les orienter à la découverte de son dessein d'amour. De ce terrain spirituel si fertile sont nées des vocations au sacerdoce et à la vie consacrée, qui démontrent combien le mariage et la virginité, à partir de leur enracinement commun dans l'amour sponsal du Seigneur, sont intimement liés et s'illuminent réciproquement.
En puisant à la Parole de Dieu et au témoignage des saints, les bienheureux époux ont vécu une vie ordinaire d'une façon extraordinaire. Parmi les joies et les soucis d'une famille normale, ils ont su réaliser une existence extraordinairement riche de spiritualité. Au centre, l'Eucharistie quotidienne, à laquelle s'ajoutait la dévotion filiale à la Vierge Marie, invoquée avec le Rosaire récité chaque soir, et la référence à de sages conseillers spirituels. Ils ont ainsi su accompagner leurs enfants dans le discernement de leur vocation, en les entraînant à évaluer chaque chose "du toit vers le haut", comme ils aimaient souvent à le souligner de façon amicale.
3. La richesse de foi et d'amour des époux Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi est une démonstration vivante de ce que le Concile Vatican II a affirmé à propos de l'appel de tous les fidèles à la sainteté, en spécifiant que les époux poursuivent cet objectif "propriam viam sequentes", "en suivant leur propre voie" (Lumen gentium, n. 41). Cette indication précise du Concile trouve aujourd'hui sa réalisation effective avec la première béatification d'un couple d'époux: leur fidélité à l'Evangile et l'héroïcité de leurs vertus ont été constatées à partir de leur vie comme époux et comme parents.
Dans leur vie, ainsi que dans celle de tant d'autres couples d'époux qui accomplissent chaque jour avec dévouement leurs tâches de parents, on peut contempler la révélation sacramentelle de l'amour du Christ pour l'Eglise. En effet, les époux, "en accomplissant leur mission conjugale et familiale avec la force de ce sacrement, pénétrés de l'Esprit du Christ qui imprègne toute leur vie de foi, d'espérance et de charité, parviennent de plus en plus à leur perfection personnelle et à leur sanctification mutuelle; c'est ainsi qu'ensemble, ils contribuent à la glorification de Dieu" (Gaudium et spes, n. 48).
Chères familles, nous avons aujourd'hui une confirmation singulière du fait que le chemin de sainteté accompli ensemble, comme couple, est possible, beau, extraordinairement fécond et qu'il est fondamental pour le bien de la famille, de l'Eglise et de la société.
Cela nous invite à invoquer le Seigneur, pour que soient toujours plus nombreux les couples d'époux en mesure de faire transparaître, dans la sainteté de leur vie, le "grand mystère" de l'amour conjugal, qui tire son origine de la création et qui s'accomplit dans l'union du Christ avec l'Eglise (cf. Ep 5, 22-23).
4. Chers époux, comme tout chemin de sanctification, le vôtre n'est pas facile non plus. Chaque jour, vous affrontez des difficultés et des épreuves pour être fidèles à votre vocation, pour cultiver l'harmonie conjugale et familiale, pour accomplir la mission de parents et pour participer à la vie sociale.
Sachez chercher dans la Parole de Dieu la réponse aux nombreuses interrogations que la vie quotidienne vous pose. Dans la deuxième lecture, saint Paul nous a rappelé que "toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, réfuter, redresser, former à la justice" (2 Tm 3, 16). Soutenus par la force de cette parole, vous pourrez insister ensemble avec vos enfants "à temps et à contretemps", en les admonestant et en les exhortant "avec une patience inlassable et le souci d'instruire" (2 Tm 4, 2).
La vie conjugale et familiale peut également connaître des moments d'égarement. Nous savons que de nombreuses familles cèdent au découragement dans ces cas. Je pense, en particulier, à ceux qui vivent le drame de la séparation; je pense à ceux qui doivent affronter la maladie et à ceux qui souffrent de la disparition prématurée de leur conjoint ou d'un enfant. Dans ces situations, on peut également apporter un grand témoignage de fidélité dans l'amour, rendu encore plus significatif par la purification à travers le passage dans le creuset de la douleur.
5. Je confie toutes les familles éprouvées à la main providentielle de Dieu et aux soins pleins d'amour de Marie, modèle sublime d'épouse et de mère, qui connut bien la souffrance et la fatigue de suivre le Christ jusqu'au pied de la Croix. Très chers époux, ne vous laissez jamais vaincre par le découragement: la grâce du sacrement vous soutient et vous aide à élever sans cesse les bras vers le ciel comme Moïse, dont nous a parlé la première Lecture (cf. Ex 17, 11-12). L'Eglise est proche de vous et vous aide par sa prière, en particulier dans les moments difficiles.
Dans le même temps, je demande à toutes les familles de soutenir à leur tour les bras de l'Eglise, afin qu'elle ne vienne jamais à manquer à sa mission d'intercéder, de consoler, de guider et d'encourager. Chères familles, je vous remercie pour le soutien que vous m'apportez, également à moi, dans mon service à l'Eglise et à l'humanité. Chaque jour, je prie le Seigneur afin qu'il aide de nombreuses familles blessées par la misère et par l'injustice et qu'il fasse croître la civilisation de l'amour.
6. Très chers amis, l'Eglise a confiance en vous, pour affronter les défis qui l'attendent en ce nouveau millénaire. Parmi les voies de sa mission, "la famille est la première et la plus importante" (Lettre aux Familles, n. 2); l'Eglise compte sur elle, l'appelant à être "un sujet actif d'évangélisation et d'apostolat" (ibid., n. 16).
Je suis certain que vous serez à la hauteur de la tâche qui vous attend, en tout lieu et en chaque circonstance. Chers époux, je vous encourage à assumer pleinement votre rôle et vos respon-sabilités. Renouvelez en vous-mêmes l'élan missionnaire, en faisant de vos foyers des lieux privilégiés pour l'annonce et l'accueil de l'Evangile, dans un climat de prière et dans l'exercice concret de la solidarité chrétienne.
Que l'Esprit Saint, qui a comblé le coeur de Marie afin que, dans la plénitude des temps, elle conçoive le Verbe de la vie et qu'elle l'accueille en même temps que son époux Joseph, vous soutienne et vous fortifie. Qu'il comble vos coeurs de joie et de paix, afin que vous sachiez rendre louange chaque jour au Père céleste, dont découle toute grâce et bénédiction.
Amen!
©
Copyright - Libreria Editrice Vaticana
*
* *
LES DOCUMENTS DU FORUM CATHOLIQUE - JUIN
2003 - NUMERO 12
Les Bienheureux
Luigi et Maria Quattrocchi
Luigi Beltrame Quattrocchi est né à Catane le 12 janvier
1880 et il arrive à Rome en
1890. C'est là qu'il rencontra et épousa Maria Corsini, le 25
novembre 1905, en la
basilique Sainte-Marie-Majeure. Ils se sont connus par
l'intermédiaire d'amis
communs.
Ils eurent deux fils et deux filles. Les fils sont prêtres,
l'un prêtre diocésain et l'autre
trappiste. Les filles sont consacrées, l'une consacrée
laïque, et l'autre bénédictine.
Diplômé en droit à l'université romaine La Sapienza, Luigi
Quattrocchi a suivi une
carrière d'avocat auprès de différents ministères italiens.
Il était engagé dans
l'apostolat catholique et se distinguait par une vie
chrétienne exemplaire. Il s'est
éteint à Rome, le 19 novembre 1951.
Maria Corsini était née à Florence le 24 juin 1884 et était
arrivée à Rome en 1893.
Elle partageait les engagements apostoliques de Luigi. En
1914, à la suite du
tremblement de terre d'Avezzano, elle s'est dévouée au
secours des blessés.
Devenue tertiaire franciscaine, elle était catéchiste, et
fit partie du Conseil central de
l'Action catholique féminine, et adhéra aussi à d'autres
mouvements. Elle est aussi
l'auteur de différents ouvrages de spiritualité. Elle s'est
éteinte à Serravalle (région
de Bibbiena), au cours de ses vacances, en 1965.
Pour la première fois dans l'histoire, Jean-Paul II a
béatifié fin octobre dernier un
couple. C'est ainsi une manière de dire à l'Eglise du
troisième millénaire que la
sainteté n'est pas le "monopole" des religieux.
Maria et Luigi ont donc eu quatre enfants:
Filippo (aujourd'hui le père Tarcisio), né en 1906;
Stefania (soeur Maria Cecilia), née en 1908 et décédée en
1993;
Cesare (aujourd'hui le père Paolino), né en 1909;
Enrichetta, née en 1914.
Filippo; Stefania et Enrichetta ont d'ailleurs tous les
trois assisté à la cérémonie de
béatification de leurs parents.
Maria fait de son foyer un lieu chaleureux, où sont
accueillis famille et amis.
Avec Luigi, elle se rend chaque jour à la messe.
Maria écrit à ce sujet : "La journée commençait ainsi
: messe et communion,
ensemble. Sortis de l'église, il me disait
"bonjour", comme si la journée ne
commençait que maintenant. On achetait le journal, puis on
montait à la maison. Lui
à son travail, moi à mes occupations. Chacun pour son
propre compte, mais en
gardant la présence de l'autre incessamment en nous."
Elle dit plus loin : "Le dîner, quelques passages de
livres plaisants, puis le chapelet.
Vie sereine, intellectuelle, intéressante, intime et
reposante. Jamais futile, jamais
triste et pessimiste. Vie vécue dans le sens plein de la
parole. Non survolée, mais
animée de la joie de la conquête qu'il portait en lui
chaque minute, avec la joie d'être
ensemble, toujours nouvelle."
Maria et Luigi élèvent ainsi avec Foi leurs enfants,
soutenus par le Père franciscain
Pellegrino Paoli, qui deviendra leur Père spirituel et
celui de toute la famille.
En 1913, lorsque Maria est enceinte de leur quatrième
enfant, Enrichetta, les
médecins lui annoncent qu'elle ne survivra pas si elle
garde cet enfant, qui n'a
aucune chance de vivre selon eux.
Mais elle décide de se confier à la Providence. Et la
naissance se passera bien,
après une grossesse malgré tout difficile.
Parallèlement, Luigi s'engage avec Maria dans différents
mouvements catholiques
italiens. Il appuie ouvertement le Parti populaire
naissant. En semble, ils fondent des
mouvements de jeunes dans les quartiers défavorisés de
Rome. Durant la guerre
d'Ethiopie puis la 2ème guerre mondiale, Maria part comme
infirmière volontaire de
la Croix-Rouge.
Le cardinal Martins, préfet de la Congrégation pour la
cause des saints, a déclaré à
leur sujet dans l'Osservatore Romano (10 oct. 2001) que
leur "vie constitue une
sorte d'évangile familial. Ils ont su vivre saintement leur
devoir d'époux, de père et
de mère dans un intense et vivifiant rapport entre la Foi
et le sacrement du mariage
ainsi que dans une parfaite communion de vue, de sentiment
et de coeur."
Le père Paolino Rossi, qui a présenté à la Congrégation
vaticane pour les Causes
des Saints la documentation qui a permis de prouver
l'héroicité des vertus des
époux, poursuit en disant qu'"il s'agissait d'un
couple extrêmement équilibré qui a su
joindre une grande attention aux enfants - même lorsque les trois aînés sont
entrés dans les ordres. Luigi et Maria sont restés très
proches d'eux - à une activité
professionnelle et à des apostolats extérieurs, le tout
porté par une intense vie
de prière. Ils ont su
porter l'Evangile au quotidien, de manière cohérente et
concrète".
Le père Rossi a expliqué que la Congrégation a approuvé un
seul miracle pour les
deux serviteurs de Dieu. Il s'agit de la guérison de
Gilberto Grossi, qui est
aujourd'hui neurochirurgien.
Le postulateur explique que c'est grâce à l'intercession
des deux conjoints qu'il a
obtenu de Dieu la guérison d'altérations osseuses, qui
l'obligeaient souvent à rester
immobile. Il a été guéri d'une grave arthrite liée à une
inflammation intestinale
progressive et provoquant des ulcères cutanés.
Ayant fait la connaissance d'un fils de Luigi et Maria, et
après avoir pris
connaissance de leur spiritualité et de leur sainteté, il
s'était confié à leur commune
protection. Il fut guéri alors qu'il travaillait dans la
maison de la famille Beltrame
Quattrocchi. Il avait été chargé de classer les écrits des
époux.
Sa guérison a été reconnue le 21 mai 2001 par la commission
des médecins de la
Congrégation pour la cause des saints comme étant
"imprévue, complète, durable et
inexplicable scientifiquement."
"Reconnaissant leur "intercession commune",
on peut dire que les théologiens ont
souligné que les époux sont unis non seulement dans la
dimension humaine mais
aussi spirituelle".
En béatifiant ensemble les époux Luigi Quattrocchi et Maria
Corsini, Jean Paul II a
fait remarquer : " Aujourd'hui, nous avons une
confirmation singulière que le chemin de la sainteté accompli ensemble, en tant
que couple, est possible, est beau, est
extraordinairement fécond et est fondamental pour le bien
de la famille, de l´Eglise et
de la société". "Ils ont vécu, a dit encore Jean
Paul II, "un engagement particulier sur le chemin de sainteté auquel les
époux sont appelés par la force de la grâce sacramentelle ... Ces
époux ont vécu, à la lumière de l´Evangile, et avec une
grande intensité humaine, l´amour conjugal et le service de la vie. Ils ont
assumer avec une pleine responsabilité la tâche de collaborer avec Dieu à la
procréation, se dévouant généreusement à leurs enfants pour les éduquer, les
guider, les orienter à la découverte de son dessein d'amour ". "
Sur les chemins de la mission, la famille est la première et la plus
importante", a dit
encore le pape.
Ils l'ont vécu en effet, dans un climat de sérénité,
d´hospitalité, d´amitié, et aussi de
distractions, de villégiature, de bicyclette! Et la chose
la plus extraordinaire est qu´ils
ont su se sanctifier et vivre l´ordinaire.
Enfin, lorsque la béatification de Luigi et Maria Beltrame
Quattrocchi a été
approuvée, un problème s´est posé à la Congrégation pour
les Causes des Saints:
quel jour l´Eglise allait-elle les fêter? C´était la
première fois que deux époux étaient
béatifiés ensemble.
En général, la fête des bienheureux correspond au jour de
leur mort, le jour de leur
union à Dieu. Mais pouvait-on fêter les nouveaux
bienheureux à deux dates
différentes?
Jean-Paul II a demandé que la fête liturgique des
bienheureux Quattrocchi soit fixée
au jour anniversaire de leur mariage. Luigi et Maria se
sont mariés le 25 novembre
1905. Pour le moment, cette fête n´est observée qu´à Rome,
le diocèse des
bienheureux, car la béatification a un caractère local.
S´ils sont canonisés, leur fête
liturgique prendra un caractère universel.
Bernard JOUSTRATE
Sources : Zenit et
Famille Chrétienne
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire