Mardi 30 Juin 2015
Seulement maintenant à l’autel du matin, après avoir
proposé aux ... une conversation à quatre, et avoir compilé la vie des
saints et martyrs dont nous fêtons la mémoire aujourd’hui. Je crois aux saints,
en ce sens qu’ils nous démontrent ce que Dieu peut faire en l’homme pour la ramener
à sa ressemblance originelle avec Lui. Départ tranquille de mes aimées
ensemble, Marguerite déposée à Saint-André, son dernier « mardi de
cours » fait-elle remarquer, et ma chère femme allant travailler avec les
outils informatiques de Sarzeau. Je mettrai à jour le journal de notre fille –
son excellent bulletin scolaire, sauf en histoire, ce qui est un comble – et le
mien, celui d’un septuagénaire qui se croit missionné comme à aucun autre
moment de sa petite existence qui voyait large mais pas loin jusqu’à
l’exclusion professionnelle et à l’unification intime du mariage et de la
paternité/maternité à deux. – Livres d’antan… les « histoires de
France » de Victor DURUY et d’ANQUETIL, précisions des faits, sagacité
des portraits, schémas datés mais avoués d’un certain fil interprétant notre
(splendide) histoire. D’un abbé VINCENT, produisant en 1911, un étonnant manuel
des genres littéraires qui correspond exactement aux programmes du bac de
français aujourd’hui. Il déplore à son époque que la connaissance des faits,
des dates, des auteurs et même la pratique des textes ne s’accompagne pas de la
connaissance des gens et du « comment c’est fait ? ». La vérité
est qu’il faut connaître les deux registres. On est tombé d’une lacune dans l’autre,
et dans les deux époques, c’est une certaine atrophie. Avec troisième et
décisif registre, relevé, me semble-t-il par l’Académie française : la
dérive de notre langue. Les beurs restant fidèles à la grammaire nous ont
enrichis d’un accent et d’un vocabulaire, aussi exotiques que nous paraîtraient
nos rois s’ils venaient aujourd’hui à la télévision, mais en revanche les SMS
et les abréviations, doublés chez les dyslexiques en nombre croissant
(pourquoi ?) de confusion constante en vocabulaire, et enfin les mots anglais
pour tout et à propos de tout (carrefour market, total access, real estate,
assets management) nous diminuent…
Ayant grommelé en sacristie, tandis que le soleil est
monté, et qu’un seul oiseau se fait entendre dans la chaleur qui vint, je viens
à l’action de grâces et à la demande de toutes forces, pour moi, pour mes
aimées, pour toutes celles et tous ceux que je porte et qui me portent, pour
« mes » vivants et « mes morts… je prie porté, structuré, invité
pr les textes de ce jour pour l’Eglise catholique en France [1]. La tempête apaisée,
version Matthieu plus sobre par rapport à celle de Marc [2], mais concordant
absolument. Le sommeil de Jésus, la terreur des disciples, la barque prenant
eau, la souveraineté du Christ, menaçant les éléments. C’est Jésus qui a pris
l’initiative du passage en barque. L’apostrophe-prière des disciples a ses deux
développements : Seigneur,
sauve-nous ! Nous sommes perdus, version
de Matthieu… Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? , affectivité de Pierre bien « rendue »
par Marc, l’intimisme de la relation de Pierre avec le Christ dont nous avons
le verbatim, alors que celle de Jean, toute mystique, mais peut-être également
charnelle, n’est attestée, sans illustration factuelle, que par le disciple
que Jésus aimait. Celui-ci au pied de la
croix, et reconnaissant d’intuition Celui qui se tenant sur le rivage, après
la Résurrection, fait griller des poissons, alors qu’eux-mêmes n’en prennent
pas… et celui-là se jetant à l’eau, jurant fidélité et martyre, reniant, pleurant
de n’être pas pris au mot de son amour pour le Maître. Il se fit un grand
calme… les deux versions et
l’interrogation des rescapés est la même : qui est-il donc celui-ci
pour que même le vent et la mer lui obéissent ? Dieu fait homme, ce n’est pas perceptible pour les contemporains, même
intimes, même après trois ans de pérégrinations, de miracles, de prêche et de
quantité d’échanges que nous pouvons supposer. La fuite de Loth, à temps, selon
l’instigation des deux anges partis vers Sodome et Gomorrhe après s’être séparé
d’un troisième quand fut finie leur étape sous les chênes de Mambré. Soar, à la
demande de Loth et puisqu’il se choisit cette destination, est épargnée.
Leçon : lorsque Dieu a détruit les villes de cette région, il s’est
souvenu d’Abraham et il a fait échapper Loth,
auquel tenait tant notre père dans la foi. Nos projections aujourd’hui qui ne
sont plus celles du siècle dernier, entre shoah, tranchées et contagion
nucléaire ravageant notre planète et nos psychés… projection de notre endormissement, de notre
cécité et multiplicité-diversité apparente des menaces qui nous entourent sans
nous susciter. Les deux folies de maintenant : l’apathie du grand nombre,
surtout en « Occident » qui n’a plus ni personnalité ni pays de forte
référence, et le lâcher-tout de psychologies isolées mais ayant de nombreux
analogues, tandis que subsistent anachroniques mais bien réelles des
dictatures, personnalisées ou pas : la Russie et la Chine, bien plus à
redouter que ne le furent celles de STALINE ou de la « troïka », et
de MAO… il vit monter de la terre une fumée semblable à celle d’une
fournaise ! … la mer devint
tellement agitée que la barque était recouverte par les eaux… « Pourquoi êtes-vous si craintifs,
hommes de peu de foi ? » … Nous croyons à la catastrophe, mais
croyons-nous au salut et à son sublime agent ? Alors, Jésus, debout,
menaça les vents et la mer, et il se fit un grand calme. Conclusion du psalmiste pour un ite missa est … Sous mes pieds, le terrain est sûr… j’ai devant les yeux ton
amour, je marche selon ta vérité.
[1] - Genèse XIX 15 à 29 ; psaume XXVI ; évangile selon saint
Matthieu VIII 23 à 27
[2] - IV 35 à 41
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