La tête, la vie dans un étau. Des années de jachère,
les embroussaillements de notre environnement immédiat, ma non-production
d’œuvres écrites. Le diagnostic pour notre Snoopy : non seulement, le
dommage à la moëlle épinière mais la luxation des deux hanches, paralysie donc
irrémédiable surtout à son âge. Là encore, j’ai été l’agent de la mort et du
néant, même si rien n’est ma faute, tout est conséquence de moi. Culpabilité
universelle que parfois revendique notre trésor. Tout s’est passé parce que je
suis né. Si je n’étais pas née, vous n’auriez aucun problème… Or, elle ne nous
cause que joie et notre amour conjugal, fraternel, constant a sa consécration,
sa bénédiction et sa vérité par elle. – Je ne sais rien que mon impuissance et
mes incapacités. Et le temps qui file.
Prier… à
semer trop peu, on récolte trop peu ; à semer largement, on récolte
largement. Que chacun donne comme il a décidé dans son cœur, sans regret et sans
contrainte. Qu’ai-je donc décidé de donner ?
Ma stérilité en tout n’est-il pas le signe – éblouissant tristement – de ce que
je ne donne rien de moi ni de la vie qui m’a été donné. Examen de conscience,
recherche de la volonté divine, plutôt qu’inventaire de mes forces (vite fait)
ou bilan (stérile) de ma stérilité. Dieu est assez puissant pour vous
donner toute grâce en abondance, afin que vous ayez, en toute chose et
toujours, tout ce qu’il vous faut, et même que vous ayez en abondance de quoi
faire toute sorte de bien. Cette lettre
aux Corinthiens qui contient la grande dissertation – je crois – sur la
résurrection de la chair, est un trésor de précision et d’exhortation juste
pour ce nécessaire quotidien. Dieu qui fournit la semence au semeur et el
pain pour la nourriture, vous fournira la graine, il la multipliera, il donnera
la croissance à ce que vous accomplirez dans la justice. [1] – Rester au lit, chaleur et douceur, et
n’en plus sortir. Sommeil et mort, couche et linceul. Qui est juge de
moi ? ni moi ni les autres. Les autres si : dans leur demande que je
leur correspondre mieux et que je sois ce qu’ils attendent et qui ils
attendent. Qui est juge souverain et compatissant, compagnon royal ? sinon
Dieu de toutes forces et de fécondité. Quand tu pries, retire-toi dans ta
pièce la plus retirée, ferme la porte et prie ton Père qui est présent dans le
secret. Et quel dialogue ai-je avec Dieu,
selon Lui, d’expérience plus encore que de foi-même ? sinon de donner avec
pour conséquence, et non comme objectif…
de recevoir. Ce que vous faites pour devenir des justes, éviter de
l’accomplir devant les hommes pour… Je ne
recherche l’obtention d’aucun statut, l’entrée dans aucune liste, je ne
recherche pas même le bonheur. Je recherche de n’être pas mort mais fécond et
de contribuer au bonheur des miens, des autres, ô mon Dieu, notre Seigneur. Lumière
des cœurs droits, il s’est levé dans les ténèbres, homme de justice, de
tendresse et de pitié. Qui est-il ?
cet homme solaire et lumineux à la ressemblance du Rédempteur ? Heureux
qui craint le Seigneur, qui aime entièrement sa volonté ! Et, facile ? apparemment oui, pour nous
qui – quand même – faisons de la
compassion plus qu’une vertu ou une qualité, mais une nécessité pour
tous : la compassion mutuelle, la prière ensemble pour que de notre
condition lamentable jaillisse ce que nous sommes appelés, par création et par
rédemption, à devenir, image et bénédiction de Dieu parmi nous. L’homme de
bien a pitié, il partage, à pleines mains, il donne au pauvre. Seigneur, en moi, opère donc Ta révolution. –
Lucidité et force n’ont de source que dans la prière. C’est dans la prière que
je dois tomber jusqu’à la noyade pour ressusciter dès aujourd’hui, dès
maintenant, et marcher. Vraiment. Foi et force. Vie.
Je crois aux saints, c'est-à-dire à l'action, parfois
prodigieuse et éclatante, mais toujours vraie et efficace, de Dieu dans nos
vies, qui que nous soyons, et surtout à proportion de notre pauvreté.
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