08 heures 27 + Dénouement du livre de Tobie, après la manière de celui de Job,
mieux qu’une restauration après l’épreuve (pour nous, mieux que la guérison :
la résurrection qui est notre entrée en vie, la vie éternelle donc),
c’est la révélation à la Lohengrin… je suis Raphaël, l’un des sept anges
qui se tiennent ou se présentent devant la gloire du Seigneur.
Cela révélé après un enseignement étonnant, un témoignage sur notre accompaagnement
à tout instant par nos saints « anges gardiens »… à la manière dont le Christ assure :
ce que vous avez fait… c’est à moi que vous l’avez fait…
Quand tu priais en même temps que Sarra… lorsque tu enterrais les morts…
quand tu n’as pas hésité à te lever… Regardez ce qu’il a fait pour vous,
conclut le livre après l’ascension de l’archange (quand ils se redressèrent,
il n’était lus visible. Ils louèrent Dieu par des hymnes).
Recommandation de Raphaël (patron donc des « diaristes »),
qui me touche profondément : le journal intime, le travail d’action de grâces
et aussi sur le temps, la mémoire immédiate, le temps des émotions et du discernement,
puis la mémoire du souvenir tellement arrangée pour notre peine ou notre bonheur
et qui nous structure, enfin le retour au document et – combien en compilant
ce que j’ai commencé d’écrire bien tard, relativement, à mes vingt-et-un ans
jusqu’à l’instant de ce jour – je reçois et puis reprendre. D’abord la confirmation
de ma continuité en comportement, en mentalité et plus encore en façon d’aimer
et davantage en gratification du Seigneur, me maintenant de ma naissance à ce même
instant de notre jourd’hui, dans la foi et l’espérance. La charité, elle, reste à vivre,
elle est toujours à accomplir. Mettez par écrit tout ce qui vous est arrivé [1].
Livre exceptionnel, romancé mais seulement pour la partie romanesque par
Sylvie GERMAIN qui situe l’action dans le Marais poitevin, mais le chien,
l’enfant et l’ange y sont. Le commenter puis un jour le faire lire à notre fille.
Hier soir, deux paraboles. A l'entrée de la médiathèque, la rencontre de ses amies de classe
Eva et Mélanie, celle-ci en famille recomposée des deux côtés,
une dizaine de demi-frères et sœurs, son pèrem arié trois fois et sa mère deux,
elle déménage, répartition des animaux familiers : le chat redevenant sauvage va
chez le père, la fillette qui n’évoque pas sa mère avec qui elle vit pourtant garde le chien,
mais les hamsters dont elle voulait la vente au bon coin, et qu’elle ne nourrissait plus
qu’aléatoirement, ne les prenant plus du tout dans ses bras… sont, tous trois ensemble,
morts de manque d’affection et de chagrin, comme certains nourrissons.
Marguerite s’étant séparée, lassitude et torts réciproques de celle avec
qui pendant cinq ans elle ne faisait qu’éternité commune…
j’énonce le soin, devant les trois filles, qu’on doit garder toujours pour qui l’on aime ou
qu’on a aimé. Elle y est sensible, et mon rappel, une seconde fois, à table,
l’en fait partir un instant. Puis la question du vernis à ongles, l’odeur incommodant
sa mère, le conflit. Notre trésor a hâte d’être interne pour ne plus voir sa mère qui est…
et qui est… quantité d’observations assez justes qu’elle me fait en dernier recours
tandis que je suis à mon écriture et qu’elle est descendue exprès de son ensemble
dans la mezzanine, ordinateur et télévision. Exhortation pour ma chère femme,
tendresse, tendresse et calin : notre fille, le permanent procès d’intention,
n’être pas aimée. Recommandation de Tobith, préparant sa mort,
se souvenant d’une créance dont le recouvrement en fait produira le mariage de son fils,
sa descendance et sa guérison. Il l’appelle donc :
honore ta mère, et ne la délaisse en aucun jour de ta vie.
Fais ce qui lui plaît et ne lui fournis aucun sujet de tristesse.
Souviens-toi, mon enfant, de tant de dangers qu’elle a courus pour toi
quand tu étais dans son sein [2]. Le faire lire à notre trésor.
Et voici la veuve qui s’avança et mit deux pièces de monnaie.
Jésus appela ses disciples et leur dit… les actions de Tobith veillées et protégées
par l’ange du Seigneur, l’obole de la pauvreté commentée par le divin Maître.
Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor,
et regardait comment la foule y mettait de l’argent.
Commentaire : plus que la proportionnalité, le tout, le dépouillement,
signe de confiance et d’amour. La croix, nudité, clous, exposition. …
Et moi, action de grâces. Journée d’écriture, dépouillement du Monde depuis le 11 Janvier
jusqu’à la clôture de ce congrès du parti au pouvoir :cinq mois d’occasions manquées
par tout le monde en France. Le soutien populaire n’a pas tourné à l’exigence,
comme en Grèce. Si cela continue entre Bruxelles et Athènes, TSIPRAS va devenir
un des pères refondateurs de l’Europe. POMPIDOU, fumeur s’il en fut, à ses ministres
(il était encore à Matignon, position illustrée particulièrement par lui, et auparavant par
PMF) : messieurs, ne mégotons pas.
Et en fin de journée, la débroussailleuse à ré-apprivoiser. Notre environnement qui alors répondra. Aller au bord de la mer d'ici demain soir.
[1] - Tobie XII 1 à 20 ; cantique Tobie XIII 4 à 8 ; évangile selon saint Marc XII 38 à 44
[2]
- Tobie IV 3.4
Hier soir
23
heures 17 + Edith un moment pour les photos sur écran. Elle a
du mal à s’aimer,
à s’accepter physiquement alors qu’elle est souvent rayonnante
de visage et que
sa silhouette est belle, parfois statufiable comme à Beg
Meil : silence
vaut acquiescement ? En images, Reniac… donne. Mes moments à
Rouen et à
Paris, la chaleur familiale, nos nièces de tous âges, que du
charme et de la
présence. – Je suis à Noualchott en Mai 1965 : non… ce fut
tout de suite
le choc et l’attirance, Béatrice, et j’ai noté que c’était
physique. Comment
n’ai-je pas été initié avec et pour elle ? mon existence
aurait tourné
tout autrement, je ne l’aurais pas « gardée », même supposé
qu’avec
Hélène, ultime épisode de mon adolescence…
Minuit
douze + Je ne parviens à faire que ma chère femme chouchoute,
soit tendre… sa
fille. – Mon journal de Mai 1965 [1].
Tout y est mais je
n’en étais pas averti en écrivant alors. La continuité de mes
comportements en
profondeur : la peur du succès parce qu’il pervertit et
enivre. BRAIN me
voyant immédiatement en rival dans sa stratégie de séduire
Dominique D. [2]Celle-ci
manifestement
intéressée sinon séduite par moi, qui n’étais que naturel et
de mon âge et de
mon « ignorance » totale de la « chose ». Dans les trois
jours de la réception GARNAUD, ce repas à trois,
l’ambassadeur, (Jean-François
D. qui ne se prénomme alors que Jean, ce qui fait : plus…),
elle et moi.
Agressivité que je note sans percevoir la raison, chez
l’autre… Cette thèse sur
la Mauritanie, pas faite à son époque : 1965-1972, finalement
je la fais
aujourd’hui et depuis 2007 (ma collaboration au Calame pour le
cinquantenaire de l’investiture de MoD). Il en sera de même
pour MCM. Quant au
« succès », si je parviens à l’immense… , ce sera un service
et une fondation, me dépassant totalement.
Depuis huit
jours, je cherche
un moment de calme et de réflexion. Et n’arrive pas à le
trouver. Espèce de
tourbillon et de vertige, dans lequel je suis, que je ne
veux pas, mais qui
m’enivre tout de même.
Vulnérabilité
totale,
à la beauté
sous toutes ses
formes,
à la
musique : telle
fugue ou morceau de Bach, que j’écoute dans le calme
profond, allongé sur mon
lit, telle valse, réécoutée ety retrouvée, depuis que j’ai
récupéré mes petits
disques,
au visage,
au corps de la
femme,
à Béatrice
Moreau, dont –
quoique je m’en défende – j’entretiens en moi le souvenir
et le désir, depuis
la nui du samedi au dimanche derniers,
à
l’ambassadrice :
Dominique Deniau, que j’ai trouvée éblouissante bronzée,
blonde, robe noire
très simple, et légère.
Décor
merveilleux chez
Garnaud.
Contact
rapide avec le
Président.
Le matin
même, Sy Seck m’avait
donné le feu vert pour mon camp en Mauritanie, et j’avais
appris que la
circulaire du Président relative à ma thèse, commençait de
parvenir dans les
services. Nous avons parlé de cela.
Pris
quelques photos de la
soirée, et de la table du Président.
Dansé toute
la nuit avec
Madame Moktar, avec Madame Deniau, peu avec Madame
Ballèvre dont je
n’appréciais pas la coiffure, et l’ « air vieilli » (alors
que
Jean-Marie était rajeuni).
Dansé
souvent avec Annie Gadon
(j’étais plus intimidé par les jeunes filles que par les
jeunes femmes), et
surtout avec Béatrice Moreau.
Attirance
surtout physique, et
slow très serrés. J’ai surpris de temps à autre son
sourire donné, et je ne
pouvais m’empêcher de penser, que jamais je n’aurai et
n’ai le droit de
faire d’un autre un instrument de mon plaisir.
Le
lendemain, Madame Ballèvre
me signalait que Garnaud avait fait cette soirée pour
mettre en relations les
uns avec les autres, et voir le résultat. Valmont dans une
certaine mesure. Me
dit que Garnaud cherchait à me faire connaître l’amour
physique, et qu’elle n’y
voyait aucun mal. En ai reparlé à Jean-Marie mardi soir.
Exposé que ce qui
importait, c’était le respect mutuel. Autrement dit, si
tous les deux
consentent à l’amour physique, en dehors de tout lien de
mariage, pas de
problème ; mais, oubliai : pb. sentimental, pb. enfant. Je
ne peux
prendre un corps, sans me donner entièrement à lui, je ne
conçois pas de don à
moitié. Il faut que l’amour physique, si complet qu’il
soit en lui-même, soit
une manifestation de l’amour tout court, de l’Amour.
Néammoins, les tentations
vont se multiplier. « Protège
ma faiblesse,
Seigneur. »
« Dieu, qui mets au cœur de tes fidèles un
unique désir,
donne
à tron
peuple d’aimer ce que tu commandes
et
d’attendre ce que tu promets,
Pour
qu’au
milieu des changements de ce monde,
nos
cœurs
s’établissent fermement,
là où
se
trouvent les vraies joies. »
Oraison . 4ème
Dimanche Pâques
Comme
toujours, je suis frappé
de voir des coincidences de la liturgie. Et depuis ce
dimanche, ou en
dehors de la messe et de la plage, j’ai
surtout dormi, le thème de la mese Os
justi me poursuit.
« Il n’a pas mis sa confiance dans les
richesses et les
honneurs »
« Vous ne savez ni le jour ni l’heure »
Comme je
sens que le choix est
à faire.
Cmme
d’ailleurs, je le fais,
malgré l’ivresse du « succès », qui me fait me dégouter
moi-même, et
probablement rendre puant aux yeux des autres. Je ne
suis pas fait pour le
succès.
Il ne me
comble pas, ne
m’équilibre pas. Me désaxe au contraire.
Objectivement,
rien que de
très normal :
– audience
par le Président et
« feu vert »
–
rendez-vous avec Madame
Moktar et sympathie
– soirée
Garnaud où
l’ambassadrice me frappe profondément, prise de conscience
du fait que je suis
bien vu d’elle
– déjeuner
aujourd’hui en
tête-à-tête avec l’ambassadeur et l’ambassadrice
– hier,
long bavardage avec
elle avec Garnaud et Brain (très agressif, je n’arrive pas
encore à savoir pour
moi).
Au fond,
cette prise de
conscience, peut-être non fondée, que j’ai toute une série
de relations à
Nouakchott : ministres et Président, ambassade, et que mes
deux
entreprises vont bien. Tout cela me fait prendre
partiellement le contrôle de
moi-même, m’inquiète, m’excite. Je suis frappé de la
précarité de la chose, de
la chance que j’ai, et je bois le tout à grandes gorgées,
comme si cela ne
devait pas durer, et surtout comme si cela ne devait
déboucher sur rien.
Et j’en
viens à être – c’est
du moins mon impression – raseur chez les Ballèvre :
inquiétude après ce
que m’a dit Brain, me traitant d’arriviste aux dents
longues, puant chez Lucas
(avec Chappotard et Marchand en couples), à la réunion
catholique d’hier soir,
ce soir à dîner. Je me déplais. Et comme il faut s’aimer
soi-même, pour aimer
les autres. Le succès (bien relatif, il faut le
reconnaître) m’attire et me
repousse. Il me gonfle et ne me gonfle pas.
Mon Dieu,
je garde soif
profonde de toi. Je te choisis Toi le seul vivant, Toi le
seul à m’aimer, à
être pleinement. Je te choisis, et veux te donner ma vie
dès ici-bas.
André m’a
écrit une longue
lettre, que j’ai reçue il y a huit jours, dont le
leit-motive, relatif à ma
vocation, était SI TU
VEUX.
Et Brain me
traitant hier
d’arriviste, me faisait mal. T tous les autres qui pensent
peut-être la même
chose. Et je souffre de paraître (et peut-être d’être) ce
que je ne veux pas
être.
Accepter.
Me simplifier. Comme
je veux être un et simple. Simplicité. Unité. Que
j’appelle de toute mon âme.
Accepter, et rechercher Dieu à travers tout cela. Il
veille sur moi « de qui aurai-je crainte ? »
[2]
- note pour un tiers lecteur…
Jean-François Deniau, étincelant
personnage s’il en
fut, est à trente-cinq ans notre ambassadeur en Mauritanie
quand j’y effectue
mon service national en enseignant à la future E.N.A. – sa
femme est splendide –
l’attaché culturel la lui piquera et celle-ci restera fidèle
à son séducteur –
eus-je avancé que le drame ne serait pas produit, du moins à
ce moment-là – le bonhomme,
surtout hableur, mais peut-être délicat et efficient dans
l’intimité, me fut
proposé comme adjoint pour mes premiers mois d’ambassadeur à
mon tour ; je
refusai pour ne pas revoir la jeune femme qui aurait « las !
las !
ses beautés laissé choir » … aussi bien Sylvie C. ma fiancée
de 1969 que
Béatrice dont il est ici question ont conscience de cet
enjeu de mémoire et
refusent notre revoir. Quant à moi, le miroir perd mon image
de maintenant dès
que je ne lui fais plus face
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